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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Véron, Eugène: Le salon de Paris 1878, [1], Premier coup d'oeil
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0227

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PREMIER COUP D'OEIL

La première impression est, comme toujours, défavorable. En 1875:, 1876, 1877, elle était
mauvaise; elle est pire en 1878. Est-ce que le Salon est réellement inférieur aux années précé-
dentes, ou faut-il croire que cela tient à des espérances exagérées ?

On pensait en effet que nos artistes voudraient profiter de l'affluence des étrangers pour se
présenter avec tous leurs avantages ; à force de se nourrir de cette idée, on est arrivé à
se préparer une déception.

Le plus prudent toutefois est encore d'attendre avant de se prononcer sur la valeur d'ensemble.
Une revue de cinq mille numéros faite en six heures ne suffit pas pour qu'il soit possible de
porter un jugement définitif. A côté des grandes machines qui vous accrochent au passage et vous
horripilent, il peut y avoir un certain nombre d'oeuvres d'un format plus modeste qui se décou-
vriront successivement et qui peu à peu modifieront l'impression première. C'est là notre espoir.

. Mais cependant il y a deux faits que nous pouvons dès maintenant considérer comme acquis,
et qui sont déplorables. Le premier est qu'il y a au Salon un nombre infini d'oeuvres détestables
dont la présence ne s'explique pas, quand on songe qu'il existe un jury chargé de discerner le
bon grain de l'ivraie. Remarquez bien que je ne parle ni des œuvres exposées par les hors-
concours, — ceux-là nous ont habitués à ne nous étonner de rien, et il est tout simple
qu'ils usent du droit qu'ils ont d'étaler les croûtes les plus horribles, — ni des œuvres plus ou
moins étranges qui peuvent choquer les habitudes, sans être cependant dépourvues de tout mérite.
Non, je parle de cette multitude d'œuvres nulles, d'une nullité absolue et qui crève les yeux. On
pourrait de celles-là citer plusieurs centaines. Et quand on pense que ce jury si facile a refusé,
dit-on, cinq mille tableaux, on se demande avec effroi ce que pouvaient bien être les toiles qu'il
a jugées trop faibles pour figurer à côté de celles qu'il a reçues. De quels pays pouvaient sortir
ces deux ou trois mille peintures qu'il a fallu éliminer comme indignes ? Dans quels ateliers,

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