L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 1))

Château de Blois. —■

Façade Louis XII. —

Fac-similé d'un dessin de Henry Scott.

LETTRES D'UN BLÉSOIS

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A M. Armand Baschet.

a ville de Blois a vu bien des choses intéressantes, bien des événe-
ments extraordinaires, bien des hommes remarquables depuis que
Thistoire a prononcé son nom pour la première fois, c'est-à-dire
depuis Tan 5:84 ou à peu près, s'il faut en croire notre savant
concitoyen M. L. de La Saussaye, membre de l'Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres). Gouvernée d'abord par des comtes
non héréditaires, elle a eu l'honneur d'être saccagée et brûlée par
les Normands. Elle a subi ensuite trois dynasties de comtes héré-
ditaires, à commencer par le célèbre et farouche Thibault le Tri-
cheur, non moins chasseur que tricheur, à telles enseignes que,
maintenant encore, quand revient chaque année la saison de la
chasse, il revient lui aussi, le vieux Nemrod féodal, tout de noir
habillé, pressant de l'éperon un cheval noir comme ses habits,
entouré de chiens noirs comme son cheval, accompagné d'hommes d'armes, d'écuyers et de valets
de meute auxquels il donne rendez-vous à minuit, jamais plus tôt, jamais plus tard, près du
pavillon de Montfrault ou des ruines de Bury, pour courre un cerf mort depuis des siècles, forcer
dans sa retraite quelque sanglier imaginaire ou poursuivre les loups des contes d'enfants, et mener

Château de Blois.
Lettre sculptée au-dessus de la porte d'entrée du grand
escalier de l'aile Louis XII.
Fac-similé d'un dessin de Henry Scott.