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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 9 (28 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0055
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N 9.

ABONNEMENTS.

Paris. ....... Un an : 15 fr. •

—.Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédaction, 55. rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.

Revue des Arts industriels.

DES. DROITS DES ARTISTES

Nous avons sous les yeux un mémoire
présenté au conseil de préfecture de
Marseille, à l’appui d’une demande for-
mée contre cette ville par le sculpteur
Bartholdi.

D’après ce mémoire, M. Bartholdi au-
rait eu toute l’initiative d’un projet gran-
diose proposé à la ville de Marseille dans
le but de tirer parti des terrains du pla-
teau de Longcharnps. Au milieu et en
avant, s’élevait un château d’eau destiné
à recevoir, comme en triomphe, les eaux
de la Durance à leur arrivée dans la ville ;
il était adossé à une vaste construction
composée de deux bâtiments reliés entre
eux par une colonnade. Le conseil muni-
cipal engagea M. Bartholdi à continuer
ses études; de nouveaux projets, conte-
nant diverses modifications, furent éla-
borés par lui, et une somme de 8,000 fr.
environ fut allouée à valoir sur ses hono-
raires à venir.

Ceci se passait en 1859.

Plusieurs changements eurent lieu
dans le personnel de l’administration lo-
cale, et en 1862, M. Bartholdi apprit
qu’un architecte de Marseille, M. Espé-
randieu, était chargé des constructions du
plateau de Longcharnps, auquel il avait
espéré attacher son nom. 11 crut, à tort
ou à raison, que son successeur avait
emprunté le caractère général et plu-
sieurs idées importantes de son œuvre,
et il demanda au tribunal civil des dom-
mages-intérêts pour indpe appropriation
de ses plans. Une commission d’archi-
tectes désignée par le tribunal lui donna
tort, en ce sens qu’elle refusa de voir dans
le plan de M. Espérandieu la reproduc-
tion déguisée de ceux du sculpteur pa-
risien, mais elle reconnut l’incontestable
utilité qu’avaient eu les travaux de
celui-ci pour son successeur, et recom-
manda de l’indemniser. Le tribunal, s’en-
fermant dans la question qui lui était
soumise, déclara qu’il n’y avait pas indue
appropriation des plans de M. Bartholdi,
et celui-ci demande aujourd’hui au con-
seil de préfecture une indemnité dontle rap-
port des experts lui aura suggéré l’idée.

Nous n’avons pas à apprécier ici le
jugement du tribunal de Marseille, ni à
anticiper sur la décision du conseil de

DIMANCHE 28 FÉVRIER.

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE

ABONNEMENTS.

Paris.

Un ail : 15 fr

Six mois ; 8 fr 1

Départements .... Un an : 18 fri.É

\v”'A

vc*

Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le porc en s'ils.

Administration, 55. rue Vivienne.

Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. —
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.

Expositions de Province et de l’Étranger.

%

préfecture des Bouches-du-Rhône ; nous
n’examinons pas si-M. Bartholdi et les
trois experts se sont fait une juste idée de
l’influence que peuvent avoir eue les pro-
jets primitifs sur l’exécution dirigée par
l’architecte marseillais.

Mais à un point de vue général, nous
ne sommes pas fâché que, se croyant lésé
de la manière que nous avons dite,
M. Bartholdi ait pris le parti de formuler
clairement et de faire valoir résolûment
sa prétention.

Du soir au matin, dans le domaine de
l’art, s’entend un perpétuel sic vos non
vobis. Il y a là, sans doute, beaucoup de
paons qui, se voyant sans plumes, en
accusent les geais ; il y a aussi de naïfs
manœuvres qui, ayant broyé les couleurs,
croient avoir fait le tableau ; les premiers
cherchant à tromper les autres et les
seconds se trompant eux-mêmes.

11 y a aussi des gens qui ne sont
exploités que trop réellement. Encore ne
leur conseillerai-je pas toujours de se
plaindre. S’ils ont une idée, souvent la
partie la plus importante et la plus rare
d’une œuvre artistique, et qu’ils la laissent
paraître, et qu’on la leur dérobe, et qu’on
lui donne un corps en l’améliorant ou en
la gâtant, ils n’auront, la plupart du
temps, d’autre parti à suivre que de
juger dans leur conscience le pillard et
de se taire. Car c’est tout un, dit le bro-
card juridique, qu’une chose n’existe pas
ou qu’elle ne soit pas prouvée.

Mais s’il y a des faits certains et des
dates avérées, et un cortège suffisant de
présomptions concluantes; si l’on est en
mesure de faire partager par autrui la
conviction qu’on s’est faite, ou si Ton
croit sincèrement y être, ce qui revient
au même, je pense que c’est œuvre pie
de se mettre hardiment en campagne, et
de faire valoir son droit, non-seulement
pour soi, mais pour les autres, à qui
l’exemple profitera.

Entre tous les arts du dessin, c’est
l’architecture qui fournit le plus d’occa-
sions de plagiat susceptible d’être con-
staté et puni, parce que l’idée, avant
d’arriver à son exécution définitive, s’in-
corpore plus ou moins complètement dans
les plans et projets. Si les plans peuvent
tenter des mains peu scrupuleuses, qui
comptent sur des déguisements de détail
pour voiler l’origine du fond, ils four-

nissent aussi des témoins et des armes à
la partie lésée.

Et pourtant nous voyons rarement les
choses aller au delà du murmure à huis
clos et des protestations en petit comité.
Il est fréquent d’entendre des architectes
se plaindre que par la voie des concours
ou autrement on avait appelé et connu
leurs idées et qu’ensuite, après un banal
éloge, ou une illusoire rétribution, on les
livrait à d’autres qui en tiraient parti
pour leur fortune ou leur réputation.

A ceux-là nous disons que leur pro-
priété est placée sous la protection de la
loT, qu’il y a des juges en France, et que
s’ils ont confiance en leurs droits, ils
n’ont qu’à les faire valoir. Par là, ils ser-
viront, avec leurs propres intérêts, ceux
de l’art en général, car, assurément,
quelques procès bien conduits supprime-
raient pour l’avenir les raisons d’être
d’un grand nombre d’autres. C’est à ce
point de vue (fue nous voyons d’un bon
œil la persévérance de M. Bartholdi,
dont nous sommes d’ailleurs, nous le
répétons, très-éloigné de juger le droit.

J. Aquajîone.

Nous n’avons reçu, et nous avons de
bonnes raisons pour croire que nous ne
recevrons aucune communication pour
nous inviter à démentir la rumeur ten-
dant à faire supposer que l’inventaire du
Louvre qui devait être dressé au com-
mencement de l’Empire n’est point en-
core terminé en 1869.

En ne démentant pas un bruit aussi
grave, la direction de nos Musées nous
autoriserait à affirmer qu’elle a méconnu
jusqu’à ce jour les devoirs civils qui
incombent à tous les usufruitiers, et ses
devoirs administratifs réglés par le sé-
natus-consulte du 12 décembre 1852.

L’administration de la liste civile ne
peut rester plifs longtemps silencieuse sur
un pareil point; il faut absolument que
la France sache si oui ou non l’inven-
taire des trésors nationaux renfermés au
Louvre a été dressé et déposé au Sénat.

Émile Galichon.

Le Bulletin des lois et le Journal o/ficiel
de cette semaine ne contiennent aucun

décret nouveau abrogeant l’article 2 du
décret du 13 août I86/1 qui confiait le
jugement du grand prix de l’Empereur à
trente membres, dont dix choisis dans le
sein de l’Académie des beaux-arts. Gom-
ment se fait-il donc que M. le surinten-
dant ait annoncé à l’Académie qu’elle
serait souveraine pour former le jury et
régler les conditions du concours? Serions-
nous appelés à voir l’administration delà
liste civile elle-même ne point respecter
le texte d’un décret sagement combiné
pour éviter de constituer un même corps
à la fois juge et partie?

Lorsque, en Tan ix, un concours fut
ouvert pour la restauration du Laocoon,
le premier consul, qui était cependant
très-favorable à l’Institut qu’il venait de
réorganiser, décréta que la Commission
d’examen serait nommée, un tiers par
l’Institut national, un tiers par les con-
currents et l’autre tiers par le ministre
de l’intérieur.

Émile Galiciiox.

CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE

A CARCASSONNE

Permettez-moi de vous donner quelques
détails sur le congrès archéologique qui
s’est tenu à Carcassonne. On sait que ces
congrès, dus à l’initiative de M. de Cau-
mont, ont pour objet d’éveiller le goût de
l’archéologie, c’est-à-dire l’amour pour les
vieux édifices, d’assurer leur conservation
en établissant leur valeur, de faciliter l'his-
toire locale par des recherches de toutes
sortes qu’ils encouragent et dont ils se font
les promoteurs.

Les habitants de Carcassonne ignoraient
tout cela. Aussi, quand le congrès s’est in-
stallé chez eux, ils se sont demandé quels
étaient ces savants, d’où ils venaient, quelle
était leur mission officielle. Quand ils ont su
que le gouvernement n’était pour rien dans
leur organisation, ils se sont remis à leurs
affaires et ont cessé de s’en occuper. Une
dizaine de souscriptions ont été péniblement
recueillies et plusieurs ont même regretté
les dix francs qu’ils croyaient 11e devoir ser-
vir qu’aux dépenses de ces étrangers.

Cependant le congrès a eu lieu.

Carcassonne, célèbre par la chanson de
Nadaud, n’offreen elle-même qu’un médiocre
intérêt. Son musée, n’a rien de remarqua-
 
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