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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

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Bucher, ...: Les écoles d'art à Vienne [1], L'académie impériale et royale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0053

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42 L'ART.

sociales et avec les notabilités intellectuelles, afin de stimuler leur développement, et de créer un
contre-poids aux tendances trop exclusivement artistiques.

Le prince de Kaunitz devint protecteur de l'Académie, dont le secrétaire fut Joseph von
Sonnenfels, à qui lAutriche doit l'abolition de la torture.

Il était bien entendu que TAcadémie ne serait pas seulement une école pour les aspirants
artistes, mais une association cfrtistique en relations constantes et vivantes avec le monde des arts,
des sciences et des lettres, avec les principaux cercles d'amis des arts. Bien que ce point de vue
eût été maintenu, l'institution prit de plus en plus un caractère étroitement académique. Sous la
direction du peintre d'histoire et de portraits Heinrich Fûger (né à Heilbronn en 175 i, mort en
1818), du sculpteur tyrolien Franz Zauner (auteur de la statue équestre de Joseph II à Vienne,
(1746-1822) et de plusieurs autres, elle forma nombre d'artistes instruits et habiles, mais elle s'en
tint si rigoureusement aux données classiques du siècle dernier, qu'il était impossible à d'autres
tendances de s'y faire jour, et que les natures indépendantes se voyaient contraintes de chercher
leur salut ailleurs. En haut lieu l'on n'avait que de l'hostilité pour ces efforts artistiques qui s'har-
monisaient avec le mouvement romantique du commencement de notre siècle dans la philosophie
et la littérature.

En l'année 1810, éclata une rupture complète entre l'Académie et tout un groupe de jeunes
gens, qui partirent pour Rome, où, dans l'ancien couvent de Saint-Isidore, sur le Monte Pincio,
ils fondèrent cette Association dont l'influence sur l'évolution de la peinture allemande fut si
considérable et significative. A la tête de ces émigrants était Friedrich Overbeck, le chef des
« Nazaréens ».

Malgré les efforts du prince de Metternich, le tout-puissant chancelier d'alors, pour relever
l'Académie de Vienne, malgré l'impulsion que voulaient lui donner des hommes nouveaux qui
avaient rompu avec son classicisme implacable, l'institution continua de s'isoler au milieu du
mouvement qui entraînait les arts à travers les routes les plus diverses, et un abîme de plus en
plus profond se creusa entre l'Autriche et l'Allemagne artistes. De même que le patriote allemand
prenait l'habitude de dénoncer Vienne comme le principal obstacle à la réalisation de son idéal
politique et national, de même que le gouvernement autrichien s'évertuait à fermer la frontière
aux courants intellectuels de l'étranger, de même on cessait de se comprendre sur le terrain des
choses de l'art, et l'on commençait à s'ignorer mutuellement. Perte sèche de part et d'autre,
comme toujours. Assurément l'art allemand de 1830 à 1840 n'aurait pu que gagner à ne pas
négliger le réalisme viennois, représenté surtout par Peter Kraft, de Hanau (1780-185:6), le peintre
des événements historiques de son temps, par Joseph Danhauser ( i8of-i845 ) et Ferdinand
Waldmuller, de Vienne (1793-186)), qui ont fidèlement représenté celui-là les mœurs bourgeoises,
celui-ci la vie rurale de leur pays natal, et par le paysagiste et animalier Friedrich Gauermann
(1807-1862).

En 1848, l'année réformiste par excellence, l'Académie semblait ne pouvoir échapper à une
nouvelle réforme. Mais tandis que la révolution affranchissait l'architecture en la délivrant de la
tutelle bureaucratique, la transformation de l'Académie subit des ajournements qui laissèrent aux
idées réactionnaires le temps de reprendre le dessus. Depuis cette époque elle n'en a pas moins
été réorganisée trois fois : en i8fo par son élévation au rang d'École supérieure des beaux-arts,
en 186) par le rétablissement du Conseil académique qui lui rendit sa personnalité civile et son
autorité artistique, et en 1872 par son assimilation aux universités, et l'adjonction d'écoles prépa-
ratoires de peinture et de sculpture, les architectes étant obligés de se préparer dans les écoles
techniques spéciales.

Depuis 1786, l'Académie et d'autres institutions se partageaient un ancien établissement des jésuites,
connu sous le nom de Collège Sainte-Anne, qui dès lors était fort mal approprié à sa destination
artistique, les façades donnant sur des rues étroites dont les maisons renvoyaient dans les ateliers
des reflets désastreux. On ne manqua pas de dresser des projets pour doter l'Académie d'un
édifice aménagé tout exprès pour elle, et aussi digne d'elle par les dehors que par l'intérieur.
Mais l'exécution en fut sans cesse différée, jusqu'au jour où la nécessité en devint absolument
 
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