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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Wedmore, Frederick: Constable 1776-1837
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0204

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CONSTABLE. i79

leur publicité ait été grande. La première livraison parut en 1830 et les autres dans les années
qui suivirent, années qui ont précédé immédiatement la mort de Constable. Mais outre ces vingt-
deux gravures, il en existe encore d'autres ; deux ou trois d'entre elles ont un rare mérite, mais
à presque toutes les autres manque la touche finale que le peintre lui-même donnait à celles qui
devaient le représenter fidèlement. Les derniers recueils publiés à l'époque où la renommée était
enfin venue, en contiennent beaucoup de mauvaises et quelques bonnes, mais ces dernières môme
ont été obtenues avec des planches en mauvais état. Les seules qui valent quelque chose sont les
épreuves d'artiste et les premières épreuves après la lettre. Et même pour celles-ci se pose une
question à laquelle nous avons intérêt à répondre : les gravures donnent-elles l'idée vraie de l'art
vif et varié de Constable ? Oui et non. Leur effet est indiscutable. Le traitement vigoureux de la
lumière et de l'ombre dans les masses y rappelle les compositions du maître — ses arbres épais au
feuillage impénétrable, ses plaines soleillées et ses ciels où les nuages épars fuient devant le vent.
Leur touche libre et large rappelle aussi sa manière autant que peut le faire ce genre de
gravure. Mais avec du blanc et du noir on ne peut reproduire certaines qualités spéciales de l'œuvre
de Constable — la fraîcheur et l'humidité des champs, les herbages couverts de rosée, l'éclat du
soleil lorsqu'il sort du nuage pluvieux et l'éclat plus vif encore qu'il répand sur toute la végéta-
tion. Constable se rendait bien compte de ce défaut dont il était constamment préoccupé. On lit
les indications suivantes sur des épreuves qui lui ont été soumises. « Un peu de fumée devrait
sortir de cette chaumière ; ici, il faudrait un point lumineux, un rayon pour donner du relief. »
Au total cependant il avait été satisfait de l'ensemble, mais comme sa touche personnelle manque
aux gravures elles-mêmes, quels qu'en soient le pittoresque et la largeur d'exécution, l'amateur le
moins difficile ne peut y voir, comme dans les belles gravures de Turner, le Liber studioritm,
l'expression complète de l'œuvre du maître. David Lucas n'a fait pour John Constable que ce que
Lupton a fait pour Turner dans la série inachevée de gravures connues sous le nom des Ports
d'Angleterre.

Frederick Wedmore.

Cul-tle-lampe composé par le chevalier E. A. Petitot et gravé par Bossi.
 
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