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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 5 (31 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0027
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N° 5.

DIMANCHE 3 1 JANVIER.

1869.

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 1 5 fr.

—.Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédaction, 55, rue Vivienne.

ABONNEMENTS.

Paris.Un an : 15 fr

—.Six mois : 8 fr

»

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Administration, 55, rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes

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Correspondances étrangères. — Nouvelles \

publiques de tableaux, dessins, estampes,

f ^ LJ L/ ( 1 |\ 1 ( \ 1 L

des galeries publiques, des ateliers. —

bronzes, ivoires, médailles, livres rares,

L> N iv v ) IN 1 U LJ C

Bibliographie des livres, articles de revues

autographes, émaux, porcelaines, armes,

A A -A V. A " A V—^ V—✓ A J

et estampes, publiés en France et à

objets de curiosité, etc.

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

l’Étranger.



Revue des Arts industriels.

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS

Expositions de Province et de l’En anger.

PARAISSANT LE DIMANCHE

LA GALERIE D’APOLLON

AU LOUVRE.

La galerie d’Apollon nous est rendue
avec son plafond restauré et ses vitrines
garnies de bijoux. L’ensemble de l’ameu-
blement est resté ce qu’il était autrefois.
Au milieu se dressent, sur de superbes
tables Louis XIV, trois étagères pleines,
de vases en cristal de roche taillé, de
coupes en agates précieuses et de pièces
d’orfèvrerie du xvi° siècle; sur les côtés,
dans les embrasures des portes et des
fenêtres, sont disposées des vitrines rem-
plies d’émaux et d’objets d’art plus pré-
cieux par le travail que par la matière.
Mais, heureusement, ce 11’est plus sur un
velours bleu fade, en désaccord absolu
avec la décoration de la salle, que repo-
sent ces merveilles des siècles passés. Le
velours bleu a été remplacé par une étoffe
d’un ton plus solide, grenat, et les plans
verticaux des étagères ont été garnis de
glaces qui en reflétant les objets permet-
tent de les voir et de les étudier sous
toutes leurs faces, aussi bien au revers
qu’à l’endroit.

Cette installation nouvelle offre donc
sur l’ancienne des avantages considéra-
bles que nous nous plaisons à constater,
étant de ceux qui aiment plus à louer qu’à
reprendre. Mais puisqu’on était en veine
de changements et d’améliorations, pour-
quoi n’a-t-on pas enlevé les barrières
basses qui entourent les étagères cen-
trales? Rien n’est plus disgracieux à l’œil,
plus incommode pour la circulation et
plus insupportable aux amateurs que
ces barrières qui tiennent à distance des
objets sans offrir un point d’appui, qui
obligent les curieux à prendre une atti-
tude penchée des plus gênantes et qui
blessent les pieds de la foule. Un jour ou
l’autre ces barrières deviendront la cause
d’une clmte,. motiveront la rupture d’une
glace et, malheur irréparable, occasion-
neront la perte de quelque chef-d’œuvre.
Ce jour-là on en reconnaîtra les inconvé-
nients, mais il sera trop tard.

liuiJ.i-: Galichon.

LE MUSÉE D’ART ET D’INDUSTRIE
DE LYON.

Le Musée d’art et d’industrie, installé au
second étage du Palais du commerce, ne
répond encore que très-imparfaitement au
vaste programme de ses fondateurs. On
peut se souvenir, en effet, qu’ils avaient
pris pour modèle le musée anglais de Ken-
sington, lequel est établi dans des propor-
tions et avec des ressources qu’il nous est
absolument impossible d’égaler. Cepen-
dant, au point de développement où elles
sont parvenues, les collections du Palais
du commerce offrent une ample matière à
l’étude des arts décoratifs, et nous sommes
heureux de reconnaître que si le public dé-
laisse le nouveau musée, ceux de nos con-
citoyens à l’instruction desquels il est spé-
cialement consacré le fréquentent d’une
manière assidue, et par conséquent très-
profitable.

11 y a cinq ou six ans, nons donnions ici
même un aperçu de ce qu’on pourrait ap-
peler le premier fonds du musée. Il y avait
alors beaucoup de cadres mal remplis, bien
que l’ensemble des collections n’occupât
encore que la moitié du local qui lui était
destiné, c’est-à-dire l’aile occidentale du
second étage du palais et le pavillon sud-
ouest. Aujourd’hui les vitrines et les ar-
moires ne présentent plus aucun vide, les
rayons de la bibliothèque sont convena-
blement garnis, et il ne reste, pour loger
les acquisitions futures, .que la galerie
orientale.

Nous ne saurions énumerer exactement
les objets dont notre Musée d’art et d’in-
dustrie s’est enrichi depuis’le jour de son
inauguration. Cette tâche serait difficile
pour tout le monde , aujourd’hui que
M. Jourdeuil 11’est plus, car lui seul con-
naissait parfaitement des trésors qu’il avait
réunis, classés, étiquetés ; il en était le
catalogue vivant. Bornons-nous donc à quel-
ques indications rapides.

La première travée de la galerie occi-
dentale renferme un choix judicieusement
fait de spécimens d’ornementation archi-
tecturale obtenus par le surmoulage. Ce
sont des chapiteaux, des colonnetles, des
archivoltes, des rinceaux, des impostes et
autres détails de décoration monumentale
reproduits d’après les meilleurs modèles
| des époques romane, ogivale, et de la Re-
I naissance.

Dans cette partie du musée nous n’avons
aucun accroissement à signaler. Bien plus,

nous n’y avons pas retrouvé un bas-relief
de la plus grande beauté qu’on y voyait à
l'époque de l'ouverture.

Les deux travées qui suivent sont occu-
pées par les collections de bronzes, de pa-
terie et d’émaux. Nous y avons remarqué
un assez grand nombre de pièces nouvelles,
la plupart d’une haute valeur artistique.
Quelques-unes appartiennent à des amateurs
auxquels il faut savoir gré de leurs prêts
généreux, du sacrifice qu’ils font à l’utilité
publique des jouissances de la contempla-
tion solitaire; mais ils se dérobent à la re-
connaissance des visiteurs en se couvrant

; fev- ■ . . .. .. . ■

du voile de l’anonyme.

Le reste de la grande galerie est affecté
aux tissus de soie, aux guipures et aux bro-
deries. Ici encore, les dons et les prêts sont
nombreux et importants.

Plusieurs fabricants ont fait présent à
notre musée de quelques-unes des étoffes
exposées par eux l’année dernière au palais
du Champ de Mars. Nous citerons MM. Ca-
quet-Vauzelle et Côte, Raymond et Ronze,
Schulz et Béraud, dont les satins et poults
de soie brochés, imprimés ou moirés sont
d’un grand goût et d’une exécution admi-
rable. Nous mentionnerons aussi MM. Pon-
cet, Papillon et Girodon, qui ont donné une
chasuble d’une contexture originale et d’un
dessin charmant. Indiquons encore une
série de 24 échantillons de broderies exé-
cutées d’après les dessins de Bony, sous
Louis XVI et, sous Napoléon Ier. Ces mor-
ceaux, dont le travail est d’une complica-
tion curieuse, appartiennent à M. Girodon.
Enfin, dans le cabinet qui sépare la galerie
de la bibliothèque, tout un pan de muraille
est couvert d’un tapis fond satin écarlate,
de fabrication chinoise, au bas duquel on
lit : Donné par M. le sénateur Henri Che-
weau.

Dans cette partie du musée, .les soubas-
sements des. armoires sont garnis d’une
multitude de portefeuilles rangés dans un
ordre parfait. Là se trouvent classées des
séries d’échantillons, résumé fidèle du passé
de notre principale industrie. En compul-
sant ces archives qui parlent aux yeux, on
suit, pas à pas, les progrès de la fabrique
lyonnaise depuis sa naissance jusqu’à nos
jours.

Nous ne dirons rien de la bibliothèque,
dont nous n’avons pas eu le loisir d’explo-
rer les richesses, et dont l’inventaire exige-
rait un article spécial.

Entrons maintenant dans la vaste salle
qui est au centre de la façade méridionale
du palais. Les murailles sont tapissées de

tableaux, de dessins et de gravures signés
de noms célèbres. Au centre, des vitrines
à hauteur d’appui nous montrent des cro-
quis , des esquisses et cartons originaux
dans lesquels ont laissé l’empreinte de leur
génie les plus grands maîtres des écoles
italienne, espagnole, flamande, anglaise,
allemande et française. Ces œuvres char-
mantes sont disposées de telle façon que
l’œil du visiteur peut les admirer de près et
en discerner aisément toutes les beautés.

Il ne nous reste plus qu’à pénétrer dans
le pavillon sud-est pour arriver aux limites
actuelles du musée.

La superficie de ce pavillon est divisée
en deux grandes pièces. L’une est exclusi-
vement consacrée à la soie considérée
comme matière première. On peut y étu-
dier cette substance dans son germe, dans
ses métamorphoses et dans les diverses éla-
borations qu’elle doit subir avant d’être
livrée aux mains de l’ouvrier tisseur. La
seconde pièce renferme une collection de
modèles de métiers à tisser. Ces métiers,
construits sur une échelle réduite, sont au
nombre de quinze, dont un chinois et un
égyptien. Ils représentent avec une exac-
titude suffisante les perfectionnements suc-’
cessifs de la mécanique appliquée à la ma-
nufacture des étoffes de soie.

Dans notre Musée d’art et d’industrie il
n’y a pas, à proprement parier, de collec-
tion de meubles. Ceux qu’on y voit sont
dispersés dans les salles que nous venons
de parcourir. Nous signalerons deux secré-
taires en ébène d’un beau travail et d’une
conservation parfaite, trois bahuts vieux
chêne sçulptés dans le genre Renaissance,
et, comme spécimen du style Louis XV, une
chaise à porteurs ornée de peintures et de
dorures.

En somme, le musée du Palais du com-
merce, bien que fort intéressant, ne réalise
qu’à demi le plan esquissé par M. Nathalis
Rondot dans un rapport que nos lecteurs
n’ont sans doute pas oublié.

Il y a peu de lacunes dans les collec-
tions destinées à former le goût et à stimu-
ler l’imagination de nos dessinateurs de fa-
brique. Mais quant à celles qui peuvent
rendre le même service à nos architectes, à
nos ébénistes, à nos fabricants de bronze
et d’orfèvrerie, elles sont d’une insuffisance
manifeste.

Malheureusement, tout présage que le
développement du Musée d’art et d’indus-
trie va subir un temps d’arrêt. La chambre
de commerce n’a pas de fonds à consacrer
à des acquisitions nouvelles, et, de plus,
 
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