Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

DOI article:
Rioux-Maillou, Pedro: Notices sur les fleurons, culs-de-lampe et lettres ornées de L'Art, [3], Sebastien Leclerc
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0128

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
NOTICES

SUR LES

FLEURONS, CULS-DE-LAMPE

ET LETTRES ORNÉES DE L'ART'

III

SEBASTIEN LECLERC

Sébastien Leclerc naquit à Metz le 26 septembre 1639, d'un père horloger, qui lui enseigna
probablement lui-même les premiers éléments du dessin. Sébastien vint à Paris vers 1665". Ses
débuts furent heureux et les succès ne se rirent pas attendre. Nous le voyons en effet faisant partie,
en Tannée 1672, de l'Académie royale de peinture. Il est logé aux Gobelins, où il fait la connais-
sance de Charlotte. Van Kerkhovc, fille d'un teinturier de ce nom, et l'épouse le 21 novembre 1673.
En 1693, il obtient le brevet de « graveur du roi », ainsi que la pension de 400 livres et les autres
avantages attachés à ce titre. Les charges lui arrivent avec la célébrité, car sa femme, en véritable
Flamande, ne lui donna pas moins de treize enfants. Un d'entre eux, ayant le prénom de son père,
Sébastien, fut peintre et membre de l'Académie royale de peinture. Il est à peu près inconnu
aujourd'hui.

« Sébastien Leclerc, » écrit Dandré-Bardo.n, « s'est autant distingué par la fécondité et la
noblesse de son génie, que par l'esprit et la netteté qu'il mettait dans tous ses ouvrages. On y sent
qu'une eau-forte très-avancée n'a laissé faire au burin que ce qui doit rendre la pointe plus agréable
et plus précieuse. Économie et variété de travaux, tailles simples, courtes, méplates et ferrées avec
intelligence, aimable irrégularité, suppression générale de ces points qui, dans le petit, détruisent
l'effet et nuisent au goût, facilité de manœuvre, touche délicate et moelleuse, tel est le style de
Leclerc. » Ces quelques lignes du professeur de l'École royale des élèves protégés nous paraissent
résumer d'une façon exacte et complète le talent de notre artiste. C'est bien ainsi qu'on le com-
prend lorsqu'on regarde les nombreuses planches qui constituent son œuvre.

♦ Sébastien Leclerc est un représentant des traditions de Callot, comme le prouve la série des
costumes qu'il a composés et gravés. Il en avait adopté le genre petit, et malgré cela, les innom-
brables personnages qu'il introduisait dans ses compositions sont d'une correction et d'une exactitude
remarquables. Chaque figure est le résultat d'une étude séparée; les attitudes et les draperies sont
variées avec goût. Joignez à ces qualités des fonds représentant des paysages ravissants, que
Sébastien, grâce à ses connaissances en perspective, faisait mieux que qui que ce soit, et l'on s'ex-
pliquera ses succès. Il avait étudié, avant de venir à Paris, la géométrie, l'architecture, la physique,
la perspective, et s'était fait recevoir ingénieur-géomètre du maréchal de La Ferté, gouverneur de
Lorraine. Sébastien Leclerc terminait ses planches avec un soin extrême, et si l'on ne connaissait
la volonté et la puissance de travail qui le caractérisaient, on serait étonné, voyant l'attention qu'il
apportait dans ses moindres productions, de l'importance de son œuvre. Toute sa vie fut ainsi
occupée et rien ne l'arrêta, ni la vieillesse, ni même sa vue qui finit par s'affaiblir beaucoup avec
l'âge. Mariette prétend que ce fut le chagrin de se voir privé de cet organe indispensable au genre
de ses travaux qui accéléra le moment de sa mort.

1. Voir l'Art, 2* année, tome I", page 125, et tome IV, page 255.
 
Annotationen