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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0055

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42

L'ART.

actuellement. Cinq-Mars. Le sujet vaut en effet qu'on s'en oc-
cupe, et l'intérêt n'en est pas médiocre. Seulement, les rensei-
gnements publies jusqu'à ce jour sont assez ge'néralement
inexacts. Quelques-uns affirment que M. Gounod est à Paris,
d'autres prétendent qu'il y a apporte' la partition de Cinq-Mars
complètement terminée, d'autres encore attestent qu'il a écrit et
achevé cette partition dans l'espace de vingt jours en y travail-
lant seize heures par jour. Or, voici la vérité vraie. M. Gounod
n'est pas à Paris pour le moment; il y est venu passer quarante-
huit heures, vers le milieu de décembre, dans l'unique but de
servir de témoin au mariage de"M"° Comettant, la fille de notre
confrère, et il est aussitôt reparti pour la Provence. Il est allé
s'enfermer là, depuis deux mois, dans un petit pays qu'il n'a
fait connaître à personne, afin de n'ètee dérangé par qui que ce
soit; ses lettres lui sont expédiées de Paris, mais pas un de ses
plus intimes amis ne saurait où le trouver. Quant à la musique
de Cinq-Mars, elle n'est point achevée, mais lors de son rapide
voyage à Paris, M. Gounod venait d'y travailler quinze jours
d'arrache-pied, se mettant à l'œuvre chaque matin à huit heures
et n'en quittant qu'à huit heures du soir. Dans cet espace de
quinze jours, le compositeur a, si l'on peut dire, musicalement
charpenté son drame et fait la carcasse de sa partition ; l'œuvre
est debout maintenant, tous les morceaux sont tracés, mais elle
n'est pas encore achevée, comme on l'a dit, et nous croyons
pouvoir affirmer que pas une note de l'orchestre n'est écrite.
Néanmoins, M. Gounod compte avoir terminé rapidement, et il
tient essentiellement à ce que Cinq-Mars fasse son apparition à
l'Opéra-Comique dans le courant du mois de mars prochain.
Pour cela, on le voit, il lui faut encore se presser. »
La Revue de la musique paraît très-bien informée.

CHRONIQUE

Angleterre. — L'exposition d'hiver à la Royal Academv
de Londres, est consacrée aux maîtres anciens et aux artistes
morts de l'école anglaise ; elle renferme 293 tableaux des plus
intéressants.

Belgique. — L'Académie royale de Belgique (classe des
Beaux-Arts) s'est émue de la situation faite à la propriété artis-
tique par la jurisprudence des tribunaux. Un peintre, M. Carolus,
vend un de ses tableaux à un marchand.. Celui-ci en fait faire
une copie sur laquelle la signature de l'artiste est parfaitement
imitée. De là procès devant le tribunal de Bruges, qui donne
gain de cause au marchand et déboute le demandeur. Celui-ci
ayant négligé de se réserver formellement le droit de reproduc-
tion, on' peut admettre que le marchand ait acheté avec le tableau
le droit d'en faire faire et d'en vendre des copies ou des repro-
ductions par un procédé quelconque. Le cas s'est présenté en
Angleterre dans un procès qui a eu quelque retentissement et
dont nous avons parlé en son temps. Mais le droit de reproduc-
tion entraîne-t-il le droit de commettre une sorte de faux en
imitant la signature de l'auteur de l'œuvre originale? Si étrange
que cela puisse_ paraître, le tribunal de Bruges a tranché dans
le sens de l'acquéreur et au préjudice de l'artiste cette question
qui n'en devrait pas être une. Il n'est pas démontré, et cela lui
suffit, que le marchand en vendant la copie ne prend pas soin
d'avertir le client du cachet tout spécial de la signature imitée.
L'Académie de Belgique ne partage pas cette confiance peut-être
un peu naïve. Elle demande au gouvernement un projet de loi
qui assure à l'artiste le monopole de sa signature. Déjà la Cham-
bre des représentants a été saisie d'un projet de loi qui donne
la solution du problème en qualifiant de contrefaçon l'imitation

Seulement...

M. Gounod, qui est allé en Provence pour Mireille, il y a
quelque douze ans de cela, n'y est pas retourné pour Cinq-Mars.
et il y est en ce moment moins que jamais.

La partie vocale du nouvel ouvrage de l'auteur de Faust est
terminée, et plus de la moitié de la partition d'orchestre est
livrée à la copie.

Il est probable que la partition sera complètement terminée
à la fin de février.

M. Carvalho compte monter l'ouvrage à l'Opéra-Comique,
non pas dans le courant de mars, mais vers le 15 avril.

Nous négligeons d'autres rectifications sans grande utilité.
Voici qui est plus intéressant :

On sait que le livret de MM. Gallet et Poirson est tiré du
célèbre roman d'Alfred de Vigny.

Les deux librettistes, d'accord avec le compositeur, ont
laissé de côté les épisodes de Loudun, du confessionnal, de la
tempête de neige, et bien d'autres scènes moins faites pour le
drame lyrique que pour le drame proprement dit ou le mélo-
drame.

Leur pièce se compose de huit tableaux :
• 1. Le départ.

2. Perpignan.

3. Cinq-Mars grand-écuyer à Saint-Germain.

4. La conjuration chez Marion Delorme.

5. La fête chez Marion Delorme (divertissementl.

6. La chasse; l'ambassadeur du roi de Pologne demandant
la main de Marie de Gonzague.

7. Narbonne.

8. Le château de Pierre-Encise près de Lvon; la sentence.

ÉTRANGÈRE

de la signature de l'artiste. Mais ce projet, présenté en 1859 par
M. Charles Rogier, n'a jamais été discuté. Il y a lieu d'espérer,
pour les artistes, que la législature ne tardera plus trop long-
temps à s'en occuper.

— La section des arts plastiques du Cercle artistique et litté-
raire d'Anvers a adressé aux artistes étrangers une circulaire
par laquelle elle désavoue les excommunications pudibondes de
la société organisatrice du Salon de cette ville. — « Nous pro-
testons », disent les signataires de ce document, « nous protes-
tons contre la mesure d'exclusion qui a frappé des œuvres d'une
valeur incontestée, parce que pour en trouver le motif ou l'ex-
plication nous devrions supposer à la direction des beaux-arts
non-seulement l'oubli des traditions de notre école, mais peut-
être même un esprit d'opposition à l'une des bases de l'éducation
artistique de toutes les écoles et de toutes les époques, à l'ex-
pression la plus belle et la plus élevée de l'art, le nu. Nous
protestons contre toute idée de solidarité avec cette Société parce
que, par sa constitution même, elle nous exclut, nous artistes,
de toute participation à ses travaux. » Cette pièce porte les signa-
tures du président de la section, M. Verhoeven-Ball, artiste
peintre, et des secrétaires MM. Aug. Delfosse, artiste peintre, et
A.-J.-F. Cuypers, architecte.

Chine. — Le Celcstial Empire annonce que M. Brenier de
Montmorant, ministre de France à Pékin, a invité le gouverne-
ment chinois à prendre part à l'Exposition de Paris en 1878. Le
Yâmen de Tsung-li a, en conséquence, ordonné à M. Hart,
inspecteur général des douanes maritimes, de prendre les me-
sures nécessaires à cet effet, ainsi que cela a eu lieu pour l'Expo-
sition de Vienne en 1873 et celle de Philadelphie en 1876.
 
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