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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 19 (9 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0127
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N° 19.

DIMANCHE 9 MAI.

1869.

CHRONIQUE

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS

JOURNAL* POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE

ABONNEMENTS.

1

Paris.Un an : 15 fr.

—.Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédaction, 55, rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.

Revue des Arts industriels.

LE SALON DE 1869.

Si la quantité pouvait en matière d’art
remplacer la qualité, la France aurait lieu
d’être bien fière. Le catalogue de 1869
prouve que nos peintres sont aussi nom-
breux , aussi féconds que les années
passées. Mais malheureusement en art
l’abondance a peu de signification ; et si
nos artistes ont beaucoup produit, force
est bien de constater que la perspective
du grand prix de cent mille francs n’a fait
surgir ni un maître, ni un chef-d’œuvre.
Pour créer des artistes tels que : David,
Prudhon, Géricault, Ingres, Delacroix,
Decamps, Marilhat, Pmusseau, Dupré,
David d’Angers, Rude,... il faut des
époques viriles, militantes, pendant les-
quelles les hommes acceptent fièrement
la lutte de la vie, ne craignent pas d’af-
ficher leurs principes.et surtout ne cher-
chent point à complaire à tous. Ah ! comme
l’administration comprend bien notre
temps, lorsqu’elle ne veut point se dé-
clarer pour les forts. Mettre en relief une
œuvre exceptionnelle; la désigner à tous
par sa place ; l’acquérir pour nos musées,
ce serait accuser une foi, une doctrine, et
notre administration ne veut avoir ni foi,
ni doctrine. 11 faut que tout le monde
passe sous le niveau égalitaire de la lettre
alphabétique; et pour faire accepter ce
système débile, on invoque la facilité des
recherches sans s’apercevoir qu’on blesse
ainsi les convenances morales. D’excep-
tion, on n’en veut que pour les portraits
des personnages officiels, pour les pein-
tures agréables au pouvoir, et pour quel-
ques toiles cju’on place dans le grand salon
central comme appoint. En cela, l’admi-
nistration se montre parfaitement d’ac-
cord avec les principes qui la dirigent
dans ses acquisitions comme dans ses
commandes. On sait qu’elle n’aime pas
acheter l’œuvre d’un peintre illustre
qui a l’âme fière et les prétentions
élevées ; ce serait dépenser beaucoup
d’argent pour une seule peinture, sans
espoir de se faire un client. Mieux vaut
assurément pour la même somme d’ar-
gent acquérir beaucoup de toiles, se faire
un grand nombre de partisans, et multi-
plier, dans tous les musées, dans toutes
les églises les dons de l’Empereur, payés

avec les deniers de l’État. La question
politique l’emporte ici sur la question
d’enseignement. Singulière manière, en
vérité, de diriger les arts ; de# chercher à
relever une école qui va s’étiolant tous
les jours de plus en plus. On crée un
• grand prix de cent mille francs, et on
n’achète que des toiles médiocres. On
crie bien haut qu’on aime le grand art,
et on ne marque'aucune préférence poul-
ies œuvres supérieures. Bien plus, s’il se
produit une toile dans laquelle un peintre
fait acte de virilité et de savoir, on la
relègue dans une salle éloignée, désignée
ironiquement par les artistes sous le nom
de dépotoir. En vain on alléguera pour
cet acte d’ostracisme le sujet représenté ;
tous, à l’heure actuelle, nous avons vu
cette peinture, et nous pouvons certifier
qu’elle n’aurait en rien offensé les re-
gards du public si l’administration n’avait
pris le soin de la commenter.

Mais nous n’avons point, en ce moment,
à émettre une opinion sur des questions
si graves; l’exposition est ouverte; elle
est an fait accompli, et il faut Faccepter
telle quelle, en remettant à une autre
fois la discussion d’une organisation nou-
velle. Aujourd’hui, contentons-nous de
parcourir les salles, et de nous arrêter
dans chacune pour indiquer les tableaux
qui peuvent offrir de l’intérêt à un titre
quelconque. Probablement nous en ou-
blierons quelques-uns dans une première
course rapide ; qu’on nous pardonne
des erreurs involontaires, inévitables, au
milieu d’une pareille multitude. La Ga-
zelle des Beaux-Arts, comme tous les
ans, se clmrgera de juger ; pour la
Chronique, elle ne peut que désigner à
-tous ce qu’il importe de voir.

F. de Tal.

Montons donc par le grand escalier et ar-
rêtons-nous sur le palier, afin de regarder les
deux peintures exécutées par M. Puvis de
Chavannes pour l’esçalier d’honneur du nou-
veau musée de Marseille; un Christ, par M. Ca-
rolus Duran, et quelques faïences. Puis,
pénétrons dans le Salon carré, où nous trou-
verons, en face de l’entrée, le plafond que
M. Bouguereau a fait pour le théâtre de Bor-
deaux, ‘et au-dessous : le portrait de
M. Ilaussmann, par M. Lehmann, celui de
M. Duruy, par Mlle Nélie Jacquemart; une
Fantasia, par M. Fromentin ; des Fleurs et

des Fruits, de M. Philippe Rousseau; le
17 juin 1815, par M. Brown. Sur la paroi
qui fait face, on remarque l’Assomption,
peinte par M. Bonnat pour l’église Saint-
André de Bayonne, et deux Paysages, l’un
par M. Paul Huet, l’autre par M. Hanoteau.

A droite, se trouvent : l’ilallali du cerf, par
M. Courbet ; le Repos pendant la manœuvre,
de M. Détaillé; Lanjuinais à la tribune, par
Muller; Pierrefonds, par M. Lansye#; le gé-
néral Grant, par M. Healy, et une Halte de
muletiers, par M. Fromentin. A gauche, une
vaste Inondation, par M. Leullier, est placée
au-dessus d’une Mare et d’un Percement de
route, par M. Protais, d’une Nature morte,
de M. Desgoffes, d’une Forêt, parM. Nazon,
d’un Paysage, de M. Flandrin, d’un Portrait
de conseiller, parM. Charles Lefebvre, et de
celui de M. Pelletier, par M. Lehmann.

Maintenant, dirigeons-nous vers le tableau
de M. Chenavard en prenant par la première
salle qui s’offre à notre droite.

D. Carolus Duran : Portrait en pied de
Mme***; — Delaunay : Peste à Rome; —
Dehodencq : Sortie du pacha; — De Cas :
Portrait de Mme G. ; — Dubufe : Portraits du
général Fleury et du comte de Nieuwer-
kerke; — Dansaert : Repas de noces et Vive
le roi; — Dauban : Mme Roland se rendant
au tribunal ; — Dauhigny : une Mare dans le
Morvan ;—Decock (César) : Fin de la journée
dans le bois, et le Matin dans le bois.

D. E. F. Feyen (Perrin) : Vanneuses de
Cancale ; — Feyen (Eugène) : la Lune de
miel; — Frère (Édouard) : Sorties de l’école
des garçons et de l’école des filles; — Di-
dier (Jules) : Picadors romains; — Fayet :
le Vallon et Sur l’Orles; — François : le
Ruisseau d’Entraigues;— Duverger : Sollici-
tude maternelle. ,

F. G. H. Guillaumet : Famine et le La-
bour ; — Girardon : les Martigues et Ruines
de Fos; — Groseilliez : Rayon de soleil et
Rochers de Plougastel; — Gide : Chœur du
couvent de Saint-Barthélemy; — Gendron :
Lucrèce; — Guillemin : Trilla et l’atelier du
sculpteur; — Henner : l’Écrivain ; — Faure :
Portrait de Mme *** ; — Gérome : Marchand
du Caire et Promenade du harem ; — Gail-
lard : Portrait de Mme *** et Portrait de l’abbé
Rogerson ; — Giacomotti : Portrait en pied *
de Mmc *** et Portrait de Mme la comtesse ***;

— Guigou : le Vallon de Chinchon.

G. H. I. J. Ilarpignies : deux Paysages;

-r- Hébert : Pastorella et Lavandara; — Hen-
ner : Femme couchée; — Hesse : Cape et
épée; — Huhn : Ferme en Normandie; —
Huet (Paul) : Pêcheurs sur la grève dé Houl-

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr

—.Six mois : 8 fr

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en

Administration, 55. rue Vivie

—- ■

Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de?evues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.

Expositions de Province et de l’Et: anger.

gatt;— Heilbuth : le Printemps;— Héreau :
la Baie de Cancale.

Dans la grande salle du fond : Chenavard :
Divina tragedia; — Bin : Prométhëe; —
Feyen (Perrin) : Voie lactée; — Courbet : la
Sieste pendant la saison des foins.

I. J. K. Jundt : Iles du Rhin et la Nour-
rice au bois;— Leroux (Eugène) : l’Heureuse
mère et la Prière.

L. Lambert ; les Maîtres de la maison ; —
Labouclière : Olympia Morata: — Landelle :
Portrait de Mmo ***; — Lévy : l’Hésitation; la
Musique; — Lefebvre : Portrait.de M,ne Pas-
cuccia;—Lefebvre (Charles) : David;— Lu-
minais : Vedette gauloise;—Legros: Un
Réfectoire; — Monginot : un Nègre.

L. M. Moreau: Prométhée, Jupiter et
Europe; —Merson (Olivier) : Apollon exter-
minateur;— Michel : Les Mauvais jours; —
Mme Moreau : un Herbage.

M. N. 0. P. Manet : le Balcon et le Dé-
jeuner;— Mazure : deux Marines;—Mar-
cille : Enterrement d’un enfant;— Magy : un
Faneur kabyle et un Clair de lune; — Pille :
un Marché à Munich; — Mouchot : l’Arc de
Titus, à Rome; —Nazon : Lisière de bois; —
de Mortemart : Gabion de marais et le Voya-
geur ; — Millet : la leçon de tricot ; — Péri-
gnon : Femme arrangeant des Heurs et Por-
trait de Mme ***.

P. Q. R. Pinelli : le Lutrin ;— Pils : Retour
d’une battue chez M. le marquis de Nicolaï;—
Ribot : les Philosophes et les Marionnettes au
village; —Reynaud : Allegrezza;—Pomey :
deux Portraits; — Régnault : Marché arabe;
Paulsen : un Cadeau de fête; — Patrois :
Jeune fille écrivant ; — Potter : Plaines de la
Camargue ; le Soir en Italie.

R. S. Roux : Intérieur à Royat ; — Saal :
Paysage norvégien; Paysage suisse;—Saint-
François : le Signal; — Sellier : Souvenir
italien ; — Servin : Départ pour le parc ; —
Tillier : la Chasse.

S. T. Sain : Récolte des oranges; — Tim-
bal : Italie et Angleterre, xvie siècle ; — Sain-
tin : Fleurs de deuil; Fleurs de fête; —
Schenck : Après la pluie et Têtes de chevaux ;
— Schitz : Deux paysages; — Toulmouche r
Lettre d’amour et Toilette du matin; —
Schlœsser : une Bouteille de champagne;—
Tissot (veuve) : Jeunes femmes regardant
des curiosités; — Tournemine : Fête dans
l’Inde; Épisode de chasse;—Wylie : Lecture
de la lettre du fiancé; — Sédille : Premières
feuilles; Soleil couchant ;—Schreyer : Temps
d’hiver; — Schoutteten : Fleurs; — Ulman :
Ariane, —Servin : Charcuterie.

T. Z. Vinck : la Joyeuse entrée d’un roi de
tir ; — Vallet : Natures mortes; — Van
Marcke : Marais d’Incheville ; Coin d’Herbage ;
 
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