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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Duplessis, Georges: Notre bibliothèque
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0226

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200 CHRONIQUE

famille dont il entendait devenir l'historien. Lorsque sa récolte
lui parut digne d'être place'e sous les yeux du public, il classa
toutes les notes qu'il avait amasse'es lentement; il groupa sous
des rubriques séparées ce qui regardait particulièrement chacun
des membres de cette famille, et il écrivit ic livre que nous
avons sous les yeux, auquel auront raison d'avoir recours tous
les hommes qui s'intéressent à l'art français. Le nom de Caffieri
fut en effet porté par plusieurs artistes de haute valeur. Philippe
(1634- 1716) collabora à la plupa rt des grandes entreprises que
Charles Lebrun dirigeait"; dans les comptes relatifs à la déco-
ration du Louvre, de Versailles, de Trianon et de Marly, on
rencontre à chaque instant la mention de sommes qui lui sont
attribuées pour divers travaux, et, s'il est souvent difficile de dé-
signer exactement les ouvrages dus à son ciseau, il est du moins
aisé de constater que l'ordonnateur général des somptueux édi-
fices que l'on éleva en France sous Louis XIV prisait fort les tra-
vaux du collaborateur qu'il avait choisi. Des six enfants que laissa
Philippe Caffieri, deux suivirent la carrière de leur père, Fran-
çois-Charles et Jacques. Comme leur père, ils étaient employés à
modeler et à ciseler ces ornements de toute nature qui décoraient
les appartements et les meubles royaux. Grâce à leur habileté,
leur métier atteignait entre leurs mains les proportions d'un art
véritable, mais leurs noms n'accompagnant jamais les ouvrages
qu'ils exécutaient, on en est le plus souvent réduit à des conjec-
tures qui ne permettent pas de donner avec certitude la liste de
leurs travaux. Jacques Caffieri eut deux fils qui sont les deux
membres les plus illustres de cette famille d'artistes, Philippe
Caffieri ( 1714- 1774) et Jean-Jacques (1725-1792). Du premier,
on connaît plusieurs bronzes signés, qui peuvent rivaliser avec
les plus précieux objets d'orfèvrerie. M. GuiffVey a confié à
M. Leloir le soin de graver deux de ces meubles précieux, la
pendule de Versailles et le crucifix et les flambeaux de la cathé-
drale de Bayeux, et a mis ainsi le public à même d'apprécier le
mérite de ces ouvrages. La forme en est bizarre et le goût con-
testable, mais la ciselure en est si parfaite, l'exécution si soignée,
que l'on s'explique aisément la valeur énorme que l'on attache
4

FRANÇAISE.

aujourd'hui à ces objets qui n'ont, dans aucun pays, leur équi-
valent. Jacques Caffieri fut un sculpteur de premier ordre et sa
biographie occupe la plus grande place dans le livrede M.Guiffrey.

Les bustes de Rotrou et de Piron qui ornent le foyer de la 1
Comédie-Française ont de longue date attiré sur cet artiste l'at-
tention des curieux, et suffiraient au besoin à justifier la renom-
mée qui entoure cet artiste; mais de son existence on savait peu
de choses. M. Guiffrey a passé en revue les uns après les autres
tous ses travaux, a publié un grand nombre de lettres qui le
concernent, et a écrit un travail définitif sur le maître français.
Peut-être quelque érudit trouvera-t-il un jour un papier qui a
échappé aux recherches de M. Guiffrey, peut-être quelque
collectionneur parviendra-t-il à mettre la main sur un buste
que n'a pas connu l'historien qui nous occupe. Nous serions
bien surpris si un fait d'une importance véritable, si un ouvrage
de haute valeur venaient apporter un élément vraiment nouveau
ou jeter une lumière imprévue sur la vie ou sur le talent de notre
grand sculpteur. Son histoire est faite maintenant et bien faite,
et en même temps est écrit un chapitre fort intéressant de
l'histoire de la sculpture française.

Nous aurions voulu étudier plus en détail le beau et bon
volume que M. Guiffrey vient de consacrer à la famille des
Caffieri ; il nous eût été agréable de donner de nombreux extraits
de ce travail et de faire passer sous les yeux de nos lecteurs
quelques-unes des pages qui nous ont particulièrement inté-
ressé. En agissant ainsi nous aurions couru le risque de nous
laisser entraîner trop loin, nous aurions d'ailleurs été contraint
de laisser dans l'ombre certains passages fort curieux; il nous
semble plus sage de renvoyer à l'ouvrage même les amateurs et
les artistes, nous les assurons que notre éloge est demeuré au-
dessous de la vérité et qu'ils trouveront, comme nous, un véri-
table profit à lire l'ouvrage que nous nous contentons de leur
recommander.

Georges Duplessis,

Bibliothécaire au Cabinet des estampes
de la Bibliothèque nationale.

CHRONIQUE FRANÇAISE

Ruines du palais des Tuileries. — La commission extra-
parlementaire pour la reconstruction du palais des Tuileries,
dans sa dernière séance, a décidé de garder les ruines qui sont
assez solides, de les réparer, de restaurer les façades comme
elles étaient avant Louis-Philippe et Napoléon III, et de refaire
les dômes. La dépense sera de 3 millions 809,950 francs ; puis
il y aura des frais d'appropriation pour transformer ce palais en
musée de l'art moderne ; ces frais seront de 1,335,000 francs.
On proposera aux Chambres un projet sur ces bases.

L'Académie française vient de décerner un prix de mille
francs au remarquable ouvrage publié récemment par M. Henri
Jouin: David d'Angers et son œuvre.

Un autre prix, également de mille francs, de la fondation
Montyon, a été accordé à M. A. Bougot pour son ouvrage inti- I
tulé : Essai sur la critique d'art, qui a paru l'année dernière.

La Société centrale des architectes, dans sa dernière
séance en assemblée générale, a arrêté le programme de son
congrès de 1878. Outre les visites que fera le congrès à l'Expo-
sition universelle et à la cathédrale de la ville de Reims, on traitera
dans des conférences les questions suivantes: i° organisation du
personnel du bâtiment ; 20 concours publics ; 3" situation de
l'architecte dans les travaux publics et privés ; 4" conservation
des monuments historiques en France et en Europe; 50 Salon |
d'architecture en 187856° Rapport sur l'Exposition internationale

de 1878 (architecture, arts et industries se rattachant à l'archi-
tecture ; 7" questions d'esthétique ; 8° du rôle de la nationalité
en architecture ; 90 de l'enseignement de l'architecture chez les
différents peuples.

Dans la même réunion, l'assemblée a voté le maintien du
jury tel qu'il a fonctionné l'an dernier pour la distribution des
récompenses à l'architecture privée en 1878. Le président.
M. Lesueur, a expliqué dans une circulaire les conditions néces-
saires pour participer aux récompenses. Toutes les œuvres
d'architecture conçues et exécutées en France, en dehors des
travaux de l'État, des municipalités ou des administrations
publiques, dont l'achèvement ne remonterait pas au-delà de
dix années, devront être signalées à la Société, avant le
15 juin 1878 (délai de rigueur). Il est utile d'envoyer en même
temps— pour les œuvres exécutées dans les départements — les
documents (dessins, autographies, photographies) relatifs à l'exé-
cution.

La Bibliothèque nationale. — En exécution de la pro-
messe faite par lui à la Chambre des députés, lors de la discussion
du budget, M. Bardoux vient d'instituer une commission extra-
parlementaire, chargée de rechercher les voies et moyens
d'agrandir et d'isoler les bâtiments de la Bibliothèque nationale.
Cette commission est composée de MM. Lockroy et Tirard,
députés; M. Léopold Delisle, directeur de la Bibliothèque;
Aucoc, président de la section au conseil d'Etat, etc.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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