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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

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Cérésole, Victor: Jean-Jacques Rousseau à Venise
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https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0153

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JEAN-JACQUES ROUSSEAU A VENISE. 133

Les numéros des loges accordées gratuitement à M, l'ambassadeur sont indiqués dans la
réponse.

C'était : au théâtre San Giovanni Grisostomo, le n° 13, primo ordine. On y donna en automne
1743, VArsace; pendant le carnaval 1744, VArtaserse, paroles de Metastasio, musique de Terra-
dellas ; et, la même année, Ipermnestra, paroles de Metastasio, musique de Gluck ; — au théâtre
SantAngelo, la loge n° 10; à San Salvatore, la loge n° 17, et à San Samuel, le n° 18. Nous
connaissons ainsi, ajoute M. Ceresole, les loges fréquentées il y a cent trente-quatre ans par
Rousseau (voir les Confessions), la distribution des loges étant restée à peu près la même.

2" Quelle était à Venise la résidence de Jean-Jacques Rousseau ? Ce qui équivaut à dire :
quelle était à Venise la résidence de l'ambassadeur, M. de Montaigu? Notre collaborateur répond
en ces termes à la question :

a II était d'usage que les ambassadeurs ou résidents étrangers n'habitassent point dans les
quartiers voisins de la place Saint-Marc et trop près du lieu où se traitaient les affaires politiques
de l'État. Il en résulte que le ce Palais de France » fut presque toujours choisi dans le quartier
de Canareggio, c'est-à-dire le plus rapproché de terre ferme et dans les environs de la gare
actuelle du chemin de fer.

« M. de Froulay, ainsi que la plupart des autres prédécesseurs du comte de Montaigu jus-
qu'en 1743, avait habité le Palais Délia Vecchia, construit par Sansovino à la Madonna dell'
Orto, et qui avait un jardin donnant sur la Lagune du côté de Murano.

« Pour des raisons que nous ignorons, le propriétaire de ce dernier palais ne voulut plus,
après le départ de M. de Froulay, louer son palais à l'ambassadeur de France, et ce fut à la
requête de son successeur, M. de Montaigu, que Jean Le Blond, consul de France à Venise, se
mit en quête d'une nouvelle résidence clans les environs du palais de l'ambassade d'Espagne'.

11 résulte d'une note de M. de Montaigu, présentée par Rousseau « aux portes du Collège », le

12 janvier 1744, que Le Blond avait loué pour trois ans à cet effet Vappartamento du noble
Toma Querini, situé dans le quartier de San Geremia à Canareggio, à peu de distance du pont
de Saint-Job, c'est-à-dire la maison qui se trouve aujourd'hui sur la « Fondamenta délie Péni-
tente », portant le n° 968,- non loin du Ghetto.

« Après avoir fait cette découverte, j'en présente aujourd'hui le dessin fait, d'après une pho-
tographie, par M. Guglielmo Stella. L'espace de terrain occupé par toutes les dépendances de ce
palais du style de Longhena, avec les maisons attenantes et aboutissantes (y compris même
l'église de Saint-Job, de l'autre côté du canal), devait, selon M. de Montaigu, jouir du droit
d'asile, et aucun sbire ne pouvait se hasarder à mettre le pied sur cette Liste, sans donner lieu
à des récriminations de M. l'ambassadeur. La République, de son côté, contestait absolument ces
privilèges et immunités accordés à la Liste de l'ambassadeur. Ce fut une source continuelle de
discussions et de mécontentements entre le représentant du roi de France et le gouvernement de
Venise. Les archives du Conseil des Dix2 contiennent à cet endroit des échanges de notes nom-
breuses et souvent fort aigres.

« Dans une occasion semblable le Conseil des Dix fut instruit, à la date du 26 juin 1744, par
un espion (confidente) des Inquisiteurs d'État, le nommé Falletti,3 que ledit palais hora abitato dal
predetto ambasciatore nell' estesa délia facciata ha due porte maestre, che danno l'ingresso al Pa-
la\\o stesso, una a quella dell' ambasciatore, solare di sotto l'altra a quello di sopra... (mainte-
nant habité par le susdit ambassadeur du côté de la façade extérieure, a deux portes principales
qui conduisent au même palais, l'une au premier étage, c'est-à-dire à l'appartement de l'ambas-
sadeur, et l'autre à l'étage supérieur...

a II est possible qu'à cette époque le troisième étage n'existât point encore. La porte de

1. Voir la dépêche n° ) f de Giovanni Cornaro, ambassadeur de Venise en France, à la Seigneurie de Venise, datée de Paris, 20 mai 1745.

2. Parti segrete del Consiglio dei Dieci. Avril-juillet 1744. Aux archives des Frari. Voir Archives d'Etat de Venise. Conseil des Dix. Cartons
de 1744. — Informazione di Gerolamo Grimani, Savio di Terra ferma del 15 Maggio 1744, intorno aile franchezze délie Liste (Varij) degli
ambasciatori Esteri in Venezia.

j. Francesco Falletti confidente, Savojardo, abita al Ponte dei Barcaroli a San Fantin. (V. Série des informations du secrétaire des Inqui-
siteurs d'État, 1745-1745.)
 
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