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Revue égyptologique — 2.1881

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Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: Entretiens philosophiques d'une chatte éthiopienne et d'un petit chacal Koufi, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0125

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Entretiens philosophiques d'une chatte et d'un chacal.

87

»— Il les emporte sur le sommet des nuages du ciel. — Ils ont fait cela! — Voilà qu'il
» les dépose — eu les déchirant — sur la montagne — devant lui. — H en fait sa nourri-
» ture. — Si je dis une parole fausse, viens avec moi à la montagne supérieure! Je te les
» ferai voir, ô Isis ! déchirés et palpitants devant lui, tandis qu'il en fait sa nourriture.

« A ces mots, le vautour emporta Isis à la montagne. — Toutes les paroles qu'avait
» dites Maut étaient des paroles vraies. — Isis vit et entendit l'oiseau crier :

« — 11 n'y a rien sur la terre que ce que fait le dieu — ce qu'il ordonne dans la nuit.
» — Celui qui fait une chose bonne la voit se retourner pour lui en chose mauvaise. — Celle-
» ci, après celle-là.

« Ecoute l'oiseau (et vois) ce qu'il en est du meurtre. — Le lion ! le serref lui fait violence !
» — On le laisse les prier (prier les dieux). — Entends l'oiseau ! Vois l'oiseau ! — C'est la vérité !

« Est-ce que tu ne sais pas que le serref est l'animal (le plus terrible). — Le surpassera
»qui donc au monde? — La rétribution! Il n'y a pas de rétributeur pour la lui rétribuer!
» — Son nez est celui de l'aigle, son œil celui de l'homme, ses flancs ceux du lion, ses oreilles
» celles des . . ., ses écailles celles de la tortue de nier, sa queue celle du serpent1. — Qui
» donc au monde est de cette sorte quand il frappe ? Qui donc au monde est semblable ?

» La mort est la rétribution qui l'emporte (sur tous). Qui donc au monde (peut l'éviter) ?

» — Tu sais cela. — Celui qui tue on le tuera. Celui qui ordonne de tuer (on le fera tuer2).

» Il vaut mieux que je te dise ces paroles pour faire entrer ceci dans ton cœur : qu'il n'y
» a pas de moyen d'écarter3 le dieu, le soleil, le disque, la rétribution venant de Dieu.

» Les dieux prennent soin de qui donc sur la terre, depuis l'insecte sir, qui n'a personne
» plus petit que lui et qui puisse parvenir à son ignominie, jusqu'au serref, qui n'a personne
» plus grand que lui ?

» Le bien, le mal que l'on fait sur la terre, c'est Ra4 qui le fait recevoir en disant :
» Que cela arrive !

» Ou dit : Je suis petit de taille devant le soleil, et il me voit. De même qu'est sa vue,
» de même son flair, son audition ! Qui donc sur la terre (lui échappe ?) Il voit ce qui est
» dans l'œuf5.

» — Il en est ainsi, et celui qui mange un œuf est comme celui qui tue(i.

>^ S^^I^UU^. cfr. Bkugsçh, Dict., p. 1349.

2 c'est encore une citation des livres saints égyptiens, détournée de son sens véritable. Le chapitre 126
du Rituel, contenant le décalogue égyptien, fait dire au défunt dans sa confession négative : « Je n'ai pas
tué, je n'ai pas fait tuer», de même qu'il lui fait dire : «Point de craintif, ni d'indigent, ni d'infirme, ni de
» misérable par mon fait. Je n'ai pas fait ce qui est l'abomination des dieux, je n'ai pas fait tort au serviteur
» devant son maître. Je n'ai pas fait avoir faim. Je n'ai pas fait avoir soif. Je n'ai pas fait pleurer!» (Voir
mou édition du liituel démotigue de l'amonth avec les textes làérotjlypMques et hiératiques correspondants, p. 14.
15, 16 et 17.

3 Autre expression des livres saints égyptiens (également détournée de son sens primitif) : Le cha-
pitre 125 du liituel défend d'arrêter un dieu dam sa manifestation ou dans son exode. (Voir Rituel de Pamouth,
p. 24 et 25.)

4 Ra, le soleil, dieu suprême de l'Egypte.

5 Autre citation sacrée. Les textes religieux disent sans cesse que Ra a connu ses élus — et parti-
culièrement les rois qui devaient le représenter sur terre — pendant qu'ils étaient dans l'œuf, c'est-à-dire
dés leur conception et bien avant leur naissance.

0 II détruit de même un être vivant : et cependant on ne se fait pas scrupule de manger un œuf.
 
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