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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

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Paijani, K.: Les Beaux-Arts en Finlande
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https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0255

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LES BEAUX-ARTS EN FINLANDE

A Monsieur le Directeur de l'Art.

eaux-arts, dira peut-être quelqu'un d'entre vos lecteurs,
ne saurait rimer avec Finlande. Comment pourrait-il être
question d'art dans un pays qui a pour voisin l'océan
Glacial, dont ses habitants sont proches parents des Sa-
moyèdes, des Tschérémisses et des Tschouvaches, pour ne
pas nommer les Lapons ?

Et cependant on y cultive les beaux-arts; il existe
des artistes finlandais; ce n'est pas seulement possible,
c'est un fait très-réel.

L'année dernière, la Finlande a réuni pour la pre-
mière fois les divers produits du pays, voulant,
par une exposition générale, se rendre compte de
ses ressources et de ses progrès. A côté de l'in-
dustrie, les beaux-arts étaient dignement repré-
sentés. Non pas que notre exposition eût pu ri-
valiser avec celles des grandes capitales, dont les
productions se sont perfectionnées par le travail
des siècles ; — une telle pensée ne pouvait venir à l'es-
prit de personne. Considérée toutefois au point de vue
du développement actuel du pays, elle méritait certaine-
Lettre omée tirée d'une Bibic manuscrite appartenant h îa cathédrale ment que l'on s'y arrêtât, afin de juger par un coup

de Rouen, xe siècle.

d'œil d'ensemble des ressources de la nation et de l'in-
fluence des relations étrangères sur l'art national.

Ce n'est guère que depuis quelque trente ans que l'art compte chez nous des productions
indigènes. Longtemps auparavant, sans doute, il existait des œuvres d'art en Finlande; mais elles
y avaient été apportées par les représentants féodaux de la nation conquérante, alors que le véri-
table peuple était trop inférieur en culture pour que ses œuvres eussent quelque influence sur le
développement du goût national. Les trésors artistiques, disséminés dans les châteaux de la
noblesse, n'étaient pas accessibles au grand public. Pendant l'époque glorieuse de l'histoire de
Suède, l'aristocratie, voulant joindre les privilèges d'une haute culture intellectuelle à ceux du
pouvoir et des richesses, envoyait souvent ses jeunes représentants visiter les cours et les univer-
sités étrangères ; ils en rapportaient le goût des choses de l'esprit, souvent aussi de précieuses
œuvres d'art ; parfois même des savants et des artistes étrangers les accompagnaient à leur retour
au pays. Plusieurs souverains suédois aimèrent et pratiquèrent les sciences et les arts; rappelons
surtout la reine Christine, fille de Gustave-Adolphe, laquelle fit venir un grand nombre de
peintres, des sculpteurs, etc. Même sous le règne du belliqueux Charles XII, on compte un grand
nombre d'artistes nouveaux, la plupart étrangers, il est vrai, mais parmi eux aussi quelques
Suédois qui s'étaient formés à leur école. La noblesse suédoise, établie en Finlande, ne resta pas
étrangère à ces préoccupations, à ce mouvement de son époque.

Mais cette culture artistique de la classe dominante resta sans fruits pour le pays. Une longue
 
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