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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Guiffrey, Jules: Le Salon du Roi au palais de la chambre des députés: Peintures décoratives d'Eugène Delacroix
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0291

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2f8 L'ART.

sous sa forme originale. Nous l'annoncions quand nous imprimions, il y a quelques mois, une
trentaine de lettres inédites d'Eugène Delacroix ; nous venons remplir nos engagements.

Nous pensons ne pouvoir mieux faire que de placer sous les yeux du lecteur l'autographe
même de l'artiste. La netteté de l'écriture en rend la lecture aisée, et la reproduction fidèle de
l'original permet de surprendre, pour ainsi dire, sur le fait, l'éclosion de l'idée dans l'esprit de
l'écrivain. On remarquera tout d'abord le petit nombre de ratures pour un aussi long morceau.
Il paraît pourtant composé tout d'un jet, sans interruption. Et nous avons bien sous les yeux la
minute originale et non une transcription mise au net ; car si Delacroix avait pris la peine de se
recopier, il eût intercalé à sa place le passage ajouté à la fin avec un renvoi.

Tout le monde connaît cette belle écriture, large, ferme, courante. Si elle paraît ici un peu
plus mince que d'habitude, c'est que les nécessités de mise en page ont fait réduire la longueur
des lignes d'un centimètre ou deux. L'article est écrit sur deux doubles feuilles de papier à lettres

ordinaire de format in-quarto. Il com-
mence, sans titre, tout au haut de la
première page, se continue, sans inter-
ruption, sans marge, à pleine feuille,
jusqu'au bas de la sixième. Le renvoi
occupe la moitié du recto du quatrième
et dernier feuillet. Au surplus la distri-
bution du fac-similé donne une idée
exacte de cette disposition.

A qui cette description d'une des
œuvres les plus considérables et les plus
magnifiques d'Eugène Delacroix était-
elle destinée? Nous l'avons vainement
cherché, et nous ne pouvons donner à
cette question une réponse satisfaisante.
Peut-être était-elle promise à quelque
journal ; mais nous ne croyons pas
qu'elle ait jamais été imprimée. Tout
au moins les amis qui ont recueilli et
publié les œuvres littéraires de l'artiste
quelque temps après sa mort ne parais-
sent pas en avoir connu l'existence.
L'importance de ce morceau lui assignait
une place dans le livre consacré à la
mémoire de Delacroix et réservé à ses
admirateurs ; on ne l'eût pas oublié s'il
avait été déjà imprimé dans une revue
ou dans un journal. Il faut donc admettre que ces pages paraissent ici pour la première fois,
ou bien que, si elles ont déjà vu le jour, c'est dans de telles conditions qu'elles doivent être
considérées comme inédites. Quand bien même elles ne le seraient pas absolument, la forme sous
laquelle elles se présentent à nos lecteurs leur donne un intérêt qu'elles n'avaient certainement
pas antérieurement.

Peut-être, mais je m'empresse d'ajouter que je donne cette hypothèse sous toutes réserves,
cette description a-t-elle été simplement écrite pour l'amateur distingué qui l'a longtemps
conservée dans sa collection, d'où elle n'est sortie que pour passer dans nos mains. Il me
semble que si l'artiste avait destiné cette petite pièce à l'impression, il n'eût pas laissé percer ce
mouvement de mauvaise humeur et ces vivacités d'expression qu'on remarque vers la fin. C'est
sans doute le passage le plus piquant de tout le morceau ; mais la réserve et l'exquise urbanité
que Delacroix apportait dans les relations du monde ne lui eussent pas permis de s'exprimer avec

Portrait d'Eugène Delacroix.
Dessin à la plume par Gavarnî, appartenant à L. Ricscner.
 
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