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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Champeaux, Alfred de: Exposition universelle de 1878: La collection de S.A.R. le prince de Galles$nElektronische Ressource
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0339

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306

Fusil a mèche
avec crosse incrustée d'ivoire
et montée en or. Dessin d'Aug. Danse,
Collection indienne
de S. A. R. le prince de Galles.
Exposition universelle de 1878.

L'ART.

indigène- qui, malgré leur peu de valeur artistique, étaient susceptibles
de présenter un grand intérêt comme spécimens de l'industrie contem-
poraine. Elle fit dans ce but des acquisitions importantes, et plusieurs
collectionneurs, — parmi lesquels on peut citer lord Northbrook et
M"'c Rivett-Carnac, ainsi que des rajahs indiens et des commerçants
exportateurs, — furent sollicités de joindre aux richesses du prince de
Galles, les diverses séries d'objets qui étaient en leur possession. On
réunit ainsi un ensemble complet de l'art décoratif indien, pour lequel
on fit disposer un pavillon spécial dans le style oriental, construit sous
la direction de M. Purdon Clarke.

Par suite de l'admirable fertilité de son sol, qui produit à la fois
les matières premières les plus précieuses et les végétaux les plus utiles,
l'Inde a toujours été le siège principal d'un grand mouvement commercial
existant de toute antiquité entre le monde oriental et les contrées de
l'Occident. Les bénéfices que procurait cette exportation eurent pour
effet naturel d'enrichir le pays et d'y provoquer une industrie active.
On sait, par l'exemple des Phéniciens et des Athéniens, que le premier
résultat de l'activité commerciale est de développer la fabrication artis-
tique. Les anciens récits confirment tous l'importance de ces transactions,
en même temps que celle de l'industrie artistique de l'Inde.

On trouve dans la Bible des renseignements très-précieux sur la
haute antiquité de ce commerce. Moïse parle de plusieurs produits indiens,
et le roi Salomon fonda la ville de Palmyre pour détourner à son profit
les richesses apportées par les caravanes parties des Indes. Les Phéni-
ciens, qui furent les grands entremetteurs entre l'ancien monde européen
et les contrées de l'extrême Orient, arrivaient par le golfe Persique
jusqu'au Sindh et à Bombay, et échangeaient ensuite les produits orien-
taux contre les matières premières des pays de la Méditerranée et de
l'océan Atlantique. Cependant, malgré la facilité des routes maritimes de
la mer Rouge et du golfe Persique, le grand commerce de l'Inde se
faisait principalement au moyen des caravanes. Ce transit fut la principale
cause de la prospérité successive de Ninive et de Babylone, de Tyr et
d'Alexandrie, d'Antioche et de Damas, et plus tard de Venise et de
Gènes, jusqu'au moment où la découverte de Vasco de Gama permit à
l'Europe d'établir des communications directes avec l'Hindoustan par le
cap de Bonne-Espérance. L'ouverture récente du canal de Suez a placé
le port de Bombay à peu de jours de l'Europe; mais, malgré tous les
avantages que présente la voie maritime de la mer Rouge et les grandes
facilités qu'elle a apportées aux relations de l'Occident avec l'Orient, on
ne peut s'empêcher de prévoir l'établissement prochain d'une voie ferrée
qui permettra d'utiliser la route plus prompte et moins périlleuse de la
vallée de l'Euphrate et du golfe Persique, que le commerce a dû aban-
donner par suite de l'administration barbare des Ottomans.

En résumé, la possession du commerce de l'Inde a été, de tout
temps, le principal élément de prospérité des nations, depuis l'antiquité
jusqu'à notre époque, et le docteur Birwood, dans sa remarquable intro-
duction du Manuel de la section des Indes Britanniques, — à laquelle
nous avons emprunté beaucoup de renseignements spéciaux, — fait
remarquer avec raison que l'empire du monde a toujours appartenu à
la puissance qui s'en était emparée. En voyant la situation admirable
de Constantinople, entre deux grands continents et deux mers intérieures,
 
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