N» 32.
DIMANCHE 8 AOUT.
1869.
ABONNEMENTS.
Paris.Un an : 15 fr.
—.Six mois : 8 fr.
Départements .... Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
Pour" l’étranger, le port en sus.
Rédaction, 55, rue Vivienne.
Comptes rendus et annonces des ventes
t publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.
Revue des Arts industrisls.
CHRONIQUE
DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS
Paris..
Départements . .
Un an : 15 fr
Six mois : 8 fr
Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
Pour l’étranger, le port en sus.
& . tftr]
t-Aw-.Jr*
Administration, 55, rue Vivienne.
Correspondances étrangères. — Nouvelles
dep galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.
Expositions de Province et de l’Ettariger
DE LA SÉPARATION DE L’ÉTAT
d’avec la liste civile.
La publication des acquisitions laites
au Salon par le ministère de la Maison de
l’Empereur et des Beaux-Arts, nous a
valu une lettre de laquelle nous déta-
chons le passage suivant : « Dans la
liste que vous avez donnée, vous con-
fondez les ouvrages achetés par l’Étatavec
ceux acquis, moyennant une somme de
100,000 francs, par la liste civile, pour
orner les châteaux impériaux. Si vous
avez le droit de rechercher et de criti-
quer l’emploi des deniers de l’État, vous
ne pouvez, sans blesser les convenances,
livrer à la publicité et apprécier des ac-
quisitions qui ne regardent personne... »
Laissant entièrement de côté la question
de savoir si le public a ou n’a point le
droit de discuter l’influence que le souve-
rain exerce, avec les fonds de la liste ci-
vile, sur les arts qui intéressent tout le
monde, nous ne nous occuperons que
d’un seul point : du reproche qui nous
est fait d’avoir confondu les acquisitions
faites par l’État et par la Couronne.
Ce reproche nous le renvoyons à la di-
rection des Beaux-Arts qui, sous un ré-
gime heureusement à la veille de dispa-
raître, a si complètement amalgamé
deux administrations distinctes, qu’il est
devenu impossible de séparer les actes
de l’une d’avec les actes de l’autre. Ce
sont les mêmes fonctionnaires, des offi-
ciers de la Couronne, qui se trouvent
avoir à la fois mandat pour acheter au
nom de l’État et au nom de la liste ci-
vile, pour déterminer les œuvres propres
a l’enseignement public, et celles desti-
nées à la décoration des palais. Bien
plus, ces officiers de la Couronne ont été
investis du pouvoir exorbitant de faire
passer du domaine public au domaine de
la liste civile des œuvres appartenant à
l’État, et cela, sur leur seule décision, et
en dehors de tout contrôle. Enfin, une
telle confusion s’est introduite dans la
direction des Beaux-Arts, qu’annuelle-
ment nous voyons, ces mêmes officiers
de la Couronne offrir à des musées de
province, comme dons de l’empereur,
des œuvres d’art achetées avec l’argent
des contribuables.
Si les tableaux et les sculptures étaient
les produits d’arls d’agrément ayant pour
but unique de charmer nos loisirs, nous
fermerions les yeux sur une manière de
procéder si défectueuse. Mais il 11’en est
point ainsi ; ces œuvres, productions
d’arts utiles, contribuant au développe-
ment du goût public et à la richesse na-
tionale, il importe que le gouvernement
leur accorde une attention spéciale. Par
ses achats et ses commandes, l’État im-
prime forcément à notre école une direc-
tion salutaire ou funeste; et, par la dis-
tribution raisonnée des acquisitions dans
les musées de province, il pourrait avoir
une action heureuse sur les indus-
tries locales. On ne comprend donc pas
que, dans la discussion de questions aussi
graves, l’État, principal intéressé, ne soit
point représenté, et qu’il s’en rapporte
entièrement aux décisions de fonction-
naires de la liste civile, ne prenant pour
base de leurs jugements que leur goût
et leur sentiment personnels. Ce système
vicieux doit infailliblement être réformé
de fond en comble. La responsabilité mi-
nistérielle étant inscrite dans la Consti-
tution, il faut de toute nécessité que la
séparation de l’État d’avec la liste civile
soit prononcée ; car on ne peut admettre
que des officiers de la Couronne, rele-
vant directement de l’Empereur, conti-
nuent à gérer les fonds de l’État et à
décider arbitrairement, sous un ministre
dont les actes discutables seront désor-
mais soumis au contrôle public.
Émile Galichon.
——
ACQUISITIONS
DU MINISTÈRE DES BEAUX-ARTS
AU SALON DE 1869.
De nouvelles informations nous permet-
tent de compléter la liste des acquisitions
faites à la‘ suite du Salon. Nous pouvons
actuellement regarder cette liste comme
presque définitive.
TABLEAUX.
Groiseilliez (De). — Paysage.
Henriet. — Les îles de Mary-sur-Marne,
au soleil couchant.
Lavieille. — Vaches traversant un gué, le
soir.
Servin. — « Le puits de mon charcutier; »
intérieur.
SCULPTURES.
Aizelin. — La Jeunesse; statue, plâtre.
Fourquet. — Triptolèine enseignant l’a-
griculture; statue, plâtre.
Le Père. — Diénécès mourant aux Ther-
mopyles; statue, marbre.
Leroux. —Bouquetière; statue, marbre.
Moreau (Mathurin). — Le repos; statue,
plâtre.
Moulin (Hippolyte). — A vingt ans ; statue,
plâtre.
Peilfer. —- Psyché ; statue, plâtre.
Perraud (Jean-Joseph). — Désespoir; sta-
tue, marbre.
Truphème. — Mirabeau; statue, plâtre.
Nous prions instamment tous les artistes
et amateurs de vouloir bien nous faire par-
venir, le plus prochainement possible, les
observations, corrections et renseignements
nouveaux, relatifs à Y Annuaire que la Gazelle
des Beaux-Arts vient de publier. Il est im-
portant que cet ouvrage soit aussi complet
et aussi exact que possible, et, pour cela, il
est nécessaire que tous les intéressés contri-
buent à son perfectionnement.
CORRESPONDANCE D’ITALIE.
20 juillet 1809.
A Venise est mort, il y a quelques mois,
le comte Giovanni Querini-Stampalia, fils
d’Aloys, qui fut le dernier ambassadeur vé-
nitien à Paris, et dont les dépêches, jusqu’ici
inédites, contiennent d’importantes particu-
larités relatives à la révolution française. Le
comte Giovanni à laissé une somme consi-
dérable à une institution créée par lui, et
dont l’objet est de fonder une bibliothèque
ouverte au public, de fournir â des jeunes
gens les moyens d’étudier, de doter- des
demoiselles nobles, et de distribuer annuel-
lement des prix aux artistes. Trois commis-
saires surveillent la fondation. Outre une
riche bibliothèque et de nombreux manus-
crits, le comte Querini a laissé quelques ta-
bleaux, parmi lesquels il faut indiquer, clans
l’antique manière byzantino-vénitienne, un
Donalus Calarinus portant la date de 1372
et le nom de l’auteur. Les têtes des anges,
qui entourent la Vierge pour la couronner,
sont belles et inspirées. Ce tableau fait con-
naître la patrie de Donato (Caltaro), ignorée
jusqu’ici; —d’Andréa Mantégna, un admi-
rable tableau : La Présentation de l’enfant
Jésus au vieillard Simeon', — de Palma le
Vieux, une Judith avec la télé d’Holoplierne,
tableau passablement retouché, mais où la
tête de la Judith rappelle celle de la célèbre
sainte Barbe du même auteur. Mais le plus
beau tableau de la collection Querini est le
portrait d’un gentilhomme habillé à l’espa-
gnole, magnifique ouvrage de Giorgione. La
main droite n’est qu’esquissée, et cette cir-
constance ajoute encore à l’importance du
tableau, en faisant voir la manière de pro-
céder de cet illustre artiste. On ne sait quel
est ce personnage à barbe et cheveux roux,
et qui rappelle César Borgia, dit le Valen-
linois.
11 y a encore trois tableaux de Bonifazio,
et un de Bernardino Licinio cjui peut riva-
liser avec les plus beaux ouvrages de Palma
le Vieux, et de Gima de Conegliano. La pein-
ture vénitienne du dernier siècle est repré-
sentée par de gracieux tableaux de Longhi,
Nogari, etc.
11 est à désirer que tous ces tableaux
soient placés au musée civique, dans une
salle ad hoc, et que leur réunion prenne le
nom de collection Querini. Mal éclairés et
inutiles dans une bibliothèque, ils n’y pour-
raient peut-être pas être convenablement
appréciés et vus par tous. Les'commissaires
chargés d’exécuter les volontés du comte de
Quirini et de veiller aux destinées de l’insti-
tution qu’il a fondée, feraient une œuvre
vraiment méritoire en réalisant ce désir qu’à
coup sûr ils partagent.
X.
-—«■St» ***•-
CORRESPONDANCE DE LONDRES.
31 juillet 1869.
Les Commissaires de l’Exposition de 1851,
ont décidé, dans leur dernière réunion, d’i-
naugurer, en 1870, des Expositions interna-
tionales annuelles qui comprendront, non-
seulement des œuvres d’arts proprement
dites, mais aussi des œuvres d’art industriel.
On ne [recevra, paraît-il, que des pièces de
choix. Un local permanent sera construit sur
un terrain se rattachant aux jardins de la So-
ciété royale d’horticulture et à l’AlbertfHall.
Inutile de dire que ceLte affaire se rattachera,
plus encore que le terrain même, à la direc-
tion des entreprises ci-dessus indiquées, qui
vivent sous la haute inspiration de l’oracle
de South Kensington. Si bonne que soit
l’idée, reste à savoir si elle ne se ressentira
pas de ce patronage, au sujet duquel le pu-
blic s’est singulièrement refroidi.
Dans la séance des Lords du 14 de ce
DIMANCHE 8 AOUT.
1869.
ABONNEMENTS.
Paris.Un an : 15 fr.
—.Six mois : 8 fr.
Départements .... Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
Pour" l’étranger, le port en sus.
Rédaction, 55, rue Vivienne.
Comptes rendus et annonces des ventes
t publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.
Revue des Arts industrisls.
CHRONIQUE
DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS
Paris..
Départements . .
Un an : 15 fr
Six mois : 8 fr
Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
Pour l’étranger, le port en sus.
& . tftr]
t-Aw-.Jr*
Administration, 55, rue Vivienne.
Correspondances étrangères. — Nouvelles
dep galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.
Expositions de Province et de l’Ettariger
DE LA SÉPARATION DE L’ÉTAT
d’avec la liste civile.
La publication des acquisitions laites
au Salon par le ministère de la Maison de
l’Empereur et des Beaux-Arts, nous a
valu une lettre de laquelle nous déta-
chons le passage suivant : « Dans la
liste que vous avez donnée, vous con-
fondez les ouvrages achetés par l’Étatavec
ceux acquis, moyennant une somme de
100,000 francs, par la liste civile, pour
orner les châteaux impériaux. Si vous
avez le droit de rechercher et de criti-
quer l’emploi des deniers de l’État, vous
ne pouvez, sans blesser les convenances,
livrer à la publicité et apprécier des ac-
quisitions qui ne regardent personne... »
Laissant entièrement de côté la question
de savoir si le public a ou n’a point le
droit de discuter l’influence que le souve-
rain exerce, avec les fonds de la liste ci-
vile, sur les arts qui intéressent tout le
monde, nous ne nous occuperons que
d’un seul point : du reproche qui nous
est fait d’avoir confondu les acquisitions
faites par l’État et par la Couronne.
Ce reproche nous le renvoyons à la di-
rection des Beaux-Arts qui, sous un ré-
gime heureusement à la veille de dispa-
raître, a si complètement amalgamé
deux administrations distinctes, qu’il est
devenu impossible de séparer les actes
de l’une d’avec les actes de l’autre. Ce
sont les mêmes fonctionnaires, des offi-
ciers de la Couronne, qui se trouvent
avoir à la fois mandat pour acheter au
nom de l’État et au nom de la liste ci-
vile, pour déterminer les œuvres propres
a l’enseignement public, et celles desti-
nées à la décoration des palais. Bien
plus, ces officiers de la Couronne ont été
investis du pouvoir exorbitant de faire
passer du domaine public au domaine de
la liste civile des œuvres appartenant à
l’État, et cela, sur leur seule décision, et
en dehors de tout contrôle. Enfin, une
telle confusion s’est introduite dans la
direction des Beaux-Arts, qu’annuelle-
ment nous voyons, ces mêmes officiers
de la Couronne offrir à des musées de
province, comme dons de l’empereur,
des œuvres d’art achetées avec l’argent
des contribuables.
Si les tableaux et les sculptures étaient
les produits d’arls d’agrément ayant pour
but unique de charmer nos loisirs, nous
fermerions les yeux sur une manière de
procéder si défectueuse. Mais il 11’en est
point ainsi ; ces œuvres, productions
d’arts utiles, contribuant au développe-
ment du goût public et à la richesse na-
tionale, il importe que le gouvernement
leur accorde une attention spéciale. Par
ses achats et ses commandes, l’État im-
prime forcément à notre école une direc-
tion salutaire ou funeste; et, par la dis-
tribution raisonnée des acquisitions dans
les musées de province, il pourrait avoir
une action heureuse sur les indus-
tries locales. On ne comprend donc pas
que, dans la discussion de questions aussi
graves, l’État, principal intéressé, ne soit
point représenté, et qu’il s’en rapporte
entièrement aux décisions de fonction-
naires de la liste civile, ne prenant pour
base de leurs jugements que leur goût
et leur sentiment personnels. Ce système
vicieux doit infailliblement être réformé
de fond en comble. La responsabilité mi-
nistérielle étant inscrite dans la Consti-
tution, il faut de toute nécessité que la
séparation de l’État d’avec la liste civile
soit prononcée ; car on ne peut admettre
que des officiers de la Couronne, rele-
vant directement de l’Empereur, conti-
nuent à gérer les fonds de l’État et à
décider arbitrairement, sous un ministre
dont les actes discutables seront désor-
mais soumis au contrôle public.
Émile Galichon.
——
ACQUISITIONS
DU MINISTÈRE DES BEAUX-ARTS
AU SALON DE 1869.
De nouvelles informations nous permet-
tent de compléter la liste des acquisitions
faites à la‘ suite du Salon. Nous pouvons
actuellement regarder cette liste comme
presque définitive.
TABLEAUX.
Groiseilliez (De). — Paysage.
Henriet. — Les îles de Mary-sur-Marne,
au soleil couchant.
Lavieille. — Vaches traversant un gué, le
soir.
Servin. — « Le puits de mon charcutier; »
intérieur.
SCULPTURES.
Aizelin. — La Jeunesse; statue, plâtre.
Fourquet. — Triptolèine enseignant l’a-
griculture; statue, plâtre.
Le Père. — Diénécès mourant aux Ther-
mopyles; statue, marbre.
Leroux. —Bouquetière; statue, marbre.
Moreau (Mathurin). — Le repos; statue,
plâtre.
Moulin (Hippolyte). — A vingt ans ; statue,
plâtre.
Peilfer. —- Psyché ; statue, plâtre.
Perraud (Jean-Joseph). — Désespoir; sta-
tue, marbre.
Truphème. — Mirabeau; statue, plâtre.
Nous prions instamment tous les artistes
et amateurs de vouloir bien nous faire par-
venir, le plus prochainement possible, les
observations, corrections et renseignements
nouveaux, relatifs à Y Annuaire que la Gazelle
des Beaux-Arts vient de publier. Il est im-
portant que cet ouvrage soit aussi complet
et aussi exact que possible, et, pour cela, il
est nécessaire que tous les intéressés contri-
buent à son perfectionnement.
CORRESPONDANCE D’ITALIE.
20 juillet 1809.
A Venise est mort, il y a quelques mois,
le comte Giovanni Querini-Stampalia, fils
d’Aloys, qui fut le dernier ambassadeur vé-
nitien à Paris, et dont les dépêches, jusqu’ici
inédites, contiennent d’importantes particu-
larités relatives à la révolution française. Le
comte Giovanni à laissé une somme consi-
dérable à une institution créée par lui, et
dont l’objet est de fonder une bibliothèque
ouverte au public, de fournir â des jeunes
gens les moyens d’étudier, de doter- des
demoiselles nobles, et de distribuer annuel-
lement des prix aux artistes. Trois commis-
saires surveillent la fondation. Outre une
riche bibliothèque et de nombreux manus-
crits, le comte Querini a laissé quelques ta-
bleaux, parmi lesquels il faut indiquer, clans
l’antique manière byzantino-vénitienne, un
Donalus Calarinus portant la date de 1372
et le nom de l’auteur. Les têtes des anges,
qui entourent la Vierge pour la couronner,
sont belles et inspirées. Ce tableau fait con-
naître la patrie de Donato (Caltaro), ignorée
jusqu’ici; —d’Andréa Mantégna, un admi-
rable tableau : La Présentation de l’enfant
Jésus au vieillard Simeon', — de Palma le
Vieux, une Judith avec la télé d’Holoplierne,
tableau passablement retouché, mais où la
tête de la Judith rappelle celle de la célèbre
sainte Barbe du même auteur. Mais le plus
beau tableau de la collection Querini est le
portrait d’un gentilhomme habillé à l’espa-
gnole, magnifique ouvrage de Giorgione. La
main droite n’est qu’esquissée, et cette cir-
constance ajoute encore à l’importance du
tableau, en faisant voir la manière de pro-
céder de cet illustre artiste. On ne sait quel
est ce personnage à barbe et cheveux roux,
et qui rappelle César Borgia, dit le Valen-
linois.
11 y a encore trois tableaux de Bonifazio,
et un de Bernardino Licinio cjui peut riva-
liser avec les plus beaux ouvrages de Palma
le Vieux, et de Gima de Conegliano. La pein-
ture vénitienne du dernier siècle est repré-
sentée par de gracieux tableaux de Longhi,
Nogari, etc.
11 est à désirer que tous ces tableaux
soient placés au musée civique, dans une
salle ad hoc, et que leur réunion prenne le
nom de collection Querini. Mal éclairés et
inutiles dans une bibliothèque, ils n’y pour-
raient peut-être pas être convenablement
appréciés et vus par tous. Les'commissaires
chargés d’exécuter les volontés du comte de
Quirini et de veiller aux destinées de l’insti-
tution qu’il a fondée, feraient une œuvre
vraiment méritoire en réalisant ce désir qu’à
coup sûr ils partagent.
X.
-—«■St» ***•-
CORRESPONDANCE DE LONDRES.
31 juillet 1869.
Les Commissaires de l’Exposition de 1851,
ont décidé, dans leur dernière réunion, d’i-
naugurer, en 1870, des Expositions interna-
tionales annuelles qui comprendront, non-
seulement des œuvres d’arts proprement
dites, mais aussi des œuvres d’art industriel.
On ne [recevra, paraît-il, que des pièces de
choix. Un local permanent sera construit sur
un terrain se rattachant aux jardins de la So-
ciété royale d’horticulture et à l’AlbertfHall.
Inutile de dire que ceLte affaire se rattachera,
plus encore que le terrain même, à la direc-
tion des entreprises ci-dessus indiquées, qui
vivent sous la haute inspiration de l’oracle
de South Kensington. Si bonne que soit
l’idée, reste à savoir si elle ne se ressentira
pas de ce patronage, au sujet duquel le pu-
blic s’est singulièrement refroidi.
Dans la séance des Lords du 14 de ce