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Mancino, Léon: Le Musée royal de Belgique: Étienne le Roy
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0369
LE MUSÉE ROYAL DE BELGIQUE
A la mémoire d'Etienne Le Roy ,
En témoignage de profond respect et de vive
reconnaissance.
L. M.
I
ÉTIENNE LE ROY
tienne-Victor Le Roy, peintre-restaurateur et Commissaire-
expert des Musées Royaux de Belgique, naquit à Bruxelles le
23 juin 1808. Il est mort le 2J janvier 1878, dans la propriété
qu'il avait acquise il y a peu de temps au faubourg d'Ixelles et
qui porte le n° 18 de la rue des Chevaliers. Il était petit-fils de
Pierre-François Le Roy, statuaire, né à Namur en 1737, mort
à Bruxelles en 1812, et fils et élève de Pierre-Jean-Baptiste
Le Roy, peintre-graveur, né à Namur en 1784, et mort à
Bruxelles en 1863. Le premier, artiste très-distingué, a travaillé
à Bordeaux lors de la construction de la grande place et à
plusieurs autres monuments élevés en l'honneur de Louis XV.
Lettre composée par Ch. Rossigneux. *
Rentré dans sa ville natale, il fut principalement employé par
les couvents et les riches abbayes. Ce fut également lui qui sculpta pour la chapelle du château de
Laeken une Sainte Catherine, à laquelle Georges Forster, dans son Voyage pittoresque de Brabant, ne
ménage pas les éloges : « Ce qui a le plus frappé mes yeux, écrit-il, c'est l'élégance et la noble
simplicité de la petite chapelle au milieu de laquelle est une niche où on voit la plus parfaite des
Muses ou des déesses en marbre de Carrare, d'après un modèle grec. Ici cette muse a reçu le
nom de Sainte Catherine. Un sculpteur nommé Le Roy est l'auteur de ce chef-d'œuvre. » Ce
marbre fut transporté à Vienne lorsque les armées françaises envahirent les Pays-Bas; mais il
reste au palais de Laeken une autre œuvre de Pierre-François Le Roy, un Amour endormi,
dont le roi Léopold Ier faisait le plus grand cas. L'artiste qui était sculpteur de Marie-Thérèse et
de Joseph II, était resté fidèle à la maison d'Autriche et vit sa modeste habitation de Namur
saccagée lors de la révolution brabançonne, pour s'être refusé à exécuter le buste de Van der
Noot; lui-même ne dut son salut qu'à une voisine qui s'empressa de lui offrir asile. N'oublions
pas que c'est Pierre-François Le Roy qui conçut l'élégante décoration de la place Stanislas à
Nancy à laquelle il a travaillé.
Son fils, Pierre-Jean-Baptiste, qui a gravé un petit nombre de pièces à l'eau-forte, a peint
quelques tableaux, mais a surtout laissé la réputation d'un très-habile aquarelliste ; son œuvre
capitale est une grande aquarelle de la bataille de Waterloo exécutée en 1816, elle lui valut
la médaille d'honneur de la Société des Beaux-Arts et il reçut la même année la commande de la
plupart des dessins destinés à être gravés dans la Description de l'inauguration de Guillaume 1"''
comme roi des Pays-Bas.
Obligé par des circonstances douloureuses de renoncer à la vie d'artiste, pour suivre une voie
plus lucrative, Etienne entra comme peintre-restaurateur chez M. Verbelen, propriétaire d'une
A la mémoire d'Etienne Le Roy ,
En témoignage de profond respect et de vive
reconnaissance.
L. M.
I
ÉTIENNE LE ROY
tienne-Victor Le Roy, peintre-restaurateur et Commissaire-
expert des Musées Royaux de Belgique, naquit à Bruxelles le
23 juin 1808. Il est mort le 2J janvier 1878, dans la propriété
qu'il avait acquise il y a peu de temps au faubourg d'Ixelles et
qui porte le n° 18 de la rue des Chevaliers. Il était petit-fils de
Pierre-François Le Roy, statuaire, né à Namur en 1737, mort
à Bruxelles en 1812, et fils et élève de Pierre-Jean-Baptiste
Le Roy, peintre-graveur, né à Namur en 1784, et mort à
Bruxelles en 1863. Le premier, artiste très-distingué, a travaillé
à Bordeaux lors de la construction de la grande place et à
plusieurs autres monuments élevés en l'honneur de Louis XV.
Lettre composée par Ch. Rossigneux. *
Rentré dans sa ville natale, il fut principalement employé par
les couvents et les riches abbayes. Ce fut également lui qui sculpta pour la chapelle du château de
Laeken une Sainte Catherine, à laquelle Georges Forster, dans son Voyage pittoresque de Brabant, ne
ménage pas les éloges : « Ce qui a le plus frappé mes yeux, écrit-il, c'est l'élégance et la noble
simplicité de la petite chapelle au milieu de laquelle est une niche où on voit la plus parfaite des
Muses ou des déesses en marbre de Carrare, d'après un modèle grec. Ici cette muse a reçu le
nom de Sainte Catherine. Un sculpteur nommé Le Roy est l'auteur de ce chef-d'œuvre. » Ce
marbre fut transporté à Vienne lorsque les armées françaises envahirent les Pays-Bas; mais il
reste au palais de Laeken une autre œuvre de Pierre-François Le Roy, un Amour endormi,
dont le roi Léopold Ier faisait le plus grand cas. L'artiste qui était sculpteur de Marie-Thérèse et
de Joseph II, était resté fidèle à la maison d'Autriche et vit sa modeste habitation de Namur
saccagée lors de la révolution brabançonne, pour s'être refusé à exécuter le buste de Van der
Noot; lui-même ne dut son salut qu'à une voisine qui s'empressa de lui offrir asile. N'oublions
pas que c'est Pierre-François Le Roy qui conçut l'élégante décoration de la place Stanislas à
Nancy à laquelle il a travaillé.
Son fils, Pierre-Jean-Baptiste, qui a gravé un petit nombre de pièces à l'eau-forte, a peint
quelques tableaux, mais a surtout laissé la réputation d'un très-habile aquarelliste ; son œuvre
capitale est une grande aquarelle de la bataille de Waterloo exécutée en 1816, elle lui valut
la médaille d'honneur de la Société des Beaux-Arts et il reçut la même année la commande de la
plupart des dessins destinés à être gravés dans la Description de l'inauguration de Guillaume 1"''
comme roi des Pays-Bas.
Obligé par des circonstances douloureuses de renoncer à la vie d'artiste, pour suivre une voie
plus lucrative, Etienne entra comme peintre-restaurateur chez M. Verbelen, propriétaire d'une