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Chronique de l'hôtel Drouot
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0183
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
ET DES GRANDES VENTES DE LONDRES.
A Paris comme à Londres, à Londres comme à Paris, on en
est au re'gime fort peu agréable des vaches maigres, pour ne
pas dire maigrissimes.
Les lecteurs naïfs qui prennent à la lettre les comptes
rendus ultra-laconiques des enchères tels qu'on les publie
partout, ne se doutent guère de tout ce qu'il faut en rabattre
pour rester dans le vrai. Que de prix sonores ne cachent au
contraire qu'une piteuse de'faite et une rentre'e des moins de'sirées
au bercail! Que de ventes de tableaux modernes, surtout, ont été
dans ce cas cette année et que de fiascos absolus ! L'exemple le
plus accompli dans ce genre a été sans contredit la vente de
M. Faure, le célèbre baryton. On y a poussé le Bon Bock de
M. Manet à 10,000 fr.!!! Inutile d'ajouter qu'il est retourné
d'où il venait comme presque toute la collection, si l'on peut
donner ce nom à cette réunion de toiles d'un incroyable
décousu, sans lien, sans tenue, sans la moindre trace d'ensemble.
La caractéristique de tout curieux se révèle dans les œuvres d'art
dont il s'entoure ; ici rien de pareil ; le dieu hasard se faisait
seul immédiatement reconnaître par ses notes absolument dis-
cordantes.
En objets d'art, on a eu quelques ventes sérieuses sans être
de grande importance ; inutile de dire qu'elles ont été faites par
M. Charles Mannhcim, l'expert aussi savant que modeste dont
tous les véritables amateurs apprécient et respectent la grande
compétence et l'extrême honorabilité.
Vente après décès de M. de Saint-Rémy, un des plus anciens
Si
Vase de Gubuio a une anse.
(N° 61 de la vente Alessandro Castellani.)
Dessin de Saint-Elme Gautier.
fidèles de l'hôtel Drouot (18, 19 et 20 mars. —Commissaire pri-
seur : M° Charles Pillet; Expert : M. Charles Mannheim) :
N» 126. — Beau vitrail suisse représentant un guerrier s'ap-
puyant d'une main sur une épée à deux mains, et de l'autre sur
un large écusson armorié. Dans le haut,scène de chasse à l'ours;
au bas, la date de 1554 et les noms : Philippe Adam von Gros-
viller. — 580 fr.
N° 128. — Autre beau vitrail à figure de guerrier debout avec
écusson armorié. Dans le haut, diverses scènes de combats. —
710 fr.
N° 137. —Autre vitrail décoré de deux figures de hallebar-
diers, ainsi que d'un petit sujet de bataille, et portant deux écus-
sons armoriés. Daté : 1542. — 700 fr.
Tome XIII.
N° 14J. — Beau plat rond de Pesaro à décor à reflets métal-
liques mordorés et bleu nacré, rehaussé de bleu. Au centre,
saint François recevant les stigmates. Au marli, couronne com-
posée de fleurons feuillagés. — 660 fr.
N° 187. — Cruche en grès à panse sphérique, en grès émaillé
gris et bleu, à rosace découpée à jour. — 305 fr.
N° 265. —Tableau central d'un polyptype, représentant
la Vierge debout portant l'enfant Jésus, sculptés en haut relief
et placés sous un arceau en ogive supporté par deux colon-
nettes. xve siècle. — 1,51 o fr.
N° 285.— Grand plat rond en ancienne porcelaine du
Japon à décor en bleu rouge et or, à figures et ornements. —
440 fr.
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ET DES GRANDES VENTES DE LONDRES.
A Paris comme à Londres, à Londres comme à Paris, on en
est au re'gime fort peu agréable des vaches maigres, pour ne
pas dire maigrissimes.
Les lecteurs naïfs qui prennent à la lettre les comptes
rendus ultra-laconiques des enchères tels qu'on les publie
partout, ne se doutent guère de tout ce qu'il faut en rabattre
pour rester dans le vrai. Que de prix sonores ne cachent au
contraire qu'une piteuse de'faite et une rentre'e des moins de'sirées
au bercail! Que de ventes de tableaux modernes, surtout, ont été
dans ce cas cette année et que de fiascos absolus ! L'exemple le
plus accompli dans ce genre a été sans contredit la vente de
M. Faure, le célèbre baryton. On y a poussé le Bon Bock de
M. Manet à 10,000 fr.!!! Inutile d'ajouter qu'il est retourné
d'où il venait comme presque toute la collection, si l'on peut
donner ce nom à cette réunion de toiles d'un incroyable
décousu, sans lien, sans tenue, sans la moindre trace d'ensemble.
La caractéristique de tout curieux se révèle dans les œuvres d'art
dont il s'entoure ; ici rien de pareil ; le dieu hasard se faisait
seul immédiatement reconnaître par ses notes absolument dis-
cordantes.
En objets d'art, on a eu quelques ventes sérieuses sans être
de grande importance ; inutile de dire qu'elles ont été faites par
M. Charles Mannhcim, l'expert aussi savant que modeste dont
tous les véritables amateurs apprécient et respectent la grande
compétence et l'extrême honorabilité.
Vente après décès de M. de Saint-Rémy, un des plus anciens
Si
Vase de Gubuio a une anse.
(N° 61 de la vente Alessandro Castellani.)
Dessin de Saint-Elme Gautier.
fidèles de l'hôtel Drouot (18, 19 et 20 mars. —Commissaire pri-
seur : M° Charles Pillet; Expert : M. Charles Mannheim) :
N» 126. — Beau vitrail suisse représentant un guerrier s'ap-
puyant d'une main sur une épée à deux mains, et de l'autre sur
un large écusson armorié. Dans le haut,scène de chasse à l'ours;
au bas, la date de 1554 et les noms : Philippe Adam von Gros-
viller. — 580 fr.
N° 128. — Autre beau vitrail à figure de guerrier debout avec
écusson armorié. Dans le haut, diverses scènes de combats. —
710 fr.
N° 137. —Autre vitrail décoré de deux figures de hallebar-
diers, ainsi que d'un petit sujet de bataille, et portant deux écus-
sons armoriés. Daté : 1542. — 700 fr.
Tome XIII.
N° 14J. — Beau plat rond de Pesaro à décor à reflets métal-
liques mordorés et bleu nacré, rehaussé de bleu. Au centre,
saint François recevant les stigmates. Au marli, couronne com-
posée de fleurons feuillagés. — 660 fr.
N° 187. — Cruche en grès à panse sphérique, en grès émaillé
gris et bleu, à rosace découpée à jour. — 305 fr.
N° 265. —Tableau central d'un polyptype, représentant
la Vierge debout portant l'enfant Jésus, sculptés en haut relief
et placés sous un arceau en ogive supporté par deux colon-
nettes. xve siècle. — 1,51 o fr.
N° 285.— Grand plat rond en ancienne porcelaine du
Japon à décor en bleu rouge et or, à figures et ornements. —
440 fr.
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