L' art: revue hebdomadaire illustrée (4.1878 (Teil 2))

CHRONIQUE

FRANÇAISE

Le prix de Sèvres. — Le concours de Sèvres a été jugé le
samedi 6 avril. Les lauréats sont MM. Edme Conty et Paul Avisse.

Exposition universelle de 1878. Les artistes allemands. —
M. de Werner, directeur de l'Académie de peinture de Berlin, a
été chargé par l'empereur Guillaume de la direction de toutes
les affaires relatives à la participation de TAllemagne à l'Exposi-
tion de Paris. Une commission spéciale a été aussitôt formée
par ses soins. Voici les noms des artistes qui la composent :
MM. Steffeck, Knaus, Becker (peintre), Albert Wolff (sculpteur),
G. Meyerheim (peintre) et Sussmann-Hellborn (sculpteur).
Ces messieurs se sont immédiatement mis à l'œuvre, et soumet-
tent à leur examen toutes les œuvres modernes se trouvant dans
les musées publics et dans les galeries de tableaux. Les particu-
liers, détenteurs de tableaux remarquables et compris dans la
môme catégorie, ont été priés de vouloir bien les envoyer à l'Ex-
position : les finances de l'empire fournissent un crédit de
75,000 marks pour le remboursement de leurs dépenses. L'em-
pereur se réserve d'approuver la liste des œuvres qui doivent
être envoyées. Il a décidé que les tableaux représentant des sujets
de guerre et les portraits des généraux connus seraient absolu-
ment exclus.

Le local réservé, au Champ-de-Mars, à l'exposition des
œuvres allemandes est d'environ 25 mètres de large sur 3 5 de
long. Sa situation est très en vue et très-favorable. La salle se
trouve à l'entrée des bâtiments des beaux-arts, du côté de l'École
militaire.

Les conférences. — Un arrêté publié par le Journal officiel
institue, pour la durée de l'Exposition universelle, huit groupes
de conférences et de congrès qui se tiendront dans les salles du
palais du Trocadéro, et dans lesquels pourront être traitées
toutes les questions relatives à l'origine, à la production des
œuvres de toute nature qui seront réunies dans les galeries des
deux palais. Cet arrêté est précédé d'une note qui en explique le
but et la portée. Un crédit de 100,000 francs est ouvert au
commissaire général pour faire face aux dépenses de toute na-
ture qu'entraînera le fonctionnement de ces conférences. Un
comité central, composé des présidents des huit groupes, coor-
donnera le travail des commissaires et arrêtera, sous l'approba-
tion du gouvernement, toutes les dispositions relatives à ces
congrès et conférences; il désignera les documents jugés dignes
de figurer dans un recueil spécial qui sera publié par les soins
du gouvernement.

Une statue de la République, de proportions colossales, a
été commandée au sculpteur Clesinger. Elle sera exécutée en
bronze et placée au Trocadéro, en face du pont d'Iéna. Un crédit
de 20,000 francs est alloué à M. Clesinger pour le modèle en
plâtre de cette statue. La ville de Paris prendra à sa charge la
moitié de la dépense.

Le conseil municipal de Paris, d'autre part, s'est occupé,
dans une récente séance, d'une proposition de M. Maillard ten-
dant à affecter une somme de 2,000 francs à l'exécution d'un
buste de la République d'après la tète de la statue de M. Soitoux.
Chacun des édifices municipaux recevrait un exemplaire de cette
reproduction. La statue de M. Soitoux est déposée depuis vingt-
huit ans au dépôt des marbres de la rue de l'Université. Elle est
de marbre et mesure 2 mètres 52 centimètres de hauteur. Elle
i est vêtue d'un peplum; la tète est ornée d'une couronne de
chêne.

Le portrait de M. Thiers. — Le ministre de l'instruction
publique et des beaux-arts vient de décider qu'une copie du por-
trait de M. Thiers, par M. Bonnat, sera demandée à ce peintre
pour être donnée au musée de Versailles.

M. Emile Guimet, l'auteur des Promenades japonaises, qu'a
illustrées son compagnon de voyages, Félix Regamey, vient
d'acheter, à Lyon, près du parc de la Tôte-d'Or, un terrain pour
y construire un musée destiné à contenir les collections qu'il a
rapportées de son voyage dans l'Extrême-Orient.

La Société lorraine des Amis des Arts a fixé l'ouverture
de sa vingt-deuxième exposition au 15 mai 1878.

Cette Société a l'habitude d'appliquer toutes ses ressources
disponibles à des achats qui sont ensuite répartis, par la voie du
tirage au sort, entre les sociétaires. Elle sert aussi d'intermédiaire
pour les acquisitions que désirent faire les amateurs et, dans ce
cas, elle s'occupe des intérêts des artistes avec le zèle et la sollici-
tude qui lui sont dictés par l'esprit de son institution.

L'exposition comporte, non-seulement les œuvres d'art
proprement dit, y compris la photographie, mais encore tout ce
qui est du domaine de l'art appliqué à l'industrie : dessins de
vases, de meubles, de bijoux, d'étoffes, ou ces objets eux-mêmes,
pourvu qu'ils soient nouveaux et originaux.

Les tableaux, dessins, sculptures et autres objets d'art devront
être adressés, pour le 5 mai 1878, à AI. le président de la Société
lorraine des Amis des Arts, à l'Université, rue Stanislas, à Nancy.
Chaque envoi devra être accompagné d'une note mentionnant le
nom de l'artiste, le sujet et le prix de l'œuvre exposée dans le cas
où l'auteur serait disposé à la vendre.

La Société accorde aux artistes la franchise des frais d'envoi
et de retour.

Il ne sera reçu que deux portraits du même artiste ; les cadres
ovales devront être ramenés à la forme carrée.

Les artistes pourront déposer leurs œuvres chez M. Carpen-
tier, 6, rue Halévy (place de l'Opéra), ou 62, rue Legendre-
Batignolles, avant le 1"' mai.

Exposition de Bourg (Ain). — La Société des Amis des
Arts de PAin ouvre sa première exposition annuelle le 14 avril
1878.

La durée de l'exposition est de quinze jours.

Cul-de-lampe composé par le chevalier E. A. Petitot et gravé par Bossi.