DOI Artikel:
Véron, Eugène: Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0334
Effet de nuages éclairés par le soleil à i h. 25 m. du soir, [4 octobre [870 '.
NOTRE BIBLIOTHÈQUE
tagnes de vapeurs, Alpes célestes aux mamelons escarpés,
arrondis. Sous les nuages, nous avons laissé la nature presque
endormie, somnolente, à l'heure du crépuscule. Au-dessus nous
la retrouvons éveillée, pleine de vie, ivre de lumière. Quels tons
puissants dans ces rayons qui s'échappent du soleil au déclin,
quand on les contemple à la hauteur de trente pyramides! Quels
reflets magiques au milieu de ces vallées vaporeuses, aussi
blanches que la neige des montagnes, aussi étincelantes que des
paillettes adamantines.
« Dans un de nos voyages nous avons pu montrer un spec-
tacle analogue à un navigateur qui avait sondé tous les coins du
ex
Gaston Tissandier. — Histoire de mes ascensions, récit de vingt-
quatre voyages aériens, 1868-1877.—Ouvrage illustré de
nombreux dessins, par Albert Tissandier. — Un vol. grand
in-8 de 144 pages. — Paris, 1878. — Maurice Dreyfous,
éditeur.
Quels que soient les services rendus à la science par
M. Gaston Tissandier, et tout en rendant pleine justice au
mérite et à l'intérêt de l'histoire de ses ascensions, nous n'au-
rions pas songé à en par- ____ globe. Juché dans la na-
ler ici, si nous n'avions été ~>=5^^gff^ypgg;- _ <Bp celle, il admirait, muet
vivement frappe d'un point , "JJliKWï'-^PL d'étonnement.
de vue nouveau, auquel jj|§|jj|gyi|g^~]|jj|fjfHBr^ « — J'ai vu, nous
il est possible de considé- ^^-JKBfiJt^t 'h ■ . . ,//| |\\ ■ « disait-il, le soleil se cou-
rer l'aéronautique et par ft^^^^^^t"'* """ 9H « cher au milieu des gla-
M. Gaston Tissandier "' ^■^flr " jjl ■ t la baie de San Francisco,
a eu l'heureuse idée d'em- JK ^^w/ ^:ï!sf^Êjèt~Sjjlt' ^— ~-- c j'ai vu les grandes scènes
mener avec lui, dans la ]lr.-y - ■■ jSjfcg « que la nature dessine au
son^frère^ : _ ^ 1 tour du n|onde^ mais
ainsi une suite de paysages 1 l<A^ ' ^r__ -■ - v -; se mêle de faire du beau
aériens, d'un effet vrai- Ombre du ballon projetée sur un nuage vertical dans ce monde aérien, clic
ment merveilleux et qui et entour" de diffraction, S juin ,872. entante d'incomparables
peut-être, un jour, tenteront quelque peintre. Nous lais-
serons donc de côté toute la partie technique et scientifique
du livre. Nous nous contenterons de citer quelques-unes
des descriptions de M. Gaston Tissandier et de reproduire
deux ou trois dessins de son frère»— Le 8 novembre 1870, ils
montent en ballon à quatre heures et demie du soir, à Romilly:
« Nous traversons, dit-il, comme la flèche le massif des nuages.
Impression vraiment curieuse. Pendant ce passage rapide, c'est
une buée légère qui nous entoure, une nébulosité semi-transpa-
rente. Puis, au-dessus, c'est la lumière resplendissante, c'est le
spectacle du soleil, qui lance ses rayons ardents sur les mon-
merveilles. Nous retrouvons plus loin une scène à peu près sem-
blable. Partis, le 16 février 1873, de la Villette, les voyageurs
traversent encore la couche de nuages qui couvre Paris. Ils s'élan-
cent dans le pays d'en haut, dans le monde de la lumière, et les
voilà éblouis par les torrents de lumière que lance un soleil des tro-
piques, ruisselant de feu, au milieu du ciel azuré, f Ni la mer de
glace ni les champs de neige des Alpes ne donnent une idée de
ce plateau de vapeur qui s'étend sous notre nacelle, comme un
cirque floconneux, où des vallées d'argent apparaissent au milieu
de mamelons de feu. Ni la mer au soleil couchant, ni les flots
de l'Océan éclairés par l'astre du jour au zénith, n'approchent
1. Les trois gravures qui accompagnent cet article sont tirées de l'ouvrage de Gaston Tissandier, Histoire de mes ascensions (Paris, Maurice Dreyfous). Elles
ont été exécutées d'après les dessins d'Albert Tissandier.
NOTRE BIBLIOTHÈQUE
tagnes de vapeurs, Alpes célestes aux mamelons escarpés,
arrondis. Sous les nuages, nous avons laissé la nature presque
endormie, somnolente, à l'heure du crépuscule. Au-dessus nous
la retrouvons éveillée, pleine de vie, ivre de lumière. Quels tons
puissants dans ces rayons qui s'échappent du soleil au déclin,
quand on les contemple à la hauteur de trente pyramides! Quels
reflets magiques au milieu de ces vallées vaporeuses, aussi
blanches que la neige des montagnes, aussi étincelantes que des
paillettes adamantines.
« Dans un de nos voyages nous avons pu montrer un spec-
tacle analogue à un navigateur qui avait sondé tous les coins du
ex
Gaston Tissandier. — Histoire de mes ascensions, récit de vingt-
quatre voyages aériens, 1868-1877.—Ouvrage illustré de
nombreux dessins, par Albert Tissandier. — Un vol. grand
in-8 de 144 pages. — Paris, 1878. — Maurice Dreyfous,
éditeur.
Quels que soient les services rendus à la science par
M. Gaston Tissandier, et tout en rendant pleine justice au
mérite et à l'intérêt de l'histoire de ses ascensions, nous n'au-
rions pas songé à en par- ____ globe. Juché dans la na-
ler ici, si nous n'avions été ~>=5^^gff^ypgg;- _ <Bp celle, il admirait, muet
vivement frappe d'un point , "JJliKWï'-^PL d'étonnement.
de vue nouveau, auquel jj|§|jj|gyi|g^~]|jj|fjfHBr^ « — J'ai vu, nous
il est possible de considé- ^^-JKBfiJt^t 'h ■ . . ,//| |\\ ■ « disait-il, le soleil se cou-
rer l'aéronautique et par ft^^^^^^t"'* """ 9H « cher au milieu des gla-
M. Gaston Tissandier "' ^■^flr " jjl ■ t la baie de San Francisco,
a eu l'heureuse idée d'em- JK ^^w/ ^:ï!sf^Êjèt~Sjjlt' ^— ~-- c j'ai vu les grandes scènes
mener avec lui, dans la ]lr.-y - ■■ jSjfcg « que la nature dessine au
son^frère^ : _ ^ 1 tour du n|onde^ mais
ainsi une suite de paysages 1 l<A^ ' ^r__ -■ - v -; se mêle de faire du beau
aériens, d'un effet vrai- Ombre du ballon projetée sur un nuage vertical dans ce monde aérien, clic
ment merveilleux et qui et entour" de diffraction, S juin ,872. entante d'incomparables
peut-être, un jour, tenteront quelque peintre. Nous lais-
serons donc de côté toute la partie technique et scientifique
du livre. Nous nous contenterons de citer quelques-unes
des descriptions de M. Gaston Tissandier et de reproduire
deux ou trois dessins de son frère»— Le 8 novembre 1870, ils
montent en ballon à quatre heures et demie du soir, à Romilly:
« Nous traversons, dit-il, comme la flèche le massif des nuages.
Impression vraiment curieuse. Pendant ce passage rapide, c'est
une buée légère qui nous entoure, une nébulosité semi-transpa-
rente. Puis, au-dessus, c'est la lumière resplendissante, c'est le
spectacle du soleil, qui lance ses rayons ardents sur les mon-
merveilles. Nous retrouvons plus loin une scène à peu près sem-
blable. Partis, le 16 février 1873, de la Villette, les voyageurs
traversent encore la couche de nuages qui couvre Paris. Ils s'élan-
cent dans le pays d'en haut, dans le monde de la lumière, et les
voilà éblouis par les torrents de lumière que lance un soleil des tro-
piques, ruisselant de feu, au milieu du ciel azuré, f Ni la mer de
glace ni les champs de neige des Alpes ne donnent une idée de
ce plateau de vapeur qui s'étend sous notre nacelle, comme un
cirque floconneux, où des vallées d'argent apparaissent au milieu
de mamelons de feu. Ni la mer au soleil couchant, ni les flots
de l'Océan éclairés par l'astre du jour au zénith, n'approchent
1. Les trois gravures qui accompagnent cet article sont tirées de l'ouvrage de Gaston Tissandier, Histoire de mes ascensions (Paris, Maurice Dreyfous). Elles
ont été exécutées d'après les dessins d'Albert Tissandier.