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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 10 (7 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0059
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N» 10.

DIMANCHE 7 MARS.

1869.

ABONNEMENTS.

Paris. ..Un an : 15 fr.

— ..Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 fr.

— .... Six mois : 10 fr.

Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Rédaction, 55, rue Vivienne.

ABONNEMENTS.

Paris.

Un an : 15 fr

Six mois : 8 fr.

Départements .... Un an : 18 ftyx^

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Six mois : 10 friS
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Un numéro : 20 cent.

Pour l’étranger, le port en sus.

Administration, 55, rue Vivienne.

Comptes rendus et annonces des ventes



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Correspondances étrangères. — Nouvelles

publiques de tableaux, dessins, estampes,

( H K I S N H I I L

des galeries publiques, des ateliers. —1

4 bronzes, ivoires, médailles, livres rares,

vv Fi IV v J1N I U LJ C

Bibliographie des livres, articles de revues

autographes, émaux, porcelaines, armes,

JL X JL V. x x X. X v

et estampes, publiés en France et à

objets de curiosité, etc.

DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

l’Etranger.



Revue des Arts industriels.

GUIDE SPÉCIAL DES ARTISTES ET DES AMATEURS

Expositions de Province et de l’Etranger.

JOURNAL POLITIQUE PARAISSANT LE DIMANCHE

L’INVENTAIRE

ET

LES CATALOGUES DU LOUVRE.

Le silence gardé par la direction des
musées ne permet plus de douter que
l’inventaire des richesses nationales ren-
fermées au Louvre n’est pas encore achevé
en 1869.

Ainsi donc, on n’a pas accompli la loi
du 6 décembre 1848, qui prescrit de
dresser l’inventaire du mobilier des mi-
nistères et de le déposer à la Cour des
comptes.

Ainsi donc, on n’a pas exécuté l’ar-
ticle 5 du sénatus-consulte du 12 dé-
cembre 1852, qui exige qu’un inventaire
des objets d’art contenus dans les palais
impériaux soit fait et déposé au Sénat.

Ainsi donc, on ne s’est pas conformé
au décret du 25 janvier 1854, ordonnant
à l’administration de la liste civile de pro-
céder à la formation, par récolements,
des inventaires descriptifs et estimatifs
des meubles contradictoirement par les
délégués du ministre des finances et ceux
du ministre de la maison de l’empereur.

Ainsi donc, on n’a pas observé l’ar-
ticle 600 du Code Napoléon, qui veut que
« Vusufruitier n’entre en jouissance qiïa-
11 près avoir fait dresser, en présence du
« propriétaire, ou lui dûment appelé,
« un inventaire des meubles et un état des
« immeubles sujets à l'usufruit. »

Nous n’appuierons pas davantage sur
un aussi grave oubli du droit civil et du
droit administratif auxquels tous nos mi-
nistères se soumettent, pour des objets
mobiliers d’une très-faible valeur. En
demandant avec insistance si oui ou non
l’inventaire de nos musées était terminé,
notre but n’était point de prendre en
faute l’administration pour nous livrer à
des récriminations inutiles. Nous voulions
seulement établir le fait, afin d’en tirer
un profit sérieux et d’intérêt général.

Si l’inventaire n’a pas été dressé con-
formément au texte du sénatus-consulte,
et à celui de la loi qui règle l’usufruit, ce
n’est certainement pas que l’intention ait
manqué. Nous ne doutons pas que chaque
our les conservateurs de nos collections
n’aient songé à remplir leur devoir'; mais

aussi chaque jour plusieurs d’entre eux
ont remis au lendemain la tâche jugée
trop lourde, et cela pendant seize ans.
Pourquoi? C’est que la tâche était in-
grate, fastidieuse, sans but apparent, et
qu’il manquait à ceux chargés de l’exé-
cuter un aiguillon puissant; la consta-
tation de l’œuvre accomplie.. Quand un
homme peut indéfiniment ajourner un
travail ennuyeux, destiné à être enseveli
sous la poussière des archives; quand il
ne se sent pas assujetti au contrôle pu-
blic, trop souvent il lui arrive de mettre
dans l’accomplissement de son devoir
une lenteur répréhensible. Comment s’en
étonner? c’est la nature humaine qui le
veut. Il faut à l’homme l’incitation au
travail que la publicité est seule propre à
donner pour soutenir son ardeur, pré-
venir ses défaillances, et l’indemniser des
peines supportées par le témoignage
éclatant rendu à ses efforts.

En publiant l’inventaire des collections
nationales, la direction de nos musées
n’obéirait plus seulement à la loi, elle
ferait encore un travail utile et plein
d’enseignement. Fractionné par fasci-
cules et par séries, cet inventaire pourrait
servir à établir des catalogues abrégés,
destinés à être vendus 10, 20 ou 50 cen-
times au plus. Il va sans dire que nous
ne demandons pas la description de cha-
cun des 36,000 dessins et des centaines
de vases analogues que possèdent nos
musées.

Pour le plus grand nombre des objets
une courte désignation et le numéro d’or-
dre suffiraient; pour les dessins sans impor-
tance,la simple indication par lots de 15 ou
20 feuilles appartenant à une même école
serait assez; pour les vases insignifiants,
une seule ligne mentionnant 20 œnochoès
lécythus ou rhytons, inventoriés sous
les numéros 500 à 520, conviendrait. Par
ce moyen, tous les intérêts seraient ser-
vis ; la France connaîtrait l’étendue des
richesses de ses musées; les conserva-
teurs trouveraient dans la publicité la
récompense de leur travail; les érudits
découvriraient des indications précieuses,
et les catéchumène^ de l’art posséderaient
un manuel.

Le succès qu’obtiendraient ces cata-
logues sommaires ne peut être douteux;
la vente couvrirait largement les frais de

publication. Tout le monde — le pauvre
aussi bien que le riche—aime à être ren-
seigné sur le sujet d’un tableau, sur le
nom de son auteur; à connaître si un
objet a été fabriqué au x" siècle ou au
xvie, en France ou en Italie; mais aussi,
tous ceux que le démon de la science n’a
pas encore tourmentés hésitent — par né-
cessité ou par économie — à dépenser
une somme pour avoir sur une œuvre des
détails qui n’intéressent que les seuls
initiés. En veut-on la preuve, qu’on fasse
le compte des étrangers qui n’acquièrent
point nos catalogues trop volumineux et
trop chers, et qui se contentent, pour vi-
siter le Louvre, des indications fournies
par les guides.

Mais , nous dira-t-on, les livrets à
bon marché empêcheront la vente des
livrets actuels. Qu’on se rassure. Ceux
qui consentent aujourd’hui à payer
3 francs un catalogue, et qui met-
traient volontiers 100 francs pour avoir
tous ceux qui devraient être faits, re-
chercheront toujours les catalogues com-
plets, indispensables à leur curiosité et à
leurs études. Mais qui peut dire combien
de personnes seraient amenées à deman-
der aux livrets développés le complément
d’une science dont ils auraient puisé les
éléments dans les livrets sommaires?

Qu’importe d’ailleurs que les catalo-
gues détaillés s’épuisent plus ou moins
vite, la direction de nos musées n’a.pas à
songer à faire la fortune d’un éditeur.
Quant à la France, elle ne doit pas regar-
der à des frais minimes qui seront tou-
jours couverts par une vente assurée et
qui, en répandant à tous les degrés le
goût et la connaissance des belles choses,
lui assure la prééminence dans les indus-
tries d’art.

Ëmile Galichon.

—oci^jsee-. ■

ÉTUDES ET COMPOSITIONS

DE FLEURS ET FRUITS
PAR M. CHABAL-DUSSURGEY

Lorsque les premières feuilles de cet im-
portant ouvrage parurent, nous nous

I : Grand in-folio. Cours gradué pour l’enseigne-
ment. Chez l’auteur, G, rue do l’Oratoire-du-Louvrc.

empressâmes d’en entretenir nos lecteurs
(Gazette du 1er janvier 1868). Un double in-
térêt s’y attache : celui qui suit toujours
l’apparition d’œuvres nouvelles d’un artiste
d’élite, et celui d’offrir aux artistes dont le
talent s’applique à l’industrie des matériaux
d’une incontestable utilité.

Nous avons dit, l’ayant éprouvé par nous-
même, toutes les difficultés que présentent les
études directes d’après la nature, des
plantes de feuillages ou de fleurs. Il faut,
avant d’espérer s’y livrer sérieusement, avoir
fait, d’après les maîtres, des études plus
simples et qui, sans vous donner une ma-
nière, vous initient progressivement aux mys-
tères de la forme, de la lumière, de la cou-
leur, des arrangements. Sauf un très-petit
nombre d’objets naturels tels qu’une pomme
une poire, une courge, dont la composition,
générale n’offre qu’une figure en quelque
sorte géométrique, sans ressauts, sans acci-
dents multipliés, on aborde presque aussi-
tôt des modèles d’une difficulté incroyable
pour un débutant. Je n’oublierai jamais ce
que me coûtèrent d’attention, de reprises ,
d’hésitations, les premières roses de Noël
que M. Chabal-Dussurgey posa un jour dans
un verre devant mon carton à dessin.

Dès que Ton veut modeler, c’est-à-dire
exprimer dans sa fuite apparente un pétale
blanc, jusqu’à ce que Ton ait trouvé juste
la relation .des valeurs d’ombre ou de lu-
mière, ce n’est qu’une tache que Ton pose
sur le papier, tache tantôt boueuse, tantôt
sans énergie. Le raccourci des feuilles donne
aussi des problèmes qui ne sont pas faciles
à résoudre. Cependant comme tout l’atelier
Chabal allait, le soir, à l’Académie des
Gobelins,'dessiner une semaine d’après
l’antique et une semaine d’après le modèle
vivant, nous savions déjà à peu près planter
un bonhomme, et par conséquent les détails
du dessin nous étaient moins ardus que les
rapports de tons ou que l’arrangement d’une
branche de houx ou d’un pot de primevères
du Japon.

L’enseignement de M. Chabal-Dussurgey,
peintre des manufactures des Gobelins et de
Beauvais, a cela d’excellent que, présenté
par un praticien émérite, il n’atténue en
rien votre propre sentiment vis-à-vis de la
nature, et vous conduit par de secrets
sentiers plus vite au but. Le but, c’est l’in-
dépendance basée sur le sentiment et l’é-
tude, c’est la possibilité acquise de pouvoir
traduire la nature sans autre guide que le
goût instinctif épuré par les conseils du
maître.

M. Chabal-Dussurgey donnait peu de
conseils. 11 faisait travailler beaucoup. II
 
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