Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

DOI Artikel:
Genevay, Antoine: Carle Vernet, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0090

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
74 L'ART.

devaient connaître sous le nom de Carie, né à Bordeaux le 14 août 17)8, allait, lui aussi, avoir
une carrière propice au développement et à la manifestation de ses facultés.

A son entrée dans la vie, il se ressentit de l'état maladif de la mère qui l'avait porté, mais
le traitement énergique d'un médecin de la marine de la Rochelle fit disparaître les symptômes
du rachitisme dont il était menacé. En son précieux travail sur les Vernet, M. Durande raconte
« qu'il fut atteint d'une petite vérole confluente qui se porta sur les yeux, et le docteur qui le
« soignait déclara un jour au malheureux père qu'il n'y avait plus qu'un moyen, et encore bien
ce incertain, de sauver la vue de son fils; mais ce remède était presque impossible, il s'agissait de
« trouver une personne qui eut le courage d'appliquer ses lèvres sur les paupières malades et

Les Incroyables, par Carie Vernet.
Fac-similé d'un dessin de C. Gilbert, d'après la gravure de Debucourt.

« d'opérer une succion. Joseph n'hésita point un instant à se charger de cette effroyable cure;
a aussi Carie disait-il plus tard que son père lui avait donné deux fois la vie. »

L'enfant n'avait que quatre ans lorsque sa famille vint s'établir au Louvre, dans le logement
du roi, laissé vacant par la mort de Galloche. Surveillé avec une sollicitude de tous les instants,
toujours tenu en lisières par Saint-Jean, le fidèle domestique de Joseph, Carie, si son corps se
développait lentement, montra de bonne heure l'esprit prompt et léger, les dispositions heureuses,
la main vive, dons particuliers de sa famille. Aussi, à la date de 1762, voit-on Joseph acheter au
baby adoré, en même temps qu'une toupie, « des carnets à dessiner et des crayons ». Pressentant
son talent, son père raffolait de lui, et avec un orgueil paternel, qui serait la plus ridicule des
vanités, si elle n'en était la plus naturelle et la plus touchante, il se plaisait à le produire chez
ses amis. Un jour, en 1763, il l'avait conduit chez M. d'Angivillier; relégué dans un coin, fort
ennuyé sans doute par la grave conversation des personnages au milieu desquels il se trouvait,

0
 
Annotationen