Yves & Barre i Pho Se
La Route de Saint-Cloud.
Fac-similé d'un dessin de C. Gilbert, d'après une gravure de Debucourt.
CARLE VERNET
(FIN)'
Nous n'avons pas besoin de dire qu'il continuait à peindre et à dessiner des chevaux. Que
l'on nous permette de citer une page de Mercier où, après quelques mots sur la charmante gra-
vure les Merveilleuses, il parle de Carie comme peintre hippique :
« N'admire-t-on pas les caprices de la fortune dans cette merveilleuse qui donne le bras à
son galant? Ronde comme une cucurbite, elle a encore l'air étonné de son ajustement; celle qui
l'a rencontrée, droite et mince comme une asperge, la reconnaît sous son costume nouveau et
semble dire : — C'est Jeanneton, qui vendait des petits pois au litron.
« Vous avez vu YAnglomane, le ventre rentré, le dos bombé, étroit comme un roseau, cou-
rant à cul levé sur un long coursier anglais; vous avez vu aussi XAmazone moderne, les cuisses
sanglées sur sa selle, laisser envoler dans sa course rapide son chapeau de velours à la jockey.
« Aujourd'hui Vernet nous montre les apprêts d'une course et les jockeys montés; les cour-
siers sont caparaçonnés; les coureurs, en soubrevestes, en chapeaux à petits rebords, les promè-
nent doucement pour les tenir en haleine ; on juge à leurs jarrets déliés, à leurs ventres creux,
qu'ils ont été purgés la veille, qu'on les a pesés, et que les hommes ont subi la même opération :
une mouche sur eux serait de trop. Vos yeux suivent dans le lointain d'autres concurrents qui
i. Voir l'Art, y année, tome I", page 7;.
Tome VIII.
La Route de Saint-Cloud.
Fac-similé d'un dessin de C. Gilbert, d'après une gravure de Debucourt.
CARLE VERNET
(FIN)'
Nous n'avons pas besoin de dire qu'il continuait à peindre et à dessiner des chevaux. Que
l'on nous permette de citer une page de Mercier où, après quelques mots sur la charmante gra-
vure les Merveilleuses, il parle de Carie comme peintre hippique :
« N'admire-t-on pas les caprices de la fortune dans cette merveilleuse qui donne le bras à
son galant? Ronde comme une cucurbite, elle a encore l'air étonné de son ajustement; celle qui
l'a rencontrée, droite et mince comme une asperge, la reconnaît sous son costume nouveau et
semble dire : — C'est Jeanneton, qui vendait des petits pois au litron.
« Vous avez vu YAnglomane, le ventre rentré, le dos bombé, étroit comme un roseau, cou-
rant à cul levé sur un long coursier anglais; vous avez vu aussi XAmazone moderne, les cuisses
sanglées sur sa selle, laisser envoler dans sa course rapide son chapeau de velours à la jockey.
« Aujourd'hui Vernet nous montre les apprêts d'une course et les jockeys montés; les cour-
siers sont caparaçonnés; les coureurs, en soubrevestes, en chapeaux à petits rebords, les promè-
nent doucement pour les tenir en haleine ; on juge à leurs jarrets déliés, à leurs ventres creux,
qu'ils ont été purgés la veille, qu'on les a pesés, et que les hommes ont subi la même opération :
une mouche sur eux serait de trop. Vos yeux suivent dans le lointain d'autres concurrents qui
i. Voir l'Art, y année, tome I", page 7;.
Tome VIII.