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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

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Chronique de l'hôtel Drouot
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0034

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L'ART.

22

L'Art a pris ses mesures pour pouvoir reproduire par l'eau-
forte, par la photogravure et par la gravure sur bois les œuvres
les plus inte'ressantes qui seront mises en vente cette anne'e à
l'Hôtel Drouot.

C'est ainsi que dès aujourd'hui nous pouvons offrir aux
lecteurs de X Art une première série de croquis de Fromentin
et un des dessins de Rembrandt de la collection de Diaz, dont
M. Lalauze nous grave un autre Rembrandt, M. Milius, un
adorable dessin de Sir Joshua Reynolds et un portrait de femme
âge'e, œuvre exquise que Diaz donnait à Watteau ; M. Charles
Courtry, une magistrale aquarelle de Barye ; M. Gustave Greux,
une aquarelle de Théodore Rousseau de la plus rare beauté, et
M. Théophile Chauvel, cette puissante étude de Tronc d'arbre
entièrement peinte sur nature par Diaz et dont le maître n'a
jamais consenti à se séparer.

A propos de Diaz nous avons découvert dans un journal
d'art, sous les initiales A. de L., qui cachent sans doute quelque
profond et savant critique, une perle que nous nous empressons
de recueillir ici :

« Vers 1855, il entreprit un voyage en Orient, et, sur le
chemin de Damas, il eut enfin la vision de sa destinée vraie qui
était de peindre la nature ensoleillée des contrées qu'il parcourait.

Diaz est un des peintres français qui font le plus d'honneur à
l'Ecole orientale ; et c'est peut-être de tous celui qui a approché
le plus près de la vérité. Théophile Gautier le jugeait ainsi, et
l'avis du maître est venu corroborer nos propres impressions in
situ. »

Ah! qu'en termes galants ces choses-là sont mises!

Mais gare la rime d'Alceste, si l'on a, comme Philinte, l'im-
prudence de louer ces choses-là. Diaz, en effet, n'a jamais entre-
pris le moindre voyage en Orient, et c'est manquer à la mémoire
de Théophile Gautier que de placer sous son patronage une
lourde bévue dont Diaz, nos lecteurs le savent, s'était chargé de
faire justice dans nos colonnes. C'est lui-même qui nous a écrit :
« Je ne suis jamais allé en Orient qu'en imagination »

Quand on relève les erreurs d'autrui, il faut surtout savoir
corriger les siennes ; empressons-nous donc d'en rectifier une
três-forte commise dans le tome VII de l'Art. A la page 309, on
a égaré la légende du vase qui illustre l'article de M. Champfleury,
et avec le plus beau sans-façon l'on a fait un vase de Sèvres de ce
pot à fleurs en faïence de la fabrique de Saint-Clément, retrouvé
et placé par lui dans le musée de la manufacture nationale de
Sèvres, musée dont on sait qu'il est le conservateur.

CHRONIQUE

— Académie des beaux-arts. Dans sa séance du 30 dé-
cembre, l'Académie des beaux-arts a procédé à l'élection d'un
membre dans la section de sculpture, en remplacement de Per-
raud.

La section de sculpture avait désigné ses candidats dans
l'ordre que voici :

MM. Paul Dubois;
Chapu;
Crauck ;
Millet.

Les votants étaient au nombre de trente-cinq.
M. Paul Dubois a été élu au premier tour de scrutin par
vingt et une voix.

M. Crauck a obtenu sept voix, M. Chapu six, M. Millet

une.

— Le Journal officiel en date du 6 décembre 1876 a pu-
blié le règlement de l'Exposition annuelle des beaux-arts pour
1877. L'élection du jury est fixée au 18 février. Le dépôt des
ouvrages aura lieu, comme les années précédentes, du 8 mars
au 5 avril.

Comme modification, il faut signaler l'augmentation des mé-
dailles pour la section de sculpture : le nombre en a été porté
de trois à quatre pour les médailles de seconde classe et de six à
huit pour les médailles de troisième classe.

Est considéré comme hors concours tout artiste qui a obtenu
une première médaille ; celui qui aura obtenu une troisième
médaille suivie d'une seconde sera exempt de l'examen du jury
d'admission.

— L'ouverture officielle du musée des moulages de l'École
des beaux-arts a eu lieu le dimanche 3 décembre. M. le ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts, accompagné de
MM. de Chennevières et Guillaume, a parcouru les salles suivi
d'un long cortège d'artistes, de critiques d'art et de journalistes
invités à la cérémonie. On s'est accordé pour louer les arrange-
ments de ce nouveau musée qui est, avec celui de South Ken-
sington, l'un des plus complets du genre. L'histoire de la
sculpture se trouve là tout entière, et les fragments colossaux du
temple de Jupiter à Rome et du Parthénon dressent leurs belles
corniches. Les élèves de l'École des beaux-arts trouveront là
d'inépuisables sujets d'enseignement: le musée leur sera accessible

FRANÇAISE

tous les jours. Pour les artistes en général, pour le public, il ne
sera ouvert que le dimanche. Espérons que bientôt l'administra-
tion fera les choses plus largement, en ouvrant à tout le monde
les portes du musée au moins deux jours par semaine.

Une fois la cérémonie de l'inauguration terminée, et après le
départ de M. le ministre des beaux-arts, le public des invités est
monté à la bibliothèque de l'École dont M. Ernest Vinet a fait les
honneurs. Le nombre des ouvrages, l'ordre avec lequel ils sont
rangés et le choix qui a été fait ont attiré au savant bibliothécaire
les plus grands éloges. Depuis le Ier janvier 1877, la salle est
ouverte tous les jours de la semaine.

— Le concours de 1877 pour le prix de Sèvres est un modèle
pour deux bouts de table. Le projet n'aura pas plus de 80 centi-
mètres de hauteur.

Les concurrents sont autorisés à employer pour ce travail
toutes les ressources que présente la manufacture de Sèvres au
point de vue de l'art céramique ; mais si la construction de
l'œuvre exige l'introduction du bronze, il ne devra être employé
qu'avec une extrême discrétion.

Les dessins devront être remis le icrmars 1877, au plus tard,
avant quatre heures du soir, au secrétariat de l'École des beaux-
arts.

Chaque dessin devra porter une devise et être accompagné
d'un pli cacheté portant la même devise, et renfermant le nom et
l'adresse du concurrent. Les plis accompagnant les ouvrages reçus
à la seconde épreuve seront ouverts à l'issue du premier jugement.

Pôur l'exécution de la seconde épreuve, les concurrents
auront deux mois, à partir du jour où le modèle en plâtre leur
sera livré par la manufacture de Sèvres.

— L'École des beaux-arts de Lyon' vient d'être réorganisée
sur le même plan que celle de Paris.

L'enseignement comprend : i° le dessin de la figure, de la
fleur, de l'ornement, depuis les principes jusques et y compris
la composition; 20 la peinture; 30 la sculpture ; 40 l'architecture ;
50 la gravure et la lithographie; 6" l'anatomie et la physiologie
des formes appliquées aux beaux-arts; 70 l'histoire de l'art et des
éléments de l'archéologie; 8° la géométrie pratique, la géomé-
trie descriptive, la stéréotomie et la perspective.

Le personnel attaché à l'École pour l'enseignement com-
prend : i° un professeur de principes; 2" un professeur de pein-

i. Voir le fac-similé de la lettre autographe de Diaz, tome VII de VArt, 1" année, page 20s.
 
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