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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Véron, Eugène: Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0088

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CHRONIQUE FRANÇAISE

Le jury du Salon de 1878. — L'élection des membres du
jury de l'exposition des artistes vivants s'est faite, comme à
l'ordinaire, au Palais de l'Industrie, le 18 mars. Voici la compo-
sition de ce jurv :

Section de peinture : — MM. Lefebvre, Bonnat, Laurens,
Baudry,Cabanel, E. Dubufe, Busson, Henner, Bouguereau, Hé-
bert, Boulanger, Vollon, Bernier, Delaunay, Breton.

Jurés supplémentaires : MM. Leloir, Gérôme, Robert-Fleury
père.

Jurés désignés par l'administration : MM. Edouard André,
(".ottier, Eud. Marcille, le comte d'Osmoy, député, le vicomte de
Tauzia.

Juré supplémentaire : M. E. Turquet, député.

Section de sculpture : — MM. Paul Dubois, Chapu, Guillaume,
Schœnewerk, Falguière, Mathurin Moreau,Galbrunner, Dumont,
Thomas.

Jurés supplémentaires : MM. Delaplanche, Mercié, Cavelier.

Jurés désignés par l'administration : MM. Barbet de Jouy,
Michaux, le vicomte de Rainneville, sénateur.

Juré supplémentaire : M. Alfred Arago.

Section d'architecture : — MM. Ballu, Lesueur, Bonnet,
Uchard, Noguet, Deperthes.

Jurés supplémentaires : MM. Duc, Questel, Viollet-Le-Duc.

Jurés désignés par l'administration : MM. le comte de Car-
daillac, A. Lenoir.

Juré supplémentaire : M. Boeswillwald.

Section de gravure et de lithographie : — MM. Flameng,
Henriquel-Dupont, François, Didier, Waltner, Hédouin, Veyras-
sat, Chauvel, Pisan.

Jurés supplémentaires : MM. Blanchard, graveur au burin;
Gaucherel, graveur à l'eau-forte ; Boëtzel, graveur sur bois;
Vernier, lithographe.

Jurés désignés par l'administration : MM. E. Gharton,
sénateur; le vicomte H. Delaborde, P. Mantz.

Juré supplémentaire : M. Louis Viardot.

Au Louvre. Legs de i.a comtesse Duchâtel. — Le musée
du Louvre s'enrichit, cette année, de chefs-d'œuvre précieux,
grâce à la générosité des donateurs. Il y a quelques jours, c'était
M. Mis de La Salle qui faisait cadeau de son inestimable collec-
tion de dessins. Aujourd'hui c'est M™6 la comtesse Duchâtel qui
lègue au musée par testament cinq tableaux du plus grand prix,
choisis dans sa célèbre collection, et que l'on a pu voir à l'expo-
sition des Alsaciens-Lorrains.

Le ministre des beaux-arts, en demandant à la Chambre des
députés un crédit supplémentaire de 15,000 francs sur l'exercice
de 187S pour l'aménagement au Louvre d'une salle spéciale où
seront exposés ces tableaux, fait précéder le projet de loi d'un
exposé dont nous extrayons les lignes suivantes :

t La comtesse Duchâtel vient de léguer par testament au
musée national du Louvre cinq des plus importants tableaux de
la collection formée par son mari, en en réservant toutefois la
jouissance à ses héritiers, leur vie durant. Ces cinq tableaux, qui
ont été naguère admirés à l'exposition des Alsaciens-Lorrains,
sont l'Œdipe et le Sphinx, la Source, par Ingres ; la Vierge
entourée d'une famille, par Hans Memling ; les deux portraits,
Seigneur avec ses fils et Dame noble en prière, par Antonio
Moro, c'est-à-dire des chefs-d'œuvre de premier ordre, tels que
le musée du Louvre peut à peine espérer en pouvoir acquérir
plus de loin en loin.

« M. le comte Tanneguy-Duchàtel et M1"*' la princesse la
Trémoïlle, sa sœur, en faisant connaître les dernières volontés de
leur mère, ont informé le ministre de l'instruction publique et
des beaux-arts qu'ils étaient disposés dès aujourd'hui à se dessaisir
de ces précieuses peintures en faveur de l'État, à la seule condi-
tion que ces cinq tableaux seraient exposés au musée du Louvre
j dans une salle spéciale où serait placé le buste du comte
.Duchâtel, ancien ministre de l'intérieur et des beaux-arts, dès le
[*» mai prochain.

« L'intérêt de notre Musée national fait au gouvernement
un devoir d'accepter immédiatement, au nom de l'Etat, l'offre
généreuse qui lui est faite. »

La salle consacrée à ces cinq chefs-d'œuvre sera l'une des
trois que l'on prépare sur la façade de la colonnade. Le buste du
comte Duchâtel qui y sera placé est offert également par la
famille au Louvre : il est de M. Henri Chapu.

École des beaux-arts. — Le jugement du concours semes-
triel (esquisses modelées) a donné lieu aux récompenses suivantes :
Premières médailles : MM. Doucet, élève de M. Lefebvre ; Roger
Lionnel, élève de M. Cabanel. — Mention : M. Larue, élevé de
M. Cabanel.

Un nouveau prix d'architecture. — Feu M"10 Clémentine
Dupley, veuve de M. François Convents, architecte, ancien
élève de l'Ecole des beaux-arts, a légué à l'École une somme de
cinq mille francs de rente, à décerner à l'élève le plus méritant
de la section d'architecture.

D'autre part, M111" Convents-Dupley a légué une somme de
six mille francs, destinés à l'érection d'un tombeau monumental
à l'honneur de son mari, mort le 14 septembre 1876. Le terrain
est déjà acheté au cimetière du Père-Lachaise. L'administration
de l'Ecole a cru bien faire en faisant participer à ce concours
tous les élèves architectes. Le concours sera jugé par un jury
spécial. Le lauréat recevra une somme de mille francs et sera
chargé des travaux du monument. Le 2e prix est de 150 francs.
Les travaux devront être terminés pour le 14 septembre 1 £78,
jour anniversaire de la mort de M. Convents.

Le Musée de Versailles vient de recevoir une toile du
peintre Georges Rouget. l'Abjuration de Henri IV. donnée par la
famille de l'artiste.

Un tableau de Courbet. — L'administration des musées a
acquis, au prix de 20,000 francs, pour le musée du Luxembourg,
le tableau de Courbet intitulé la Vague, qu'on admira au Salon
de 1870. Il a été aussitôt placé dans les galeries. C'est à la suite
de l'exposition de cette toile que M. Maurice Richard, alors
' ministre des beaux-arts, nomma Courbet chevalier de la Légion
d'honneur. La nomination parut au Journal officiel, mais le
peintre refusa bruyamment par une lettre dans laquelle il disait :
« Mes opinions de citoyen s'opposent à ce que j'accepte une
distinction qui relève essentiellement de l'ordre monarchique...
mon sentiment d'artiste de s'oppose pas moins à ce que j'accepte
une récompense qui m'est octroyée par la main de l'État. L'État
est incompétent en matière d'art. Quand il entreprend de récom-
penser, il usurpe sur le goût public. Son intervention est toute
démoralisante, funeste à l'artiste qu'elle abuse sur sa propre
valeur, funeste à l'art qu'elle enferme dans des convenances
officielles et qu'elle condamne à la plus stérile médiocrité. Le
plus sage pour lui est de s'abstenir, etc. »

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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