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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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L' Exposition de Bordeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0309

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276 L'ART.

Les plus importantes de l'exposition sont celles de E. Lumi-
nais, les Suites d'un duel en 162S ; de E. Dantan, le Jeu du
disque; de F. Ceramano, Moutons au pâturage, environs de
Fontainebleau, et Cour de ferme aux environs de Barbi^on ;
Vues de Venise de F. Ziem et de A. Rosier ; Un Cabestan à
Villerville, d'Ulysse Butin ; Ruisseau sous bois près Bonnevaux
(Doitbs),de Rapin ; la Sortie de la messe (cathédrale de Chartres),
de G. Tasset ; En Espagne, de Mirallès ; les Lutteurs, de E. Le'vy ;
les Br>rds de l'Arguenon (Câtes-du-Nord), de A. Zuber ; Effet de
printemps et les Bords de l'Epte, de G. de Cock; Vue prise dans
l'île de Chausey au printemps, de L. Herpin ; Matinée d'hiver
sur la Marne et Bords de la Marne, de E. Yon ; l'École des jeunes
Satyres, de L. Priou.

Parmi les sculptures, nous mentionnerons la Jeanne d'Arc,
de Chapu ; Dalila, de Mercié ; des bronzes de Barye; VÉducation
maternelle, de Delaplanche ; une tète d'étude, de Moreau-
Vauthier, et le Buste du docteur Gintrac, par Jouandot.

Nous arrivons maintenant à l'exposition des artistes bor-
delais. Si vous aimez la vérité dans l'interprétation de la nature,
arrêtez-vous devant le Chemin de campagne, près de Pons, par
M. A. Baudit. La réalité, serrée de prés, s'y montre à nous

avec la saveur et la physionomie qui lui appartiennent. La terre
fraîchement remuée par la charrue et détrempée par la pluie,
les profondes ornières du chemin, le vieux paysan et les ani-
maux qui le précédent, les arbres vigoureux avec l'habile arran-
gement de leurs masses de verdure, où l'imprévu ne fait pas
défaut, les chaumières qui fument au second plan, tout est
empreint d'une rusticité de bon aloi, voulue par l'auteur, et qui
ravive des impressions éprouvées bien souvent par ceux qui
observent la campagne. Tout cela est grassement peint et
heureusement pondéré. L'effet lumineux de la partie gauche
est soutenu par l'intérêt du groupe d'arbres et des maisons
voisines ; il est mis en relief par les vigueurs et les ombres
fortement colorées des premiers plans. Ce beau paysage est
assurément l'un des meilleurs que nous ayons vus de M. Baudit.
On trouve les mêmes qualités dans les tableaux suivants du
même artiste : Sur les bords de la Vénère et Matinée de novembre,
route des Eysies à Sarlat. Nous ne pourrions que nous répéter
en les appréciant, et nous nous bornons à les signaler.

La Matinée de septembre, par M. A. Auguin, nous présente
la nature sous un jour différent. Les objets y sont vus comme
à travers un voile léger, qui adoucit les contours et harmonise

I.a Fourchai, jonction de l'Jsle et de la Dronne.
Dessin de Gaboriaux d'après son tableau. (Salon de Bordeaux.)

les colorations. Au fond d'une vallée fertile, au milieu de vertes
prairies ombragées par des chênes, coule paisiblement un
ruisseau, qui bientôt décrit une courbe et disparaît ; plus loin,
les coteaux boisés s'allongent et dessinent sur le ciel leurs
molles ondulations. Rien ne parle fort dans le paysage de
M. Auguin ; mais on y entend le bruissement des feuilles et le
murmure des ruisseaux herbeux et solitaires.

M. L. Chabry est représenté à l'exposition par plusieurs
toiles de valeur; la plus importante est intitulée : Pic de Fille,
vallée de Riou Majrou. M. Chabry, qui aujourd'hui étudie avec
succès la montagne, l'a exprimée ici dans un de ces effets passa-
gers que la lumière d'un ciel nuageux produit et renouvelle
incessamment. Tandis que les premiers plans sont vivement
éclairés, les montagnes qui ferment l'horizon restent plongées
dans l'ombre ; les vallées s'enfoncent dans des profondeurs
obscures ; les bois de sapins étendent leur manteau sur les
croupes, et, bien loin au-dessus d'eux, se dresse le front aride
de la montagne la plus élevée. Au pied des escarpements, une
chaumière habitée par quelque pâtre est le seul objet qui
rappelle la présence de l'homme, et le frais velours des prairies
met un sourire au milieu de ces choses sévères. Les deux
tableaux du même artiste dont les motifs sont empruntés au

Hameau du Coca, Saint-Georges de Didonne, sont des peintures
remarquablement nourries et fouillées ; on trouve là, surtout
dans celui qui est inscrit sous le n° 112, des arbres qui sont des
morceaux excellents au point de vue de la forme et du modelé.
Mentionnons encore le Lac d'Orédon, qui se recommande par
la finesse de la coloration.

M. H. Pradelles, un autre vétéran du paysage bordelais, a
exposé trois compositions dont les sujets ont été pris aux envi-
rons de Saint-Georges de Didonne. Dans la plus grande, Terrier
de l'Attache, un chemin bordé d'arbres conduit à des collines
sablonneuses, au-delà desquelles apparaît la Gironde, tachée de
voiles blanches. Le tableau de M. Pradelles est étudié avec soin
et traduit fidèlement ce pays si bien décrit par Michelet dans la
Mer. Il fait songer à ces coteaux battus par le vent, imprégnés
des senteurs vivifiantes de l'œillet sauvage et de l'immortelle,
dont parle le grand écrivain, et qu'il aimait à parcourir. A l'abri
des dunes, au fond des vallées, se développe une végétation
différente, où l'on ne sent plus le voisinage de l'Océan. M. Pra-
delles en a rapporté deux peintures qui complètent son envoi.
Au Coca et Saint-Georges de Didonne sont des toiles habilement
brossées.

M. A. Cabrit est un amateur qui a du talent ; sa couleur
 
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