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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 42 (17 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0223
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N" 42.

DIMANCHE 17 OCTOBRE.

1869.

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr.

..Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédactio-N, 55, rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.

Revue des Ans industriels.

CHRONIQUE

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES A MAT EU RS

JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr

—.» . . Six mois : t* fr

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 lr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Administration, 55, rue Vivienne

Correspondances étrangères. — Nouvel
.

des galeries publiques, des ateliers.
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Etranger.

Expositions de Province et de l’Étranger.

On lit‘dans le Journal des Débats du 9 oc-
tobre le communiqué suivant :

« Dans son numéro du h de ce mois, le
Journal des Débats a reproduit des attaques
qui ont été dirigées contre l’administration
des musées impériaux, par quelques organes
de la presse, à l’occasion de la perte de
plusieurs dessins.

« Ces attaques ont pour prétexte un inci-
dent dont il importe de ne pas exagérer la
portée.

« Lors de la formation du Musée des sou-
verains, et en exécution du décret du 15 fé-
vrier 1852, des dessins, au nombre de
douze, ont été distraits, le 22 juillet de la
même année, de la Bibliothèque impériale
delà rue Richelieu, pour, être remis aux
musées impériaux. Ces dessins, qui au point
de vue historique présentaient sans doute
quelque intérêt, mais qui au point de vue
de l’art n’avaient pas d’importance, ont été
égarés en effet quelques jours après leur
changement d’affectation ; et si les recher-
ches qui ont été faites pendant plusieurs
années sont demeurées infructueuses, rien
n’est venu indiquer qu’ils aient été l’objet
d’un détournement coupable, comme on a
cherché à le faire supposer. Il convient
d’ajouter que le conservateur du Musée des
souverains (que nous nous abstiendrons de
nommer parce qu’il est mort), n’avait pas
été maintenu en fonction, et que l’incurie
qu’il avait montrée dans cette circonstance
n’a pas été sans influence sur la décision
qui lui a retiré cet emploi.

« Malgré toute leur vigilance, les adminis-
trations publiques sont, comme les particu-
liers, exposées à des accidents semblables;
et quand, du fait assurément regrettable dont
il s’agit, des journaux veulent tirer cette
conséquence que la liste civile est une gar-
dienne moins jalousé que l’État des objets
confiés à sa garde, ils se livrent à une accu-
sation injuste; ils commettent même, dans
l’espèce, une erreur en quelque sorte ma-
térielle; car, en juillet 1852, lorsque ces
dessins ont été remis aux musées et égarés,
il n’existait pas de liste civile ; le service des
musées était, comme celui de la bibliothèque
de la rue de Richelieu, administré par l’État:
cela est si vrai que les dessins en question
n’ont, jamais figuré sur les inventaires de la
dotation mobilière de la couronne, dressés
en exécution du sénatus-consulte du 12 dé-
cembre 1852.

« D’un autre côté, si, en juillet 1852, la
liste civile n’existait pas, ce qui est incon-
testable, et si les musées étaient un service

de l’État, ce qui n’est pas moins incontes-
table, une loi n’était pas nécessaire pour
transporter les dessins de la bibliothèque
de la rue Richelieu au Louvre; et un décret
a pu valablement sanctionner ce change-
ment d’affectation. On oublie d’ailleurs que
le décret qui a prescrit la création du Musée
des souverains a été rendu le 15 février 1852,
c’est-à-dire pendant la période de temps où
le Président' de la république exerçait le
pouvoir législatif. (Communiqué.) »

Nous avons reproduit, non pas comme le
dit le communiqué, des attaques dirigées
contre l’administration des Musées par quel-
ques organes de la presse, mais bien un seul
article de la '.Chronique des Arts. D’après le
communiqué, le fait matériel de la perte de
plusieurs dessins est constant. Quant aux
circonstances accessoires qui ont accompa-
gné cette perte, le communiqué ne peut
s’adresser qu’à la Chronique des Arts et non
pas à nous, qui nous sommes bornés à re-
produire les allégations de ce journal, voyant
qu’elles n’étaient l’objet d’aucune réfutation
de la part de l’administration. *

P. David.

Nous serions en droit de ne pas publier
un communiqué qui ne nous a pas été
adressé directement, et nous pourrions con-
tinuer à développer nos opinions sans en te-
nir compte. Mais ce procédé ne sera jamais
le nôtre.Toujours nous considérerons comme
un devoir de faire connaître les objections
et les réfutations sérieuses opposées à notre
manière de voir. Nous n’avons aucune pré-
tention à l’infaillibilité, et nous avons foi
dans les débats soutenus avec sincérité. De-
vant des arguments péremptoires, nous n’é-
•prouverions aucune fausse honte à avouer
notre erreur, et en toute occasion sérieuse
nous placerons notre honneur à exposer
sous les yeux du public les pièces à con-
viction, pour le mettre à même de juger en
connaissance de cause.

Émile Galichon.

UN DERNIER MOT

SUR LES DESSINS PERDUS.

Enfin la liste civile a parlé. •

Dans un communiqué qu’elle nous a
adressé en la personne du Journal des
Débats, elle a reconnu que les dessins
des princes de la maison royale de France
étaient perdus. Ce premier point établi,

elle s’est efforcée d’amoindrir l’impor-
tance du fait en déclarant ces dessins in-
signifiants, et de décliner toute respon-
sabilité en reportant la perte desdits
dessins au delà du 12 décembre 1852,
c’est-à-dire avant la création de la liste
civile, et alors que les musées étaient
encore sous la dépendance directe de
l’Etat. Puis le communiqué nous a appris
que l’incurie dont M. Horace de Viel-
Castel s’était rendu coupable en cette
circonstance, n’avait pas été sans influence
sur la démission imposée à ce conserva-
teur du Musée des Souverains.

Nous nous garderons bien de contredire
les assertions habilement disposées d’un
communiqué fait pour amener le public
à penser que la liste civile est une gar-
dienne aussi jalouse que l'Etat des objets
confiés à sa garde. Nous voulons seule-
ment placer ici quelques réflexions et
rappeler plusieurs faits oubliés qui jette-
ront peut-être un peu de lumière sur
certains passages obscurs du communi-
qué.

Si ces dessins de princes étaient sans
importance aux yeux des administrateurs
du Louvre, pourquoi les avoir distraits
de la Bibliothèque nationale, chargée de
conserver tous les documents qui lui sont
confiés, même les plus médiocres; et
pourquoi les avoir transportés au Louvre,
où ne sont réunies que les œuvres d’une
valeur reconnue? Si ces dessins ont été
perdus par incurie, du 15 juillet au 12 dé-
cembre 1852, pourquoi la liste civile
a-t-elle laissé répéter pendant trois se-
maines, et cela par beaucoup de journaux
sérieux, que ces exemplaires uniques
avaient été donnés plus récemment à des
princes étrangers? Remarquons en pas-
sant que, pour anéantir-cette affirmation,
on a cru devoir dire que la perte de ces
dessins avait précédé la création de la
liste civile, sans penser que l’argument
ne faisait pas l’éloge de la dictature du
prince-président et d’une administration
dont le directeur, aujourd’hui surinten-
dant des Reaux-Arts, a trop conservé les
traditions de cette époque. Gomme preuve,
on nous dit que ces dessins princiers n’ont,
dans aucun temps, figuré sur les inven-
taires de la dotation mobilière, dressés en
exécution du sénatus-consulte du 12 dé-
cembre 1852. Mais pour que cette argu-

mentation ait quelque valeur, il faudrait,
— ce qui n'est pas, — que les inventaires
qui devaient être dressés au lendemain
du 12 décembre 1852, fussent au moins
terminés en 1869. Ou bien, alors, qu’on
nous laisse déclarer, en usant de la même
logique, que tous les objets ne figurant
pas à l’heure présente sur les inventaires
de la couronne ne font point partie de la
liste civile. Le Louvre y perdra nombre
de chefs-d’œuvre, l’État se trouvera en
possession d’un très-riche musée, et notre
désir, d’accord avec le sentiment public,
sera satisfait.

Mais n’insistons pas davantage. Le com-
muniqué veut que les dessins aient été
perdus antérieurement au 12 décembre
1852, nous le croyons sur parole sans de-
mander, àl’appui, despreuves qu’on pour-
rait contester. Nous admettons aussi —
puisqu’on l’affirme —que cette perte n’a
pas été sans influence sur la décision qui
a retiré à M. Horace de Viel-Castel l’em-
ploi de conservateur qu’il remplissait si
mal. Seulement, il nous est bien permis
de nous étonner que cette mesure ait été
ajournée pendant onze ans, et quelle
ait été prise brusquement et immédiate-
ment après la publication d’un article qui
eut du retentissement. En 1863, des
artistes adressent une pétition à M. le
surintendant pour obtenir des modifica-
tions au règlement des expositions. M. Ho-
race de Viel-Castel croit qu’il y aurait
en effet quelque chose à faire* dans ce
seps, et il ose publier ses idées de réforme.
Son article paraît le 11 mars 1863 dans
le journal la France-, le 12, il reçoit sa
démission et le 14 mars un décret appelle
M. Barbet de Jouy à le remplacer. Nous
pouvons nous dispenser de conclure. Ce
simple exposé et ces rapprochements sin-
guliers permettront à chacun d’apprécier
jusqu’à quel point la perte des dessins
princiers a pesé sur la démission de
M. Horace de Viel-Castel.

Les questions de fait épuisées, exami-
nons si réellement la liste civile est une
gardienne aussi sûre que l’Etat des objets
confiés à sa garde. Nous n’avons pas ac-
cusé l’administration des Beaux-Arts de
veiller, dans les salles du Louvre, avec
moins de sollicitude sur ses trésors que
l’État sur ses richesses; nous n’avons
point dit que ses collections étaient plus
 
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