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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Guiffrey, Jules: Le Salon du Roi au palais de la chambre des députés: Peintures décoratives d'Eugène Delacroix
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0290

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LE SALON DU ROI

AU PALAIS DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS

PEINTURES DÉCORATIVES D'EUGÈNE DELACROIX
DÉCRITES PAR L'ARTISTE.

epuis quelques années on attache aux autographes des
grands artistes un prix de plus en plus considérable. S'il
y a dans cet engouement une question de mode, si c'est
payer bien cher une signature de Germain Pillon que de
donner, cela s'est vu dernièrement, deux cents francs d'un
simple mot tracé au bas d'une quittance de rente par la
main du grand sculpteur français, enfin si, dans cette
branche spéciale de la curiosité, la rareté bien plutôt que
son intérêt intrinsèque fait le prix de l'objet, on ne saurait
méconnaître que les autographes des artistes célèbres n'ap-
portent parfois un précieux appoint à l'étude de leurs

Lettre tirée de P « Orthographia » de Joli. Daniel Preisler. t

travaux et de leurs idées. Les confidences échappées aux
effusions de l'amitié nous révèlent souvent la valeur morale ou intellectuelle de l'homme et nous
font pénétrer le secret de sa vie. Quand l'artiste s'est trouvé mêlé à des luttes ardentes, quand
il a reçu de la nature et de l'éducation la faculté de rendre ses idées, ses aspirations, dans un
style élégant et précis, il arrive à marquer tout ce qu'il écrit du cachet de sa personnalité et,
dans ce cas, on ne saurait attacher trop d'importance aux pages où il a voulu présenter lui-même
l'explication de ses œuvres.

Parmi les maîtres contemporains, deux surtout paraissent s'être appliqués à préciser dans
leurs écrits le but qu'ils ont poursuivi toute leur vie ; aussi sont-ils particulièrement intéressants
à étudier à ce point de vue.

Pour David d'Angers le travail est fait et bien fait ; les deux volumes que M. Henry Jouin
vient de consacrer au grand sculpteur moderne ne laissent rien à désirer. Si Delacroix attend
encore le monument littéraire auquel il a plus de droits que personne , on nous fait espérer
que sa correspondance complète verra bientôt le jour. Nous avons montré ici même, par les
pages que nous étions parvenu à réunir, quelle vive lumière une pareille publication jetterait sur
l'histoire des idées et des sentiments de l'illustre peintre.

A ces pièces d'un caractère intime, écrites au jour le jour, sous l'inspiration d'une préoccu-
pation temporaire, et destinées seulement à des amis, il conviendra de joindre les pages exquises
que l'artiste avait présentées lui-même au public et dans lesquelles il a su louer comme ils le
méritent ses maîtres préférés : Michel-Ange, Prud'hon, Gros, le Poussin, Puget.

A côté de ces trop rares études où le brillant coloriste révélait les aptitudes d'un critique
éminent, il a laissé des notes, des fragments, des commentaires sur ses propres ouvrages, et ces
divers écrits, encore épars ou inédits, forment peut-être la partie la plus curieuse de son œuvre
littéraire. C'est un de ces morceaux, un des plus importants à coup sûr, que nous publions ici

Tome XIII. 5 5
 
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