CHRONIQUE DES ARTS.
O
LES AFFICHES
SUR LES MONUMENTS DE PARIS.
Nous avons reçu d’un do nos abonnés une
lettre contenant des observations pleines de
justesse. Espérons que l’autorité compétente
en fera son profit, en protégeant par des
grilles les bas-reliefs de la porte Saint-Denis
contre les dégradations des passants, et en
prenant les mesures nécessaires pour qu’à
l’avenir les affiches électorales disparaissent
de dessus les monuments sans amener de
regrettables dégradations.
Pour toutes les notes qui présentent
comme celle-ci un intérêt immédiat, nous
prions nos abonnés de nous les faire parve-
nir le jeudi au plus tard.
É. G.
« Monsieur le directeur,
.« Des grilles en fer entouraient, il y a
quelques années, les pieds-droits de la porte
Saint-Denis. Ces grilles ont disparu, et les
sculptures si pures et si délicates qui ornent
les piédestaux restent exposées à toutes les
dégradations que la stupide ou insouciante
brutalité do maint psssant peut y causer.
En ce moment, ces sculptures sont cachées
sous de nombreuses affiches électorales,
épaisse couche de colle et de papier. Jus-
qu’ici il n’y a pas srand mal , il fout l’espé-
rer; mais dans quelques jours les chiffon-
niers arracheront, tant bien que mal, ces
affiches, et si fa main est trop lente à la be-
sogne, le crochet et le couteau y supplée-
ront, et les pauvres sculptures seront mu-
tilées.
« Ne pouvez-vous donc, monsieur le direc-
teur, insérer une note dans le plus prochain
numéro de la Chronique des Beaux-Arts, en
faisant parvenir ce numéro à l’autorité com-
pétente, et demandant que, pour celte fois,
les afliches soient enlevées par. les soins et
sous la surveillance de l’architecte chargé de
l’entretien du monument, et, pour l'ave-
nir, que les grilles protectrices de ces char-
mants bas-reliefs soient replacées?
« Veuillez agréer, etc.
« Un de VOS ABONNÉS. ))
-_9«C&3aMM.-
UN MONUMENT A RAPHAËL.
Raphaël n’avait point encore de monu-
ment! oubli vraiment impardonnable qui va
être réparé. La ville d’Urbin a conçu le pro-
jet de rendre hommage à la mémoire du
plus grand des peintres modernes, et, comme
le génie du Sanzio a profité à l’univers en-
tier, elle fait appel à tout le monde civilisé
pour que le monument soit vraiment digne
du maître.
Les actions sont fixées à 5 francs chacune,
mais toute somme moindre sera reçue.
Les noms de tous les souscripteurs seront
inscrits dans un volume de parchemin des-
tiné à cet effet et qui sera déposé dans les
archives de l’Académie d’Urbin.
Les offrandes ou souscriptions seront ver-
sées au fur et à mesure dans la caisse d’épar-
gne d’Urbin.
Les noms des souscripteurs seront publiés
dans le Raphaël, journal officiel de tous les
actes du comité.
L’importance des souscriptions connue,
la commission protectrice établira les bases
du concours dont le résultat sera soumis à
la décision d’une des académies italiennes.
S. A. R. le prince Humbert a accepté le pa-
tronage de la commission dirigée par MM.Ste-
fanoUssi,ErcoleSalmi,présidentshonoraires;
le comte Castracane Staccoli,président effec-
tif; Batfista Pericoli, vice-président; Pompeo
Gherardi et Vincenzo Romani, secrétaires,
NÉCROLOGIE.
Dumont (Mmc, née Lemercier, Henriette-
Ernestine), graveur sur bois ; pée à Paris le
18 septembre 1830, est décédée dans la
même ville le 26 septembre.
Sturm (Pierre-Henri), peintre, élève de
A. Constantin, né à Genève, de parents
français, en 1785, est décédé à Paris le
26 octobre. 11 avait exposé aux Salons de
1842, 18Zj9, la Vierge et l'Enfant Jésus,
émail d’après Andréa Solario, qui lui valut
une médaille de troisième classe ; celle
œuvre reparut à l’Exposition universelle de
1855. S’étant tenu à l’écart des expositions
durant longues années, Sturm y reparut en
1864, 1865 et 1867.
Duclos (Jacques-Justin), architecte, est
décédé le 9 octobre à Montière,i âgé de
cinquante-huit ans ; il avait contribué aux
embellissements de la ville de Lyon.
K. B. de L.
NOUVELLES.
L’Académie des beaux-arts, dans sa
séance du 20 novembre, a élu M. Lenep-
veu membre de l’Académie, pour remplir
la place vacante dans la section de pein-
ture, par suite du décès de M. Hesse.
Dans la même séance, elle a élu M. Mo-
rey, à Nancy, correspondant de sa section
d’architecture, en remplacement de M. Nys-
trom, de Stockholm, décédé.
*
* $
M. Charles Hochet, dont le cours d’an-
thropologie à l’Ecole impériale des beaux-
arts a été si suivi et si remarqué, vient
d’être autorisé par le ministre de l’instruc-
tion publique à faire un cours plus étendu
et plus complet à la Sorbonne.
Ce nouveau cours de l'Histoire naturelle
générale de l’homme commencera dans les
premiers jours de décembre. Il aura lieu
tous les mercredis, à midi et demi.
Pourquoi ne crée-t- on pas aussi une
chaire d’esthétique? La France est actuelle-
ment la seule des grandes nations de l’Eu-
rope où cette science ne soit pas comprise
dans l'enseignement public.
*
* *
Presque tous les journaux ont parlé d’une
sculpture donnée par Louis XIV à des am-
bassadeurs chinois, rapportée de Chine par
nos soldats et payée 35,000 francs par le
Louvre. Cette nouvelle est entièrement dé-
nuée de fondement ; elle est de pure inven-
tion.
*
* *
C’est le mardi, 30 de ce mois, qu’aura
lieu la clôture de l’Exposition du Palais de
l’Industrie. Ainsi, une huitaine de jours en-
core, et tous ces rares trésors du Musée orien-
tal seront rendus aux généreux collection-
neurs qui ont bien voulu les prêter à l’Union
centrale. La distribution des récompenses
aux exposants, artistes, fabricants, élèves
des écoles de dessin, se fera le jeudi, 2 dé-
cembre, à l’hôtel de ville, salle Saint-Jean,
à une heure précise.
. *
* *
Le 12 novembre est mort, d’une fluxion
de poitrine, à Rome, à l’âge de quatre-vingts
ans, le célèbre peintre Frédéric Overbeck,
le rival des Cornélius et des Schnorr, dont
les compositions religieuses ont déjà été si
souvent reproduites par la gravure.
*
* *
Dans le Journal de Bordeaux, M. Charop-
pin, combattant l’opinion de quelques con-
seillers municipaux, a exposé avec une
grande netteté les raisons qui s’opposent à
ce que les œuvres 'd’art soient placées dans
des salles de mairie, et celles qui militent
en faveur de l’édification prochaine d’un
musée. Nous sommes étonnés que dans
pue ville intelligente comme Bordeaux,
on trouve des conseillers municipaux qui
ne saisissent pas l’intérêt considérable
qu’une grande ville a de bien exposer ses
collections. Combien faudra-t-il donc encore
d’années pour qu’en France on comprenne
que le bon goût formé par la vue des
œuvres d’art est une source de richesses?
N’est-ce pas à cette qualité éminemment
française, qui nous est enviée par l’Europe
entière et surtout par l’Angleterre, que nous
devons notre supériorité sur les marchés
de l’univers, dans nombre d’industries qui
relèvent du dessin ? Espérons donc que les
amis éclairés du progrès remporteront à
Bordeaux, et que bientôt cette ville jouira
d'un musée vraiment digne des collections
qu’elle possède.
*
* *
M. J. H. Parker a donné, dimanche et
mardi, deux intéressantes conférences au
Palais des Champs-Elysées. U y a développé,
autant que le permettaient l’immensité du
sujet et la brièveté du temps dont il dispo-
sait, les idées résumées dans la lettre publiée
par la Gazette des Beaux-Arts le 1er octobre
dernier. Ces explications étaient présentées
dans la salie même où se trouve réunie, à
côté des autres collections destinées à éclai-
rer l’histoire de l’art, que l’Union centrale
expose cette année, la belle série des pho-
tographies exécutées à Rome sous la direc-
tion du savant archéologue anglais. Chaque
fait qu’il avançait était aussitôt établi par
l’inspection des témoignages irrécusables
rassemblés sur les murs.
Sous la conduite d’un cicerone si compé-
tent, l’auditoire attentif a fait une rapide et
instructive promenade à travers la Rome de
tous les temps, depuis la plus haute anti-
quité jusqu’aux temps modernes. Après les
travaux sans nombre dont l’archéologie ro-
maine a été l’objet, M. Parker a eu le bon-
heur de foire encore d’importantes trou-
vailles. Il a surtout insisté sur la manière
de dater les anciennes constructions par
l’observation attentive de l’appareil employé
sur les murs primitifs, sur' les fossés d’abord
transformés en rues, ainsi que le prouve
le pavé qu’on retrouve dans quelques exca-
vations, puis comblés jusqu’à la hauteur
du remblai. Un autre aperçu important, qui
paraît appartenir en propre à M. Parker,
c’est l’idée do comparer les peintures mu-
rales, toujours dépourvues de dates, avec
les mosaïques, qui sont au contraire fré-
quemment datées, et de déterminer ainsi
avec quelque précision l’époque à laquelle
se rapportent les premières. Il affirme qu’au-
cun emblème chrétien ne se montre sur les
monuments, avant l’époque de Constantin.
*
* *
On sait que le groupe en bronze de
M. Doublemard, érigé sur la place de l’an-
cienne barrière de Clichy, a été placé sur
son piédestal.
11 reste maintenant à achever deux bas-
reliefs représentant, l’un le Patriotisme,
l’autre la Patrie en deuil, et à terminer la
sculpture des armes do la ville, et un aigle
éployé, combattant, se défendant... sym-
bole du premier Empire. Cet aigle se trou-
vera au-dessous de l’inscription qui sera
gravé sur la foce principale.
II n’y aura plus ensuite qu’à sculpter
dans la pierre de Soignies un grand bas-
relief demi-circulaire, d’après le tableau si
connu d’Horace Vernet. M. Doublemard en
achève le modèle, et un abri doit être con-
struit pour permettre aux praticiens d’exé-
cuter ce travail pendant l’hiver.
M. Guillaume, architecte du monument,
espère que l’œuvre pourra être dégagée et
parfaitement finie le 30 mars prochain,
anniversaire de la défense de Paris en
1814.
BIBLIOGRAPHIE,
JOURNAUX.
U Avenir national, 24 novembre. — Ex-
position internationale de Munich , par
M, Réné Ménard.
Le Moniteur universel, 18 novembre. —
Le congrès international à l’Union centrale,
par M. Georges Lafenestre.
Le Rappel, 24 et 25 novembre. —- L’In-
dustrie et les Écoles à l’Union centrale, par
M. Pli. Burty.
EN VENTE
AU BUREAU DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rue Yivienne, 55.
Saskia, femme de Rembrant, par M. Flameng.
Épreuves avant la lettre. 6 fr.
Épreuves avec la lettre. 3 fr.
Christ, d’après Luini, par M. Morse.
Épreuves avant la lettre. G JY,
Épreuves avec la lettre. 3 fr.
Haute de Muletiers, d’après Fromentin, par
M, Courtry.
Épreuves avant la lettre. 4 fr.
Épreuves avec la lettre..2 fr.
Lande de Kerlagodic. Eau-forte de M. Ber-
nier.
Épreuves avant la lettre. h fr.
Épreuves avec la lettre. 2 fr.
Le Directeur : ÉMILE GALtCHON,
AVIS IMPORTANT.
Les abonnés à une année entière de
la Gazelle des Beaux-Avis continueront
à recevoir, en 3 809, la Chronique des
arts et l’Art pour tous, sans avoir rien
autre à payer que les frais de poste &•-
de brochage fixés :
Pour Paris, à. 2 fr.
Pour la province, à... 3 fr.
Pour l’étranger, à.... 5 fr.
Par suite d’un nouveau traité passé
avec M. Morel, la Gazette est en mesure
d’offrir à ses souscripteurs un nouvel
avantage considérable. Les abonnés qui
recevaient l’année dernière l'Art pour
tous et qui joindront à leur renouvelle-
ment 25 francs, en prenant l’engage-
ment de payer 25 francs le 1er avril,
•25 francs le 1er juillet et 25 francs le
1er octobre, pourront faire retirer à la
Gazette des Beaux-Arts la collection
complète de l’Art pour tous, du 1er jan-
vier 3861 au 1er janvier 1868. Ils se
trouveront ainsi posséder, à la fin de
1869, pour 104 fr., 8 volumes conte-
nant plus de 2,500 gravures, et dont le
prix en librairie sera de 212 fr. 50 c.
Les abonnés qui ne recevaient pas
l’année dernière l'Art pour tous et qui
voudraient en avoir la collection com-
plète, du 1er janviër 1861 au 3cr janvier
1869, auront à joindre 25 fr. à leur
renouvellement et à payer 30 fr. le
1er avril, 30 fr. le 1er juillet, et 30 fr.
Je 1" octobre.
O
LES AFFICHES
SUR LES MONUMENTS DE PARIS.
Nous avons reçu d’un do nos abonnés une
lettre contenant des observations pleines de
justesse. Espérons que l’autorité compétente
en fera son profit, en protégeant par des
grilles les bas-reliefs de la porte Saint-Denis
contre les dégradations des passants, et en
prenant les mesures nécessaires pour qu’à
l’avenir les affiches électorales disparaissent
de dessus les monuments sans amener de
regrettables dégradations.
Pour toutes les notes qui présentent
comme celle-ci un intérêt immédiat, nous
prions nos abonnés de nous les faire parve-
nir le jeudi au plus tard.
É. G.
« Monsieur le directeur,
.« Des grilles en fer entouraient, il y a
quelques années, les pieds-droits de la porte
Saint-Denis. Ces grilles ont disparu, et les
sculptures si pures et si délicates qui ornent
les piédestaux restent exposées à toutes les
dégradations que la stupide ou insouciante
brutalité do maint psssant peut y causer.
En ce moment, ces sculptures sont cachées
sous de nombreuses affiches électorales,
épaisse couche de colle et de papier. Jus-
qu’ici il n’y a pas srand mal , il fout l’espé-
rer; mais dans quelques jours les chiffon-
niers arracheront, tant bien que mal, ces
affiches, et si fa main est trop lente à la be-
sogne, le crochet et le couteau y supplée-
ront, et les pauvres sculptures seront mu-
tilées.
« Ne pouvez-vous donc, monsieur le direc-
teur, insérer une note dans le plus prochain
numéro de la Chronique des Beaux-Arts, en
faisant parvenir ce numéro à l’autorité com-
pétente, et demandant que, pour celte fois,
les afliches soient enlevées par. les soins et
sous la surveillance de l’architecte chargé de
l’entretien du monument, et, pour l'ave-
nir, que les grilles protectrices de ces char-
mants bas-reliefs soient replacées?
« Veuillez agréer, etc.
« Un de VOS ABONNÉS. ))
-_9«C&3aMM.-
UN MONUMENT A RAPHAËL.
Raphaël n’avait point encore de monu-
ment! oubli vraiment impardonnable qui va
être réparé. La ville d’Urbin a conçu le pro-
jet de rendre hommage à la mémoire du
plus grand des peintres modernes, et, comme
le génie du Sanzio a profité à l’univers en-
tier, elle fait appel à tout le monde civilisé
pour que le monument soit vraiment digne
du maître.
Les actions sont fixées à 5 francs chacune,
mais toute somme moindre sera reçue.
Les noms de tous les souscripteurs seront
inscrits dans un volume de parchemin des-
tiné à cet effet et qui sera déposé dans les
archives de l’Académie d’Urbin.
Les offrandes ou souscriptions seront ver-
sées au fur et à mesure dans la caisse d’épar-
gne d’Urbin.
Les noms des souscripteurs seront publiés
dans le Raphaël, journal officiel de tous les
actes du comité.
L’importance des souscriptions connue,
la commission protectrice établira les bases
du concours dont le résultat sera soumis à
la décision d’une des académies italiennes.
S. A. R. le prince Humbert a accepté le pa-
tronage de la commission dirigée par MM.Ste-
fanoUssi,ErcoleSalmi,présidentshonoraires;
le comte Castracane Staccoli,président effec-
tif; Batfista Pericoli, vice-président; Pompeo
Gherardi et Vincenzo Romani, secrétaires,
NÉCROLOGIE.
Dumont (Mmc, née Lemercier, Henriette-
Ernestine), graveur sur bois ; pée à Paris le
18 septembre 1830, est décédée dans la
même ville le 26 septembre.
Sturm (Pierre-Henri), peintre, élève de
A. Constantin, né à Genève, de parents
français, en 1785, est décédé à Paris le
26 octobre. 11 avait exposé aux Salons de
1842, 18Zj9, la Vierge et l'Enfant Jésus,
émail d’après Andréa Solario, qui lui valut
une médaille de troisième classe ; celle
œuvre reparut à l’Exposition universelle de
1855. S’étant tenu à l’écart des expositions
durant longues années, Sturm y reparut en
1864, 1865 et 1867.
Duclos (Jacques-Justin), architecte, est
décédé le 9 octobre à Montière,i âgé de
cinquante-huit ans ; il avait contribué aux
embellissements de la ville de Lyon.
K. B. de L.
NOUVELLES.
L’Académie des beaux-arts, dans sa
séance du 20 novembre, a élu M. Lenep-
veu membre de l’Académie, pour remplir
la place vacante dans la section de pein-
ture, par suite du décès de M. Hesse.
Dans la même séance, elle a élu M. Mo-
rey, à Nancy, correspondant de sa section
d’architecture, en remplacement de M. Nys-
trom, de Stockholm, décédé.
*
* $
M. Charles Hochet, dont le cours d’an-
thropologie à l’Ecole impériale des beaux-
arts a été si suivi et si remarqué, vient
d’être autorisé par le ministre de l’instruc-
tion publique à faire un cours plus étendu
et plus complet à la Sorbonne.
Ce nouveau cours de l'Histoire naturelle
générale de l’homme commencera dans les
premiers jours de décembre. Il aura lieu
tous les mercredis, à midi et demi.
Pourquoi ne crée-t- on pas aussi une
chaire d’esthétique? La France est actuelle-
ment la seule des grandes nations de l’Eu-
rope où cette science ne soit pas comprise
dans l'enseignement public.
*
* *
Presque tous les journaux ont parlé d’une
sculpture donnée par Louis XIV à des am-
bassadeurs chinois, rapportée de Chine par
nos soldats et payée 35,000 francs par le
Louvre. Cette nouvelle est entièrement dé-
nuée de fondement ; elle est de pure inven-
tion.
*
* *
C’est le mardi, 30 de ce mois, qu’aura
lieu la clôture de l’Exposition du Palais de
l’Industrie. Ainsi, une huitaine de jours en-
core, et tous ces rares trésors du Musée orien-
tal seront rendus aux généreux collection-
neurs qui ont bien voulu les prêter à l’Union
centrale. La distribution des récompenses
aux exposants, artistes, fabricants, élèves
des écoles de dessin, se fera le jeudi, 2 dé-
cembre, à l’hôtel de ville, salle Saint-Jean,
à une heure précise.
. *
* *
Le 12 novembre est mort, d’une fluxion
de poitrine, à Rome, à l’âge de quatre-vingts
ans, le célèbre peintre Frédéric Overbeck,
le rival des Cornélius et des Schnorr, dont
les compositions religieuses ont déjà été si
souvent reproduites par la gravure.
*
* *
Dans le Journal de Bordeaux, M. Charop-
pin, combattant l’opinion de quelques con-
seillers municipaux, a exposé avec une
grande netteté les raisons qui s’opposent à
ce que les œuvres 'd’art soient placées dans
des salles de mairie, et celles qui militent
en faveur de l’édification prochaine d’un
musée. Nous sommes étonnés que dans
pue ville intelligente comme Bordeaux,
on trouve des conseillers municipaux qui
ne saisissent pas l’intérêt considérable
qu’une grande ville a de bien exposer ses
collections. Combien faudra-t-il donc encore
d’années pour qu’en France on comprenne
que le bon goût formé par la vue des
œuvres d’art est une source de richesses?
N’est-ce pas à cette qualité éminemment
française, qui nous est enviée par l’Europe
entière et surtout par l’Angleterre, que nous
devons notre supériorité sur les marchés
de l’univers, dans nombre d’industries qui
relèvent du dessin ? Espérons donc que les
amis éclairés du progrès remporteront à
Bordeaux, et que bientôt cette ville jouira
d'un musée vraiment digne des collections
qu’elle possède.
*
* *
M. J. H. Parker a donné, dimanche et
mardi, deux intéressantes conférences au
Palais des Champs-Elysées. U y a développé,
autant que le permettaient l’immensité du
sujet et la brièveté du temps dont il dispo-
sait, les idées résumées dans la lettre publiée
par la Gazette des Beaux-Arts le 1er octobre
dernier. Ces explications étaient présentées
dans la salie même où se trouve réunie, à
côté des autres collections destinées à éclai-
rer l’histoire de l’art, que l’Union centrale
expose cette année, la belle série des pho-
tographies exécutées à Rome sous la direc-
tion du savant archéologue anglais. Chaque
fait qu’il avançait était aussitôt établi par
l’inspection des témoignages irrécusables
rassemblés sur les murs.
Sous la conduite d’un cicerone si compé-
tent, l’auditoire attentif a fait une rapide et
instructive promenade à travers la Rome de
tous les temps, depuis la plus haute anti-
quité jusqu’aux temps modernes. Après les
travaux sans nombre dont l’archéologie ro-
maine a été l’objet, M. Parker a eu le bon-
heur de foire encore d’importantes trou-
vailles. Il a surtout insisté sur la manière
de dater les anciennes constructions par
l’observation attentive de l’appareil employé
sur les murs primitifs, sur' les fossés d’abord
transformés en rues, ainsi que le prouve
le pavé qu’on retrouve dans quelques exca-
vations, puis comblés jusqu’à la hauteur
du remblai. Un autre aperçu important, qui
paraît appartenir en propre à M. Parker,
c’est l’idée do comparer les peintures mu-
rales, toujours dépourvues de dates, avec
les mosaïques, qui sont au contraire fré-
quemment datées, et de déterminer ainsi
avec quelque précision l’époque à laquelle
se rapportent les premières. Il affirme qu’au-
cun emblème chrétien ne se montre sur les
monuments, avant l’époque de Constantin.
*
* *
On sait que le groupe en bronze de
M. Doublemard, érigé sur la place de l’an-
cienne barrière de Clichy, a été placé sur
son piédestal.
11 reste maintenant à achever deux bas-
reliefs représentant, l’un le Patriotisme,
l’autre la Patrie en deuil, et à terminer la
sculpture des armes do la ville, et un aigle
éployé, combattant, se défendant... sym-
bole du premier Empire. Cet aigle se trou-
vera au-dessous de l’inscription qui sera
gravé sur la foce principale.
II n’y aura plus ensuite qu’à sculpter
dans la pierre de Soignies un grand bas-
relief demi-circulaire, d’après le tableau si
connu d’Horace Vernet. M. Doublemard en
achève le modèle, et un abri doit être con-
struit pour permettre aux praticiens d’exé-
cuter ce travail pendant l’hiver.
M. Guillaume, architecte du monument,
espère que l’œuvre pourra être dégagée et
parfaitement finie le 30 mars prochain,
anniversaire de la défense de Paris en
1814.
BIBLIOGRAPHIE,
JOURNAUX.
U Avenir national, 24 novembre. — Ex-
position internationale de Munich , par
M, Réné Ménard.
Le Moniteur universel, 18 novembre. —
Le congrès international à l’Union centrale,
par M. Georges Lafenestre.
Le Rappel, 24 et 25 novembre. —- L’In-
dustrie et les Écoles à l’Union centrale, par
M. Pli. Burty.
EN VENTE
AU BUREAU DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rue Yivienne, 55.
Saskia, femme de Rembrant, par M. Flameng.
Épreuves avant la lettre. 6 fr.
Épreuves avec la lettre. 3 fr.
Christ, d’après Luini, par M. Morse.
Épreuves avant la lettre. G JY,
Épreuves avec la lettre. 3 fr.
Haute de Muletiers, d’après Fromentin, par
M, Courtry.
Épreuves avant la lettre. 4 fr.
Épreuves avec la lettre..2 fr.
Lande de Kerlagodic. Eau-forte de M. Ber-
nier.
Épreuves avant la lettre. h fr.
Épreuves avec la lettre. 2 fr.
Le Directeur : ÉMILE GALtCHON,
AVIS IMPORTANT.
Les abonnés à une année entière de
la Gazelle des Beaux-Avis continueront
à recevoir, en 3 809, la Chronique des
arts et l’Art pour tous, sans avoir rien
autre à payer que les frais de poste &•-
de brochage fixés :
Pour Paris, à. 2 fr.
Pour la province, à... 3 fr.
Pour l’étranger, à.... 5 fr.
Par suite d’un nouveau traité passé
avec M. Morel, la Gazette est en mesure
d’offrir à ses souscripteurs un nouvel
avantage considérable. Les abonnés qui
recevaient l’année dernière l'Art pour
tous et qui joindront à leur renouvelle-
ment 25 francs, en prenant l’engage-
ment de payer 25 francs le 1er avril,
•25 francs le 1er juillet et 25 francs le
1er octobre, pourront faire retirer à la
Gazette des Beaux-Arts la collection
complète de l’Art pour tous, du 1er jan-
vier 3861 au 1er janvier 1868. Ils se
trouveront ainsi posséder, à la fin de
1869, pour 104 fr., 8 volumes conte-
nant plus de 2,500 gravures, et dont le
prix en librairie sera de 212 fr. 50 c.
Les abonnés qui ne recevaient pas
l’année dernière l'Art pour tous et qui
voudraient en avoir la collection com-
plète, du 1er janviër 1861 au 3cr janvier
1869, auront à joindre 25 fr. à leur
renouvellement et à payer 30 fr. le
1er avril, 30 fr. le 1er juillet, et 30 fr.
Je 1" octobre.