234
Eugène et Victor Revillout.
tétradrachme fut l'œuvre d'un grand politique et qu'il avait l'avantage de rattacher les
traditions macédouiennes et les traditions égyptiennes. En effet, cette monnaie se trouvait
représenter très bien, en moyenne, le cinquième de l'argentcus déjà usité en Egypte du
temps des Persans et équivalant lui-même, comme vous l'avez dit, aux 4/5 de l'outen antique.
Vos données concordent sous ce rapport d'une façon bien remarquable avec les miennes et
je ne puis que me féliciter de votre si heureuse intervention qui m'a donné la clef des mon-
naies, d'argent ptolémaïques.
Quant aux monnaies de cuivre, nous les étudierons dans la prochaine lettre.
Veuillez agréer, etc.
Eua. Eevillout.
NOTE SUR LES PLUS ANCIENNES MONNAIES HÉBRAÏQUES1.
Si l'on entend par monnaies des pièces ayant toutes une frappe, et une frappe artis-
tique, l'invention de la monnaie est relativement très récente. Si l'on entend seulement par
ce mot des lingots ou des pièces de métal dont le poids a été souvent vérifié d'avance,
selon l'étalon pondéral en usage, l'origine de la monnaie se perd dans la nuit des temps.
Telles étaient, par exemple, les plus antiques monnaies hébraïco-phéniciennes. Le cha-
pitre 23 de la Genèse (v. 1(5 et suiv.), nous montre ainsi Abraham achetant d'Ephron un
champ et deux grottes au prix de 400 sicles commerciaux : "liicb "Op P]D3 bpti> JïlXb
mot-à-mot : 400 sicles d'argent passant au marchand ou parmi les marchands, ooy.qxo'j e^oppiç,
comme traduisent les Septante. Ces marchands étaient sans doute surtout les Phéniciens dont
le commerce était alors très étendu et dont les unités monétaires pondérales étaient reçues
partout : or, nous avons constaté dans les articles précédents que les Phéniciens avaient
primitivement les mêmes que les Assyriens. Leurs poids monnaies se trouvaient complètement
isonomes avec les poids monnaies des Babyloniens et des Perses. Nous retrouvons ainsi à
Tyr le ypD (heJca) d'or, moitié du petit bpttJ (sekel) ou darique, 60° de la mine faible etc. -
1 M. Madden (Coins of the Jeics) a fort bien réuni tous les textes relatifs aux anciennes monnaies
hébraïques, ce qui a singulièrement facilité mon travail. Qu'il veuille bien m'excuser si je ne le cite pas
sur chaque ligne, mais une fois pour toutes.
- Nous avons déjà indiqué que les monnaies royales perses d'or étaient : la double darique ou gros
bp». babylonien de 16 gr. 80 et surtout la darique ou petit bpV babylonien de 8 gr. 40. Ce monnayage
était, disions-nous, complété dans les provinces par les pièces phénico-satrapiques. C'est ainsi qu'on frappait
à Tyr etc. le Ppa (beka) d'or de 4 gï. 20 et ailleurs le pak ou demi-sihir, 12° du bpZ' darique ou 0° du bcha,
pesant de 70 et 71 centigrammes. On peut donc dire que les trois pièces principales existantes en or sont:
1° la darique ou petit sekel, 2° le beka, 3° le pak. Mais ces unités se divisaient elles-même : 1° par 5 ou 10,
2° par 2 ou 4, 3° par 3 ou G. Comme nous l'avons expliqué, on avait établi en même temps à l'époque
perse tout un système d'équivalences monétaires basé sur la proportion persane de 1 à 13% entre l'or et
l'argent, proportion d'après laquelle avait été frappée la darique royale d'argent, pesant les % ou le 2JC
de la darique d'or, et dont il entrait comme valeur 20 dans cette darique d'or, de même qu'il entrait. 20
guerre dans le bpz' hébreu. On a ainsi dans le monnayage phénico-satrapique : — 1" par la division par 10:
a) le 10e de la darique d'or ou petit bpO, formant en argent la double darique d'argent de 11 gr. 20
(monnaie d'Aradus. Citium etc.) (ou en or le double guerro de 0,84 de Citium etc.); b) le 10e du beka d'or,
formant en argent la darique d'argent de 5,60, ce qui équivalait au guerro de la darique d'or ou petit bpz'
(monnaie royale perse) (ou en or le guerro cypriote etc. de 0,42); c) le 10e du pak d'or, 20° du sihir baby-
lonien (monnaie d'argent de 0,93). — 2° Par la division par 4 : a) le quart de la darique d'or ou petit bp'C
Eugène et Victor Revillout.
tétradrachme fut l'œuvre d'un grand politique et qu'il avait l'avantage de rattacher les
traditions macédouiennes et les traditions égyptiennes. En effet, cette monnaie se trouvait
représenter très bien, en moyenne, le cinquième de l'argentcus déjà usité en Egypte du
temps des Persans et équivalant lui-même, comme vous l'avez dit, aux 4/5 de l'outen antique.
Vos données concordent sous ce rapport d'une façon bien remarquable avec les miennes et
je ne puis que me féliciter de votre si heureuse intervention qui m'a donné la clef des mon-
naies, d'argent ptolémaïques.
Quant aux monnaies de cuivre, nous les étudierons dans la prochaine lettre.
Veuillez agréer, etc.
Eua. Eevillout.
NOTE SUR LES PLUS ANCIENNES MONNAIES HÉBRAÏQUES1.
Si l'on entend par monnaies des pièces ayant toutes une frappe, et une frappe artis-
tique, l'invention de la monnaie est relativement très récente. Si l'on entend seulement par
ce mot des lingots ou des pièces de métal dont le poids a été souvent vérifié d'avance,
selon l'étalon pondéral en usage, l'origine de la monnaie se perd dans la nuit des temps.
Telles étaient, par exemple, les plus antiques monnaies hébraïco-phéniciennes. Le cha-
pitre 23 de la Genèse (v. 1(5 et suiv.), nous montre ainsi Abraham achetant d'Ephron un
champ et deux grottes au prix de 400 sicles commerciaux : "liicb "Op P]D3 bpti> JïlXb
mot-à-mot : 400 sicles d'argent passant au marchand ou parmi les marchands, ooy.qxo'j e^oppiç,
comme traduisent les Septante. Ces marchands étaient sans doute surtout les Phéniciens dont
le commerce était alors très étendu et dont les unités monétaires pondérales étaient reçues
partout : or, nous avons constaté dans les articles précédents que les Phéniciens avaient
primitivement les mêmes que les Assyriens. Leurs poids monnaies se trouvaient complètement
isonomes avec les poids monnaies des Babyloniens et des Perses. Nous retrouvons ainsi à
Tyr le ypD (heJca) d'or, moitié du petit bpttJ (sekel) ou darique, 60° de la mine faible etc. -
1 M. Madden (Coins of the Jeics) a fort bien réuni tous les textes relatifs aux anciennes monnaies
hébraïques, ce qui a singulièrement facilité mon travail. Qu'il veuille bien m'excuser si je ne le cite pas
sur chaque ligne, mais une fois pour toutes.
- Nous avons déjà indiqué que les monnaies royales perses d'or étaient : la double darique ou gros
bp». babylonien de 16 gr. 80 et surtout la darique ou petit bpV babylonien de 8 gr. 40. Ce monnayage
était, disions-nous, complété dans les provinces par les pièces phénico-satrapiques. C'est ainsi qu'on frappait
à Tyr etc. le Ppa (beka) d'or de 4 gï. 20 et ailleurs le pak ou demi-sihir, 12° du bpZ' darique ou 0° du bcha,
pesant de 70 et 71 centigrammes. On peut donc dire que les trois pièces principales existantes en or sont:
1° la darique ou petit sekel, 2° le beka, 3° le pak. Mais ces unités se divisaient elles-même : 1° par 5 ou 10,
2° par 2 ou 4, 3° par 3 ou G. Comme nous l'avons expliqué, on avait établi en même temps à l'époque
perse tout un système d'équivalences monétaires basé sur la proportion persane de 1 à 13% entre l'or et
l'argent, proportion d'après laquelle avait été frappée la darique royale d'argent, pesant les % ou le 2JC
de la darique d'or, et dont il entrait comme valeur 20 dans cette darique d'or, de même qu'il entrait. 20
guerre dans le bpz' hébreu. On a ainsi dans le monnayage phénico-satrapique : — 1" par la division par 10:
a) le 10e de la darique d'or ou petit bpO, formant en argent la double darique d'argent de 11 gr. 20
(monnaie d'Aradus. Citium etc.) (ou en or le double guerro de 0,84 de Citium etc.); b) le 10e du beka d'or,
formant en argent la darique d'argent de 5,60, ce qui équivalait au guerro de la darique d'or ou petit bpz'
(monnaie royale perse) (ou en or le guerro cypriote etc. de 0,42); c) le 10e du pak d'or, 20° du sihir baby-
lonien (monnaie d'argent de 0,93). — 2° Par la division par 4 : a) le quart de la darique d'or ou petit bp'C