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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les bâtiments de l'Exposition universelle de 1878, [5], Le Palais du Champ-de-Mars
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0242

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2l6

L'ART.

nées ; dans les autres, l'affranchissement complet du constructeur par l'application de la méthode
scientifique et du raisonnement, et il faut dire que ces dernières, en même temps, sont celles qui
satisfont le mieux le goût et qui ouvrent réellement une voie nouvelle à l'art de l'architecture.

Mais ces vestibules du palais du Champ-de-Mars ne comportent pas seulement ces fermes dont
la figure 11 présente la coupe transversale, ils possèdent chacun trois grands pavillons dont un
central, qui forme comme une entrée principale, et deux autres d'extrémité. Non sans raisons, les
directeurs de cette vaste construction ont pensé qu'il fallait, par des points saillants, indiquer
ces façades et rompre la monotonie des bâtiments qui composent l'enveloppe de l'Exposition.

On avait adressé au palais de 1867, une critique qui, dans sa forme pittoresque, résumait ses
défauts au point de vue du goût. On avait dit que c'était un immense gazomètre. Et en effet,
cette enceinte elliptique n'accusait sur aucun point une entrée principale, dominante, un axe,
une ou plusieurs façades. Donc, aux deux bouts du palais du Champ-de-Mars, les directeurs de
l'œuvre actuelle ont entendu montrer des façades, de larges vestibules surmontés de coupoles, offrant
aux regards des silhouettes mouvementées. Si, au point de vue des aménagements intérieurs, ces
détails architectoniques n'avaient point d'utilité, ils étaient du moins une concession à un senti-
ment d'art, et nul en France ne saurait se plaindre de ces sortes de concessions quand le résultat
est satisfaisant. L'ingénieur, le savant, le constructeur, l'homme de calcul a pensé probablement
devoir appeler à son aide l'artiste, l'homme de goût. Le malheur, c'est que quand il s'agit
d'une œuvre d'architecture, comme nous le disions plus haut, il est bien difficile, si on veut
obtenir un résultat complètement satisfaisant, de faire marcher ces deux éléments lorsqu'ils ne sont
pas sortis d'un même cerveau. Le constructeur gêne l'artiste, et celui-ci, bien plus encore, gène
le constructeur; il faut s'entendre cependant, on se fait réciproquement des concessions, et on
aboutit ainsi à des œuvres qui manquent de netteté, où on sent l'effort et l'incertitude.

Eug.-Emm. Viollet-le-Duc.

Cul-de-lampe de F. Magnini.
 
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