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Revue égyptologique — 2.1881

DOI issue:
Nr. 2-3
DOI article:
Revillout, Eugène: Authenticité des actes, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0142

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104

Eugène Revillout.

actes de moindre conséquence, ils sont exempts de cette formalité. On se contente alors de
la signature du notaire à la fin du document et de l'énumération des 16 témoins 1 au revers.

Ces précautions parurent même suffisantes à Evergète Ier, qui exempta généralement les
notaires de la formalité des sept copies. La dernière pièce de l'ancien genre est de l'an 4
d'Évergète; et comme nous savons qu'en l'an 8 le roi augmenta les privilèges des prêtres et
créa même une cinquième tribu sacerdotale 2, il peut sembler probable qu'il voulut témoigner
aux notaires — appartenant à la caste sacrée — une plus grande confiance, en leur permettant
de nouveau d'écrire seuls les contrats et de mentionner uniquement au revers les 16 témoins.
De là le nom de jnqnographes3 (écrivant seuls) qu'on donna dès lors aux notaires.

§ 2. — Les notaibes.

L'origine des notaires se perd, en Egypte, dans la nuit des temps. Sous Darius Ier, par
exemple, nous voyons qu'ils avaient, à Tlièbes, les mêmes privilèges que sous les Lagides.
Nous pouvons, dès lors, constater dans l'antique capitale deux études distinctes, qui semblent
se rapporter à la vieille division de Tlièbes en deux quartiers4 : les quartiers nord et sud,
sans cesse mentionnés dans nos contrats \ Les deux notaires répondaient, comme nombre, aux
deux basilicogrammates de Tlièbes, qui interviennent avec un notaire pour la légitimation de
bâtards dans un contrat du Vatican Chacun des deux quartiers avait, sans doute, un basi-

1 Pour certains actes peu importants et ne pouvant entraîner mutation de propriété foncière, on se
contentait même d'un nombre moindre de témoins. II en était ainsi pour certains prêts sans hypothèque
consécutive. Le papyrus grec A de Leyde, nous parle, par exemple, d'un contrat de prêt de six témoins
(auv-fpa?v/ eî ijiapTjpcov) et pour un papyrus démotique relatif à un prêt sur gage, il y en a seulement Jxois.
(Voir ma Chrest. démot., p. LXXXIII.) C'est également_lr_Qis témoins que se trouve en bas d'un sous-seing
privé, portant à Berlin le n° 121. (Voir ma Nouvelle chrest. démot., p. 19.) Je reviendrai sur la question des
sous-seings dans un autre article.

2 Voir le décret de Canope dans ma Chrestomathie démotique, p. 140.

3 Voir l'antigraphe Grey et la lettre de Paniscus donnée plus loin.

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4 I 1 (voir Revue, 1880, p. 175.)

et. I, fi fk

5 Dans un précédent article sur la topographie de Tlièbes (Revue, 1880, p. 174 et suiv.) nous avons
montré que le quartier nord était séparé du quartier sud par le dromos d'Amon. Un texte positif cité par

M. Brugsch ÇDkt. géogr., p. 162) le prouve également : ^ wwv/f° ® ^rf ' ' «le centre de

® q y)^; nr~zi iss^-^oU ©

Diospohs c est le dromos de Apet» <g> signifie, en effet, proprement un dromos et non la façade, comme

le dit ici notre illustre maître. Quant à Apet, M. Brugsch établit fort bien que c'est le grand temple d'Amon.
On peut donc conclure avec lui : «Le centre de la ville fut le grand temple d'Amon à Apet» ou plus
exactement encore le dromos d'Amon. C'était déjà ce que ces contrats démotiques nous avaient forcé de re-
connaître et d'affirmer.

0 Voir Revue, 1880, p. 113. Selon le papyrus grec premier de Turin (p. 4), le basilicogrammate avait lui-
même sous ses ordres un topogrammate et un comogrammate. Dans les affaires de cadastre, le topogrammate
et le comogrammate faisaient leur rapport au basilicogrammate qui rendait sa réponse officielle aux chréma-
tistes. C'était aussi à l'ensemble de ces trois scribes (basilicogrammate. topogrammate et comogrammate) qu'il
appartenait de tenir registre des dépenses municipales, et nous voyons que, sous les Romains, l'importance des
deux derniers s'était tellement accrue qu'ils s'étaient attribué la direction des bourgades dont ils n'étaient d'abord
que les greffiers (v. Peyr, Pap. Taurin, p. 112—113.) En l'an 2 d'Évergète Ier, l'un des basilicogrammates de
Tlièbes, Armais, fils de Pétorpra, déjà très vieux à ce moment, résidait dans le quartier nord de Tlièbes, à côté
de la maison d'un de nos choachy tes (v. Chrest., p. 2ô9). Un autre document domotique (Nouv. Chrest., p. 156) nous
fait connaître le nom d'un topogrammate icevo-.w.*.) des lieux de Tlièbes faisant partie du nome l'athyrite
et un document grec (pap. 8 de Turin) un topogrammate de Pois qui était le principal personnage de son

bourg. Déjà sous les Rainessides nous trouvons des greffiers municipaux (^[^ j tout-à-fait comparables
 
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