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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 50 (12 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0263
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8e Année.

—- N° 50 —

12 Décembre 1869.

LA CHRONIQUE

TOLITIQJJE

DES. ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

Paraissant tous les Dimanches

ABONNEMENTS :

Paris, un an. ..15 fr.

six mois.

8 fr.

UN NUMÉRO ? 20 CENT.
RÉDACTION : Rue Viv-enne} 55, Paris

Comptes rendus & annonces de ventes publiques de tableaux
dessins, estampes, bronzes, ivoires, médailles, livres rares, autographes
émaux, porcelaines, armes, objets de curiosité, &c., &c.

Nouvelles des galeries publiques, des ateliers. — Correspondances étrangères
Bibliographie des livres, articles de revues & estampes
publiées en France & à l’Etranger. — Revue des arts industriels
Expositions de Province & de l’Etranger

Paraissant tous les Dimanches

ABONNEMENTS :

Departements, un an. 18 fr.

— six mois. . . ". . 10 fr.

Etranger, le port en sus.

ADMINISTRATION: Rue Vivienne, 55, Paris

AVIS IMPORTANT.

La mort imprérue de M. Morel, chef
de la librairie d architecture <?t éditeur
de l’Art pour Tous, et les lourdes char-
ges qui nous ont été imposées par l’o-‘
bligation de transformer la Chronique
des Arts en journal politique, assujetti
au cautionnement et au timbre, nous
forcent à ne plus continuer le service
de l’Art pour Tous. Comme compensa-
tion, nos soins se reporteront tout en-
tiers sur la Gazette des Beaux-Arts, dont
nous -voulons faire un recueil plus ex-
ceptionnel encore par la valeur de ses ar-
ticles et par le fini de ses eaux-fortes et
de ses nombreuses gravures tirées hors
texte.

Cependant nous croyons devoir rap-
peler à nos Abonnés que nous pouvons
encore disposer en leur faveur de quel-
ques collections complétés de l'Art pour
Tous du 1er janvier 1860 au 31 dé-
cembre 1869, mais de quelques collec-
tions seulement, au prix de 120 francs,
au lieu de 212 francs que chaque exem-
plaire coûte en librairie. Les souscrip-
teurs qui désireraient profiter de cet
avantage considérable devront ajouter
30 francs au montant de leur abonne-
ment à la Gazette des Beaux-Arts, et
s’engager à payer 30 francs le 1er avril,
30 francs le premier juillet et 30 francs
le 1er octobre.

DE L’INITIATIVE PRIVÉE

, ET

DES SOCIÉTÉS D’ART.

Un fait considérable a marqué la dis-
tribution des récompenses accordées aux
industriels, aux professeurs et aux élèves
des écoles de dessin qui ont figuré à
l’exposition ouverte par l’Union centrale,
au palais des Champs-Élysées. Après un
discours dans lequel le président de la
Société, M. Guichard, avait affirmé le
principe de l’initiative privé, M. Gréard,
inspecteur de l’Académie de Paris, a
pris la- parole. En quelques phrases
qui ont été applaudies, il ‘ a déclaré
que sa "présence à cette solennité ne de-
vait porter aucune atteinte à l’action

collective et libre de la Société, et que
M. le ministre ne s’y était fait représen-
ter que pour applaudir à des efforts
heureux et pour ajouter quelques récom-
penses à celles données par l’Union cen-
trale et divers particuliers. Voilà, certes,
un fait bien nouveau et qui n’est pas un
des moindres signes du temps: un minis-
tre encourageant les efforts de l’initiative
privée et mettant à la disposition d’une
société qui la caractérise des croix de la
Légion d’honneur et des palmes d’offi-
cier de l’Académie ! Faut-il voir dans cet
acte un retour vers la décentralisation,
seule et puissante sauvegarde contre les
coups de force des révolutions autori-
raires? Nous l’espérons. Une administra-
tion jalouse à l’excès de tout faire
frappe forcément un pays de faiblesse et
de stérilité. Elle rappelle ces orgueilleux
torrents qui, sortis de montagnes nei-
geuses, coulent solitaires jusqu’à la mer,
sans affluents et sans canaux d’irriga-
tion. Leurs eaux tumultueuses et rapides
peuvent étonner le voyageur et terrifier
les populations par la violence de leurs
débordements inattendus, mais elles ne
répandent pas autour d’elles l’abondance
et le bonheur. Bien différents, au con-
traire, sont ces fleuves tranquilles, for-
més par mille ruisseaux, qui, après avoir
parcouru et fertilisé de vastes étendues
de terrains, viennent verser dans leur
sein un surplus que d’autres contrées
utilisent par de larges saignées. Ces ruis-
seaux, ces canaux, sont les associations
privées ; et il est nécessaire que le gou-
vernement aide autant que possible à leur
multiplication et à leur développement.
Par les premiers, issus d’une commu-
nauté de sentiments ou d’intérêts, il
peut seulement connaître les vrais be-
soins moraux , intellectuels et matériels
des populations; par les seconds, il se
déchargerait d’une responsabilité souvent
plus compromettante qu’avantageuse.

Mais à lui seul le gouvernement est
impuissant en ces matières. C’est à la
province à vouloir et à savoir profiter des
circonstances favorables pour revendi-
quer des droits dont elle a été trop long-
temps privée. Si les sociétés des Amis
des Arts veulent participer au grand
mouvement de décentralisation qui s’ac-
cuse de plus en plus, il faut qu’elles
entrent résolument dans une voie plus
active que celle suivie jusqu’alors. 11
ne suffit plus pour elles d’ouvrir des
expositions annuelles ou bisannuelles et
d’y acheter quelques tableaux que leurs

membres se distribuent au moyen d’une
loterie ; il est indispensable qu’elles de-
viennent plus vivantes en étendant leur
action gur tout ce qui se rattache de près
ou de loin aux arts. Qu’elles se consti-
tuent donc définitivement en sociétés
permanentes, quelles acquièrent ou
qu’elles obtiennent des municipalités un
local dans lequel leurs membres pourraient
tenir de fréquentes assemblées. Dans ces
réunions, elles devront surtout examiner
et discuter les questions qui intéressent
très-directement la localité : l’enseigne-
ment du dessin et l’organisation des
classes dans les écoles primaires, secon-
daires et supérieures ; les transforma-
tions projetées ou en cours d’exécution
dans les édifices publics non-seulement
des villes, mais encore des plus humbles
villages; et enfin la direction générale
des industries d’art pour constater les
progrès réalisés en d’autres pays efr re-
chercher les moyens d’en faire profiter
leur ville. Puis, passant de la théorie à la
pratique, les sociétés des Amis des Arts
pourraient joindre à leurs expositions de
tableaux, des expositions industrielles ,
des concours annuels entre les diverses
écoles de dessin appartenant à une ville,
à un département et même à toute une
région ; inviter les municipalités à étendre
leurs collections', leurs bibliothèques et
leurs écoles de manière à fournir aux in-
dustriels les moyens de soutenir la con-
currence-d’autres centres de fabriques;
fonder des cours oraux ou des confé-
rences auxquelles on. inviterait des
hommes notables à prendre part, pour
stimuler le zèle de tous, soutenir les
idées heureuses et redresser au besoin
les tentatives téméraires.

Si, aux discussions amenées forcément
par l’étude de questions aussi variées et
aussi sérieuses, on ajoute encore l’obli-
gation d’entretenir une correspondance
considérable ; d’envoyer, soit des rap-
ports aux conseils municipaux et géné-
raux, soit des communications aux jour-
naux des départements et de Paris, on
conviendra que la qualité de membre
d’une société d’art cessera d’être une
sinécure pour devenir un titre important.
Que ces sociétés ne se laissent pas ef-
frayer par les proportions de la tâche;
quelles recherchent, à l’exemple et avec
l’aide de l’Union centrale, les moyens de
lutter contre les nations étrangères, im-
patientes de diminuer la prédominence
du goût français ; que, pleines de courage,
elles osent relever l’étendard de l’initia-

tive privée, si longtemps relégué au fond
des préfectures, et promptement elles
rallieront les hommes intelligents, fiers,
actifs, qui ont à cœur de voir la province
rendue à elle-même ne plus tout atten-
dre de Paris.

Émile Galichon.

-—- .

DÉCOUVERTES A POMPÉE

• Paris, 7 décembre 1809.

Cher monsieur,

Une lettre que je reçois d’un de mes amis
de Naples, M. Alessandro Castellani, m’ap-
porte la nouvelle d’une découverte intéres-
sante qui vient d’avoir lieu tout récemment
à Pompéi, et dont les détails, j’en suis cer-
tain, intéresseront vivement vos lecteurs.

Il y a quelques jours, on a trouvé dans
une maison de Pompéi sept cents médailles
d’argent, consulaires et impériales, quel-
ques-unes d’or, et une quantité de bijoux
d’or parmi lesquels il faut citer en première
ligne une magnifique chaîne composée de
fils d’or tressés, formant comme un gros
cordon arrondi *, qui n’a pas moins de deux
mètres et demi de longueur ; elle est munie
d’un fermoir formé de deux crochets et ornée
de deux anneaux, et on y voit suspendue
une amulette en demi-lune.Viennent ensuite
deux splendides bracelets dits Ophis, formés
de deux gros serpents, et destinés à être
portés à la partie supérieure du bras ; —
deux pendants d’oreilles ornés de perles; —
deux autres bracelets composés d’un double
rang de grosses boules coupées en deux et
enchaînées ensemble; — six bagues diffé-
rentes de grosseur et de forme, etc.

« Vousne sauriez vous faire une idée, ajoute
M. Castellani, de la beauté de la grande
chaîne que je viens de vous décrire; c’est
la troisième de cette importance que je con-
naisse ; la première fut trouvée à Cervetri
(l’ancienne Agilla), dans la célèbre tombe
Regulini-Gatassi2. L’autre fut découverte à
Boulak, dans un tombeau égyptien, et cha-
cun a pu l’admirer à l’exposition de 1867,
dans la section égyptienne ! En voici main-
tenant une troisième, qu’on trouve dans
une ancienne ville romaine. En vérité, si
cette chaîne n’avait été trouvée à Pompéi,
et si elle ne portait pas au fermoir les deux
roues qui se rencontrent souvent dans les
bijoux de l’empire romain, on ne pourrait
la croire d’un travail aussi ancien. Cela
montre combien il faut de réserve quand il
s’agit de se prononcer sur l’âge d’un objet
antique. »

1. Le Cabinet des médailles possède un bracelet du
môme travail, trouvé à Herculanum.

2. Cette chaîne se trouve maintenant dans le Musée
étrusque du Vatican.
 
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