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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Exposition universelle de 1878: l'ouverture
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0161

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i42 L'ART.

les ténèbres. L'Angleterre, pays natal du comfort, ne s'est pas
contentée de protéger ses œuvres d'art contre les indiscrétions
du soleil ; elle a, dès le début, couvert de nattes et garni de sièges
le dallage nu et vide de ses salles, protégeant ainsi contre la
fatigue et l'ennui le public de son exposition; et ce sera tout
bénéfice pour ses artistes, d'autant plus que les dalles blanchâtres
des salles françaises projettent sur les tableaux de fâcheux
reflets. S'il lui reste encore quelque chose à faire pour
parachever sa toilette, par-ci par-là une épingle à attacher
ou un volant à coudre, du moins le plus fort est fait, la robe est
mise et elle peut se présenter dans le monde.

Si l'Angleterre y a mis de l'amour-propre, la France y a
mis de la galanterie. En se montrant prête dès le premier jour,
elle aurait craint sans doute de faire la leçon à ses hôtes, et elle
a préféré un peu d'exagération dans la discrétion de ses lenteurs
courtoises, à trop de coquetterie dans une précipitation imper-
tinente. Il faut lui tenir compte de la délicatesse de cette atten-
tion, d'autant plus que, maintenant que l'effet est produit, elle
ne tardera pas à rattraper le temps perdu.

C'est du reste une chose curieuse qu'à l'Exposition uni-
verselle l'exactitude soit en raison directe de l'éloignement. La

Belgique est à deux pas de la France; sa galerie des beaux-arts
n'est pas ouverte, et les compartiments de sa section industrielle
offraient le premier jour le spectacle du plus étrange désordre.
Heureusement l'incontestable et légitime succès de sa façade
monumentale, une des plus belles de celles qui ornent l'avenue
des nations étrangères, lui assurait-il dès l'ouverture une
splendide compensation. L'Autriche-Hongrie, encore plus
éloignée que l'Angleterre, n'est pas moins prête, et le Japon qui
est littéralement au bout du monde, n'a pas un bibelot qui ne
soit placé, étiqueté et catalogué.

N'importe, l'Exposition est ouverte, voilà le grand événement
qui a fait sensation dans les deux hémisphères, et que Paris a
célébré le soir même avec un enthousiasme indescriptible. Nous
n'avons pas à décrire les splendeurs de l'illumination parisienne
du i" mai, toutes ces maisons pavoisées du haut en bas et éclai-
rées à giorno, depuis les monuments publics et les plus somptueux
hôtels jusqu'aux plus humbles demeures, dans les rues les plus
vastes et les plus fréquentées comme dans les moindres impasses
des quartiers populaires. Disons seulement que jamais fête
nationale n'avait eu jusqu'ici ce caractère de spontanéité patrio-
tique, de joie libre et d'enthousiasme sincère. C. T.

CHRONIQUE FRANÇAISE

Le Salon de 1878. — L'ouverture, qui avait été fixée
au 15 mai, a été reculée jusqu'au 25. Le nombre considérable
d'œuvres qui ont été présentées cette année et, par suite, le sur-
croît de travail imposé au jury, a, paraît-il, nécessité ce nouveau
retard.

Une autre décision, — réponse courtoise à une politesse
analogue de l'Allemagne, — a été prise par la direction des
beaux-arts. Tout tableau militaire offrant quelque allusion à la
guerre de 1870 est exclu des galeries des Champs-Elysées
comme de celles du Champ-de-Mars.

Nous avons donné la composition du jury d'admission au
prochain Salon; voici comment celui-ci a formé son bureau :

Section de peinture et dessin. — Président, M. Cabanel,
membre de l'Institut ; vice-président, M. Hébert; secrétaire,
M. Cottier.

Section de sculpture et gravure. — Président, M. Guillaume;
vice-président, M. Dumont, membre de l'Institut; secrétaire,
M. Michaux, chef de division des beaux-arts à la préfecture de
la Seine.

Section d'architecture. — Président, M. Lesueur, membre
de l'Institut ; vice-président, M. Ballu, membre de l'Institut ;
secrétaire, M. Lenoir, secrétaire à l'École des beaux-arts.

Section de gravure et lithographie. — Président, M. Henri-
quel-Dupont, membre de l'Institut ; vice-président, M. Henri
Delaborde, secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts ;
secrétaire, M. Mantz.

Sections réunies. — Président, M. de Chennevières, directeur
des beaux-arts ; vice-président, M. Guillaume, directeur de
l'École des beaux-arts; secrétaire, M. E. Marcille.

École des beaux-arts. — Les divers concours préparatoires
pour l'entrée en loge des concurrents des prix de Rome sont

nière, c'est-à-dire que chacun d'eux recevra, en entrant en loge,
la somme de 395 francs.

Sculpture : MM. Grasset, Boucher, Suchetet, Lefèvre,
Mombur, Darbefeuille, Puech, Peène, Fage.

Le prix Convents, fondé par la veuve de l'architecte,
dont nous avons parlé dans une de nos dernières chro-
niques, a été décerné pour la première fois par le jury de
l'École des beaux-arts aux élèves les plus méritants de la
section d'architecture.

Les lauréats sont : 1" prix, MM. Naudin et Lemaire,
élèves de M. Coquart. Ils sont chargés également de l'érec-
tion du monument que la veuve fait construire au Pèrc-
Lachaise en l'honneur de son mari. Outre la somme affectée
au prix, ils touchent de ce chef 1,000 francs. — Le 20 prix
est accordé à M. Beauvais, élève de M. Vaudremer.

Le prix Duc, de la valeur de 4,000 francs, qui est décerné
tous les deux ans à un architecte, a été jugé le 27 avril par l'Aca-
démie des beaux-arts. On sait qu'il a été institué avec la pensée
de relever en France le goût d'une architecture nationale,
comme l'explique l'espèce de programme qui a été affiché dans
la salle de l'Institut où a eu lieu l'exposition des œuvres
envoyées. Le but de ce concours, dit cette note, n'est pas le
renouvellement de ces exercices d'où naissent tous les jours
à l'École des beaux arts d'ingénieuses et brillantes compositions
basées sur des programmes souvent complexes. Les concurrents,
libres dans le choix de leurs compositions, peuvent présenter les
sujets les plus simples; ce qui leur est particulièrement demandé,
c'est qu'en faisant une juste application de l'architecture
à nos mœurs et à nos usages, ils recherchent la beauté,
riche ou simple, des éléments architectoniques, et présentent
un résultat d'études rappelant les qualités diverses qui aux

maintenant terminés. Voici les noms des logistes des diverses \ belles époques de l'art ont conquis l'admiration universelle,
sections admis à concourir : Trois concurrents , cette année, étaient en présence

Architecture : MM. Laloux, Pujol, Chancel (Adrien),
Deglane, Douillet, Guebin, Blavette, Morice, Thillet, Dauphin.

Peinture : MM. Courtois, Schommer, Roger (Lionel),
Doucet, Dagnan, Buland, Fritel, Moreau, Lacaille, Jamin.

Ces dix logistes bénéficieront, pour la première fois, de la
fondation Dubosq, le célèbre modèle qui est mort l'année der-

MM. Prosper Bobin, Boitte et E.Chardin. Le prix a été décerné
à M. Boitte, l'auteur du monument funèbre, élevé à Nantes, au
général Lamoricière.

Le prix du Jockey-Club. — Chaque année, à la suite
d'un concours, le Jockey-Club fait exécuter à ses frais
une œuvre d'art donnée en prix aux courses du printemps.
 
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