FAITS DIVERS.
167
cent prélevés à leur profit sur les crédules acheteurs leurs vic-
times, — adoptent du jour au lendemain une profession toute
de confiance et qui exige plus qu'aucune autre une très-grande
variété de connaissances sérieuses et d'études approfondies,
jointe à une extrême conscience.
Le scandale résultant de la présence de trop de pseudo-
experts à l'hôtel Drouot dépasse aujourd'hui toute mesure et il
est à peine croyable que la Chambre syndicale ne s'en émeuve
pas ; en serait-elle à ne pas comprendre que la présence des
experts n'a de raison d'être que si elle constitue une garantie
réelle, une vraie sécurité pour le public, et que tout commis-
saire-priseur qui se fait assister d'un expert improvisé, d'un
expert ignorant ou d'un expert malhonnête, se rend indiscuta-
blement complice des faits et gestes de ces étranges collabora-
teurs? Restons-en là pour aujourd'hui; n'ajoutons qu'un seul
exemple : on a vu cette semaine un de ces experts d'éclosion
récente, demander imperturbablement cent francs d'un objet
qui était loin, tort loin de valoir un louis, et qui a été adjugé
non sans peine à dou^e francs!... Pour peu que.de pareils
exploits se multiplient, on y regardera à deux fois avant de se
risquer à passer le seuil de l'hôtel Drouot. On ne conçoit que
trop bien la vive émotion que pareil scandale soulève parmi le
très-petit nombre d'hommes aussi honorables qu'instruits qui
exercent depuis longtemps les délicates fonctions d'expert ; il est
des gens qu'on ne saurait s'habituer à entendre qualifier de
confrères.
FAITS DIVERS
L'Exposition universelle de 1878. — Le Journal officiel
publie l'arrêté suivant, rendu en date du 7 février par le minis-
tre de l'instruction publique et des beaux-arts :
Art. i''1'. — Les artistes français devront déposer ou faire
déposer au Palais de l'Industrie (Champs-Elysées), porte n° 1,
du 15 mai au i<''juin 1877, une notice, signée par eux, des ou-
vrages exécutés depuis le ior mai 1867 qu'ils désirent exposer au
palais du Champ-de-Mars, notice contenant la désignation des
œuvres et leurs dimensions.
Ces œuvres comprennent les sept genres indiqués par l'ar-
ticle 16 du règlement général, savoir:
i° Peinture; 2 e dessin, aquarelle, pastel, miniature, émaux,
porcelaines, cartons de vitraux à l'exclusion de ceux qui ne re-
présentent que des sujets d'ornementation ; 30 sculpture ; 40 gra-
vure en médailles et sur pierres fines; 50 architecture; 6° gra-
vure ; 70 lithographie.
Sont exclus, conformément à l'article 17 du règlement
général :
ie Les copies, même celles qui reproduisent un ouvrage
dans un genre différent de celui de l'original ;
20 Les tableaux ou les dessins qui ne sont pas encadrés ;
5° Les sculptures en terre non cuite.
Art. 2. Chacun des sept genres ci-dessus désignés devra
faire l'objet d'une notice séparée.
Art. 3. Le jury, nommé conformément à l'arrêté du ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts en date du 26 octobre
1876, examinera, du ier juin au ior juillet, les notices envoyées.
Il dressera, d'après ces notices, une liste d'ouvrages qui
seront exemptés de l'examen du jury, et dontle déplacement ne
sera pas exigé avant le 15 mai 1878.
Art. 4. Les artistes qui n'auraient pas reçu avis avant le
15 juillet 1877 de l'inscription de leurs ouvrages sur cette liste
spéciale, ou qui auraient à présenter d'autres ouvrages, devront
les déposer et les faire enregistrer du 5 au 20 janvier 1878 au
palais des Champs-Elysées, pour y être soumis à l'examen du
jury.
Art. 5. Les ouvrages acceptés antérieurement d'office par le
jury devront être déposés par les artistes eux-mêmes ou leurs
fondés de pouvoirs et enregistrés au palais du Champ-de-Mars
du 15 au 20 mars 1878.
Art. 6. Le ministre de l'instruction publique et des beaux-
arts est président, le directeur des beaux-arts vice-président des
jurys réunis en assemblée générale ; mais chacune des sections
élit son président et son vice-président particuliers.
La présence, dans chaque section, de la moitié au moins
des jurés est nécessaire pour la validité des opérations.
L'admission sera prononcée à la majorité absolue des mem-
bres présents.
En cas de partage, l'admission est prononcée.
Art. 7. Aucune œuvre d'art ne pourra être retirée avant la
clôture de l'Exposition, sans une autorisation spéciale du com-
missaire général (article 13 du règlement).
Art. 8. Les ouvrages exposés devront être retirés dans le
courant du mois qui suivra la clôture.
Ils ne seront rendus que sur la présentation du récépissé.
Exposition historique de portraits. — Sur la proposition
de M. de Chennevières, approuvée par M. Waddington (Journal
officiel du 13 février), la commission de l'inventaire des richesses
d'art de la France est chargée de « faire appel au patriotisme des
musées de province, des collectionneurs, des descendants de
certaines familles », afin d'organiser pour 1878 une exposition
historique de portraits qui réunira et mettra sous les yeux de
l'Europe « les images de nos illustrations françaises par ces admi-
rables portraitistes français, qui vont de pair avec les artistes les
plus renommés de n'importe quelle école, durant les trois der-
niers siècles ». Ce sera l'exposition de l'histoire du portrait en
France. Voilà un attrait de plus et un nouvel élément de succès
pour l'Exposition universelle de 1878.
Deux expositions : Le Cercle artistique et littéraire (7, rue
Saint-Arnaud) et le Cercle de l'Union artistique (18, place Ven-
dôme) ont organisé des expositions d'oeuvres d'art qui se sont
ouvertes à quelques jours d'intervalle, la première le 5 février,
la seconde le 10. Ces deux salons en miniature méritent d'être
vus. Tout n'y est pas de premier choix, mais il s'y trouve quel-
ques morceaux intéressants. Par exemple, au Cercle artistique
et littéraire : les tableaux de M. Charles Busson, principalement
le n° 36, Bourg de Batj (Loire-Inférieure) très-juste d'aspect;
deux charmantes pochades de M. Armand Charnay : Un Di-
manche aux environs de Paris et Sur le galet (à Yport) ; d'aima-
bles peintures de M. Gustave de Jonghe, une surtout, l'Amour
et Psyché; d'agréables paysages de M. Lansyer ; une Etude de
moine, par M. Jean-Paul Laurens, et un tableau qui a déjà quel-
ques années de date, Deux Pauvres, dont le caractère sauve la
dureté ; un Brocanteur de M. Paul Mathey; unspirituel Edmond
Morin, le Petit Bras de la Marne ; deux « Souvenirs d'Orient »
tout à fait exquis de M. Albert Pasini, l'Estafette et Des Cava-
liers à la porte d'une mosquée; une bonne Étude de vache nor-
mande, par M. Van Marcke, et Un Attelage dans les montagnes
167
cent prélevés à leur profit sur les crédules acheteurs leurs vic-
times, — adoptent du jour au lendemain une profession toute
de confiance et qui exige plus qu'aucune autre une très-grande
variété de connaissances sérieuses et d'études approfondies,
jointe à une extrême conscience.
Le scandale résultant de la présence de trop de pseudo-
experts à l'hôtel Drouot dépasse aujourd'hui toute mesure et il
est à peine croyable que la Chambre syndicale ne s'en émeuve
pas ; en serait-elle à ne pas comprendre que la présence des
experts n'a de raison d'être que si elle constitue une garantie
réelle, une vraie sécurité pour le public, et que tout commis-
saire-priseur qui se fait assister d'un expert improvisé, d'un
expert ignorant ou d'un expert malhonnête, se rend indiscuta-
blement complice des faits et gestes de ces étranges collabora-
teurs? Restons-en là pour aujourd'hui; n'ajoutons qu'un seul
exemple : on a vu cette semaine un de ces experts d'éclosion
récente, demander imperturbablement cent francs d'un objet
qui était loin, tort loin de valoir un louis, et qui a été adjugé
non sans peine à dou^e francs!... Pour peu que.de pareils
exploits se multiplient, on y regardera à deux fois avant de se
risquer à passer le seuil de l'hôtel Drouot. On ne conçoit que
trop bien la vive émotion que pareil scandale soulève parmi le
très-petit nombre d'hommes aussi honorables qu'instruits qui
exercent depuis longtemps les délicates fonctions d'expert ; il est
des gens qu'on ne saurait s'habituer à entendre qualifier de
confrères.
FAITS DIVERS
L'Exposition universelle de 1878. — Le Journal officiel
publie l'arrêté suivant, rendu en date du 7 février par le minis-
tre de l'instruction publique et des beaux-arts :
Art. i''1'. — Les artistes français devront déposer ou faire
déposer au Palais de l'Industrie (Champs-Elysées), porte n° 1,
du 15 mai au i<''juin 1877, une notice, signée par eux, des ou-
vrages exécutés depuis le ior mai 1867 qu'ils désirent exposer au
palais du Champ-de-Mars, notice contenant la désignation des
œuvres et leurs dimensions.
Ces œuvres comprennent les sept genres indiqués par l'ar-
ticle 16 du règlement général, savoir:
i° Peinture; 2 e dessin, aquarelle, pastel, miniature, émaux,
porcelaines, cartons de vitraux à l'exclusion de ceux qui ne re-
présentent que des sujets d'ornementation ; 30 sculpture ; 40 gra-
vure en médailles et sur pierres fines; 50 architecture; 6° gra-
vure ; 70 lithographie.
Sont exclus, conformément à l'article 17 du règlement
général :
ie Les copies, même celles qui reproduisent un ouvrage
dans un genre différent de celui de l'original ;
20 Les tableaux ou les dessins qui ne sont pas encadrés ;
5° Les sculptures en terre non cuite.
Art. 2. Chacun des sept genres ci-dessus désignés devra
faire l'objet d'une notice séparée.
Art. 3. Le jury, nommé conformément à l'arrêté du ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts en date du 26 octobre
1876, examinera, du ier juin au ior juillet, les notices envoyées.
Il dressera, d'après ces notices, une liste d'ouvrages qui
seront exemptés de l'examen du jury, et dontle déplacement ne
sera pas exigé avant le 15 mai 1878.
Art. 4. Les artistes qui n'auraient pas reçu avis avant le
15 juillet 1877 de l'inscription de leurs ouvrages sur cette liste
spéciale, ou qui auraient à présenter d'autres ouvrages, devront
les déposer et les faire enregistrer du 5 au 20 janvier 1878 au
palais des Champs-Elysées, pour y être soumis à l'examen du
jury.
Art. 5. Les ouvrages acceptés antérieurement d'office par le
jury devront être déposés par les artistes eux-mêmes ou leurs
fondés de pouvoirs et enregistrés au palais du Champ-de-Mars
du 15 au 20 mars 1878.
Art. 6. Le ministre de l'instruction publique et des beaux-
arts est président, le directeur des beaux-arts vice-président des
jurys réunis en assemblée générale ; mais chacune des sections
élit son président et son vice-président particuliers.
La présence, dans chaque section, de la moitié au moins
des jurés est nécessaire pour la validité des opérations.
L'admission sera prononcée à la majorité absolue des mem-
bres présents.
En cas de partage, l'admission est prononcée.
Art. 7. Aucune œuvre d'art ne pourra être retirée avant la
clôture de l'Exposition, sans une autorisation spéciale du com-
missaire général (article 13 du règlement).
Art. 8. Les ouvrages exposés devront être retirés dans le
courant du mois qui suivra la clôture.
Ils ne seront rendus que sur la présentation du récépissé.
Exposition historique de portraits. — Sur la proposition
de M. de Chennevières, approuvée par M. Waddington (Journal
officiel du 13 février), la commission de l'inventaire des richesses
d'art de la France est chargée de « faire appel au patriotisme des
musées de province, des collectionneurs, des descendants de
certaines familles », afin d'organiser pour 1878 une exposition
historique de portraits qui réunira et mettra sous les yeux de
l'Europe « les images de nos illustrations françaises par ces admi-
rables portraitistes français, qui vont de pair avec les artistes les
plus renommés de n'importe quelle école, durant les trois der-
niers siècles ». Ce sera l'exposition de l'histoire du portrait en
France. Voilà un attrait de plus et un nouvel élément de succès
pour l'Exposition universelle de 1878.
Deux expositions : Le Cercle artistique et littéraire (7, rue
Saint-Arnaud) et le Cercle de l'Union artistique (18, place Ven-
dôme) ont organisé des expositions d'oeuvres d'art qui se sont
ouvertes à quelques jours d'intervalle, la première le 5 février,
la seconde le 10. Ces deux salons en miniature méritent d'être
vus. Tout n'y est pas de premier choix, mais il s'y trouve quel-
ques morceaux intéressants. Par exemple, au Cercle artistique
et littéraire : les tableaux de M. Charles Busson, principalement
le n° 36, Bourg de Batj (Loire-Inférieure) très-juste d'aspect;
deux charmantes pochades de M. Armand Charnay : Un Di-
manche aux environs de Paris et Sur le galet (à Yport) ; d'aima-
bles peintures de M. Gustave de Jonghe, une surtout, l'Amour
et Psyché; d'agréables paysages de M. Lansyer ; une Etude de
moine, par M. Jean-Paul Laurens, et un tableau qui a déjà quel-
ques années de date, Deux Pauvres, dont le caractère sauve la
dureté ; un Brocanteur de M. Paul Mathey; unspirituel Edmond
Morin, le Petit Bras de la Marne ; deux « Souvenirs d'Orient »
tout à fait exquis de M. Albert Pasini, l'Estafette et Des Cava-
liers à la porte d'une mosquée; une bonne Étude de vache nor-
mande, par M. Van Marcke, et Un Attelage dans les montagnes