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Instytut Sztuki (Warschau) [Hrsg.]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Hrsg.]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Hrsg.]
Biuletyn Historii Sztuki — 37.1975

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Nr. 2
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Kowalczyk, Jerzy: Andrea Pozzo a późny barok w Polsce: cz. I. traktat i ołtarze
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https://doi.org/10.11588/diglit.48041#0188

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JERZY KOWALCZYK

ANDREA POZZO ET LE BAROQUE TARDIF EN POLOGNE
Je PARTIE. TRAITE ET AUTELS

Parmi ceux qui ont soutenu la primaute de 1’Italie
dans 1’art sacre europeen de l’epoque du baropue tar-
dif, une place d’honneur revient a Andrea Pozzo le
plus eminent artiste jesuite, peintre et architecte, au-
teur des magnifiques fresąues illusionnistes et des
autels dans les deux plus celebres temples jesuites
du monde — des San Ignazio et de II Gesu a Romę.
Son traite latino-italien Perspectwa pictorum et ar-
chitectorum, richement illustre, dont la premiere edi-
tion a ąuitte les presses a Romę en 1693 (Ie partie)
et en 1700 (He partie), a remporte un succes incoimpa-
rabie. II a ete reimprime maintes fois au cours du
XVIIIe siecle (38 editions au total, la derniere de
1800), et traduit en de nonabreuses langues etrangeres.
L’art de Pozzo a eu un retentissement particulier
dans les pays catholiąues de 1’Europe Centrale. Non
sans interet le fait que Pozzo avait passe les der-
nieres annees de sa vie a Vienne, ou il a formę plu-
sieurs eleves et ou il mourut en 1709. A cóte de Ro-
mę, Vienne a ete le deuxieme centre de rayonnement
de 1’art de Pozzo, jetant un pont entre 1’Italie et des
pays tels que la Boheme, la Moravie, la Silesie, la
Pologne.
En ce qui concerne la Pologne, l’historien d’art
cracovien, Franciszek Klein, avait reconnu, il y a voi-
la 60 ans, 1’empreinte de Pozzo dans les fresque de
1’eglise des Scolopes de Cracovie et dans celle des
Dominicainis de Tarnopol. Des recherches menees a-
pres 1945 ont ajoute a ce probleme bien des donnees
nouvelles. L’article que nous presentons en est une
tentative de recapitulation.
Dans des bibliotheques polonaises se sont conser-
ves de nombreux exemplaires du traite de Pozzo, le
plus so'uvent de sa version latino-allemande publiee
a Augsbourg. Des etudes entreprises par 1’auteur de
notre article, ayant pour objet les inventaires des
bibliotheąues polonaises et la provenance des exem-
plaires conseryes, ont permis d’affirmer que l’ouvrage
de Pozzo fut le livre de cheyet des artistes et des
meceneis polonais du Baroque tardif.
De son role inspirateur dans 1’art de cette epoque
temoigne le nombre considerable des peintures mura-
les d’eglise ainsi que de nombreux autels et portaits.
Des la parution du traite, les modeles que celui-ci
offrait, avaient ete etudies, entre autres par 1’archi-
tecte Tylman de Gameren a Varsovie (voir son dessin
datę 1701). Des realisations de Pozzo ont egalement
ete admirees in situ, a Romę et a Vienne, par de
nombreux Polonais, artistes et connaisseurs. Une des

plus eloquantes est la relation du voivode de Mińsk,
Krzysztof Zawisza, de son yoyage a Romę entrepris
en 1700. Parmi les artistes, il convient de citer avant
tout l’architecte Kasper Bażanka qui, apres avoir fait
ses etudes a Romę (Ier prix au concours de l’Aca-
demie Saint Luc, en 1704), avait importe en Pologne
les idees et les modeles de 1’art romain de Pozzo. En
1711, Bażanka avait acheve son projet de 1’eglise des
Norbertaines a Imbramowice, avec un autel monu-
mental a colonnes, imite d’apres le grand autel de
1’eglise Saint lgnące de Romę, et d’apres 1’autel de
1’eglise universitaire de Vienne.
Les projets d’autel publies dans la IIe partie du
traite de Pozzo, avaient considerablement contribue
a asseoir son influence. Le magnifique autel Saint
lgnące a 1’interieur de 1’eglise U Gesu a Romę, a ser-
vi de modele a toute une familie d’autels post-baro-
ques de la Grandę Pologne, notamment a 1’eglise des
Philippins de Gostyń (1723—26, sculpteur viennois J.
Provisore et J. Siegwitz), a 1’eglise cistercienne de
Ląd (1730, architecte P. Ferrari), et dans la cathedrale
de Chełmża (1744, architecte G. B. Cocchi). L’autel de
Gostyń est inspire du grand autel de 1’eglise jesuite
Saint Mathieu de Wrocław, oeuvre d’un disciple de
Pozzo, frere Krzysztof Tausch, qui a su unir dans
son oeuvre les elements des deux plus celebres autels
romains de son maitre, a savoir de 1’autel II Gesu,
mentionne plus haut, et de celui de Saint Louis de
Gonzague, de 1’eglise Saint lgnące. En ce qui concerne
ce dernier, aux colonnes en spirale, il a ete fidele-
ment reproduit dans deux autels monumentaux du
transept de 1’eglise jesuite de Poznań, dedie l’un
a Saint lgnące Loyola, et 1’ autre a Saint Stanislas
Kostka (1735—1747), oeuvre attribuee au jesuite Fran-
ciszek Koźmiński. Un autre modele de Pozzo, variante
cette fois de son projet de 1’autel Saint Louis de Gon-
zague, a ete imite a Jędrzejów (1737—38), autels la-
teraux, oeuvre de sculpteurs silesiens.
Pozzo, en tant que precurseur des autels a pein-
tures illusionnistes avec motifs d’architecture, a con-
tribue en large mesure a implanter ce type d’autel
en Pologne. Une empreinte nette de son art est evi-
dente dans les autels peints de la petite eglise en bois
de Łąka (peint vers 1730 par Adam Swach), mais il
y a bien des exemples encore, lesquels, sans en etre.
une imitation directe, s’inspireint du caractere gene-
rał de 1’art de Pozzo. Parmi ces derniers citons en
premier lieu le maitre-autel illusionniste de 1’eglise
des Scolopes de Cracovie (1727, peint par Franciszek
Eckstein de Moravie).
 
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