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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

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Cérésole, Victor: Jean-Jacques Rousseau à Venise
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https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0152

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JEAN-JACQUES ROUSSEAU A VENISE

Notre collaborateur, M. Victor Ceresole, a eu la curiosité de rechercher dans les archives
d'État de la république de Venise si le séjour de J. J. Rousseau dans cette ville y avait laissé
quelques traces, afin de déterminer autant que possible l'époque exacte de ce séjour et de vérifier
les assertions des Confessions.

Bien que la biographie de Jean-Jacques se rattache à l'histoire de l'art, notamment par le
Devin du village et le Dictionnaire de musique, le travail de notre collaborateur à qui nous devons
déjà une excellente étude sur le Bréviaire Grimant1, et qui veut bien nous communiquer le
résultat de ses recherches, s'écarte quelque peu du cadre habituel de notre publication. Force
nous est, à notre grand regret, de le résumer. D'autre part nous y trouvons diverses particularités
curieuses et plusieurs détails inédits qui ne sont pas sans intérêt artistique. Nos lecteurs nous
sauront gré de ne pas les en priver.

On sait qu'à Venise Rousseau était secrétaire de M. le comte de Montaigu, ambassadeur de
France. Il rapporte dans ses Confessions plusieurs circonstances dans lesquelles il déploya en
public le caractère de secrétaire d'ambassade. Voltaire insinue quelque part que Rousseau était le
domestique de M. de Montaigu plutôt que son secrétaire. En faisant ses recherches dans les car-
tons de la Segreta de la sérénissime république de Venise, du Conseil des Dix et des Inquisiteurs
d'État, M. Victor Ceresole n'a rien trouvé qui pût témoigner de l'importance personnelle de Rous-
seau à l'ambassade de Venise. Il n'a rencontré son nom que deux fois, mais les affaires dont il
est question dans les Confessions sont exposées dans les correspondances diplomatiques avec le
Sénat, présentées aux portes de la résidence de la Seigneurie de Venise par le secrétaire de l'am-
bassadeur de France fpresentate aile porte dell' Excellentissimo Collegio dal Segretario dell'
Ambasciatore di Francia2).

Notre collaborateur s'est posé les questions que voici :

Combien de temps Rousseau a-t-il passé à Venise ?

Quelle était son habitation ?

Rousseau a-t-il été reconnu officiellement secrétaire de l'ambassadeur?

Faut-il ajouter foi aux épisodes racontés par Rousseau concernant son séjour à Venise, tels
que nous les trouvons dans le livre des Confessions ?

i° Combien de temps Rousseau a-t-il passé à Venise? Dix-huit mois, d'après les Confessions.
Grâce aux documents officiels, M. Victor Ceresole est en mesure de rectifier cette assertion ser-
vilement reproduite par tous les biographes du philosophe de. Genève, qui ne se « confessa » que
vingt-trois ans après avoir quitté Venise. Il établit que son séjour n'y a pas duré plus d'un an,
et dans le cours de sa démonstration, que nous nous reprocherions de déflorer et dont nous rete-
nons seulement la conclusion, il rencontre ce fait curieux :

A la date du 9 septembre 1743, le segretario dell' ambasciatore di Francia (Rousseau, qui
était à Venise depuis un mois) se présente aux portes de Y Excellentissimo Collegio, et demande
pour son ambassadeur une loge dans chacun des théâtres de San Giovanni Grisostomo (aujourd'hui
theatro Malibran), Sant'Angelo (aujourd'hui theatro Rossini), San Salvator (aujourd'hui theatro
Goldoni) et à San Samuel, pour la saison d'automne 1743 , celle du carnaval et celle de l'Ascen-
sion de 1744.

1. Voir l'Art, 2* année, tome Ier, pages 128 et 160.

2. Archives d'Etat de Venise, registre 1745-1744, Esposi^ioni Principi, et cartons (fil\e) n" 129 et suivants de la même collection conte-
nant les documents originaux.
 
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