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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Véron, Eugène: La Société des Amis des Arts de Lyon
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L' Exposition de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0084

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68

L'ART.

Bernard. Le catalogue comprend 300 numéros, et constitue-
rait une galerie des plus précieuses si toutes les attributions
étaient constatées. L'école française y est représentée par
79 numéros, l'Italie par 56, l'Espagne par 8, l'Allemagne par
22, les Flandres par 52,1a Hollande par 8g, et l'on y trouve les
plus grands noms : Watteau, Chardin, Caravage, Titien, Ri-
bera, Zurbaran, Holbein, Van Dyck, Teniers, Rubens, Ber-
ghem, AelbertCuyp, Van Ostade, Ruisdael, Rembrandt, etc., etc.
Ajoutons qu'il y a à Lyon un grand nombre de collections de
bibelots, de vieux meubles, de livres précieux, etc. Le musée
industriel de Lyon va prendre une grande extension. Il est entre
les mains d'un directeur habile et actif, qui comprend toute
l'importance d'un musée de cette nature dans une contrée dont
l'industrie touche par tant de côtés à l'art. La ville a concédé un
local très-vaste et très-bien disposé qu'on achève d'approprier.
D'ici à quelques semaines, tout sera prêt pour l'installation défi-
nitive ; et dans quelques mois, grâce au concours de son direc-
teur, il nous sera possible d'en présenter à nos lecteurs une étude
nécessairement abrégée, mais où nous tâcherons de donner tout
ce qui est important. L'Art est de plus en plus résolu à faire une
large part aux manifestations de la vie artistique dans les dépar-
tements.

euokne véron.

L'EXPOSITION DE LYON.

L'Exposition de la Société des Amis des Arts de Lyon
compte iK? numéros, ce qui ne veut pas dire 58? chefs-d'œuvre;
les œuvres saillantes y sont en bien petit nombre, mais l'œil
se repose avec plaisir sur quelques toiles estimables, et le visiteur
prudent, qui parcourt d'abord son livret, y retrouve des noms
aimés et favoris, sûrs garants que ses recherches ne resteront pas
sans récompense.

Pour mettre un peu d'ordre dans notre rapide revue, nous
avons adopté la classification ci-après :

Portrait.

Fleurs.

Paysage.

Tableaux de genre, nature morte, etc.

Portrait: M. Auguste de La Brély. — Mllc Élisa Roch. —
MM. Biessy. — Faivre-Duffer. — Louis Robin. — J. L.
Loubet. — Jean Scohy. — Sury. — Vuillermet.

' L'œuvre saillante du Salon, celle qui attire, qui a toujours
son public, c'est sans contredit le beau portrait de femme que
M. de La Brély nous donne sous le n° 85 : Portrait de Afm" la
baronne de B... Son heureux auteur nous avait envoyé les années
précédentes de fort jolis tableaux, bien agencés, bien léchés,
bien satinés,- agréables à voir, incontestablement, mais qui ne
lui auraient jamais fait un nom ; aujourd'hui, par l'œuvre puis-
sante qu'il nous envoie, M. de La Brély se place au premier
rang, car cette peinture magistrale serait remarquée et tiendrait
une place honorable même à l'exposition des Champs-Elysées.
Rien de banal, ni la femme, ni la pose : tout au contraire, une
figure sui generis d'un grand caractère, une pose sans recher-
che et bien réussie, une grande sobriété dans les détails et un
ensemble harmonieux. Tous nos compliments à l'heureux M. de
La Brély. Les deux autres numéros 86 et 87 sont de fort remar-
quables études d'étoffes et prouvent la grande habileté de main
de leur auteur.

M"e Élisa Roch nous a envoyé trois portraits, sages, conscien-
cieux, d'une ressemblance saisissante, d'un faire remarquable,
mais... mais nous ne pouvons nous empêcher de porter nos
regards en arrière et de penser à ce beau portrait de Mlnc Roch,
la mère de l'artiste, ce merveilleux tour de force de trois tonalités
de blanc, — les cheveux, le bonnet et les rubans de satin, —
s'harmonisant, se soutenant, se faisant valoir réciproquement !
Difficulté que la modestie de l'artiste n'espérait pas vaincre et

qu'elle n'entreprit que poussée et encouragée par son excellent
professeur Charles Comte. Combien nous aimions aussi le char-
mant portrait de Mmc de Clermont traité d'une touche si élégante,
si légère et si distinguée ! Souhaitons pour l'année prochaine à
M"" Roch des modèles selon ses vœux.

Décidément le nombre trois porte bonheur : numéro Deus
impare gaudet, disaient les Romains; M. Faivre-Duffer, lui aussi,
nous envoie trois portraits, trois âges, trois réussites. Le vénéra-
ble M. Séguin nous apparaît avec sa tète blanche, M"'0 la
comtesse*** dans tout le charme de sa beauté et la somptuosité
de ses fourrures, et Mu< C*** avec toute sa grâce juvénile. Succès
sur toute la ligne.

Citons à la suite MM. Loubet, Scohy, Sury, Louis Robin
pour leurs très-estimables envois, et donnons une mention parti-
culière aux deux pastiches (des vieux maîtres hollandais) exposés
par M. Vuillermet, de Lausanne.

Fleurs : MM. Castex-Degrange. — Maisiat. — Médard. —
Perrachon. — Rivoire. — Mmc Puyroche-Wagner.

La peinture de fleurs est un genre éminemment lyonnais ;
presque tous les artistes qui excellent dans ce genre gracieux
sont lyonnais de naissance ou tout au moins par leurs études.
Ils procèdent les uns de Saint-Jean comme M1,lC Puyroche-
Wagner, ou de M. Reignier comme M. Rivoire et M. Médard,
ou de personne comme M. Castex-Degrange, qui a hérité toute-
fois de la palette du maître des maîtres (nous avons nommé
Saint-Jean), mais tous font honneur à l'école lyonnaise qui, à
notre connaissance, n'est aujourd'hui surpassée dans ce genre
spécial par aucune autre école.

Si M. de La Brély occupe incontestablement la première
place pour le portrait, le même honneur revient à M. Castex
pour la fleur. Cet heureux transfuge nous a envoyé de Paris une
toile merveilleuse, une splendeur de la nature : fleurs et fruits,
tout se vaut ; c'est triomphant. Aussi cette belle page a-t-elle été
de suite achetée par la commission de la loterie; nos compli-
ments à l'homme aimé des Dieux à qui le sort attribuera cette
belle œuvre. Pour l'acquit de notre conscience, disons cependant
que le Panier de fraises renversé a un frère aîné de la main du
maître, de l'illustre Saint-Jean, lequel frère figurait dernièrement
à l'exposition rétrospective lyonnaise. Demandons à M. Castex
la permission d'exprimer un regret. Pourquoi ses fleurs sont-elles
toujours sur des fonds noirs? Dans dix ans le noir aura percé
partout, et de ses fraîches colorations il ne restera plus rien.

M11"' Puyroche-Wagner, la meilleure élève du grand maître,
a aussi hérité de sa palette et elle peint admirablement la fleur ;
mais, il faut bien l'avouer, ses compositions ne sont pas toujours
heureuses, témoin sa Terre maudite, les Inséparables, qui figu-
raient à de précédentes expositions, et aujourd'hui son n° 44^.
Au bord du lac. D'où sort ce pavot des jardins, ce pavot civilisé,
venu on ne sait comment sur ce tertre isolé à cent pieds au-dessus
d'un lac? Quelle idée se cache sous cette énigme? On nous dit
que c'est une peinture philosophique ? Devine qui pourra ; pour
nous, nous y renonçons. Franchement, nous aimerions mieux
voir ce beau pavot dans un simple jardin et moins près des
nuages.

Le n°446, Fleurs dans un vase, mérite tous nos éloges pour
ses fleurs admirablement traitées, quoique manquant un peu de
ce flou, de ce « je ne sais quoi » que possède si bien M. Perra-
chon ; puis que vient faire derrière ces fleurs cette tenture de
soie verte ? C'est un fond inharmonique ; une difficulté â peu près
vaincue, nous le voulons bien, mais qui n'ajoute rien au charme
de l'ensemble.

Nous avons nommé M. Perrachon; nous ne pouvons que
louer ses Roses. C'est très-frais, très-gracieux, d'une enveloppe
charmante, bien simple de composition, et cela vous prend d'autant
plus facilement.

N'allons pas plus loin sans nommer M. Reignier, ce vétéran
de la fleur, à la main si légère, à la touche gracieuse et élégante.
 
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