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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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L'art allemand à l'Exposition universelle de 1878
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Un nouveau musée
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0112

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L'ART ALLEMAND

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878

(Correspondance particulière de l'Art.)
Munich, 18 avril.

Lettre

utant les artistes allemands e'prouvaient il y a
deux ans le vif désir de prendre part au concours
international de 1878, autant la résolution
tardive du gouvernement allemand, son consen-
tement in extremis en quelque sorte à une
représentation artistique de l'Allemagne à l'Expo-
de Geofroy Tory sjtion universelle de Paris, ont commencé par
«vf siècle. causer, à Munich, comme dans les autres centres
allemands, une certaine mauvaise humeur. Cette impression n'est
que trop naturelle. En effet, on a été pris au dépourvu. Il ne pouvait
plus être question de se préparer sérieusement à l'Exposition. Dans
ces conditions il ne s'agit plus d'une lutte à armes égales. Tout
au contraire. Pour avoir mis deux ans à se décider, l'Allemagne
a fait a ses artistes une situation d'une inégalité criante. Sans
compter que, malgré toute la bonne volonté du gouvernement
français, malgré ses intentions hospitalières auxquelles chacun
ici se plaît à rendre hommage, l'espace mis à la disposition de
l'Allemagne est nécessairement assez restreint, et que par suite
un grand nombre d'artistes se trouvent exclus. A Munich par
exemple, le centre artistique le plus important de l'Allemagne,
le nombre des envois est limité à quarante, de sorte que sur
vingt artistes il en est à peine un qui ait la perspective d'être
admis à l'Exposition. Travailler pour l'Exposition, il n'y fallait
pas songer. Le délai était trop court. D'autre part, l'artiste a
toujours quelque peine à obtenir des collectionneurs celles de
ses œuvres qu'il tiendrait précisément le plus à exposer. Plu-
sieurs artistes d'ailleurs avaient, depuis quelque temps déjà,
trouvé un joint pour échapper aux conséquences de l'abstention
allemande. Nés en Autriche ou habitant l'Autriche, ils s'étaient
fait admettre dans la section autrichienne. Or chacun sait qu'il
en est de l'art en Autriche comme de la littérature ; cet art est
allemand, comme cette littérature est allemande. L'Autriche-
Hongrie possède il est vrai un groupe artistique slavo-magyare,
mais qui ne compte guère qu'une douzaine d'artistes en renom.
Dans ces circonstances il ne faut pas s'attendre à une repré-

sentation complète de l'Allemagne artiste à l'Exposition univer-
selle de Paris, d'autant que le choix des œuvres a été fait par un
jury composé non pas de délégués élus par les artistes, mais de
membres désignés par les directeurs des Académies de Munich
et de Berlin, MM. Piloty et Werner. Par suite, si l'on peut
supposer que les artistes allemands les plus célèbres seront plus
ou moins bien représentés à Paris, il est certain que, parmi les
artistes les plus originaux, les uns n'ont pas même été invités à
exposer, les autres y ont renoncé à raison des circonstances que
nous venons de faire connaître.

L'exposition allemande aura donc un caractère essentielle-
ment académique ; elle ne donnera pas à beaucoup près une
idée exacte des tendances si diverses qui existent en Allemagne.

Pour la sculpture, ce sera pis encore. Comment la sculpture
allemande serait-elle bien représentée à l'Exposition universelle
de Paris, alors que déjà elle l'est très-médiocrement dans les
collections publiques de l'Allemagne ? Les sculpteurs allemands,
sauf de tres-rares exceptions, ne travaillent que sur commande,
et depuis 1871 ils ont été pour la plupart absorbés par les monu-
ments commémoratifs qu'on rencontre un peu partout.

Si le gouvernement allemand, revenant sur sa première
décision, a fini par permettre une certaine participation de
l'Allemagne à l'Exposition universelle de Paris, c'est par des
raisons bien plus politiques qu'artistiques. Les considérations
artistiques auraient dû au contraire écarter cette participation
trop longtemps ajournée, et dont une bonne organisation était
impossible à l'improviste. Mais après un premier moment d'éton-
nement et même de mécontentement, la nation s'est cordialement
ralliée à cette improvisation, et cela par les mêmes raisons ; elle
a voulu donner un témoignage de sympathie au grand et noble
peuple avec lequel elle souhaite ardemment maintenir des rela-
tions pacifiques et amicales, et elle se félicite des envois des
artistes allemands, malgré les chances défavorables de la situation
qui leur est faite. Du reste la critique française est trop équitable
pour ne pas tenir compte de cette situation.

UN NOUVEAU MUSEE

Dans sa séance du 8 avril, la municipalité bruxelloise a voté
l'utile fondation d'un Musée Communal dont nous aurons
prochainement l'occasion de reparler. Cette excellente décision
n'avait guère de chances sérieuses d'entrer promptement dans
le domaine des faits accomplis et cependant nous apprenons au
moment de mettre sous presse que la ville de Bruxelles va
presque immédiatement pouvoir inaugurer son nouveau Musée

dans les conditions les plus brillantes et qui permettent d'augurer
grandement de l'avenir de l'institution naissante.

C'est à un généreux Mécène étranger, né à Bruxelles, à
M. John Wilson qui a déjà tant fait pour sa ville natale et à qui
le Louvre doit deux de ses Constable, que la capitale de la
Belgique est redevable d'un don d'une munificence prirjcière.
A bientôt les détails.
 
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