CHRONIQUE DES ARTS.
3
M. Carpeaux déclare fièrement qu’il ne pourrait être
condamné que s’il intervenait un ordre formel de
l’Empereur. L’Empereur a peut-être d’autres affaires
plus importantes en tète que les tableaux vivants de
M. Carpeaux. Mais il faut avouer que M. Carpeaux
est plus fort sur la sculpture que sur la logique. Ou sa
cause est mauvaise, et l’administration ni l'architecte
n’ont besoin de solliciter un ordre de l’Empereur; ou
elle est bonne, et alors elle est bonne tout aussi bien
contre l’Empereur que contre l’architecte et l’admi-
nistration.
L’Empereur n’a rien à voir en toute cette affame.
Ce n’est pas lui qui paye l’Opéra sur sa cassette. Il
n’a, en fait d’art, tout comme Charles X, que sa place
au théâtre. Il dit son goût, mais son goût ne fait pas
loi. M. Carpeaux se croit encore à Compiègne.
Peut-être aussi est-il bien aise de prolonger un
peu cette querelle. Il n’est pas ennemi du bruit et des
réclames. S’il eut accepté l’offre de l’administration,
personne n’en eût rien su, ni rien dit. Son refus va
rouvrir le débat. On reparlera encore de la célébré
tache. Beaucoup de gens pensent que M. Carpeaux-
n’a pas été si fâché qu’on le croit de cet incident. I!
n’est pas de sculpteur qui ne sache qu’en deux heures,
par des procédés très-simples et très-connus, ou peut
enlever du marbre une tache pareille, M. Carpeaux
a voulu qu’on multipliât les essais, il a vu sans dé-
plaisir s’ameuter la badauderie des snobs parisiens; il
a exploité cette tache de son mieux, et il l’a exploitée
dans tous les sens du mot. Car, il s’est associé avec
un photographe pour en vendre des reproductions, et
il a même poussé le respect de son œuvre ainsi
souillée, jusqu’à en faire saisir les images chez les in-
dustriels qui ne lui payaient pas redevance.
Je crains que, comme on dit, il n’appuie trop sur
la chanterqllç. Un peu de charlatanisme aide au ta-
lent. Peut-être a-t-il forcé la note. Il finira par
ennuyer le public, qui trouve si aimables, chez un
artiste vrai, la simplicité et la bonhomie.
Francisque Sarcey.
DISTRIBUTION DLS RÉCOMPENSES
DE l’uNION CENTRALE.
Jeudi dernier à une heure, une foule
nombreuse remplissait la salle Saint-Jean, à
l’hôtel de ville, pour assister à la distribution
des récompenses obtenues par les fabri-
cants, par les professeurs et par les écoles
ayant participé à l’exposition ouverte par
l’Union centrale, au palais des Champs-Ely-
sées. Le bureau était occupé par M. Gui-
chard, président de l’Union; par un délé-
gué du ministère de l’Instruction publi-
que; M. Cardailhac, directeur des bâti-
ments civils; M. de Longpérier, membre de
l’Institut; M. Chesneau, inspecteur des
Beaux-Arts; M. de Lajolàis, président -du
Congrès international pour l’enseignement
du dessin, et MM. Lefebure et Grangedor
secrétaires. Parmi les personnes qui assis-
taient à la séance, nous avons remarqué
MM. Glais-Bizoin,- Alfred Darcel, d’Henriet,
Philippe Burty, Froment-Meurice, Leroy-
Ladurie, Bouillet, Grohé, Dubouché, Levas-
seur, Rousseau, Lièvre, Falize, Émile Gali-
chon, Fannière, Deck...
Dans un discours qui a été vivement ap-
plaudi, M. Guichard a repassé les diverses
opérations de la Société et affirmé avec une
netteté dont chacun doit lui savoir gré le
principe de l’initiative privée qui est et
restera la devise de l’Union centrale. M. de
Longpérier a fait connaître les travaux des
divers jurys dont il était président, et
M. Louvrier de Lajolais a exposé les espé-
rances conçues par les membres du congrès
international pour l’enseignement du des-
sin , qu’il a dirigé avec autant d’habileté
que de fermeté. Après ces divers discours,
le délégué, de M. le* ministre de l’Instruc-
tion a pris la parole pour applaudir aux
efforts heureux de l’initiative privée et s’y
associer en venant ajouter quelques récom-
penses à celles données par l’Union et divers
particuliers. Puis, il a remis la croix de la
légion d’honneur à MM. Mourey et Froment-
Meurice, et les palmes d’officier de l’aca-
démie à MM. Guichard, Sajou et Grangedor,
en faisant espérer que très-prochainement
il aurait la satisfaction de donner ce même
titre à M. Forestier, professeur de perspec-
tive, et au frère Victoris, directeur des écoles
de dessin dirigées par les frères de la doc-
trine chrétienne.
M. Lefebure a ensuite procédé à l’appel-
lation des lauréats dans la section des arts
appliqués à l’industrie, et M. Grangedor à
celle des lauréats dans la section des écoles
et des concours.
RÉCOMPENSES DES ÉCOLES.
Prix de la commission consultative.
Médaille d’or décernée à l’auteur d’un
modèle ou d’une série de modèles jugés les
meilleurs pour P enseignement de la fleur et
ornement,
M. Chabal-Dussurgey, pour son cours élé-
mentaire de feuillage.
Grand prix de l’Union, dit prix de voyage.
1er. M. Dammouse, élève de l’École impé-
riale de dessin et de mathématiques.
2e. M. Chédeville, élève de M. Vijleminof.
Prix d’études générales.
Une médaille d’or destinée à l’élève qui,
ayant concouru dans toutes les sections,
aura obtenu le plus grand nombre de
’ points.
M. Olivier (Émile ), élève de l’école de
M. Lequien fils (10e arrondissement).
CONCOURS DE COMPOSITION.
.
Ont obtenu les médailles d’argent :
MM. Gleisse, élève de M. Villeminot.
Lnlouctte, élève de M. Levasseur (3° ar-
rondissement.
Alliot, id. (ici.)
Olivier (Émile), élève de M. Lequien fils,
(10e arrondissement).
Lacodre (F. de), id. (id.)
David, élève de l’École des Beaux-Arts
appliqués à l’industrie de Limoges.
Peureux (Arsène) et Olivier (Émile), ex
æquo, tous deux élèves de M. Lequien
fils (10e arrondissement).
CONCOURS D’APRÈS LE MODÈLE.
Ont obtenu les médailles de bronze :
lre Section. — Dessin géométrique.
MM. Guyot, noviciat des Frères de Paris.
Voile, id. id. id.
Baldôn, id. id. id., ex æquo.
Denniel, école de Rennes, ex æquo.
Martin (Victor), noviciat, des Frères de
Paris, ex æquo.
2e Section. — Dessin architectural.
MM. Plagneux, élève du pensionnat des
Frères de Beauregard, près Thion-
ville, et Fournereau, élève de M. Le-
qui.en fils (10e arrondissement), ex
æquo.
3e Section. — Dessin ornemental.
MM. Favrais, élève de l’École de peinture et
sculpture de Rennes.
Deraudin (Léon), élève de l’École mu-
nicipale du 6° arrondissement de
Paris, dirigée par le frère Baudjme.
Dallongeville, élève de l’École de pein-
ture et sculpture de Rennes..
4e Section. — Dessin de la figure.
■ MM. Dumas, élève de l’École communale du
9e arrondissement de Paris, dirigée
par M. Aumont.
Puechmagre, id. id., dirigée parM.Mar-
querie.
Noël (Paul), élève du collège de Charle-
ville ; Laurent, élève de l’École sub-
ventionnée du 3e arrondissement de
Paris, dirigée par M. Levasseur, et
M. Geoffroy, de la même école, ex
æquo.
5e Section. — Dessin décoratif.
Delvigne (Léon), de l’École impé-
riale gratuite de Saint-Quentin, et
M1Ie Julia Devaux, école de Mme Le-
vasseur (3e arrondissement), ex æquo.
Gaviezel, élève de M. Reusse, profes-
seur à l’École du 18e arrondissement
de Paris.
yitelette, élève de l’école de la Société
d’agriculture, des sciences et arts de
Limoges,
6° Section. — Modelage ornemental.
MM. Lagrange, élève de l’École communale
de Sedan, dirigée par les Frères des
Écoles chrétiennes.
Peylet, élève de l’Ecole communale
laïque professionnelle de Clermont-
Ferrand.
Chédeville, élève de M. Villeminot.
7° Section.—■ Modelage de la figure.
MM. Chédeville, élève de M. Villeminot.
Alliot, élève de M. Levasseur (3e arron-
dissement,
Chautârd, élève du frère Athanase (2ear-
rondissement).
8e Section. —■ Modelage décoratif.
MM. Puissant, élève de M. Lequien fils (10e ar-
rondissement).
Roch, élève de M. Levasseur (3e arron-
dissement).
Chautard, élève de M. Villeminot.
RÉCOMPENSES ACCORDÉES AUX ÉCOLES POUR LA
SUPÉRIORITÉ ET l’ensemble DE LEUR ENSEIGNE-
MENT.
Médailles d’or.
Aux Écoles municipales professionnelles
de la ville de Douai.
Médailles d’argent.
Ecole municipale subventionnée du 10e ar-
rondissement de Paris. — Directeur : M. Le-
quien fils.
Ecole du soir du 2e arrondissement de
Paris. — Professeur : Frère Athanase.
École subventionnée du 3° arrondisse-
ment (femmes). — Professeur : Mme Levas-
seur.
École subventionnée du 9° arrondisse-
ment (femmes). — Professeur : M1,e E.
Hautier.
École gratuite des beaux-arts appliqués à
l’industrie de la ville de'Limoges.
École de peinture, sculpture et dessin de
la ville de Rennes.
Médailles de bronze.
École du soir de Paris. — Professeurs ;
MM. Trouvé (4e arrondissement). — Gabriel
(4e arrondissement). — Marquerie (9e arron-
dissement). — Frère Arcadius (3e arrondis-
sement).
École subventionnée (femmes). — Profes-
seur : Mrae Thoret (Louise) (14e arrondisse-
ment).
Puis, viennent les mentions, au nombre
de 200 environ.
Nous compléterons dans le pins prochain
numéro les renseignements et publierons
la liste des récompenses données aux fabri-
cants.
NOUVELLES.
La seconde partie du catalogue des des-
sins exposés au Louvre vient d’être publiée.
Elle comprend les croquis des maîtres fran-
çais, les émaux et les pastels du Louvre. Ce
catalogue dressé avec soin et conscience par
M. Reiset est digne du premier qui avait
rapport aux écoles italienne, flamande et
allemande.
*
* *
Les terres cuites antiques, qui se trou-
vaient au Louvre, dans la salle où seront à
l’avenir exposés les tableaux de la galerie La
Caze, vont être installées dans les salles des
peintures du Musée Napoléon III. Où ces
œuvres des écoles primitives d’Italie seront-
elles transportées? On ne le sait point en-
core.
*
* *
M. His de la Salle, un amateur estimé et
aimé de tous ses confrères et de tous les
artistes, par son goût exquis, son amabilité
rare et sa générosité extrême, avait, il y a
plusieurs mois, donné à la bibliothèque de
l’école des Beaux-Arts cent dessins des
écoles française et italienne. Placés dans des
passe-partout, cos dessins peuvent êire ac-
tuellement vus avec facilité. Ce sont des
croquis superbes de Raphaël, de Jules Ro-
main, de Lorenzo di Credi, du Parmesan,
des Carrache, de Sébastien del Piombo, de
Mantegna, du Poussin, de Lesueur, de Claude
Lorrain, de David, de Prud’hôn, etc. En
allant les visiter, les amateurs et les artistes
apprendront à connaître une bibliothèque
riche en livres â gravures que M. Vinci, le
bibliothécaire, met à la disposition des lec-
teurs avec une complaisance que nous ne
saurions trop louer.
*
* *
Depuis quelque temps les personnes qui
viennent travailler aux archives de l’Empire
sont soumises, à leur sortie du Palais, à un
contrôle qui laisse deviner qu’il s’est passé
des faits justifiantee surcroît de surveillance.
Nous espérons que ces mesures de prudence
cesseront lorsque la personne soupçonnée
et convaincue aura reçu l’avis de ne plus
mettre les pieds dans les dépôts public, où
il est interdit d’emprunter subrepticement.
Le Directeur : ÉMILE G ALI CM O N.
VENTES PROCHAINES.
COLLECTION E. BIAS.
Ou nous signale une vente de dessins an-
ciens. Hélas ! encore une collection qui va
être dispersée par le sort des enchères.
Nous voulons parler de la vente E. Bias,
dans laquelle beaucoup de dessin anciens
sont déjà connus pour avoir figuré dans des
collections renommées, et d’autres trouvés
par cet amateur et choisis par lui avec le
goût que ses amis se plaisent à lui recon-
naître.
Beaucoup de maîtres figurent dans cette
collection, et les écoles française, flamande,
hollandaise, italienney sont bien représentées;
quelques maîtres espagnols et portugais,
complètent cette belle réunion, dont la vente
est confiée aux soins de Me Thory, commis-
saire priseur et M. E. Gandouin expert.
La vente aura lieu le 11 décembre, après
un jour d’exposition.
Mercredi prochain, aura lieu une vente as-
sez importante et que nous signalons à l’at-
tention des amateurs.
Il s’agit de statues en marbre et en plâtre,
œuvres originales de M. Th. Hébert, artiste
statuaire, — la plupart avec droit de repro-
duction.
Le groupe en marbre représente Renaud et
Armide, œuvre déjà connue des amateurs et
artistes et dont la reproduction a été exécutée
par la maison Miroy. Puis viennent à la suite
comme œuvres non moins remarquables,
Diane, la poésie lyrique, statues, grandeur
nature, où l’artiste a su réunir à la noblesse
la largeur d’exécution.
Signalons encore le Messager chéri et la
Sapho, deux charmantes statuettes ou l’ar-
tiste se révèle sous un aspect tout autre.
La vente de M. Th. Hébert est confiée aux
soins de M. Thory, commissaire priseur, et de
M; Gandouin, expert. Elle aura lieu, comme
nous l’avons dit plus haut, le mercredi 8 dé-
cembre, à h heures, hôtel Drouot, salle n° 3.
Le même jour, à 3 heures, également salle
n° 3, hôtel Drouot, M. Thory et M. Gandouin
mettront aux enchères 31 tableaux de l’École
moderne signés de noms connus et aimés des
amateurs. Nous en citons quelques uns :
Baron, Cécile Ferrère, Karl Daubigny, But-
tura, Chérot, Coignard, de Coubertin, De-
touche, Garnerey, Le Gentil, Girard, Leclaire,
Mallet, G. Navier. J. Navlet, de Speolit, Stein-
hardt.
Cette vente sera suivie immédiatement par
celle de statues de M. Hébert.
Z...
LE TOUR DU MONDE, Nouveau journal des
voyages. — Sommaire de la 518e livraison
(à décembre 1869). — Texte : Rome, par
M. Francis Wey, 1864-1868. Texte et dessins
inédits. — Douzê dessins de E. Thérond, C.
Nanteuil, H. Régnault, H. Catenacci, H. Cler-
get, Lancelot et J. Petot.
Bureaux à la librairie L. Hachette et Ce,
boulevard Saint-Germain, 77, à Paris.
3
M. Carpeaux déclare fièrement qu’il ne pourrait être
condamné que s’il intervenait un ordre formel de
l’Empereur. L’Empereur a peut-être d’autres affaires
plus importantes en tète que les tableaux vivants de
M. Carpeaux. Mais il faut avouer que M. Carpeaux
est plus fort sur la sculpture que sur la logique. Ou sa
cause est mauvaise, et l’administration ni l'architecte
n’ont besoin de solliciter un ordre de l’Empereur; ou
elle est bonne, et alors elle est bonne tout aussi bien
contre l’Empereur que contre l’architecte et l’admi-
nistration.
L’Empereur n’a rien à voir en toute cette affame.
Ce n’est pas lui qui paye l’Opéra sur sa cassette. Il
n’a, en fait d’art, tout comme Charles X, que sa place
au théâtre. Il dit son goût, mais son goût ne fait pas
loi. M. Carpeaux se croit encore à Compiègne.
Peut-être aussi est-il bien aise de prolonger un
peu cette querelle. Il n’est pas ennemi du bruit et des
réclames. S’il eut accepté l’offre de l’administration,
personne n’en eût rien su, ni rien dit. Son refus va
rouvrir le débat. On reparlera encore de la célébré
tache. Beaucoup de gens pensent que M. Carpeaux-
n’a pas été si fâché qu’on le croit de cet incident. I!
n’est pas de sculpteur qui ne sache qu’en deux heures,
par des procédés très-simples et très-connus, ou peut
enlever du marbre une tache pareille, M. Carpeaux
a voulu qu’on multipliât les essais, il a vu sans dé-
plaisir s’ameuter la badauderie des snobs parisiens; il
a exploité cette tache de son mieux, et il l’a exploitée
dans tous les sens du mot. Car, il s’est associé avec
un photographe pour en vendre des reproductions, et
il a même poussé le respect de son œuvre ainsi
souillée, jusqu’à en faire saisir les images chez les in-
dustriels qui ne lui payaient pas redevance.
Je crains que, comme on dit, il n’appuie trop sur
la chanterqllç. Un peu de charlatanisme aide au ta-
lent. Peut-être a-t-il forcé la note. Il finira par
ennuyer le public, qui trouve si aimables, chez un
artiste vrai, la simplicité et la bonhomie.
Francisque Sarcey.
DISTRIBUTION DLS RÉCOMPENSES
DE l’uNION CENTRALE.
Jeudi dernier à une heure, une foule
nombreuse remplissait la salle Saint-Jean, à
l’hôtel de ville, pour assister à la distribution
des récompenses obtenues par les fabri-
cants, par les professeurs et par les écoles
ayant participé à l’exposition ouverte par
l’Union centrale, au palais des Champs-Ely-
sées. Le bureau était occupé par M. Gui-
chard, président de l’Union; par un délé-
gué du ministère de l’Instruction publi-
que; M. Cardailhac, directeur des bâti-
ments civils; M. de Longpérier, membre de
l’Institut; M. Chesneau, inspecteur des
Beaux-Arts; M. de Lajolàis, président -du
Congrès international pour l’enseignement
du dessin, et MM. Lefebure et Grangedor
secrétaires. Parmi les personnes qui assis-
taient à la séance, nous avons remarqué
MM. Glais-Bizoin,- Alfred Darcel, d’Henriet,
Philippe Burty, Froment-Meurice, Leroy-
Ladurie, Bouillet, Grohé, Dubouché, Levas-
seur, Rousseau, Lièvre, Falize, Émile Gali-
chon, Fannière, Deck...
Dans un discours qui a été vivement ap-
plaudi, M. Guichard a repassé les diverses
opérations de la Société et affirmé avec une
netteté dont chacun doit lui savoir gré le
principe de l’initiative privée qui est et
restera la devise de l’Union centrale. M. de
Longpérier a fait connaître les travaux des
divers jurys dont il était président, et
M. Louvrier de Lajolais a exposé les espé-
rances conçues par les membres du congrès
international pour l’enseignement du des-
sin , qu’il a dirigé avec autant d’habileté
que de fermeté. Après ces divers discours,
le délégué, de M. le* ministre de l’Instruc-
tion a pris la parole pour applaudir aux
efforts heureux de l’initiative privée et s’y
associer en venant ajouter quelques récom-
penses à celles données par l’Union et divers
particuliers. Puis, il a remis la croix de la
légion d’honneur à MM. Mourey et Froment-
Meurice, et les palmes d’officier de l’aca-
démie à MM. Guichard, Sajou et Grangedor,
en faisant espérer que très-prochainement
il aurait la satisfaction de donner ce même
titre à M. Forestier, professeur de perspec-
tive, et au frère Victoris, directeur des écoles
de dessin dirigées par les frères de la doc-
trine chrétienne.
M. Lefebure a ensuite procédé à l’appel-
lation des lauréats dans la section des arts
appliqués à l’industrie, et M. Grangedor à
celle des lauréats dans la section des écoles
et des concours.
RÉCOMPENSES DES ÉCOLES.
Prix de la commission consultative.
Médaille d’or décernée à l’auteur d’un
modèle ou d’une série de modèles jugés les
meilleurs pour P enseignement de la fleur et
ornement,
M. Chabal-Dussurgey, pour son cours élé-
mentaire de feuillage.
Grand prix de l’Union, dit prix de voyage.
1er. M. Dammouse, élève de l’École impé-
riale de dessin et de mathématiques.
2e. M. Chédeville, élève de M. Vijleminof.
Prix d’études générales.
Une médaille d’or destinée à l’élève qui,
ayant concouru dans toutes les sections,
aura obtenu le plus grand nombre de
’ points.
M. Olivier (Émile ), élève de l’école de
M. Lequien fils (10e arrondissement).
CONCOURS DE COMPOSITION.
.
Ont obtenu les médailles d’argent :
MM. Gleisse, élève de M. Villeminot.
Lnlouctte, élève de M. Levasseur (3° ar-
rondissement.
Alliot, id. (ici.)
Olivier (Émile), élève de M. Lequien fils,
(10e arrondissement).
Lacodre (F. de), id. (id.)
David, élève de l’École des Beaux-Arts
appliqués à l’industrie de Limoges.
Peureux (Arsène) et Olivier (Émile), ex
æquo, tous deux élèves de M. Lequien
fils (10e arrondissement).
CONCOURS D’APRÈS LE MODÈLE.
Ont obtenu les médailles de bronze :
lre Section. — Dessin géométrique.
MM. Guyot, noviciat des Frères de Paris.
Voile, id. id. id.
Baldôn, id. id. id., ex æquo.
Denniel, école de Rennes, ex æquo.
Martin (Victor), noviciat, des Frères de
Paris, ex æquo.
2e Section. — Dessin architectural.
MM. Plagneux, élève du pensionnat des
Frères de Beauregard, près Thion-
ville, et Fournereau, élève de M. Le-
qui.en fils (10e arrondissement), ex
æquo.
3e Section. — Dessin ornemental.
MM. Favrais, élève de l’École de peinture et
sculpture de Rennes.
Deraudin (Léon), élève de l’École mu-
nicipale du 6° arrondissement de
Paris, dirigée par le frère Baudjme.
Dallongeville, élève de l’École de pein-
ture et sculpture de Rennes..
4e Section. — Dessin de la figure.
■ MM. Dumas, élève de l’École communale du
9e arrondissement de Paris, dirigée
par M. Aumont.
Puechmagre, id. id., dirigée parM.Mar-
querie.
Noël (Paul), élève du collège de Charle-
ville ; Laurent, élève de l’École sub-
ventionnée du 3e arrondissement de
Paris, dirigée par M. Levasseur, et
M. Geoffroy, de la même école, ex
æquo.
5e Section. — Dessin décoratif.
Delvigne (Léon), de l’École impé-
riale gratuite de Saint-Quentin, et
M1Ie Julia Devaux, école de Mme Le-
vasseur (3e arrondissement), ex æquo.
Gaviezel, élève de M. Reusse, profes-
seur à l’École du 18e arrondissement
de Paris.
yitelette, élève de l’école de la Société
d’agriculture, des sciences et arts de
Limoges,
6° Section. — Modelage ornemental.
MM. Lagrange, élève de l’École communale
de Sedan, dirigée par les Frères des
Écoles chrétiennes.
Peylet, élève de l’Ecole communale
laïque professionnelle de Clermont-
Ferrand.
Chédeville, élève de M. Villeminot.
7° Section.—■ Modelage de la figure.
MM. Chédeville, élève de M. Villeminot.
Alliot, élève de M. Levasseur (3e arron-
dissement,
Chautârd, élève du frère Athanase (2ear-
rondissement).
8e Section. —■ Modelage décoratif.
MM. Puissant, élève de M. Lequien fils (10e ar-
rondissement).
Roch, élève de M. Levasseur (3e arron-
dissement).
Chautard, élève de M. Villeminot.
RÉCOMPENSES ACCORDÉES AUX ÉCOLES POUR LA
SUPÉRIORITÉ ET l’ensemble DE LEUR ENSEIGNE-
MENT.
Médailles d’or.
Aux Écoles municipales professionnelles
de la ville de Douai.
Médailles d’argent.
Ecole municipale subventionnée du 10e ar-
rondissement de Paris. — Directeur : M. Le-
quien fils.
Ecole du soir du 2e arrondissement de
Paris. — Professeur : Frère Athanase.
École subventionnée du 3° arrondisse-
ment (femmes). — Professeur : Mme Levas-
seur.
École subventionnée du 9° arrondisse-
ment (femmes). — Professeur : M1,e E.
Hautier.
École gratuite des beaux-arts appliqués à
l’industrie de la ville de'Limoges.
École de peinture, sculpture et dessin de
la ville de Rennes.
Médailles de bronze.
École du soir de Paris. — Professeurs ;
MM. Trouvé (4e arrondissement). — Gabriel
(4e arrondissement). — Marquerie (9e arron-
dissement). — Frère Arcadius (3e arrondis-
sement).
École subventionnée (femmes). — Profes-
seur : Mrae Thoret (Louise) (14e arrondisse-
ment).
Puis, viennent les mentions, au nombre
de 200 environ.
Nous compléterons dans le pins prochain
numéro les renseignements et publierons
la liste des récompenses données aux fabri-
cants.
NOUVELLES.
La seconde partie du catalogue des des-
sins exposés au Louvre vient d’être publiée.
Elle comprend les croquis des maîtres fran-
çais, les émaux et les pastels du Louvre. Ce
catalogue dressé avec soin et conscience par
M. Reiset est digne du premier qui avait
rapport aux écoles italienne, flamande et
allemande.
*
* *
Les terres cuites antiques, qui se trou-
vaient au Louvre, dans la salle où seront à
l’avenir exposés les tableaux de la galerie La
Caze, vont être installées dans les salles des
peintures du Musée Napoléon III. Où ces
œuvres des écoles primitives d’Italie seront-
elles transportées? On ne le sait point en-
core.
*
* *
M. His de la Salle, un amateur estimé et
aimé de tous ses confrères et de tous les
artistes, par son goût exquis, son amabilité
rare et sa générosité extrême, avait, il y a
plusieurs mois, donné à la bibliothèque de
l’école des Beaux-Arts cent dessins des
écoles française et italienne. Placés dans des
passe-partout, cos dessins peuvent êire ac-
tuellement vus avec facilité. Ce sont des
croquis superbes de Raphaël, de Jules Ro-
main, de Lorenzo di Credi, du Parmesan,
des Carrache, de Sébastien del Piombo, de
Mantegna, du Poussin, de Lesueur, de Claude
Lorrain, de David, de Prud’hôn, etc. En
allant les visiter, les amateurs et les artistes
apprendront à connaître une bibliothèque
riche en livres â gravures que M. Vinci, le
bibliothécaire, met à la disposition des lec-
teurs avec une complaisance que nous ne
saurions trop louer.
*
* *
Depuis quelque temps les personnes qui
viennent travailler aux archives de l’Empire
sont soumises, à leur sortie du Palais, à un
contrôle qui laisse deviner qu’il s’est passé
des faits justifiantee surcroît de surveillance.
Nous espérons que ces mesures de prudence
cesseront lorsque la personne soupçonnée
et convaincue aura reçu l’avis de ne plus
mettre les pieds dans les dépôts public, où
il est interdit d’emprunter subrepticement.
Le Directeur : ÉMILE G ALI CM O N.
VENTES PROCHAINES.
COLLECTION E. BIAS.
Ou nous signale une vente de dessins an-
ciens. Hélas ! encore une collection qui va
être dispersée par le sort des enchères.
Nous voulons parler de la vente E. Bias,
dans laquelle beaucoup de dessin anciens
sont déjà connus pour avoir figuré dans des
collections renommées, et d’autres trouvés
par cet amateur et choisis par lui avec le
goût que ses amis se plaisent à lui recon-
naître.
Beaucoup de maîtres figurent dans cette
collection, et les écoles française, flamande,
hollandaise, italienney sont bien représentées;
quelques maîtres espagnols et portugais,
complètent cette belle réunion, dont la vente
est confiée aux soins de Me Thory, commis-
saire priseur et M. E. Gandouin expert.
La vente aura lieu le 11 décembre, après
un jour d’exposition.
Mercredi prochain, aura lieu une vente as-
sez importante et que nous signalons à l’at-
tention des amateurs.
Il s’agit de statues en marbre et en plâtre,
œuvres originales de M. Th. Hébert, artiste
statuaire, — la plupart avec droit de repro-
duction.
Le groupe en marbre représente Renaud et
Armide, œuvre déjà connue des amateurs et
artistes et dont la reproduction a été exécutée
par la maison Miroy. Puis viennent à la suite
comme œuvres non moins remarquables,
Diane, la poésie lyrique, statues, grandeur
nature, où l’artiste a su réunir à la noblesse
la largeur d’exécution.
Signalons encore le Messager chéri et la
Sapho, deux charmantes statuettes ou l’ar-
tiste se révèle sous un aspect tout autre.
La vente de M. Th. Hébert est confiée aux
soins de M. Thory, commissaire priseur, et de
M; Gandouin, expert. Elle aura lieu, comme
nous l’avons dit plus haut, le mercredi 8 dé-
cembre, à h heures, hôtel Drouot, salle n° 3.
Le même jour, à 3 heures, également salle
n° 3, hôtel Drouot, M. Thory et M. Gandouin
mettront aux enchères 31 tableaux de l’École
moderne signés de noms connus et aimés des
amateurs. Nous en citons quelques uns :
Baron, Cécile Ferrère, Karl Daubigny, But-
tura, Chérot, Coignard, de Coubertin, De-
touche, Garnerey, Le Gentil, Girard, Leclaire,
Mallet, G. Navier. J. Navlet, de Speolit, Stein-
hardt.
Cette vente sera suivie immédiatement par
celle de statues de M. Hébert.
Z...
LE TOUR DU MONDE, Nouveau journal des
voyages. — Sommaire de la 518e livraison
(à décembre 1869). — Texte : Rome, par
M. Francis Wey, 1864-1868. Texte et dessins
inédits. — Douzê dessins de E. Thérond, C.
Nanteuil, H. Régnault, H. Catenacci, H. Cler-
get, Lancelot et J. Petot.
Bureaux à la librairie L. Hachette et Ce,
boulevard Saint-Germain, 77, à Paris.