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CHRONIQUE DES ARTS.
elle est peu disposée, quant à présent, à
donner un successeur à l’habile et actif
M. .lourdeuil.
C’est donc vers les riches collectionneurs
lyonnais qu’il faut tourner nos espérances.
Puisse la générosité des Sauvageot et des
duc de Luynes trouver chez nous, toutes
proportions gardées, de nombreux imita-
teurs !
Louis Accarias.
EXPOSÉ DE LA SITUATION DE L EMPIRE.
beaux-arts.
Dans le nombre des commandes et acqui-
sitions faites en 1868 figurent plusieurs ta-
bleaux destinés au musée de Versailles et
qui ont pour sujet des épisodes de nos
expéditions en Chine et au Japon. L’année a
vu s’achever d’autres peintures non moins
dignes d’attention et qui rappellent des faits
d’armes des campagnes d’Afrique, de Crimée
et du Mexique, notamment la bataille de
Traktir, l’entrée de l’armée française à
Mexico et la soumission des Flittas.
L’administration a entrepris ou achevé, en
outre, des travaux importants de peinture
décorative, notamment ceux de l’église
neuve de Saint-Cloud, de deux des chapelles
de la cathédrale de Bordeaux, de l’hémi-
cycle du chœur de l’église Saint-Martin à
Dunkerque, du fond de l’abside de 1 église
Saint-Julien de Tours , de la chapelle de
l’hospice Sainte-Marie d’Angers, des cha-
pelles Saint-Marcel à l’église métropolitaine
de Paris, Sainte-Anne à la cathédrale d Agen
et de l’asile Mathilde à Paris, ainsi que les
peintures du plafond d’une des chambres du
palais de justice de Rennes.
Parmi les travaux de sculpture entrepris
ou menés à tin en 1868 et les acquisitions
faites pendant la même année, on citera les
statues du comte Jean, aïeul de François Ier,
pour la cathédrale d’Angoulême; celles de
saint Pierre et de saint Paul pour l’église de
Roubaix et une autre statue pour l’église
d’Issoire ; deux figures en marbre destinées
à la cour du Louvre ; deux statues, égale-
ment en marbre, de Corneille et de Moliere
pour le Théâtre-Français; un groupe de saint
Vincent de Paul et plusieurs autres groupes
et statues destinés à des édifices civils ou
religieux.
Le service des Beaux-Arts a commandé un
certain nombre de bustes, notamment ceux
de MM. le comte Walewski, Achille Fould,
Abbatucci et Thouvenel, destinés au musée
de'Versailles ; de Ponsard et de Collin d’Har-
leville, qui seront placés à la Comédie-Fran-
çaise ; de Mazarin et du duc de Luynes pour _
la Bibliothèque impériale; d’HippolyteFlan-
drin, de Duret, de Rossini et d’Hippolyte
Lebas destinés à l’Institut ; ceux de Beetho-
ven, Donizetti, Boïeldieu, Hérold, Lesueur,
etc., pour le Conservatoire impérial de mu-
sique et de déclamation.
L’administration a concouru, en outre,
par des subventions, à l’exécution des monu-
ments commémoratifs de Vercingétorix dans
le Puy-de-Dôme, de Vauban à Avallon, de
Bel la à Grignon, etc.
Les artistes graveurs n’ont pas été oubliés
dans la répartition des travaux : une mé-
daille commémorative de l’Exposition uni-
verselle de 1867 a été commandée, et deux
autres médailles, celles de M. Ingres et du
voyage de l’Empereur en Algérie, ont été
terminées, La gravure en taille-douce et la
gravure en pierres fines, qui ont besoin de
l’appui de l’administration, ont obtenu éga-
lement des encouragements d’une certaine
importance.
L’enseignement des beaux-arts, dans les
écoles entretenues ou subventionnées par
l’État, a reçu, pendant l’année qui vient
de s’écouler, diverses améliorations dont
l’expérience avait démontré la nécessité.
Les collections de modèles et de livres de
ces écoles ont été notablement augmentées,
et l’administration s’est constamment effor-
cée d’imprimer la plus grande impulsion
aux études. Les résultats obtenus donnent
lieu d’espérer que ces efforts seront cou-
ronnés de succès.
Le crédit affecté aux souscriptions a per-
mis d’encourager un certain nombre de
publications nouvelles et importantes, parmi
lesquelles on doit citer celles qui ont pour
titre : le Musée Napoléon III; —Nécropole
de Camiros; — la Renaissance monumen-
tale; — Histoire de la Sainte-Chapelle; —
Œuvre de Bernard Palissy ; — les Évangiles ;
— les Collections célèbres; — les Anciennes
Tapisseries ; — Grammaire des arts du des-
sin ; — Architecture de l’époque de
Louis XVI; — Peintures murales des cha-
pelles de Notre-Dame de Paris ; — Scriptura
de Musica sacra medii ævi; — Bibliographie
générale des Beaux-Arts, etc., etc.
La souscription de l’État a également été
continuée à d’autres publications fort inté-
ressantes commencées pendant les années
précédentes ou paraissant périodiquement,
telles que : l’Histoire des peintres de toutes
les écoles; — les Voyages dans l’ancienne
France; — l’Histoire de l’art égyptien; —
l’Architecture romane du midi de la France ;
— la Revue archéologique et la Revue géné-
rale de l’architecture.
Enfin, une partie du crédit a été appliquée
à divers ouvrages qui ont été achevés en
1868. Au nombre de ces ouvrages, figurent :
les Monuments modernes déjà Perse, Ni-
nive et l’Assyrie, le Sérapéum de Memphis,
le Dictionnaire de l’architecture françaisedu
xie au xvic siècle, l’Art chrétien, l’Égypte et
la Nubie, Cités et ruines américaines,
Églises de bourgs et villages, Architecture
civile et religieuse en Syrie, l’Art harmo-
nique aux xiic et xme siècles, Études sur la
musique grecque, etc.
Comme toujours l’administration a fait
profiter les bibliothèques et les établisse-
ments d’instruction de ses acquisitions. Plus
de mille ouvrages leur ont été distribués
pendant l’année 1868.
MONUMENTS HISTORIQUES.
Les grandes restaurations entreprises par
l’État aux églises Notre-Dame de Laon,
Notre-Dame de Dijon, au château impérial
de Pierrefonds, à la chapelle du château de
Vincennes, à la Sainte-Chapelle de Paris, ont
été poursuivies avec non moins d’activité
dans cette campagne que dans les précé-
dentes.
Le château de Blois a été aussi l’objet
d’importants travaux. Après la restauration
des bâtiments de Louis XII, on a entrepris
celle de la chapelle, qui est sur le point
d’être complètement terminée.
Aux arènes de Nîmes, la consolidation de
diverses parties de ce vaste amphithéâtre a
donné lieu à des découvertes intéressantes
qui éclairent plus d’un point resté obscur
dans cette belle page de l’histoire de la civi-
lisation romaine dans les Gaules.
Aux églises de Mouzon (Ardennes), de
Rouffac (Haut-Rhin), d’Eu (Seine-Inférieure),
de Germiny (Loiret), de Saint-Sernin de
Toulouse (Haute-Garonne) et de Saint-Étienne,
à Auxerre, les travaux n’ont pas reçu une
moindre impulsion, et ils ont donné les ré-
sultats les plus satisfaisants.
Parmi les entreprises nouvelles, encoura-
gées par le gouvernement, on mentionnera
les restaurations de l’église de Bénévent
(Creuse), du collège Saint-Raymond, à Tou-
louse (Haute-Garonne), de Vivoin (Sarthe),
de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), de Saint-Eu-
sèbe à Auxerre et de Saint-Père-sous-Vézelay
(Yonne).
Des subventions ont été également affec-
tées aux églises de Saint-Jean des Vignes à
Soissons, de Braisne (Aisne), de Saint-Désiré
(Allier), de Tréguier (Côtes-du-Nord), à
l’abbaye de Saint-Mathieu (Finistère), et à la
Tour de Constance (Gard), à l’église de Mon-
tresos (Indre-et-Loire), aux églises de Sen-
lis, de Noyon, de Saint-Leu-d’Esserent (Oise),
de Murbach, de Guebwiller (Haut-Rhin), à
l’abbaye d’Abondance (Haute-Savoie), aux
églises de Saint-Loup-de-Naud, de la Cha-
pelIe-sur-Crécy (Seine-et-Marne), de Poissy
(Seine-et-Oise), de Saint-Maixent (Deux-
Sèvres), de Vaison (Vaucluse), de Nieul-sur-
l’Autise (Vendée).
BATIMENTS CIVILS.
Archives de l’Empire. — Tout le rez-de-
chaussée et le premier étage du bâtiment
neuf sur la rue des Quatre-Fils sont com-
plètement appropriés au service des ar-
chives, et l’administration de cet établisse-
ment y a classé ses documents les plus
précieux.
Chateau de Saint-Germain. — La façade
nord est complètement restaurée, ainsi que
l’escalier d’honneur. Les travaux sont aussi
très-avancés sur la façade est, et l’année
prochaine le musée gallo-romain occupera
plusieurs nouvelles salles indispensables au
classement des objets dont il s enrichit
chaque jour.
École des Beaux-Arts. — La grande cour
intérieure de l’école des Beaux-Arts avait été
couverte en 1867 ; on a terminé en 1868 les
travaux d’appropriation et de décoration
qui devaient la transformer en salle de
musée.
Palais du Louvre. — Plusieurs galeries de
la sculpture antique et la salle dite des Em-
pereurs ont été restaurées et livrées au pu-
blic. £n même temps, on a continué les
grands escaliers du musée. L’un d’eux a été
mis provisoirement en service pendant que
celui du pavillon Mollien se poursuit active-
ment.
Palais des Tuileries. — Le gros œuvre de
la galerie du Carrousel est entièrement
achevé. La couverture est posée, le ravale-
ment des façades, y compris la décoration
artistique, est très-avancé. Tout fait espérer
que les échafaudages qui existent encore sur
le quai et sur la place du Carrousel seront
enlevés à la fin de janvier, et que, toutes les
clôtures étant supprimées, la circulation sera
partout rétablie.
Manufacture de Sèvres. — Le bâtiment
d’administration est livré au service. Le
musée, les ateliers, le bâtiment de la ma-
chine à vapeur et un certain nombre de
dépendances sont à peu près terminés.
Bibliothèque impériale. — La grande salle
de lecture et le dépôt des livres qui y fait
suite ont été livrés au service.
Les anciens bâtiments sur la place Louvois
ont été démolis. Les fondations des construc-
tions qui doivent comprendre l’entrée prin-
cipale ont été commencées.
Nouvel Opéra. — Le crédit alloué n’a pas
permis de donner aux travaux toute l’acti-
vité dont ils étaient susceptibles. Les res-
sources ont été portées principalement sur
la couverture des diverses parties du monu-
ment, afin de les mettre à l’abri des détério-
rations. On a également continué les rava-
lements extérieurs et entrepris les escaliers
et les foyers.
L’exécution des œuvres d’art se prépare
dans les ateliers des artistes.
Archives de l’Empire. — La publication
des inventaires se poursuit. La copie du
troisième volume de la collection des sceaux
est terminée, et l’impression en sera com-
mencée dès l’ouverture de l’exercice 1869.
Quant aux empreintes de sceaux relevées
dans les départements, elles forment une
collection particulière qui est disposée en
vue d’une publication nouvelle et qui fera
suite au troisième volume de la collection
j des sceaux.
On s’occupe également de Y Inventaire'
sommaire; ce travail, aussi minutieux
I qu’étendu, sera sans doute terminé dans le
courant de l’année prochaine.
Le Catalogue descriptif du Musée, qui .
paraît par livraisons, touche à sa fin : il est
parvenu au règne de Louis XV.
——
EXPOSITION DES BEAUX-ARTS
A MOULINS.
L’exposition s’ouvrira le 15 avril 1869 et
finira le 15 mai. Elle comprendra des ta-
bleaux, dessins, gravures, sculptures, etc.
Les exposants n’auront à supporter au-
cuns frais de transport, aller et retour. Les
œuvres des artistes de Paris devront être
déposées, avant le 25 mars, chez M. Ernest
Fillonneau, directeur du Moniteur des Arts,
rue Saint-Georges, 43.
Les exposants de Lyon sont invités à dé-
poser leurs tableaux emballés chez M. Car-
ruel d’Aligny, directeur de l’école des
beaux-arts, à la même date.
Chaque artiste ne pourra envoyer plus
de trois ouvrages du même genre.
Les tableaux ne doivent pas mesurer
plus de deux mètres, cadre compris, sur
leur plus grand côté. Ceux de forme ronde
ou ovale, ou à pans coupés, devront être
encastrés dans des cadres de forme rectan-
gulaire.
En sculpture, la commission ne recevra
que des bustes, statuettes et groupes de
petite dimension.
Les tableaux, dessins, etc., déposés à Pa-
ris, dans les bureaux du Moniteur des Arts ,
doivent être garnis de fascines ou tampons
aux coins des bordures et les verres cou-
verts de bandés de papier.
Pour la province, l’emballage sera aux
frais des artistes ; leurs œuvres devront être
adressées dans des caisses fermant à vis et
expédiées de manière à arriver à- Moulins
avant le 5 avril, terme de rigueur, à l’a-
dresse du président de Ta commission d’ex-
position des beaux-arts.
La commission et son représentant ne
sont pas responsables des avaries que les
objets pourraient subir dans le transport.
NOUVELLES.
Dans le jardin de la Bibliothèque impé-
riale, le long de la rue Vivienne, on dispose
des pierres couvertes d’inscriptions ro-
maines. Ces pierres ont été rapportées des
provinces danubiennes par M. Desjardins.
*
* *
L’Académie des beaux-arts, dans sa
séance du 23 janvier, a élu M. Dracke, sta-
tuaire à Berlin, correspondant de la section
de sculpture, en remplacement de M. Du-
pré, élu associé étranger.
*
* *
A l’exposition de Pau, ouverte en ce mo-
ment, figurent une peinture et douze photo-
graphies par S. A. R. l’infant, don Sébastien
de Bourbon. Le catalogue désigne ce prince
comme élève de MM. Bernardo Lopez et
G. Antonio Ribera. Parmi les autres artistes
ayant envoyé des œuvres à l’exposition,
nous citerons MM. Albrespy, Apjiian, AV
mund-Dumarescq, Balleroy, Baron, Bellangé,
BerChère, Boucoiran, Brown, César de Cock,
Dansaert, Diaz, Feyen-Perrin, Harpignies,
Héreau, Jacquë, Lambert, Landelle, Patrois,
Queyroy, Saal, Saintin, Schloesser, Vollon,
Thoren.
*
* *
Le musée de Cluny a acquis à la vente
Gérente un heurtoir du xve siècle, un su-
perbe tapis de table du xvie siècle avec or-
nements à rinceaux, pélicans et aigles aux
angles, le tout brodé en soie de couleurs
sur soie bleue, et un bahut en chêne sculpté
qui était célèbre. Ce bahut, qui devait avoir
servi de coffre de mariage, date certaine-
ment des dernières années du xme siècle ou
des quinze premières années du xive. La
CHRONIQUE DES ARTS.
elle est peu disposée, quant à présent, à
donner un successeur à l’habile et actif
M. .lourdeuil.
C’est donc vers les riches collectionneurs
lyonnais qu’il faut tourner nos espérances.
Puisse la générosité des Sauvageot et des
duc de Luynes trouver chez nous, toutes
proportions gardées, de nombreux imita-
teurs !
Louis Accarias.
EXPOSÉ DE LA SITUATION DE L EMPIRE.
beaux-arts.
Dans le nombre des commandes et acqui-
sitions faites en 1868 figurent plusieurs ta-
bleaux destinés au musée de Versailles et
qui ont pour sujet des épisodes de nos
expéditions en Chine et au Japon. L’année a
vu s’achever d’autres peintures non moins
dignes d’attention et qui rappellent des faits
d’armes des campagnes d’Afrique, de Crimée
et du Mexique, notamment la bataille de
Traktir, l’entrée de l’armée française à
Mexico et la soumission des Flittas.
L’administration a entrepris ou achevé, en
outre, des travaux importants de peinture
décorative, notamment ceux de l’église
neuve de Saint-Cloud, de deux des chapelles
de la cathédrale de Bordeaux, de l’hémi-
cycle du chœur de l’église Saint-Martin à
Dunkerque, du fond de l’abside de 1 église
Saint-Julien de Tours , de la chapelle de
l’hospice Sainte-Marie d’Angers, des cha-
pelles Saint-Marcel à l’église métropolitaine
de Paris, Sainte-Anne à la cathédrale d Agen
et de l’asile Mathilde à Paris, ainsi que les
peintures du plafond d’une des chambres du
palais de justice de Rennes.
Parmi les travaux de sculpture entrepris
ou menés à tin en 1868 et les acquisitions
faites pendant la même année, on citera les
statues du comte Jean, aïeul de François Ier,
pour la cathédrale d’Angoulême; celles de
saint Pierre et de saint Paul pour l’église de
Roubaix et une autre statue pour l’église
d’Issoire ; deux figures en marbre destinées
à la cour du Louvre ; deux statues, égale-
ment en marbre, de Corneille et de Moliere
pour le Théâtre-Français; un groupe de saint
Vincent de Paul et plusieurs autres groupes
et statues destinés à des édifices civils ou
religieux.
Le service des Beaux-Arts a commandé un
certain nombre de bustes, notamment ceux
de MM. le comte Walewski, Achille Fould,
Abbatucci et Thouvenel, destinés au musée
de'Versailles ; de Ponsard et de Collin d’Har-
leville, qui seront placés à la Comédie-Fran-
çaise ; de Mazarin et du duc de Luynes pour _
la Bibliothèque impériale; d’HippolyteFlan-
drin, de Duret, de Rossini et d’Hippolyte
Lebas destinés à l’Institut ; ceux de Beetho-
ven, Donizetti, Boïeldieu, Hérold, Lesueur,
etc., pour le Conservatoire impérial de mu-
sique et de déclamation.
L’administration a concouru, en outre,
par des subventions, à l’exécution des monu-
ments commémoratifs de Vercingétorix dans
le Puy-de-Dôme, de Vauban à Avallon, de
Bel la à Grignon, etc.
Les artistes graveurs n’ont pas été oubliés
dans la répartition des travaux : une mé-
daille commémorative de l’Exposition uni-
verselle de 1867 a été commandée, et deux
autres médailles, celles de M. Ingres et du
voyage de l’Empereur en Algérie, ont été
terminées, La gravure en taille-douce et la
gravure en pierres fines, qui ont besoin de
l’appui de l’administration, ont obtenu éga-
lement des encouragements d’une certaine
importance.
L’enseignement des beaux-arts, dans les
écoles entretenues ou subventionnées par
l’État, a reçu, pendant l’année qui vient
de s’écouler, diverses améliorations dont
l’expérience avait démontré la nécessité.
Les collections de modèles et de livres de
ces écoles ont été notablement augmentées,
et l’administration s’est constamment effor-
cée d’imprimer la plus grande impulsion
aux études. Les résultats obtenus donnent
lieu d’espérer que ces efforts seront cou-
ronnés de succès.
Le crédit affecté aux souscriptions a per-
mis d’encourager un certain nombre de
publications nouvelles et importantes, parmi
lesquelles on doit citer celles qui ont pour
titre : le Musée Napoléon III; —Nécropole
de Camiros; — la Renaissance monumen-
tale; — Histoire de la Sainte-Chapelle; —
Œuvre de Bernard Palissy ; — les Évangiles ;
— les Collections célèbres; — les Anciennes
Tapisseries ; — Grammaire des arts du des-
sin ; — Architecture de l’époque de
Louis XVI; — Peintures murales des cha-
pelles de Notre-Dame de Paris ; — Scriptura
de Musica sacra medii ævi; — Bibliographie
générale des Beaux-Arts, etc., etc.
La souscription de l’État a également été
continuée à d’autres publications fort inté-
ressantes commencées pendant les années
précédentes ou paraissant périodiquement,
telles que : l’Histoire des peintres de toutes
les écoles; — les Voyages dans l’ancienne
France; — l’Histoire de l’art égyptien; —
l’Architecture romane du midi de la France ;
— la Revue archéologique et la Revue géné-
rale de l’architecture.
Enfin, une partie du crédit a été appliquée
à divers ouvrages qui ont été achevés en
1868. Au nombre de ces ouvrages, figurent :
les Monuments modernes déjà Perse, Ni-
nive et l’Assyrie, le Sérapéum de Memphis,
le Dictionnaire de l’architecture françaisedu
xie au xvic siècle, l’Art chrétien, l’Égypte et
la Nubie, Cités et ruines américaines,
Églises de bourgs et villages, Architecture
civile et religieuse en Syrie, l’Art harmo-
nique aux xiic et xme siècles, Études sur la
musique grecque, etc.
Comme toujours l’administration a fait
profiter les bibliothèques et les établisse-
ments d’instruction de ses acquisitions. Plus
de mille ouvrages leur ont été distribués
pendant l’année 1868.
MONUMENTS HISTORIQUES.
Les grandes restaurations entreprises par
l’État aux églises Notre-Dame de Laon,
Notre-Dame de Dijon, au château impérial
de Pierrefonds, à la chapelle du château de
Vincennes, à la Sainte-Chapelle de Paris, ont
été poursuivies avec non moins d’activité
dans cette campagne que dans les précé-
dentes.
Le château de Blois a été aussi l’objet
d’importants travaux. Après la restauration
des bâtiments de Louis XII, on a entrepris
celle de la chapelle, qui est sur le point
d’être complètement terminée.
Aux arènes de Nîmes, la consolidation de
diverses parties de ce vaste amphithéâtre a
donné lieu à des découvertes intéressantes
qui éclairent plus d’un point resté obscur
dans cette belle page de l’histoire de la civi-
lisation romaine dans les Gaules.
Aux églises de Mouzon (Ardennes), de
Rouffac (Haut-Rhin), d’Eu (Seine-Inférieure),
de Germiny (Loiret), de Saint-Sernin de
Toulouse (Haute-Garonne) et de Saint-Étienne,
à Auxerre, les travaux n’ont pas reçu une
moindre impulsion, et ils ont donné les ré-
sultats les plus satisfaisants.
Parmi les entreprises nouvelles, encoura-
gées par le gouvernement, on mentionnera
les restaurations de l’église de Bénévent
(Creuse), du collège Saint-Raymond, à Tou-
louse (Haute-Garonne), de Vivoin (Sarthe),
de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), de Saint-Eu-
sèbe à Auxerre et de Saint-Père-sous-Vézelay
(Yonne).
Des subventions ont été également affec-
tées aux églises de Saint-Jean des Vignes à
Soissons, de Braisne (Aisne), de Saint-Désiré
(Allier), de Tréguier (Côtes-du-Nord), à
l’abbaye de Saint-Mathieu (Finistère), et à la
Tour de Constance (Gard), à l’église de Mon-
tresos (Indre-et-Loire), aux églises de Sen-
lis, de Noyon, de Saint-Leu-d’Esserent (Oise),
de Murbach, de Guebwiller (Haut-Rhin), à
l’abbaye d’Abondance (Haute-Savoie), aux
églises de Saint-Loup-de-Naud, de la Cha-
pelIe-sur-Crécy (Seine-et-Marne), de Poissy
(Seine-et-Oise), de Saint-Maixent (Deux-
Sèvres), de Vaison (Vaucluse), de Nieul-sur-
l’Autise (Vendée).
BATIMENTS CIVILS.
Archives de l’Empire. — Tout le rez-de-
chaussée et le premier étage du bâtiment
neuf sur la rue des Quatre-Fils sont com-
plètement appropriés au service des ar-
chives, et l’administration de cet établisse-
ment y a classé ses documents les plus
précieux.
Chateau de Saint-Germain. — La façade
nord est complètement restaurée, ainsi que
l’escalier d’honneur. Les travaux sont aussi
très-avancés sur la façade est, et l’année
prochaine le musée gallo-romain occupera
plusieurs nouvelles salles indispensables au
classement des objets dont il s enrichit
chaque jour.
École des Beaux-Arts. — La grande cour
intérieure de l’école des Beaux-Arts avait été
couverte en 1867 ; on a terminé en 1868 les
travaux d’appropriation et de décoration
qui devaient la transformer en salle de
musée.
Palais du Louvre. — Plusieurs galeries de
la sculpture antique et la salle dite des Em-
pereurs ont été restaurées et livrées au pu-
blic. £n même temps, on a continué les
grands escaliers du musée. L’un d’eux a été
mis provisoirement en service pendant que
celui du pavillon Mollien se poursuit active-
ment.
Palais des Tuileries. — Le gros œuvre de
la galerie du Carrousel est entièrement
achevé. La couverture est posée, le ravale-
ment des façades, y compris la décoration
artistique, est très-avancé. Tout fait espérer
que les échafaudages qui existent encore sur
le quai et sur la place du Carrousel seront
enlevés à la fin de janvier, et que, toutes les
clôtures étant supprimées, la circulation sera
partout rétablie.
Manufacture de Sèvres. — Le bâtiment
d’administration est livré au service. Le
musée, les ateliers, le bâtiment de la ma-
chine à vapeur et un certain nombre de
dépendances sont à peu près terminés.
Bibliothèque impériale. — La grande salle
de lecture et le dépôt des livres qui y fait
suite ont été livrés au service.
Les anciens bâtiments sur la place Louvois
ont été démolis. Les fondations des construc-
tions qui doivent comprendre l’entrée prin-
cipale ont été commencées.
Nouvel Opéra. — Le crédit alloué n’a pas
permis de donner aux travaux toute l’acti-
vité dont ils étaient susceptibles. Les res-
sources ont été portées principalement sur
la couverture des diverses parties du monu-
ment, afin de les mettre à l’abri des détério-
rations. On a également continué les rava-
lements extérieurs et entrepris les escaliers
et les foyers.
L’exécution des œuvres d’art se prépare
dans les ateliers des artistes.
Archives de l’Empire. — La publication
des inventaires se poursuit. La copie du
troisième volume de la collection des sceaux
est terminée, et l’impression en sera com-
mencée dès l’ouverture de l’exercice 1869.
Quant aux empreintes de sceaux relevées
dans les départements, elles forment une
collection particulière qui est disposée en
vue d’une publication nouvelle et qui fera
suite au troisième volume de la collection
j des sceaux.
On s’occupe également de Y Inventaire'
sommaire; ce travail, aussi minutieux
I qu’étendu, sera sans doute terminé dans le
courant de l’année prochaine.
Le Catalogue descriptif du Musée, qui .
paraît par livraisons, touche à sa fin : il est
parvenu au règne de Louis XV.
——
EXPOSITION DES BEAUX-ARTS
A MOULINS.
L’exposition s’ouvrira le 15 avril 1869 et
finira le 15 mai. Elle comprendra des ta-
bleaux, dessins, gravures, sculptures, etc.
Les exposants n’auront à supporter au-
cuns frais de transport, aller et retour. Les
œuvres des artistes de Paris devront être
déposées, avant le 25 mars, chez M. Ernest
Fillonneau, directeur du Moniteur des Arts,
rue Saint-Georges, 43.
Les exposants de Lyon sont invités à dé-
poser leurs tableaux emballés chez M. Car-
ruel d’Aligny, directeur de l’école des
beaux-arts, à la même date.
Chaque artiste ne pourra envoyer plus
de trois ouvrages du même genre.
Les tableaux ne doivent pas mesurer
plus de deux mètres, cadre compris, sur
leur plus grand côté. Ceux de forme ronde
ou ovale, ou à pans coupés, devront être
encastrés dans des cadres de forme rectan-
gulaire.
En sculpture, la commission ne recevra
que des bustes, statuettes et groupes de
petite dimension.
Les tableaux, dessins, etc., déposés à Pa-
ris, dans les bureaux du Moniteur des Arts ,
doivent être garnis de fascines ou tampons
aux coins des bordures et les verres cou-
verts de bandés de papier.
Pour la province, l’emballage sera aux
frais des artistes ; leurs œuvres devront être
adressées dans des caisses fermant à vis et
expédiées de manière à arriver à- Moulins
avant le 5 avril, terme de rigueur, à l’a-
dresse du président de Ta commission d’ex-
position des beaux-arts.
La commission et son représentant ne
sont pas responsables des avaries que les
objets pourraient subir dans le transport.
NOUVELLES.
Dans le jardin de la Bibliothèque impé-
riale, le long de la rue Vivienne, on dispose
des pierres couvertes d’inscriptions ro-
maines. Ces pierres ont été rapportées des
provinces danubiennes par M. Desjardins.
*
* *
L’Académie des beaux-arts, dans sa
séance du 23 janvier, a élu M. Dracke, sta-
tuaire à Berlin, correspondant de la section
de sculpture, en remplacement de M. Du-
pré, élu associé étranger.
*
* *
A l’exposition de Pau, ouverte en ce mo-
ment, figurent une peinture et douze photo-
graphies par S. A. R. l’infant, don Sébastien
de Bourbon. Le catalogue désigne ce prince
comme élève de MM. Bernardo Lopez et
G. Antonio Ribera. Parmi les autres artistes
ayant envoyé des œuvres à l’exposition,
nous citerons MM. Albrespy, Apjiian, AV
mund-Dumarescq, Balleroy, Baron, Bellangé,
BerChère, Boucoiran, Brown, César de Cock,
Dansaert, Diaz, Feyen-Perrin, Harpignies,
Héreau, Jacquë, Lambert, Landelle, Patrois,
Queyroy, Saal, Saintin, Schloesser, Vollon,
Thoren.
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Le musée de Cluny a acquis à la vente
Gérente un heurtoir du xve siècle, un su-
perbe tapis de table du xvie siècle avec or-
nements à rinceaux, pélicans et aigles aux
angles, le tout brodé en soie de couleurs
sur soie bleue, et un bahut en chêne sculpté
qui était célèbre. Ce bahut, qui devait avoir
servi de coffre de mariage, date certaine-
ment des dernières années du xme siècle ou
des quinze premières années du xive. La