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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Nécrologie
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24

L'ART.

NECROLOGIE

La grève des typographes, qui est venue jeter le trouble
dans la composition de nos dernières livraisons du mois de
mars, nous a jusqu'ici empêchés d'annoncer la mort
d'Adolphe Vioi.let-Le-Duc, et de rendre hommage aux
qualités de cet homme distingué, de cet artiste conscien-
cieux, de ce sympathique confrère. Ses obsèques ont été cé-
lébrées le 15 mars au milieu d'un grand concours d'amis
et de représentants du monde artistique et littéraire. Sur la
tombe, M. Charles Lucas, architecte, a pris la parole au
nom de l'Association des artistes, dont le défunt faisait
partie depuis 1845, et à laquelle il avait toujours prêté un
actif et précieux concours.

Né à Paris en 1817, Adolphe Viollet-Le-Duc était le
frère de l'éminent architecte, dont notre directeur, M. Eu-
gène Véron, appréciait dernièrement les vastes et savants
travaux. Il sut porter avec honneur son nom illustre.
Élève de Léon Fleury, il cultiva le paysage éclectique et
transactionnel, essayant non sans d'honorables succès de
concilier le classicisme de la ligne et le romantisme de la
couleur. Ses débuts comme paysagiste remontent au Salon
de 1844. Il exposait encore en 1873 à Vienne, où le jury
international de l'Exposition universelle se félicitait de le
compter parmi ses membres. Il comptait envoyer deux ta-
bleaux au Salon de cette année. Ses motifs favoris étaient
empruntés aux sites ensoleillés de la Provence et de l'Italie,
où il se plaisait à retourner, et à la vallée de Jouy qu'il
habitait pendant une partie de l'année. Il eût été le Casi-
mir Delavigne du pavsage si l'exemple de son oncle, M. De-

lécluze, et ses relations avec le Journal des Débats, dont il
fut le collaborateur pendant un quart de siècle, ne l'eussent
attiré vers la critique d'art et la littérature. « Ses travaux
littéraires, dit M. Charles Clément dans les Débats, se dis-
tinguent, comme sa peinture, par la justesse et la modéra-
tion. Une instruction sérieuse et variée, des lectures éten-
dues lui permettaient d'aborder des genres très-divers. Il
aimait à traiter les sujets religieux, et il apportait dans ces
études des convictions sincères et réfléchies, un esprit libé-
ral et très-éclairé. Dans ceux des travaux qui avaient trait
à sa profession, on reconnaissait l'homme du métier qui
parle de ce qu'il sait par expérience, qui voit et qui dit
juste. Ils étaient empreints d'une grande bienveillance, et
Viollet-Le-Duc savait à merveille l'art difficile de critiquer
à demi-mot, de manière à ne pas heurter des opinions dif-
férentes des siennes, ni rebuter durement des efforts sin-
cères. »

Adolphe Viollet-Le-Duc a succombé à une maladie qui
le minait depuis la mort de sa fille unique, Mme Alfred
Vaudoyer, enlevée l'année dernière à son affection. Son ca-
ractère n'était pas moins apprécié que son talent. C'est de
lui surtout qu'on peut dire qu'il n'avait que des amis.

— Sir Gilbert Scott, R. A., l'éminent architecte an-
glais, l'un des principaux représentants de l'école ogivale,
est mort le 27 mars, à l'âge de soixante-sept ans. Nous re-
viendrons prochainement sur la carrière de cet artiste, qui a
joué dans son pays un rôle considérable.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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