L' art: revue hebdomadaire illustrée (4.1878 (Teil 2))

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le système employé pour les fermes, système qui permet d'obtenir toute la rigidité désirable en
tenant compte cependant de l'élasticité nécessaire.

Le lecteur voudra bien me permettre de rappeler ici qu'en 1871, déjà, j'avais recommandé
ce système1. Il fallait l'Exposition de 1878 et la liberté absolue laissée aux constructeurs dans
l'emploi des moyens, pour qu'il fût appliqué sur une grande échelle.

Ces piles constituent de véritables boîtes de tôle. Chacun peut faire l'expérience suivante d'où
dérive tout le système dont nous allons donner l'explication. Prenez une feuille de carton de
quatre millimètres d'épaisseur, de dix centimètres de largeur et de vingt centimètres de hauteur ;
placez-la verticalement sur l'un de ses petits bouts ainsi que le fait voir la figure 9 en A, et
appuyez avec la main sur l'autre, il vous faudra une très-faible pression pour la courber, mais si
vous prenez quatre feuilles de carton exactement de môme hauteur et largeur, mais n'ayant
chacune qu'un millimètre d'épaisseur, et que vous les disposiez ainsi qu'on le voit en B, en ayant
soin de réunir leurs bords par une bande de papier collé, ce tube à section carrée supportera
une lourde charge, bien qu'au total la valeur de la matière mise en oeuvre soit la même dans les
deux cas. Histoire de châteaux de cartes, dira-t-on; eh mon Dieu oui! mais il faut bien des
années pour que les moyens les plus simples, ceux môme que les enfants emploient naïvement
dans leurs jeux, passent dans le domaine de la science du constructeur, tant les fausses
doctrines et les préjugés ont de prise sur nous autres, soumis à un enseignement académique
déplorable, et qu'on n'est pas près d'abandonner, parait-il. Heureusement M. Krantz, M. Duval,
notre ami de Dion, que la mort vient de nous enlever, ont été chercher l'application des moyens
les plus simples et les plus judicieux, pour l'édification de notre palais du Champ-de-Mars, sans
se trop préoccuper de savoir si on le trouverait bon, sous la coupole de l'Institut.

Voici donc comme furent combinés les piliers qui portent les fermes des galeries des
machines. Figure 10, en A, est tracée la section de ces piles au niveau g /z, et en B, au niveau
/ m de la figure Ces lames de tôle, comme celles des fermes, n'ont qu'un centimètre
d'épaisseur et les cornières de même ont des épaisseurs qui varient entre un centimètre et six
millièmes. Ces cornières remplissent la fonction que nous donnions tout à l'heure aux bandes
de papier collées aux rencontres des cartons. On observera que la section de ces boîtes de tôle
prend plus d'importance ou de champ en B, c'est-à-dire au point où se produit l'effort des
fermes, mais qu'en A, là où il n'y plus qu'une charge verticale à supporter, elles sont réduites
aux dimensions et forces nécessaires seulement pour résister à cette charge.

Eug.-Emm. Viollet-le-Duc.

(La suite prochainement-)

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CVIII

Les Caffieri sculpteurs et fondeurs-ciseleurs. Étude sur la
statuaire et sur l'art de bronze en France au xvne et au xvni0
siècle, par Jules Guiffrey, avec sept gravures à l'eau-forte
par Maurice Leloir, et plusieurs fac-similé d'autographes.
Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout. 1877,
in-8°.

La direction prise depuis quelques années déjà parles études
consacrées aux arts et aux artistes a produit ses fruits. On ne se
contente plus, de nos jours, de ces récits plus ou moins véri-
diques, de ces banalités fastidieuses, et de ces anecdotes d'un
goût souvent douteux qui émaillaient d'ordinaire la biographie
d'un homme qui avait tenu le pinceau, l'ébauchoir ou le burin ;

1. Dans les Entretiens sur l'Architecture, 18e Entretien; tome ii,

on demande des dates certaines, puisées aux sources authen-
tiques, des renseignements à l'abri de toute contestation et, dans
l'appréciation des ouvrages, une critique éclairée tenant compte
de toutes les pièces d'archives, de tous les papiers émanant de l'ar-
tiste ou de son entourage. Le livre que nous annonçons possède
absolument le genre de mérite que l'on tient aujourd'hui à ren-
contrer dans les biographies d'artistes. L'auteur, M. Jules Guif-
frey, qui a pris une part active à la fondation de la Société de
l'histoire de l'Art français, qui a attaché son nom à quelques
publications tort utiles, a passé plusieurs années de son existence
à recueillir tous les documents, manuscrits ou imprimés, où le
nom d'un des Caffieri était prononcé; dans ses lectures, dans ses
recherches, chaque fois qu'un petit fait pouvant apporter quelque
lumière sur le travail qu'il rêvait de mettre au jour se présentait
à lui, il le notait et le joignait au dossier qu'il avait ouvert, à la

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