N° 7.
DIMANCHE 14 FEVRIER.
1869.
ABONNEMENTS. .
Paris.Un an : 15 fr.
—.Six mois î 8 fr.
Départements .... Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
.Pour l’étranger, le port en sus.
Rédacti on , 55, rue Vivienne.
Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.
Revue des Arts industriels.
LA DIRECTION DES MUSÉES
ET LES CATALOGUES DU LOUVRE.
En prenant la détermination de nous oc-
cuper des questions administratives, nous
avons promis d’écrire avec sincérité, et nous
tiendrons parole. A l’appui de nos réclama-
tions, nous fournirons toujours des preuves
faciles à vérifier; et nous présenterons'-'ces
preuves à, nos lecteurs de manière qp.’ils
puissent aisément se former, .par eux-mêmes
une opinion. Ainsi, pour; juger la direction
de nos musées, pendant ces vingt dernières
années, nous ferons un simple exposé des
circonstances qui nous ont valu plusieurs
catalogues des collections du Louvre, et
nous dresserons, pour finir, la liste de ceux
que nous attendons encore.
Sous le règne de Louis-Philippe, le Louvre
avait été quelque peu délaissé ; toute l’atten-
tion du roi s’était portée sur le musée de
Versailles, pour lequel il dépensa, lui per-
sonnellement, plus de douze millions. En
18A8, une réaction favorable au Louvre se
fit. Ce musée, en redevenant propriété ex-
clusive de l’État, se trouva être administré
par des hommes relevant directement du
ministre, et sachant parfaitement qu’ils de-
vaient compte de leur travail à la nation.
Ils acceptèrent franchement les devoirs de
leur situation, et au milieu des embarras
nécessités par des réparations considérables
qui se firent dans la grande galerie et par le
classement méthodique des tableaux et
sculptures, ils trouvèrent encore le temps
de publier ;
La notice des tableaux italiens et espagnols,
par M. Villot;
La notice des tableaux allemands, flamands
et hollandais, par M. Villot;
Le catalogue des planches de la chalcogra-
phie, par M. Villot;
La notice des monuments assyriens, par
M. de Longpérier;
La notice des antiquités américaines, par
M. de Longpérier ;
La notice des monuments égyptiens, par
M. de Roügé;
La notice des émaux, bijoux et objets di-
vers, par M. le comte de Laborde.
Ces divers catalogues furent imprimés de
18Z|9 à 1852. A partir de cette date, tout
change. Le Louvre passe avec toutes ses
richesses dans l’apanage de la liste civile,
et les conservateurs font dès lors partie de
la Maison de l’Empereur. De ce jour, pon-
DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LÊ DIMANCHE
. .1
ABONNEMENTS.
Pour l’étranger, le porc en sus.
Paris.Un an :
... •••*• Six
Départements .... Un- an
— .... Six
Un numéro : 20 cent.
Administration, 55, rue Vivienne.
Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. — ’
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.
Expositions de Province et de l’Etranger.
dant l'espace de onze ans, de 1852 à 1863 ,
nous ne voyons paraître que
La notice des tableaux français, par M. Vil-
lot, 1855 ;
La description des sculptures de la renais-
sance, par M. Barbet de Jouy, 1855; /
Le catalogue du ; musée Sauvageot, par
M. Sauzay, -1861.
; .a tu ribïi , cV
Les érudits et les artistes souffraient fort
de l’inhction des conservateurs du Louvre ;
ils auraient’ bien voulu se plaindre, mais où
porter leurs plaintes ? Les journaux étaient
en petit-nombre, soumis à un régime rigou-
reux et peu soucieux de se brouiller avec le
pouvoir à propos d’art ou de science.
L’administration du Louvre vécut donc
dans une parfaite quiétude pendant l’espace
de onze années, et cet état aurait pu conti-
nuer longtemps encore si un grand événer
ment dans le monde de la curiosité n’était
venu agiter les esprits.
En 1862, l’Empereur achète le musée
Campana et en fait reconnaître et solder l’ac-
quisition par les Chambres. Le Louvre —
dépendance de la liste civile — veut absorber
ce musée acquis aux frais de l’Etat. Le
public s’inquiète et résiste, fatigué qu’il est
d’une administration qui, depuis longtemps,
ne fait rien pour lui, qui se croit — encore
à l’heure actuelle — autorisée à fermer des
salles au gré de son caprice, à transporter
où bon lui semble des chefs-d’œuvre. Il
désire que ce musée payé par l’État con-
serve son autonomie et que ses collections
forment le noyau d’une institution qui puisse
servir à Enseignement pratique et rivaliser
avec le splendide établissement de Kensing-
ton. Il veut.ee public—et qui osera l’en
blâmer ? — que l’État possède enfin, en
toute propriété, des musées ayant une. dota-
tion en rapport avec les richesses de la
France, dirigés par des hommes dépendant
de la nation, et tenus, pour ses besoins, d’y
venir journellement et régulièrement ; des
musées, en un mot, où les objets soient mis
à la disposition de tous, non point, par le
fait d’une faveur qu’on accorde et qu’on
refuse à volonté, mais en vertu d’un droit
incontestable. L’extrême activité déployée
par les administrateurs du musée Campana,
MVI. Sébastien Cornu, Charles Clément et
Saglio, rallia beaucoup de personnes à cette
idée. En voyant ouvrir des salles d’études pour
les savants et les fabricants et apparaître,
dans le court délai des trois mois que dura
l’exposition du musée Campana, les catalo-
gues des tableaux, sculptures, majoliques et
bijoux antiques, on comprit tout ce qu’on
b® Trr MD ! :
pouvait attendre d’une institution jeune, vi-
vante et susceptible de se plier aux besoins
de la population. L’administration des mu-
sées s’émut alors. M. le comte, de Nieuwer-
kerke promit d’installer au Louvre des salles
d’étude, et comme, en réunissant les collec-
tions nouvellement acquises aux collections
anciennes, il y avait, en apparence, moins
d’argent à dépenser, — raison trop détermi-
nante en France quand il s’agit d’instruction,
— la victoire resta au Louvre Mais la lutte
avait été vivent,les résultats ne.furent point
tout à fait stériles. Le mécontentement ma-
nifesté par, la presse et par l’Académie des
■W&nïx-Arts porta ses fruits. M.- de -Nieuwer-
kerke s’aperçut qu’on avait été particulière-
ment blessé de là lenteur mise dans la pu-
blication des catalogues du Louvre, et il eut
le bon esprit de ne point résistera l’opinion.
Il fit appel aux conservateurs, et nous som-
mes heureux de constater qu’ils répondirent
à cet appel. De 1863 à 1868 furent publiés :
La notice des tableaux du musée Napo-
léon III, par M. Reiset;
La notice des faïences émaillées, par M. Al-
fred Darcel ;
Le catalogue des inscriptions grecques, par
M. Froehner;
La notice du musée des souverains, par
M. Barbet de Jouy ;
La notice des dessins italiens, allemands,
flamands et hollandais, par M. Reiset ;
La notice des gemmes et joyaux, par M.,Bar-
bet de Jouy ;
La notice des émaux et de l’orfèvrerie, par
M. Alfred Darcel 2.
La section des antiques, la plus riche des
sections du Louvre , resta complètement en
dehors de ce mouvement. Son conservateur,
M. de Longpérier, pensa-t-il que, relevant
de l’Empereur seul, son honneur était de ne
point céder aux exigences de tous? Nous ne
savons, mais toujours est-il que jusqu’à
présent il s’est refusé absolument à faciliter
en quoi que ce soit l’étude de l’antiquité au
Louvre. Qu’on parcoure toutes les salles des
antiques, et nulle part, — sur les murailles,
sur les socles des statues, dans les vitrines,
1. La vérité sur le’Louvre, le musée Napo-
léon III et les artistes industriels, par M. Er-
nest Chesneau, 1862. — Des destinées du mu-
sée Napoléon lit, par Émile Galichon, 1862.
2. Pour qu’on ne nous accuse point d’oubli,
notons ici :
La notice des ivoires, la notice des bois
sculptés et la notice des verreries et vitraux,
qui ne sont guère que des chapitres détachés
du catalogue des collections Sauvageot, lequel
ne se vend plus.
— On ne trouvera une indication qui nou--
apprenne si l’œuvre que l’on admire appar
tient à: l’école d’Egine ou à celle de Phi-
dias, à l’époque d’Alexandre ou d’Adrien, si
elle est grecque, étrusque ou romaine. Qu’on
ne demande point un catalogue, il n’en
existe pas. Mais ce n’est point tout : non-
seulement les livrets de ces séries impor-
tantes ne sont point publiés, mais encore
ceux qui existaient ont été supprimés! La
notice des antiquités américaines a cessé
d’être mise en vente, le livret des monu-
ments assyriens ne se trouve plus, la des-
cription des marbres grecs et romains par
Clame rti? -se-vernl pas; le catalogue des
sculptures de la renaissance et des sculp-
tures modernes a disparu depuis que M. Bar-
bet de Jouy a quitté cette conservation - enfin,
on ne peut se procurer au Louvre la notice
que M. Charles Clément a dressée des bijoux
antiques du musée Napoléon III ’.
Voilà les faits; nous n’avons pas besoin
d’insister. Nous croyons avoir, par ce simple
exposé, démontré suffisamment combien il
est nécessaire que des réclamations se fassent
parfois entendre, puisque c’est par elles
seulement qu’on peut obtenir quelque
chose ; combien il est regrettable que l’État
ne possède point en toute propriété des
musées relevant du public, pour servir
d’aiguillon à l’administration dos musées
qu’un sénatus-consulte indiscutable a con-
cédés à la liste civile.
Arrêtons-nous donc, et, pour finir, récla-
mons la publication prochaine des catalogues
destinés à nous faire connaître :
Les monuments assyriens et babyloniens.
Les antiquités mexicaines,
Les monuments phéniciens et cypriotes,
Les -bijoux, bronzes, sculptures, camées, in-
tailles, papyrus, verres, vases, matières pré-
cieuses, etc., contenus dans les cinq salles
égyptiennes du 1er étage,
Les marbres antiques grecs,
Les marbrés antiques romains,
La collection considérable des vases anti-
ques,
Les terres cuites antiques,
Les verres antiques,
Les ivoires antiques,
Les peintures antiques,
Les objets en argent antique,
Les bronzes étrusques,
Les bronzes romains.
Les bronzes grecs,
Les bijoux antiques,
Les dessins renfermés dans les portefeuilles
ou du moins les principaux,
I. Cette notice se trouve encore aujourd’hui
chez MM. Didot.
DIMANCHE 14 FEVRIER.
1869.
ABONNEMENTS. .
Paris.Un an : 15 fr.
—.Six mois î 8 fr.
Départements .... Un an : 18 fr.
— .... Six mois : 10 fr.
Un numéro : 20 cent.
.Pour l’étranger, le port en sus.
Rédacti on , 55, rue Vivienne.
Comptes rendus et annonces des ventes
publiques de tableaux, dessins, estampes,
bronzes, ivoires, médailles, livres rares,
autographes, émaux, porcelaines, armes,
objets de curiosité, etc.
Revue des Arts industriels.
LA DIRECTION DES MUSÉES
ET LES CATALOGUES DU LOUVRE.
En prenant la détermination de nous oc-
cuper des questions administratives, nous
avons promis d’écrire avec sincérité, et nous
tiendrons parole. A l’appui de nos réclama-
tions, nous fournirons toujours des preuves
faciles à vérifier; et nous présenterons'-'ces
preuves à, nos lecteurs de manière qp.’ils
puissent aisément se former, .par eux-mêmes
une opinion. Ainsi, pour; juger la direction
de nos musées, pendant ces vingt dernières
années, nous ferons un simple exposé des
circonstances qui nous ont valu plusieurs
catalogues des collections du Louvre, et
nous dresserons, pour finir, la liste de ceux
que nous attendons encore.
Sous le règne de Louis-Philippe, le Louvre
avait été quelque peu délaissé ; toute l’atten-
tion du roi s’était portée sur le musée de
Versailles, pour lequel il dépensa, lui per-
sonnellement, plus de douze millions. En
18A8, une réaction favorable au Louvre se
fit. Ce musée, en redevenant propriété ex-
clusive de l’État, se trouva être administré
par des hommes relevant directement du
ministre, et sachant parfaitement qu’ils de-
vaient compte de leur travail à la nation.
Ils acceptèrent franchement les devoirs de
leur situation, et au milieu des embarras
nécessités par des réparations considérables
qui se firent dans la grande galerie et par le
classement méthodique des tableaux et
sculptures, ils trouvèrent encore le temps
de publier ;
La notice des tableaux italiens et espagnols,
par M. Villot;
La notice des tableaux allemands, flamands
et hollandais, par M. Villot;
Le catalogue des planches de la chalcogra-
phie, par M. Villot;
La notice des monuments assyriens, par
M. de Longpérier;
La notice des antiquités américaines, par
M. de Longpérier ;
La notice des monuments égyptiens, par
M. de Roügé;
La notice des émaux, bijoux et objets di-
vers, par M. le comte de Laborde.
Ces divers catalogues furent imprimés de
18Z|9 à 1852. A partir de cette date, tout
change. Le Louvre passe avec toutes ses
richesses dans l’apanage de la liste civile,
et les conservateurs font dès lors partie de
la Maison de l’Empereur. De ce jour, pon-
DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS
JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LÊ DIMANCHE
. .1
ABONNEMENTS.
Pour l’étranger, le porc en sus.
Paris.Un an :
... •••*• Six
Départements .... Un- an
— .... Six
Un numéro : 20 cent.
Administration, 55, rue Vivienne.
Correspondances étrangères. — Nouvelles
des galeries publiques, des ateliers. — ’
Bibliographie des livres, articles de revues
et estampes, publiés en France et à
l’Étranger.
Expositions de Province et de l’Etranger.
dant l'espace de onze ans, de 1852 à 1863 ,
nous ne voyons paraître que
La notice des tableaux français, par M. Vil-
lot, 1855 ;
La description des sculptures de la renais-
sance, par M. Barbet de Jouy, 1855; /
Le catalogue du ; musée Sauvageot, par
M. Sauzay, -1861.
; .a tu ribïi , cV
Les érudits et les artistes souffraient fort
de l’inhction des conservateurs du Louvre ;
ils auraient’ bien voulu se plaindre, mais où
porter leurs plaintes ? Les journaux étaient
en petit-nombre, soumis à un régime rigou-
reux et peu soucieux de se brouiller avec le
pouvoir à propos d’art ou de science.
L’administration du Louvre vécut donc
dans une parfaite quiétude pendant l’espace
de onze années, et cet état aurait pu conti-
nuer longtemps encore si un grand événer
ment dans le monde de la curiosité n’était
venu agiter les esprits.
En 1862, l’Empereur achète le musée
Campana et en fait reconnaître et solder l’ac-
quisition par les Chambres. Le Louvre —
dépendance de la liste civile — veut absorber
ce musée acquis aux frais de l’Etat. Le
public s’inquiète et résiste, fatigué qu’il est
d’une administration qui, depuis longtemps,
ne fait rien pour lui, qui se croit — encore
à l’heure actuelle — autorisée à fermer des
salles au gré de son caprice, à transporter
où bon lui semble des chefs-d’œuvre. Il
désire que ce musée payé par l’État con-
serve son autonomie et que ses collections
forment le noyau d’une institution qui puisse
servir à Enseignement pratique et rivaliser
avec le splendide établissement de Kensing-
ton. Il veut.ee public—et qui osera l’en
blâmer ? — que l’État possède enfin, en
toute propriété, des musées ayant une. dota-
tion en rapport avec les richesses de la
France, dirigés par des hommes dépendant
de la nation, et tenus, pour ses besoins, d’y
venir journellement et régulièrement ; des
musées, en un mot, où les objets soient mis
à la disposition de tous, non point, par le
fait d’une faveur qu’on accorde et qu’on
refuse à volonté, mais en vertu d’un droit
incontestable. L’extrême activité déployée
par les administrateurs du musée Campana,
MVI. Sébastien Cornu, Charles Clément et
Saglio, rallia beaucoup de personnes à cette
idée. En voyant ouvrir des salles d’études pour
les savants et les fabricants et apparaître,
dans le court délai des trois mois que dura
l’exposition du musée Campana, les catalo-
gues des tableaux, sculptures, majoliques et
bijoux antiques, on comprit tout ce qu’on
b® Trr MD ! :
pouvait attendre d’une institution jeune, vi-
vante et susceptible de se plier aux besoins
de la population. L’administration des mu-
sées s’émut alors. M. le comte, de Nieuwer-
kerke promit d’installer au Louvre des salles
d’étude, et comme, en réunissant les collec-
tions nouvellement acquises aux collections
anciennes, il y avait, en apparence, moins
d’argent à dépenser, — raison trop détermi-
nante en France quand il s’agit d’instruction,
— la victoire resta au Louvre Mais la lutte
avait été vivent,les résultats ne.furent point
tout à fait stériles. Le mécontentement ma-
nifesté par, la presse et par l’Académie des
■W&nïx-Arts porta ses fruits. M.- de -Nieuwer-
kerke s’aperçut qu’on avait été particulière-
ment blessé de là lenteur mise dans la pu-
blication des catalogues du Louvre, et il eut
le bon esprit de ne point résistera l’opinion.
Il fit appel aux conservateurs, et nous som-
mes heureux de constater qu’ils répondirent
à cet appel. De 1863 à 1868 furent publiés :
La notice des tableaux du musée Napo-
léon III, par M. Reiset;
La notice des faïences émaillées, par M. Al-
fred Darcel ;
Le catalogue des inscriptions grecques, par
M. Froehner;
La notice du musée des souverains, par
M. Barbet de Jouy ;
La notice des dessins italiens, allemands,
flamands et hollandais, par M. Reiset ;
La notice des gemmes et joyaux, par M.,Bar-
bet de Jouy ;
La notice des émaux et de l’orfèvrerie, par
M. Alfred Darcel 2.
La section des antiques, la plus riche des
sections du Louvre , resta complètement en
dehors de ce mouvement. Son conservateur,
M. de Longpérier, pensa-t-il que, relevant
de l’Empereur seul, son honneur était de ne
point céder aux exigences de tous? Nous ne
savons, mais toujours est-il que jusqu’à
présent il s’est refusé absolument à faciliter
en quoi que ce soit l’étude de l’antiquité au
Louvre. Qu’on parcoure toutes les salles des
antiques, et nulle part, — sur les murailles,
sur les socles des statues, dans les vitrines,
1. La vérité sur le’Louvre, le musée Napo-
léon III et les artistes industriels, par M. Er-
nest Chesneau, 1862. — Des destinées du mu-
sée Napoléon lit, par Émile Galichon, 1862.
2. Pour qu’on ne nous accuse point d’oubli,
notons ici :
La notice des ivoires, la notice des bois
sculptés et la notice des verreries et vitraux,
qui ne sont guère que des chapitres détachés
du catalogue des collections Sauvageot, lequel
ne se vend plus.
— On ne trouvera une indication qui nou--
apprenne si l’œuvre que l’on admire appar
tient à: l’école d’Egine ou à celle de Phi-
dias, à l’époque d’Alexandre ou d’Adrien, si
elle est grecque, étrusque ou romaine. Qu’on
ne demande point un catalogue, il n’en
existe pas. Mais ce n’est point tout : non-
seulement les livrets de ces séries impor-
tantes ne sont point publiés, mais encore
ceux qui existaient ont été supprimés! La
notice des antiquités américaines a cessé
d’être mise en vente, le livret des monu-
ments assyriens ne se trouve plus, la des-
cription des marbres grecs et romains par
Clame rti? -se-vernl pas; le catalogue des
sculptures de la renaissance et des sculp-
tures modernes a disparu depuis que M. Bar-
bet de Jouy a quitté cette conservation - enfin,
on ne peut se procurer au Louvre la notice
que M. Charles Clément a dressée des bijoux
antiques du musée Napoléon III ’.
Voilà les faits; nous n’avons pas besoin
d’insister. Nous croyons avoir, par ce simple
exposé, démontré suffisamment combien il
est nécessaire que des réclamations se fassent
parfois entendre, puisque c’est par elles
seulement qu’on peut obtenir quelque
chose ; combien il est regrettable que l’État
ne possède point en toute propriété des
musées relevant du public, pour servir
d’aiguillon à l’administration dos musées
qu’un sénatus-consulte indiscutable a con-
cédés à la liste civile.
Arrêtons-nous donc, et, pour finir, récla-
mons la publication prochaine des catalogues
destinés à nous faire connaître :
Les monuments assyriens et babyloniens.
Les antiquités mexicaines,
Les monuments phéniciens et cypriotes,
Les -bijoux, bronzes, sculptures, camées, in-
tailles, papyrus, verres, vases, matières pré-
cieuses, etc., contenus dans les cinq salles
égyptiennes du 1er étage,
Les marbres antiques grecs,
Les marbrés antiques romains,
La collection considérable des vases anti-
ques,
Les terres cuites antiques,
Les verres antiques,
Les ivoires antiques,
Les peintures antiques,
Les objets en argent antique,
Les bronzes étrusques,
Les bronzes romains.
Les bronzes grecs,
Les bijoux antiques,
Les dessins renfermés dans les portefeuilles
ou du moins les principaux,
I. Cette notice se trouve encore aujourd’hui
chez MM. Didot.