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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 33 (15 Août)
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2

CnilONIQUE DES ARTS.

sera ainsi chez nous que lorsque le chef
de l’État, — dont on ne saurait, en cette
circonstance d’initiative personnelle, dis-
cuter les intentions, — cessera d’offrir dès
prix de cent mille francs à des concours
impossibles à juger, et distribuera, au
contraire, ces cent mille francs aux écoles
qui manquent de modèles, de plâtres,
de matériel.-Il n’en sera ainsi chez nous
que lorsque l’initiative privée pourra lut-
ter à armes égales avec la centralisation
administrative, et qu’elle ne rencontrera
pas du dernier au premier échelon, de la
mairie de village à la surintendance des
Beaux-Arts , une série infranchissable
d’obstacles, de mauvaises volontés, de
susceptibilités ombrageuses, de vanités
inamovibles.

Lyon, qui est la seconde ville de l’Em-
pire par la population, devrait, à cause
de son immense commerce d’industrie
artiste, être la ville la plus préoccupée
de ces hautes questions. Jusqu’à ce jour,
on a laissé partout « l’autorité adminis-
trative » penser, vivre, prévoir pour
tout le monde. Quoi de plus simple que
celle-ci considère la nation comme un
être noué, chétif, soumis à jamais à une
tutelle qui s’étend de l’action à la pen-
sée , du fait à l’intention ? Il faut
rompre ces lisières et s’écrier : « Je
paye, donc je suis! » Les beaux-arts
sont une des fonctions cérébrales du
pays. Comme toutes les autres, elle
doit s’exercer en pleine liberté. Pour-
quoi Lyon, qui compte des professeurs
éminents, des artistes distingués, des fa-
bricants habiles, des journalistes éclairés,
un public riche, ne fonde-t-il pas des
écoles libres, si les écoles administra-
tives ne répondent plus à l’activité in-
•tellectuelle de la jeune génération? Pour-
quoi, si la Société des Amis des Arts,
dont l’action semble être devenue pure-
ment commerciale, ne tient plus son pu-
blic suffisamment au courant du mouve-
ment général de l’art contemporain,
pourquoi Lyon ne fonderait-il pas une
nouvelle Société des Amis des Arts? C’est
la loi féconde de la libre concurrence; le
public bénéficie de l’effort des nouveaux
venus et du réveil des anciens, et celui
qui apporte les idées les plus larges et les
plus pratiques est certain de triompher.

Pfl. P.I'llTY.

On lit dans le Bulletin des lois :

« Art. ier. — Le crédit ouvert pour
l’exercice 1869, au chapitre Ier extraor-
dinaire du ministère de notre Maison et
des Beaux-Arts, est réduit d’une somme
de vingt-huit mille cinq cents francs
(28,500 fr.).

« Art. 2. — Cette somme sera appli-
quée à un nouveau chapitre du même
budget, même exercice, portant le n° 6,
et intitulé : Obsèques de M. Troplong. »

Vingt-huit mille cinq cents francs em-
pruntés à la caisse des artistes, des mu-
sées, des écoles, pour servir à solder les
obsèques d’un président du Sénat!

La Chronique a-t-elle tort de deman-
der avec persistance la séparation de la
caisse de la liste civile et de la caisse des
beaux-arts, la création d’une surinten-
dance purement limitée à la gestion de
la liste civile et le renvoi des beaux-arts
au ministère de l’intérieur ?

Jamais nous n’eussions inventé un ar-
gument semblable à celui que nous offre
le Bulletin des lois.

Pu. B.

Nous prions instamment tous les artistes
et amateurs de vouloir bien nous faire par-
venir, le plus prochainement possible, les
observations, corrections et renseignements
nouveaux, relatifs à Y Annuaire que la Gazette
des Beaux-Arts vient de publier. 11 est im-
portant que cet ouvrage soit aussi complet
et aussi exact que possible, et, pour cela, il
est nécessaire que tous les intéressés contri-
buent à son perfectionnement.

CORRESPONDANCE BELGE.

L’Exposition triennale des Beaux-Arts a
été ouverte jeudi dernier, et, sans contredit,
c’est la plus importante qui ait encore eu
lieu : le catalogue ne comprend pas moins
de 1,740 numéros. Cette fois, du moins, le
local temporaire destiné aux expositions a
été construit dans des conditions satisfai-
santes, au Jardin botanique. L’administration
des bâtiments civils chargée de ce travail a
construit des salles où la lumière est excel-
lente, et dont la hauteur raisonnable a per-
mis d’exposer avantageusement tous les
ouvrages envoyés. Selon l’usage, le roi a
fait l’ouverture solennelle du Salon, et en
réponse au speech du bourgmestre Anspach,
président de la Commission, dont la Chro-
nique a déjà reproduit les passages les plus
saillants, Sa Majesté, a prononcé quelques
paroles, qui se terminaient ainsi :

« La Belgique, comme moi, fière du gé-
« nie de ses peintres et de-ses sculpteurs,

« les remercie de perpétuer les traditions
« de l’école flamande.

« En venant présider cette cérémonie, je
« ne puis me défendre d’exprimer de nou-
« veau un vœu qui, j’en suis sûr, est aussi
« le vôtre : Élevons à nos expositions une
« demeure permanente, digne de notre bril-
« l*nte phalange d’artistes, et d’une patrie
« qui, de tout temps, a dû aux arts l’une de
« ses plus grandes gloires. »

Le désir qu’exprime le roi sera sans nul
doute exaucé; on désigne même déjà le
nouveau quartier où serait construit le futur
Palais des Beaux-Arts. Mais pourquoi les
artistes belges, qui ont tous les avantages de
la liberté, cherchent-ils donc à se mettre
ainsi dans la dépendance du gouvernement?
L’exemple de la France, où l’art est soumis
à tous les caprices, à toutes les fantaisies
d’un agent non responsable dont toutes les
sottises sont impunément couvertes par l’in-
violabilité du fonclionarisme, les tenterait-
ils? Les résultats désastreux de ce système
ne les frappent-ils pas? Pourquoi, lorsqu’ils
ont toutes faeilités pour s’associer, pour-
quoi ne se constituent-ils pas en un corps
indépendant, ayant son origine dans l’élec-
tion et se perpétuant par elle, recevant au
point de départ un appui matériel néces-
saire du gouvernement que les représen-
tants du pays seraient heureux de lui don-
ner, cherchant dans un appel public un
appoint à ce premier concours et en eux-
mêmes de quoi, le compléter; en un mot,
que ne suivent-ils l’exemple glorieux de
l’Académie royale d’Angleterre? Pourquoi,
forts, nombreux et riches de gloire comme
ils le sont, les artistes belges n’ont-ils pas
confiance en eux-mêmes, et ne cherchent-
ils pas à voler de leurs propres ailes; pour-
quoi toujours se mettre en tutelle sous
l’administration, aujourd’hui que les avan-
tages de l’association mutuelle sont indiscu-
tables? A cela l’on répond sans cesse que le
pays n’est pas mûr et que l’exécution d’un
pareil plan serait des plus difficiles. Il est
évident que si chacun se met à l’œuvre en
doutant du succès, mieux vaut ne rien tenter;
mais que tous aient confiance et ne doutent
pas du succès, l’on réussira. L’association
mutuelle est une des plus grandes forces de
la société moderne, et si le monde artiste
ne sait le comprendre, tant pis pour lui.

Pour en revenir au Salon même, il nous
paraît contenir nombre d’œuvres qui in- I

diquent un progrès évident; il ne nous est
pas possible aujourd’hui d’en donner un
compte-rendu , même sommaire ; mais
c’est un devoir dont nous noué acquitte-
rons prochainement dans la Gazette.

Wallenstein.

CORRESPONDANCE DE BORDEAUX.

Messieurs de la fabrique de Notre-Dame
de Rordeaux paraissent résolus à prendre
aujourd’hui au sérieux un ancien projet
dont M, Charroppin avait demandé l’exécu-
tion, dans le temps où il était adjoint délé-
gué pour les beaux-arts.

Ce projet consistait à remplacer les gri-
sailles dont on avait sali le monument, par
une belle fresque décorant tout le chœur.
On avait proposé de confier l’exécution de
| cette fresque à M. Alaux le Romain, notre
compatriote.

Le prix demandé empêcha seul la fabrique
de traiter avec M. Alaux, qui aurait très-
certainement diminué de ses prétentions et
•accepté les propositions, si la mort, qui ne
prend nul souci aux choses de ce monde,
n’était venue déranger ces projets. Déjà
M. Alaux avait fait son esquisse. Cette esquisse
doit être aux mains de la veuve, et il serait
bien désirable que l’on pût l’acheter pour
la ville, ou la lui faire donner.

Je vous écris parce que l’on croit géné-
ralement que la fabrique est à la veille de
commettre une légèreté en confiant le tra-
vail à quelque peintre très-recommandé,
mais insuffisant.

Le plus recommandé et le plus agréable
est jusqu’à présent M. Romain Cazes. Il ne
demande que 20,000 francs pour un travail
qui en vaut 40,000. M. Savinien Petit et
M. Riehomme, éternels clients du ministère
des Beaux-Arts, sont aussi sur les rangs,—
l’un demande 34,000 francs, l’autre 30,000.
— M. Romain Cazes l’emportera étant le plus
raisonnable.

Ne serait-il pas important de faire naître
à ces trois artistes d’autres concurrents sé-
rieux? Il faut, pour cela, engager les peintres
à s’adresser sans retard à la fabrique pour
demander des renseignements, en la priant
de surseoir à toute décision jusqu’à ce qu’ils
puissent présenter des propositions. — •La
Chronique devrait dire un mot du projet de
la fabrique Notre-Dame, en s’étonnant du
sflence dont on entoure ce projet, au lieu
de lui donner toute la publicité nécessaire
- pour laisser aux artistes la possibilité de
se présenter. Dans une paroisse comme celle
de Notre-Dame, la question artistique doit
dominer la question d’argent, la responsa-
bilité que les fabriciens assument est très-
grande. Le chiffre de 40,000 francs serait
très-probablement accepté si l’on avait la
chance de mettre la main sur un artiste mé-
ritant toute confiance.

Ces pourparlers 'sont tout récents. Notre
presse locale n’a point encore pu s’occuper
de cette affaire. Permettez-moi donc d’insis-
ter pour que vous nous prêtiez le plus tôt
possible votre publicité et votre appui. Cette
série de travaux décoratifs est trop impor-
tante pour que nous ne désirions pas appe-
ler sur elle l’attention des artistes sérieux.

De Cantenac.

--

LE CATALOGUE DU. MUSÉE DE PEINTURE

ET SCULPTURE DE STRASBOURG.

Après l’installation du Musée de peinture
et de sculpture de Strasbourg dans le local
acquis par la ville sur la place Kléber, il
était urgent de dresser le catalogue définitif
de ce Musée, chose qui n’avait pas encore
été faite jusqu’à présent. C’est M. Conralh,
architecte de la ville et conservateur du Mu-
sée, qui s’est chargé de ce travail, d’une j

utilité fort grande pour notre collection ar-
tistique, car les musées non catalogués ne
sont guère pris en considération au minis-
tère des Beaux-Arts, lorsqu’il s’agit de faire
en province des répartitions d’objets d’art.

Le catalogue contient en tout 192 numé-
ros qui se répartissent sur les tableaux, les
statues, les bustes et les cartons. La pein-
ture comprend 151 numéros. Les écoles
d Italie et d’Espagne sont représentées par
19 tableaux, parmi lesquels des œuvres du
Corrége, du Tintoret, du Guide, d’Alexandre
Véronèse; 40 tableaux représentent les écoles
allemande, flamande et hollandaise; parmi
eux se trouvent des toiles signées Schœn-
gauer, Hans Hemling, Jakob Jordæns, Phi-
lippe de Champaigne, Adrien van Ostade,
Arnauld van Gueldre.

L’école française comprend 89 numéros
dont 57 pour les peintres du xixe siècle.
Claude le Lorrain, Laurent de la Hire,
Charles le Brun, Jean-Baptiste Oudry, sont
quelques-uns des artistes des deux derniers
siècles, dont les œuvres ornent notre Musée.
Les artistes strasbourgeois figurent avec
honneur et en nombre respectable sur la
liste des peintres de notre époque. Nous
trouvons là des sujets militaires de Zix, les
paysages de Fimpel, les sujets historiques
de Gabriel Guérin, les tableaux de mœurs
alsaciennes de Beyer et de Lix, des repro-
ductions de Paul Delaroche, de Léopold Ro-
bert, de Gérard, par Merglé, Flaxland,
Wittmann et Brion, qui, quoique né à Ro-
thau, com pte parm i les artistes de Strasbourg,
où il a, par son talent, conquis droit de cité;
des compositions et portraits de Kübler, de
Théophile Schuler, de Jundt, de Schützen-
berger, d’Ehrmann. La Sainte Cène, sur
verre, et deux paysages chinois complètent
la série des peintures de notre Musée.

Cinq statues en marbre, dont deux d’Oh-
macht et une de Grass, une statue en bronze
de Grass, 17 reproductions en plâtre de
groupes ou statues pour la plupart antiques,
15 bustes en marbre, dont plusieurs d’Oh-
rnacht, de Grass, de Kirstein : tels sont les
éléments dont se compose l’exposition de
sculpture. Quelques dessins et gravures sont
les derniers objets mentionnés au catalogue.

Notre Musée, comme l’on voit, est encore
bien peu vaste et bien loin de figurer parmi
les galeries célèbres. Il y aurait pourtant
moyen de le rendre plus complet et plus
intéressant dès aujourd’hui sans demander
de nouveaux éléments au dehors : il ne s’a-
girait que d’y joindre les antiquités, les ob-
jets d’art de toute espèce dispersés en diffé-
rents lieux de la ville, à commencer par
exemple par les merveilles japonaises que
renferme la mairie. Le local actuel du Musée
serait évidemment insuffisant, si l’on vou-
lait augmenter ainsi l’exposition de ces
objets d’art locaux; les quatre salles et le
couloir dont il se compose ne pourraient
contenir un tableau ou une statue de plus
sans être encombrés.

Mais l’installation actuelle n’est pas regar-
dée comme définitive sans doute, et le jour
où il s’agira d’apporter à ce local les amé-
liorations indispensables, peut-être pourra-
t-on tenir compte déjà des autres besoins
artistiques, que l’avenir certainement révé-
lera tôt ou tard. G. Fischbach fils.

CONCOURS.

Anvers. — Concours de sculpture, d’ar-
chitecture classique, d’architecture ogivale
et de décoration sculpturale, ouvert à l’oc-
casion de l’Exposition nationale de 1870, en
faveur des artistes belges ou domiciliés en
Belgique.(Voir Chronique des Arts du 8 août.)

Bruxelles.—Concours de l’Académie royale
de Belgique : 1° Rechercher l’époque à la-
quelle l’architecture a subi, dans les Pays-
Bas, l’influence italienne. Indiquer les per-
sonnages auxquels on doit attribuer cette
influence, et citer-les œuvres des artistes.
 
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