Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 2)

DOI Artikel:
Colvin, Sidney: Études sur quelques maîtres graveurs du XVe et du XVIe siécle, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16909#0207

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
l82

L'ART.

est cette fois imprimée en rouge, et où la même rubrique et le texte sont tous les deux abrégés
de façon à laisser sur le recto les 24 lignes de blanc voulues, avec 9 lignes seulement de texte,
au lieu des 18 lignes de blanc avec 15 de texte qu'il y avait auparavant. Les premières pages
manquent à l'exemplaire du British Muséum; elles y ont été calquées en fac-similé sur ce second état
du livre, qui existe d'ailleurs authentiquement dans les exemplaires de la Bibliothèque nationale à
Paris et de la bibliothèque de Bruges sous le n° 3873 ; ce dernier est celui qui a appartenu à
Van Praet et qu'il a décrit. C'est sans doute à la décoration du livre remanié jusqu'à ce point
qu'a été destiné le n° 1 de notre série d'estampes^ dans son pur ou premier état tel que nous
l'avons reproduit d'après l'épreuve de Cambridge.

Plus tard l'imprimeur-libraire a voulu ajouter toute une suite d'illustrations, et dans ce but il
a traité de la même façon, en les retranchant pour les réimprimer sous une forme plus abrégée
et avec 24 lignes de blanc au recto, les premiers feuillets de tous les livres à l'exception des
livres I et VI. L'unique exemplaire de cet état que nous connaissions est celui de Lord Lothian,
orné jusqu'à ce jour de la série entière des neuf gravures que nous avons décrites ; le livre VI
n'ayant toujours pas d'illustrations, et celle du livre I étant collée vis-à-vis du premier feuillet,
sur la page toute blanche qui a toujours existé en cet endroit. Ces gravures, soigneusement
coloriées, sont du reste dans le même état que les épreuves éparses dans les collections publiques
de Paris, Berlin, Londres et Oxford, et dans les cabinets de MM. Dutuit et Ed. de Rothschild.
Malgré la vigueur et le caractéristique du style, une certaine tendance à la disproportion et à la
grimace, une certaine lourdeur dans le trait et dans les expressions, nous prouvent qu'une
main nouvelle et moins habile a été chargée, tout en retouchant l'estampe du prologue, de
l'exécution des sujets additionnels, où les personnages sont généralement de proportions plus
petites que dans celui du prologue, et dont les planches sont plus ou moins cintrées par le haut
et non pas carrées comme celle du prologue.

A la suite de ces divers tirages ou remaniements établis par M. Bradshaw, nous avons pu
constater, à la Bibliothèque des Avocats à Édimbourg, l'existence d'un exemplaire du livre en
question, dépourvu cependant de toute gravure, dans lequel le premier feuillet du livre VI avait
enfin subi le même traitement que les autres, et qui constitue par conséquent un quatrième état.
Nous avons par conséquent la série qui suit : — Premier état, sans place pour gravures : Exem-
plaires de Glasgow, musée Hunter, V. S. 13 (Van Praet, 6); Lille, Bibliothèque publique,
hist. 3971 ", Bruges, Bibl. publ., 3874. — Deuxième état, avec place pour gravure en tête du
premier feuillet du prologue: Exemplaires de la Bibliothèque nationale à Paris, G. 3^3 (Van
Praet, 1); Bruges, Bibl. publ., 3873 (Van Praet, 2); Musée Britannique, mutilé. — Troisième état,
avec place pour gravures en tète de tous les premiers feuillets à l'exception des livres I et VI.
Seul exemplaire connu, orné de neuf gravures coloriées, bibliothèque de Lord Lothian à New-
battle. — Quatrième état, avec place pour gravures en tête de tous les premiers feuillets à
l'exception du livre I. Exemplaire : Bibl. des Avocats, Edimbourg.

Tous ces faits, minimes en eux-mêmes, sont intéressants, croyons-nous, d'abord parce qu'ils
établissent définitivement la date et le lieu de provenance d'une série d'estampes remarquable
qui a depuis longtemps attiré l'attention des curieux, ensuite parce qu'ils servent à détacher la
première de cette série des suivantes, d'un mérite inférieur, et enfin parce qu'ils créent un nouveau
titre d'honneur pour le vaillant citoyen de Bruges, Colard Mansion, fondateur de l'art de l'impri-
merie dans cette ville. Quant à la personnalité de l'artiste, ou pour mieux dire des deux artistes
choisis par le maître-imprimeur, nous ne hasarderons pas de conjecture, nous bornant à
recommander à ceux qui né se résignent pas aux œuvres anonymes la règle proposée en pareil cas
par M. Renouvier, à savoir d'en attribuer provisoirement le mérite « aux imprimeurs et aux
libraires qui en firent les frais; ils étaient, eux aussi, dans ce temps des artistes ».

SlDNEY COLVIN,

Professeur à l'Université de Cambridge.
 
Annotationen