N» 8.
DIMANCHE 2 1 FEVRIER.
1869.
^5 --x'TV
fm - * » k
.K iW«,, : :V
ms ■..:
IS1§\#„
CHRONIQUE
DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
•. * •
GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS?
Paris. Un an : 1 5 fr.
—.Six mois : 8 fr.
Départements .... Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
Pour 1’étranger, le port en sus.
Rédaction, 55, rue Vivienne.
Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.
Revue des Arts industriels.
LE GRAND PRIX DE L’EMPEREUR.
C’est au mois d’août de cette année
que sera décerné, pour la première fois,
le grand prix de l’Empereur, aux termes
du décret dont la teneur suit :
Art. 1er. — Il est créé, sous le nom de
Grand prix de l’Empereur, et sur les fonds
de la liste civile impériale, un prix de cent
mille francs, qui sera décerné tous les cinq
ans à l’auteur d’une grande œuvre de pein-
ture, de sculpture ou d’architecture, qui
aura été reconnue digne de cette récom-
pense.
Art. 2. — Le grand prix de l’Empereur
sera décerné par le ministre de notre Mai-
son et des Beaux-Arts, et sur l’avis d’une
commission composée de trente membres,
dont dix seront choisis dans le sein de
l’Académie des Beaux-Arts. En cas de par-
tage des voix, celle du président de la com-
mission sera prépondérante.
Art. 3. — La commission, instituée en
vertu de l’article qui précède, ne fonction-
nera que pour un seul concours.
Elle devra en conséquence être renouve-
lée tous les cinq ans, mais ses membres
pourront être réélus.
Art. h. — Ne seront admises à concourir
que les œuvres.d’artistes français.
Art. 5. — La commission dressera elle-
même, dans ses premières séances, la liste
des œuvres qu’elle croira djgnes de concou-
rir.
Art. 6.— Dans le cas où un membre de
la commission serait inscrit sur la liste
des concurrents, il serait réputé démission-
naire, et il serait pourvu à son remplace-
ment.
En limitant à dix le nombre des mem-
bres de la Commission choisis dans le
sein de l’Académie, le décret du 13 août
I86/1 indiquait que les vingt autres
membres seraient pris en dehors. S’il
était juste, en effet, qu’une large part
fût réservée à l’Institut dans un tri-
bunal appelé à juger des œuvres appar-
tenant à la sphère la plus haute de l’art,
il paraissait convenable aussi, pour la
dignité des juges èt pour l’autorité du
jugement, que les artistes ne faisant point
partie de l’Académie fussent représentés
dans la commission. Et cependant il n’en
sera peut-être point ainsi. Samedi der-
nier, dit-on, M. le surintendant a fait
à l’Académie des Beaux-Arts une ouver-
ture qui paraît difficilement se concilier
avec le texte du décret. Il a annoncé à
l’Académie des Beaux-Arts que ce serait
elle qui formerait le jury composé de
trente membres : . dix sculpteurs, dix
peintres, dix architectes, et qui réglerait
les conditions du concours. Que fera
l’Académie? Va-t-elle se récuser en re-
connaissant qu’elle ne peut être seule
juge dans une cause qui la touche de si
près; ou bien acceptera-t-elle la mission
qu’on veut lui confier, en déclarant,
comme elle l’a-fait en 1867 pour le grand
prix biennal de "20,000 fr., que ses mem-
bres seront exclus du concours? C’est
ce qu’elle décidera dans une de ses pro-
chaines séances.
A cette nouvelle inattendue, je vois
des artistes applaudir et d’autres se
récrier. Quant à ceux qui connaissent la
vie, ils se contenteront de sourire en
relisant le rapport dans lequel M. le
comte de Nieuwerkerke demandait en
novembre 1863, à M. le ministre des
Beaux-Arts, de retirer à l’Académie le
jugement des concours pour le grand
prix de Rome. Cette réforme était né-
cessaire alors, parce que, suivant M. le
surintendant, « toute compagnie est ani-
mée par un certain esprit de corps qui
fait que les défauts d’un ouvrage pro-
duisent plus d'impression que ses qua-
lités. Sur les défauts, ajoutait-il, les
membres sont toujours d’accord, les qua-
lités sont toujours contestées. Le prix
est à celui qui a le moins de défauts et
non pas à celui qui a les plus grandes
qualités. En d’autres termes, la médio-
crité honnête a les plus belles chances de
succès. ))
Ce retour imprévu vers une institution
jugée si sévèrement en 1863 aura-t-il
le résultat que M. le surintendant espère?
Par ce revirement, M. le comte de Nieu-
vverkerke trouvera-t-il l’appui qu’il dé-
sire? Il est permis d’en douter. En
remettant la décision d’un concours
aussi important à des juges qu’on a dé-
clarés aptes seulement à délivrer « des
brevets de capacité aux médiocrités pa-
tientes » qui savent « plier leur talent au
système académique, » nous croyons que
M. le surintendant aura simplement réussi
à froisser le grand corps des artistes sans
fermer les blessures profondes qu’il a
faites à l’Académie.
Emile Galichon.
Les salles contenant les antiques du
Musée Napoléon III ouvraient autrefois
tous les jours, maintenant elles n’ou-
vrent que les vendredis et les dimanches.
Cependant ces salles exigent un person-
nel peu nombreux; on ne songe guère
à voler des vases en terre, des verreries,
des peintures de Pompéi, placés dans des
vitrines. Cette mesure devait nous solli-
citer à aller aux informations,et, à nos
demandes, il a été répondu qu’on faisait
l’inventaire de ces galeries. Comme on
le pense bien, après les déclarations
faites récemment dans les journaux,
constatant que, conformément au séna-
tus-consulte du 12 décembre 1852, un
inventaire de toutes les richesses du
Louvre avait été dressé et déposé au
Sénat, nous n’acceptons que sous toutes
réserves ce renseignement. Si même
nous le publions, c’est uniquement afin
de donner à la direction de nos Musées
la possibilité de démentir, par preuves
irrécusables, une rumeur aussi grave,
portant à faire croire que l’inventaire
des antiques qui devait être fait au com-
mencement du règne n’est pas encore
terminé en 1869.
Émile Galichon.
-
UNE DÉCOUVERTE UTILE.
Il y a quelques jours, dans les bureaux ‘
delà Gazette des Beaux-Arts, nous avons
été témoin d’une expérience vraiment
surprenante. M. Lalanne fit, sur la pre-
mière feuille de papier venue, une large
ébauche de paysage, avec un fusain. On
sait combien est fragile la couche de
poussière charbonneuse que lè fusain dé-
pose sur le papier, le moindre souille suffit
pour l’enlever, à plus forte raison, le
moindre frottement. Eh bien, M. Étienne
Rouget versa dans un petit flacon une
certaine liqueur ; en soufflant dans un
triple tube capillaire qui plonge dans ce li-
quide, il fit jaillir sur le dessin une sorte
ABONNEMENTS.
Paris.Un an : 15 fr
—.Six mois : 8 fr
Départements .... Un an : 18 fr.
—
Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.
»
Expositions de Province et de l’Etranger.
de brouillard, qui sécha instantanément,
et le dessin se trouva fixé, si bien, si
complètement fixé, qu’on pouvait le
frotter non pas seulement avec le doigt.,
mais avec la manche de l’habit.
Cette expérience fut renouvelée séance
tenante avec du crayon Conté, du crayon
mine de plomb et de la sanguine.
Cette découverte est excessivement
importante pour les arts. Elle intéresse
autant le passé que le présent. On peut,
par exemple, soustraire ainsi à l’action
du frottement, peut-être même à celle
de l’irrémédiable morsure de la lumière,
tous les dessins des maîtres des écoles
passées. Les expériences dont nous avons
été témoin nous ont prouvé qu’aucune
qualité de crayon, même la craie, si sub-
tile, n’étaient altérées par ce fixatif ;
qu’il ne modifiait en rien le ton du pa-
pier, soit blanc, soit gris, soit bleuté;
enfin qu’étant projeté à l’état de brouil-
lard, il ne provoquait après la dessicca-
tion aucun retrait du papier ou de la mon-
ture, aucun gondolage.
A propos de dessins anciens, M. Étienne
Rouget n’en est point à ses essais. Plu-
sieurs amateurs distingués — et pru-
dents — lui ont déjà fait fixer les dessins
que renferment leurs cartons; M. Eudoxe
Marcille, ses Prud’hon et ses Géricault;
M. Mahérault, ses sanguines de Greuze et
ses bistres de Fragonard ; M. Galichon, ses
Ingres et ses Raphaël1. Le Louvre, dont
les hésitations en pareille matière sont
bien excusables, a commencé par faire
faire de's expérienaes sur les montures de
ses dessins.
Pour les applications présentes, la dé-
couverte deM. Étienne Rougetest appelée
à rendre aux artistes les plus grands ser-
vices. J’ai travaillé pendant plusieurs
années dans l’atelier de AI. Chabal-Dus-
surgey ; je sais par expérience combien
nous était coûteuse et difficultueuse la
fixation de nos études de fleurs. 11 fallait
avoir soin de dessiner sur un papier non
encollé, puis il fallait promener, par der-
rière, un pinceau ou une éponge trempée
I. Disons à ce propos que, quoique le manie-
ment de l’instrument n’offre aucune difficulté et
que chacun puisse en faire immédiatement usage
soi-même, il est plus prudent pour les dessins de
très-grand prix de faire venir chez soi l’inven-
teur lui-même.
DIMANCHE 2 1 FEVRIER.
1869.
^5 --x'TV
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CHRONIQUE
DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
•. * •
GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE
ABONNEMENTS?
Paris. Un an : 1 5 fr.
—.Six mois : 8 fr.
Départements .... Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
Pour 1’étranger, le port en sus.
Rédaction, 55, rue Vivienne.
Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.
Revue des Arts industriels.
LE GRAND PRIX DE L’EMPEREUR.
C’est au mois d’août de cette année
que sera décerné, pour la première fois,
le grand prix de l’Empereur, aux termes
du décret dont la teneur suit :
Art. 1er. — Il est créé, sous le nom de
Grand prix de l’Empereur, et sur les fonds
de la liste civile impériale, un prix de cent
mille francs, qui sera décerné tous les cinq
ans à l’auteur d’une grande œuvre de pein-
ture, de sculpture ou d’architecture, qui
aura été reconnue digne de cette récom-
pense.
Art. 2. — Le grand prix de l’Empereur
sera décerné par le ministre de notre Mai-
son et des Beaux-Arts, et sur l’avis d’une
commission composée de trente membres,
dont dix seront choisis dans le sein de
l’Académie des Beaux-Arts. En cas de par-
tage des voix, celle du président de la com-
mission sera prépondérante.
Art. 3. — La commission, instituée en
vertu de l’article qui précède, ne fonction-
nera que pour un seul concours.
Elle devra en conséquence être renouve-
lée tous les cinq ans, mais ses membres
pourront être réélus.
Art. h. — Ne seront admises à concourir
que les œuvres.d’artistes français.
Art. 5. — La commission dressera elle-
même, dans ses premières séances, la liste
des œuvres qu’elle croira djgnes de concou-
rir.
Art. 6.— Dans le cas où un membre de
la commission serait inscrit sur la liste
des concurrents, il serait réputé démission-
naire, et il serait pourvu à son remplace-
ment.
En limitant à dix le nombre des mem-
bres de la Commission choisis dans le
sein de l’Académie, le décret du 13 août
I86/1 indiquait que les vingt autres
membres seraient pris en dehors. S’il
était juste, en effet, qu’une large part
fût réservée à l’Institut dans un tri-
bunal appelé à juger des œuvres appar-
tenant à la sphère la plus haute de l’art,
il paraissait convenable aussi, pour la
dignité des juges èt pour l’autorité du
jugement, que les artistes ne faisant point
partie de l’Académie fussent représentés
dans la commission. Et cependant il n’en
sera peut-être point ainsi. Samedi der-
nier, dit-on, M. le surintendant a fait
à l’Académie des Beaux-Arts une ouver-
ture qui paraît difficilement se concilier
avec le texte du décret. Il a annoncé à
l’Académie des Beaux-Arts que ce serait
elle qui formerait le jury composé de
trente membres : . dix sculpteurs, dix
peintres, dix architectes, et qui réglerait
les conditions du concours. Que fera
l’Académie? Va-t-elle se récuser en re-
connaissant qu’elle ne peut être seule
juge dans une cause qui la touche de si
près; ou bien acceptera-t-elle la mission
qu’on veut lui confier, en déclarant,
comme elle l’a-fait en 1867 pour le grand
prix biennal de "20,000 fr., que ses mem-
bres seront exclus du concours? C’est
ce qu’elle décidera dans une de ses pro-
chaines séances.
A cette nouvelle inattendue, je vois
des artistes applaudir et d’autres se
récrier. Quant à ceux qui connaissent la
vie, ils se contenteront de sourire en
relisant le rapport dans lequel M. le
comte de Nieuwerkerke demandait en
novembre 1863, à M. le ministre des
Beaux-Arts, de retirer à l’Académie le
jugement des concours pour le grand
prix de Rome. Cette réforme était né-
cessaire alors, parce que, suivant M. le
surintendant, « toute compagnie est ani-
mée par un certain esprit de corps qui
fait que les défauts d’un ouvrage pro-
duisent plus d'impression que ses qua-
lités. Sur les défauts, ajoutait-il, les
membres sont toujours d’accord, les qua-
lités sont toujours contestées. Le prix
est à celui qui a le moins de défauts et
non pas à celui qui a les plus grandes
qualités. En d’autres termes, la médio-
crité honnête a les plus belles chances de
succès. ))
Ce retour imprévu vers une institution
jugée si sévèrement en 1863 aura-t-il
le résultat que M. le surintendant espère?
Par ce revirement, M. le comte de Nieu-
vverkerke trouvera-t-il l’appui qu’il dé-
sire? Il est permis d’en douter. En
remettant la décision d’un concours
aussi important à des juges qu’on a dé-
clarés aptes seulement à délivrer « des
brevets de capacité aux médiocrités pa-
tientes » qui savent « plier leur talent au
système académique, » nous croyons que
M. le surintendant aura simplement réussi
à froisser le grand corps des artistes sans
fermer les blessures profondes qu’il a
faites à l’Académie.
Emile Galichon.
Les salles contenant les antiques du
Musée Napoléon III ouvraient autrefois
tous les jours, maintenant elles n’ou-
vrent que les vendredis et les dimanches.
Cependant ces salles exigent un person-
nel peu nombreux; on ne songe guère
à voler des vases en terre, des verreries,
des peintures de Pompéi, placés dans des
vitrines. Cette mesure devait nous solli-
citer à aller aux informations,et, à nos
demandes, il a été répondu qu’on faisait
l’inventaire de ces galeries. Comme on
le pense bien, après les déclarations
faites récemment dans les journaux,
constatant que, conformément au séna-
tus-consulte du 12 décembre 1852, un
inventaire de toutes les richesses du
Louvre avait été dressé et déposé au
Sénat, nous n’acceptons que sous toutes
réserves ce renseignement. Si même
nous le publions, c’est uniquement afin
de donner à la direction de nos Musées
la possibilité de démentir, par preuves
irrécusables, une rumeur aussi grave,
portant à faire croire que l’inventaire
des antiques qui devait être fait au com-
mencement du règne n’est pas encore
terminé en 1869.
Émile Galichon.
-
UNE DÉCOUVERTE UTILE.
Il y a quelques jours, dans les bureaux ‘
delà Gazette des Beaux-Arts, nous avons
été témoin d’une expérience vraiment
surprenante. M. Lalanne fit, sur la pre-
mière feuille de papier venue, une large
ébauche de paysage, avec un fusain. On
sait combien est fragile la couche de
poussière charbonneuse que lè fusain dé-
pose sur le papier, le moindre souille suffit
pour l’enlever, à plus forte raison, le
moindre frottement. Eh bien, M. Étienne
Rouget versa dans un petit flacon une
certaine liqueur ; en soufflant dans un
triple tube capillaire qui plonge dans ce li-
quide, il fit jaillir sur le dessin une sorte
ABONNEMENTS.
Paris.Un an : 15 fr
—.Six mois : 8 fr
Départements .... Un an : 18 fr.
—
Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.
»
Expositions de Province et de l’Etranger.
de brouillard, qui sécha instantanément,
et le dessin se trouva fixé, si bien, si
complètement fixé, qu’on pouvait le
frotter non pas seulement avec le doigt.,
mais avec la manche de l’habit.
Cette expérience fut renouvelée séance
tenante avec du crayon Conté, du crayon
mine de plomb et de la sanguine.
Cette découverte est excessivement
importante pour les arts. Elle intéresse
autant le passé que le présent. On peut,
par exemple, soustraire ainsi à l’action
du frottement, peut-être même à celle
de l’irrémédiable morsure de la lumière,
tous les dessins des maîtres des écoles
passées. Les expériences dont nous avons
été témoin nous ont prouvé qu’aucune
qualité de crayon, même la craie, si sub-
tile, n’étaient altérées par ce fixatif ;
qu’il ne modifiait en rien le ton du pa-
pier, soit blanc, soit gris, soit bleuté;
enfin qu’étant projeté à l’état de brouil-
lard, il ne provoquait après la dessicca-
tion aucun retrait du papier ou de la mon-
ture, aucun gondolage.
A propos de dessins anciens, M. Étienne
Rouget n’en est point à ses essais. Plu-
sieurs amateurs distingués — et pru-
dents — lui ont déjà fait fixer les dessins
que renferment leurs cartons; M. Eudoxe
Marcille, ses Prud’hon et ses Géricault;
M. Mahérault, ses sanguines de Greuze et
ses bistres de Fragonard ; M. Galichon, ses
Ingres et ses Raphaël1. Le Louvre, dont
les hésitations en pareille matière sont
bien excusables, a commencé par faire
faire de's expérienaes sur les montures de
ses dessins.
Pour les applications présentes, la dé-
couverte deM. Étienne Rougetest appelée
à rendre aux artistes les plus grands ser-
vices. J’ai travaillé pendant plusieurs
années dans l’atelier de AI. Chabal-Dus-
surgey ; je sais par expérience combien
nous était coûteuse et difficultueuse la
fixation de nos études de fleurs. 11 fallait
avoir soin de dessiner sur un papier non
encollé, puis il fallait promener, par der-
rière, un pinceau ou une éponge trempée
I. Disons à ce propos que, quoique le manie-
ment de l’instrument n’offre aucune difficulté et
que chacun puisse en faire immédiatement usage
soi-même, il est plus prudent pour les dessins de
très-grand prix de faire venir chez soi l’inven-
teur lui-même.