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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Wedmore, Frederick: Constable 1776-1837
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0191

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L'amour du foyer et de la patrie a inspiré les plus belles oeuvres de Constable; pour lui,
c'est le fondement de l'art. Ce peintre qui devait exercer une si grande influence sur la peinture
en France est de tous les artistes de son pays le plus complètement anglais. Depuis le commen-
cement jusqu'à la fin de sa vie, il n'a représenté par goût que des paysages anglais. Rien n'a pu
le détourner de la tâche qu'il s'était volontairement imposée, et du reste, comme presque toutes les
grandes choses qu'on fait avec amour, c'était pour lui non une tâche, mais un plaisir. Il était
tout jeune encore, lorsque la paix d'Amiens ouvrit aux voyageurs anglais les portes du continent,
et c'est dans toute la force de l'âge qu'il vit, après plus de dix ans de guerre, conclure cette autre
paix plus durable par laquelle furent définitivement abaissées les barrières qui avaient si long-
temps entravé la liberté des voyages. A une ou deux exceptions près, presque tous les grands
artistes de son temps avaient voyagé à l'étranger et leur génération était la première qui se fût
aventurée hors de l'Angleterre. Depuis son voyage en Italie, Cozens était célèbre. Old Crome
avait quitté le Norfolk, passé la Manche et fixé sur la toile le boulevard des Italiens et le marché
au poisson de Boulogne-sur-Mer. Turner était allé chercher des sujets dans les coins les moins
explorés des pays lointains, et il avait rendu l'aspect et la forme des montagnes avec une fidélité
qui montrait que ces sites lui étaient aussi familiers que les rives de la Tamise à Twickenham ou
à Kingston. Mais rien dans ce changement des choses, rien dans ce vaste champ du monde ne
put tenter Constable ; depuis le premier jour jusqu'au dernier, il fut le peintre de l'Angleterre et
surtout des Lowlands où il était né.

Et même en Angleterre, il ne recherche pas la variété des sujets ; il peint ce qu'il a sous les
yeux et, ce qu'il a peint une fois, il aime à le repeindre encore. C'est aux champs du comté de
Suffolk, son pays natal, qu'il demande ses premières inspirations; puis un ami l'entraîne à visiter
la baie de Weymouth et il en revient avec le tableau qui est au Louvre. L'amitié, plus que la curio-
sité, l'attire ensuite à Salisbury, et il reproduit les divers aspects de cette ville par le beau et le

Tome XIII. _„
 
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