Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1869

DOI issue:
Nr. 37 (12 Septembre)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0203
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
N° 37.

DIMANCHE 12 SEPTEMBRE.

1869

ABONNEMENTS.

Paris. Un an : 15 fr.

— ..Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr,

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédaction, 55, rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.

Revue des Arts industriels.

ffpprwcqaaroiill j——ÉM IM I I Hi 1 II Uni III il 'Il I11

CHRONIQUE

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr

— Six mois : tMr

Départements. ... Un an : 18 fr.

6 .Çv

— .... Six mois : 10 fr.

'Xil!1:

Un numéro : 20 cent. ''Ni.:

Pour l’étranger , le port en sus,

Administration, 55, rue Vivienne.

! Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.

Expositions de Province et de l’Etranger.

QU’EST-GE QUE CELA NOUS FAIT?

Nos lecteurs n’ignorent pas que |
M. Sainte-Beuve a publié, dans le jour-
nal le Temps, le résumé nourri du dis- |
cours qu’il se proposait de prononcer à
la tribune du Sénat, si l’état troublé de
sa santé le jui eût permis.

Nous y trouvons une éloquente confir-
mation de tout ce qui a été écrit dans la
Gazelle, ou dans la Chronique, transfor- |
mée en journal politique pour avoir le
droit de présenter la vérité sans voiles.

M. Sainte-Beuve passe en revue les
avertissements que des conseillers dé-
voués ou l’opinion éclairée ont cherché
à donner, ont donné même au pouvoir
depuis longues années.

Il montre le pouvoir, lorsqu’on lui parle
des Écoles « récalcitrantes et rebelles »,
répondant : « Qu est-ce que cela nous
fait? »

Lorsqu’on le prévient qu’il a contre
lui l’Académie française : « Qu est-ce
que cela nous fait? »

Et aussi à propos « des théoriciens et
des savants » de l’Académie des sciences
morales et politiques : « Qu est-ce que
cela nous fait? »

Enfin, car M. Sainte-Beuve est un po-
litique sagace qui « envisage volontiers
les lettres par le côté des lettres et de
l’observation morale » , enfin il arrive
aux Beaux-Arts, et il écrit ceci :

« Mais une autre fois (car on ne crai-
gnait pas d’être importun), on disait en-
core : « Prenez garde! l’Institut présque
« tout entier tourne et s’aigrit à votre
« sujet. Vous avez contre vous mainte-
« nant une classe de plus, l’Académie
« même des Beaux-Arts; vous l’avez in-
« disposée. » Et l’on répondait : « Ah !

« oui, des artistes-, dés sculpteurs, des
« peintres ; on regagne toujours ces
« gens-là avec des commandes : Qu est-
« ce que cela nous fait? »

Mais avons-nous proposé et nous
a-t-on répondu autre chose que ce que
rapporte l’éminent sénateur, depuis que
la Gazette est fondée?

Qu’est-ce que la surintendance des
Beaux-Arts a répondu à M. Émile Gali-
cbon, alors que, dans un temps où il y
avait un certain courage à élever la voix,
il a osé publier une brochure dans la-

quelle il signalait la marche déplorable
des restaurations des tableaux du Louvre ?

Qu’a-t-elle répondu lorsque la Gazette
demandait, à propos des collections nou-
vellement acquises du marquis Campana,
que ces collections servissent à fonder
un Musée spécial d’art appliqué aux be-
soins de l’industrie, reprenant avec la
netteté du génie français l’idée, un peu j
confuse aujourd’hui dans ses vastes ap-
plications, du Musée de South-Kensing-
ton?

I

Qu’a-t-elle répondu alors qu’à maintes j
reprises nous avons demandé, sous toutes
les formes, quelle publiât les catalogues
des collections du Louvre dont elle avait
la conservation ?

Qu’a-t-elle répondu alors que nous i
avons démontré que les expositions de- j
vaient être organisées par les artistes
eux-mêmes, et que l’institution des mé-
dailles de 330 francs ne faisait que consa-
crer un abaissement de la dignité des
artistes ?

Qu’a-t-elle répondu alors que nous
avons signalé le grave danger qu’il y
avait à revenir partiellement, sournoise-
ment, dans la question de la réorganisa-
tion de l’École des Beaux-Arts, sur les
mesures décidées sans enquête, démas-
quées comme un coup d’État ?

Qü*a-t-elle répondu, par le canal d’une
plume officieuse, lorsque le public a ré-
clamé énergiquement les chefs-d’œuvre
du Louvre indûment accrochés dans les
salles de billard du Cercle impérial?

Qu’a-t-elle répondu lorsque nous,
avons sollicité la communication offi-
cielle des acquisitions lamentables faites
pendant la durée des Salons?

Qu’a-t-elle répondu lorsque nous avons
demandé que l’on renonçât à acheter, de
la main à la main , des tableaux anciens
de second ordre, lorsque l’on laissait
monter jusqu’à des prix inabordables
pour le budget si étriqué des Beaux-Arts
les morceaux les plus saillants de l’œuvre
de Delacroix, de Decamps, de Théodore
Rousseau, de Jules Dupré, de Leys?

La surintendance des Beaux-Arts, ser-
vice complètement isolé des services pu-
blics , obéissant immédiatement aux or-
dres du souverain, préfecture grassement
rétribuée, qui ne doit point de comptes
au pays et se croit maîtresse des âmes

lorsqu’elle a présidé des distributions de
récompenses ou assisté en habit de cham-
, bellan aux obsèques de nos plus grands
artistes, la surintendance n’a jamais ré-
pondu que ce que M. Sainte-Beuve a si
nettement formulé :

« Qu’est-ce que cela nous fait? »

Ph. Bijrty.

Nous ferons remarquer à nos lecteurs
que la Chronique n’a reçu aucun com-
muniqué à propos des dessins et des
eaux “fortes historiques revendiqués par
M. Jean Luther, dans son numéro du
29 août.

On devrait donc en conclure, jusqu’à
ce qu’une explication de la surintendance
intervienne, que cette suite curieuse et
d’un prix élevé de dessins, d’aquarelles
et d’eaux-fortes des rois 'Louis XIII,
Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII et
Charles X, enlevée en 1852 au dépôt na-
tional du Cabinet des Estampes, par la
surintendance représentant la Liste civile,
a été ou égarée ou volée.

Nous sollicitons de nouveau un com-
muniqué.

Ph. B.

——

LES ARTS AU PARLEMENT ANGLAIS.

(Voir le numéro précédent.)

Revenons de cette excursion lointaine à
Trafalgar-square, où le lessivage de vos Ru-
bens et la remise à neuf du Saint Michel
avaient donné l’idée de restaurer quelques
tableaux, un Rubens entre autres, un Claude,
ecl altri. Si l’Italie ne fournit plus de grands
artistes, en revanche elle envoie des restau-
rateurs de tableaux un peu partout, ici sur-
tout; il y en a une petite colonie; les-
trustées, moins heureux que votre adminis-
tration, savaient bien qu’ils ne mettraient
pas la main sur un compatriote pour faire
pareille besogne, ils choisirent donc un si-
gnore habile, un maître, qui fit sa besogne
en toute conscience, et Dieu sait si la gent
malfaisante en a. Voilà le résumé des obser-
vations de M. Bentinck. Je vous ferai grâce
des réponses qui lui ont été faites par l’at-
torney général et M. Layard, qui a amené la
question sur le terrain de la personnalité de
l'honorable directeur de la Galerie nationale,
laquelle n’était nullement en cause.

Dans la séance du 22 juillet, M. Bentinck

! est revenu à la charge, il a justement re-
marqué qu’en somme on n’avait répondu à
j aucune de ses assertions, il nous a même
rappelé que le Melozzo da Forli avait été
i exposé à la British Institution en 1863, et
i nous a appris qu’il avait été acheté au si-
gnore Pinti, restaurateur bien connu, dans
l’atelier duquel il avait été restauré ou plutôt
refait par son ami le signore Ugo Baldi, que
le catalogue ferait bien mieux de mention-
| 11er comme auteur du tableau ; pour être
juste même, on pourrait peut-être ajouter
seulement : Pinti direxit.

En réponse, M. Ayrton nous a dit qu’au
lieu de récriminer sans cesse (il est char-
mant en vérité!), il serait bien mieux de
prendre une décision sur le système définitif
de direction à choisir pour la Galerie natio-
nale. Mais jamais il n’a été question de cela!
le système d’un directeur responsable est le
seul bon, on demande simplement qu’étant
responsable de ses actes, il en accepte la dis-
cussion.

Dans sa séance du 26 juillet, la Chambre
haute discuta la question. Lord de l’Isle et
lord Winchelsea spécifiaient plus particuliè-
rement leurs griefs.

Le premier demanda qui avait autorisé
l’achat du Christ bénissant les petits enfants,
donné par le catalogue à Rembrandt, payé
175,000 francs, et dont un auctionneer bien
connu disait que, s’il était mis en vente, il
ne produirait presque rien.

Le second a attaqué l'acquisitiop de la
Mise au tombeau, attribuée à Michel-Ange, et
celle d’un Corrége dont l’original se retrouva
plus tard chez le marquis de Londonderry,
à la mort duquel il avait été finalement
acquis-.

Il nous semble pour ces deux derniers ta-
beaux que l’attaque était moins juste ; l’un,
qu’il soit de Michel-Ange ou non, rappelle
beaucoup le maître, et, malgré les retouches
d’une main italienne (toujours la même),
vaut à peu près son argent. Pour le Corrége
on s’est trompé, mais il y a de cela long-
temps, et ce n’était pas à la direction actuelle
qu’il fallait demander des explications.

Pour le soi-disant Rembrandt, c’est plus
grave.

Lord Overstone, un trustée de la Galerie
nationale, a pris la parole; il a dit qu’il prou-
verait qu’on avait l’histoire du tableau de-
puis qu’il avait été peint jusqu’au moment
où il était entré dans la Galerie nationale, et
plein d’assurance il nous.raconte : qu’on
suppose que le tableau a été peint en 1650;
que la première indication qu’on en trouve
est comme faisant partie des collections de
la famille Schonborn, dont il existe deux ca-
 
Annotationen