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Champfleury: L'oeuvre de Daumier: Essai de catalogue, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0330
L'ŒUVRE DE DAUMIER. 297
A la même époque Daumier donnait exceptionnellement quelques vignettes au Journal des
enfants ; mais sa collaboration plus active fut réservée à l'illustration des Physiologies, fort à la
mode de 1841 à 1842. Quoique devant se concentrer dans un cadre très-restreint, Daumier, sans
amoindrir sa manière, plia son crayon aux nécessités d'un format restreint et sema de taches
accentuées les physiologies du Robert-Macaire, — du Flâneur, — du Voyageur, — du Floueur, —
de la Portière, — du Rentier, décrit par Balzac, — du Ppëte représenté dans ses diverses
incarnations par l'humoriste Sylvius (Edmond Texier).
Daumier publia quelques dessins plus importants dans le Temps illustré qu'avait fondé
Gavarni en 1860; et si l'artiste éprouva quelque gène à interpréter les scènes du roman vulgaire
tel que l'avait imaginé le Journal pour tous, il se trouva plus à l'aise dans le Monde illustré où
l'avait appelé M. Ch. Yriarte, écrivain et peintre,, qui introduisait l'art dans ce recueil, autant
qu'il était en sa puissance. De 1862 à 1868 Daumier fournit une certaine quantité d'importants
dessins sur bois d'après des compositions qu'il avait à cœur d'exécuter ; une seule série fut
commandée à l'artiste pour joindre aux études que je publiais dans cette Revue hebdomadaire
sur les principaux types de VHôtel des commissaires-priseurs.
Dans la classe des livres en publications illustrées publiées par livraisons, Daumier enrichit
d'excellents dessins sur bois la Némésis médicale (2 vol. in-8°, 1840), d'un médecin, son
compatriote. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, la Comédie humaine de Balzac, le Musée
parisien, feuilles volantes publiées par Béthune et Pion, les Français peints par eux-mêmes,
Paris chantant,, la Grande Ville, le Paris-Guide (publ. par Lacroix en 1867), la Muette, facétie de
Pothey (publiée en 1866), forment un ensemble de dessins sur bois, qui joint aux vignettes de
journaux, peut être évalué à neuf cents pièces.
Si on ajoute à ce chiffre celui des lithographies (3,623 feuilles à peu près) on a un total de
quatre mille cinq cent cinquante pièces environ.
Œuvre considérable auquel il faut ajouter les peintures, aquarelles et dessins qui montrent le
grand producteur sous le grand satirique '.
Ces fontaines qui coulent, grosses, claires et bouillonnantes, ne sont habituellement appréciées
que quand elles sont taries.
Champfleury.
1. Le Catalogue de l'Exposition des peintures et dessins de H. Daumier, qui a lieu actuellement, comprend 2)7 numéros.
Tome XIII. 38
A la même époque Daumier donnait exceptionnellement quelques vignettes au Journal des
enfants ; mais sa collaboration plus active fut réservée à l'illustration des Physiologies, fort à la
mode de 1841 à 1842. Quoique devant se concentrer dans un cadre très-restreint, Daumier, sans
amoindrir sa manière, plia son crayon aux nécessités d'un format restreint et sema de taches
accentuées les physiologies du Robert-Macaire, — du Flâneur, — du Voyageur, — du Floueur, —
de la Portière, — du Rentier, décrit par Balzac, — du Ppëte représenté dans ses diverses
incarnations par l'humoriste Sylvius (Edmond Texier).
Daumier publia quelques dessins plus importants dans le Temps illustré qu'avait fondé
Gavarni en 1860; et si l'artiste éprouva quelque gène à interpréter les scènes du roman vulgaire
tel que l'avait imaginé le Journal pour tous, il se trouva plus à l'aise dans le Monde illustré où
l'avait appelé M. Ch. Yriarte, écrivain et peintre,, qui introduisait l'art dans ce recueil, autant
qu'il était en sa puissance. De 1862 à 1868 Daumier fournit une certaine quantité d'importants
dessins sur bois d'après des compositions qu'il avait à cœur d'exécuter ; une seule série fut
commandée à l'artiste pour joindre aux études que je publiais dans cette Revue hebdomadaire
sur les principaux types de VHôtel des commissaires-priseurs.
Dans la classe des livres en publications illustrées publiées par livraisons, Daumier enrichit
d'excellents dessins sur bois la Némésis médicale (2 vol. in-8°, 1840), d'un médecin, son
compatriote. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, la Comédie humaine de Balzac, le Musée
parisien, feuilles volantes publiées par Béthune et Pion, les Français peints par eux-mêmes,
Paris chantant,, la Grande Ville, le Paris-Guide (publ. par Lacroix en 1867), la Muette, facétie de
Pothey (publiée en 1866), forment un ensemble de dessins sur bois, qui joint aux vignettes de
journaux, peut être évalué à neuf cents pièces.
Si on ajoute à ce chiffre celui des lithographies (3,623 feuilles à peu près) on a un total de
quatre mille cinq cent cinquante pièces environ.
Œuvre considérable auquel il faut ajouter les peintures, aquarelles et dessins qui montrent le
grand producteur sous le grand satirique '.
Ces fontaines qui coulent, grosses, claires et bouillonnantes, ne sont habituellement appréciées
que quand elles sont taries.
Champfleury.
1. Le Catalogue de l'Exposition des peintures et dessins de H. Daumier, qui a lieu actuellement, comprend 2)7 numéros.
Tome XIII. 38